Après le succès énorme remporté avec son album Retour au Collège, l'an passé, Riad Sattouf remet ça avec des petites anecdotes observées dans la rue, dans le métro, au cinéma, etc. Depuis trois ans, Riad Sattouf livre hebdomadairement ses Vies Secrètes des jeunes à Charlie-Hebdo, chroniques d'observation sociale à la fois drôles et redoutables.
C'est une grande fierté pour L'Association de pouvoir ajouter Marc Caro à l'illustre liste d'auteurs qu'elle aura réédités. Grande influence Underground des années punk et 80, avant de se diriger vers le cinéma avec Jeunet (Délicatessen, La Cité des enfantsperdus), Caro a publié seulement deux livres de Bande Dessinée : Tot en 1981 et In Vitro en 1986 (Dernier Terrain Vague et Hoëbeke). C'est l'intégralité de ces deux livres que L'Association a le plaisir de rééditer sousle titre Contrapunktiques, dans un album cartonné couleur et N & B (façon Java Bleue).
Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Traversant avec elle révolution, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu'à son départ définitif pour la France en 1994. Paru à l'origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, Persepolis est la première bande dessinée iranienne, l'autobiographie dessinée d'une orientale en exil.Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée. Pour fêter les 10 ans de la version monovolume qui regroupe les quatre tomes, L'Association se paye le luxe d'une nouvelle édition reliée et cartonnée dotée d'une toute nouvelle couverture et de pages de garde dessinées pour l'occasion par Marjane Satrapi.
De nouveau en coproduction avec les Éditions Moderne de Zürich, ce livre de Thomas Ott compile les meilleurs récits de ses trois premiers albums cartonnés, parus aux Éditions Moderne dans les années 1990 : Tales of error, Greetings from Hellville et Dead End, dans le même petit format cartonné avec dos toilé que les récents Cinéma Panopticum et 73307-23-4153-6-96-8. Les premières histoires de Thomas Ott, parues dans Strapazin puis dans Tales of error, ont marqué toute une génération par leur technique imparable à la carte à gratter, leur science de la lumière expressionniste, la noirceur insondable de leurs histoires, désespérées mais jamais dénuées d'une pointe d'humour. Explorant avec acuité tous les aspects du Mal (sexe, argent, crimes, jeu, etc.), Thomas Ott est une sorte de moraliste Rock'n'Roll : pas la peine de s'adonner au culturisme pour défendre la veuve et l'orphelin si c'est pour se prendre une bastos dans le buffet à la première occasion.
Réédité quinze ans après sa première parution, le Pat Boon de Winshluss revient !Plus grand, plus gros (huit pages inédites), plus beau (couverture couleur, reliure intégra) mais toujours autant « au fond de la loose », par contre.Pat Boon, ce n'est pas seulement Pat Boon, c'est aussi Peggy, Fat Slim, Klux et Klux, etc... Toute une ménagerie de personnages plus ou moins animaliers qui trimbalent leurs désirs dérisoires, leurs frustrations, ou tout simplement leur connerie dans un fantasme d'Amérique dépressive et raciste des années trente.Et Winshluss de s'en donner à coeur joie, avec l'impitoyable virtuosité qu'on lui connait dans le récit muet (on ne peut pas s'empêcher de penser au cinéma burlesque) ou lorsqu'il s'agit de raconter le sort qui s'acharne. Des rêves et des coeurs brisés, des destinés grotesques et pitoyables qui finissent toutes par se croiser pour former ensemble un précis hilarant de la stupidité humaine. Et de la fatalité.Dans Pat Boon, personne ne tire son épingle du jeu... à part, peut-être, Pat lui-même... puisqu'il parait que la fin est un Happy End...Il est comme ça, Winshluss : avec lui, tout fini toujours dans l'amour !
Quel est le point commun entre Galilée, Robert Bresson, Ettore Sottsass, saint François d'Assise et Robert Walser ? Rien a priori, si ce n'est de se retrouver convoqués par Fabio Viscogliosi dans son dernier ouvrage, Cascade. Réflexions métaphysiques, bribes de souvenirs, références au cinéma et à la littérature se trouvent mêlées dans ce livre album haut en couleurs. Les 103 planches du volume constituent autant de tentatives d'arrêter le temps en isolant une idée, un souvenir ou une sensation et fonctionnent comme des variations regroupées sous une même atmosphère colorée. Fabio joueavec des formes aux couleurs franches et aux contours bien délimités pour bâtir des visuels ludiques à la limite de l'abstraction.Un travail qui évoque ses oeuvres à la peinture acrylique. Il met également en scène le fameux âne, alter-ego de papier et personnage récurrent de son univers graphique - figure que l'on retrouve également sur les pochettes de ses albums, car Fabio est également musicien. À la fois livre de notes et de souvenirs, Cascade s'attaque au joyeux chaos de la pensée pour tenter de le mettre en forme(s).Il s'agit de son troisième ouvrage publié par L'Association.
Premier livre en France de cet étonnant auteur croate : Igor Hofbauer. Repéré il y a déjà quelques années, il aura fallu être patient mais ça valait le coup d'attendre !En présence de Mister Morgen, on sent que l'on se trouve face à ce genre de livre impérieux, nécessaire et rare dans lequel l'auteur veut se projeter intégralement, charger la barque au maximum, tout dire.Dans un univers nocturne, glacé, pollué, finissant, malade, peuplé d'êtres déchus, corrompus, de mutants, voir de zombies, de l'auteur lui-même... et de Staline, une suite de courts récits dans lesquels le plus inquiétant réside dans les non-dits et les flous savamment distillés, sans sacrifier à la clarté, la cohérence et la limpidité.Igor Hofbauer est aussi un affichiste accompli et les superbes compositions de ses planches en noir et rouge, entre dessin contemporain, expressionnisme, constructivisme, réalisme socialiste, comics américain ou bandes dessinées européennes, en attestent. Du cinéma noir, très noir, trempé dans un cambouis post-communiste, post-catastrophiste... post-tout.
Mowgli est maintenant un grand garçon. Il est heureux, dans la jungle, parmi les animaux, mais quelque chose le démange...Les animaux, c'est bien beau, mais il lui faut autre chose. Il ne sait pas quoi : il n'a jamais rencontré de semblables. Il est tout innocence. On connaît l'histoire. Mais évidemment ici, on n'est pas chez Disney, pas chez Kipling non plus. On est chez Schrauwen. Et chez Schrauwen, Mowgli est un peu neuneu, c'est un grand dadais d'ado qui cherche la compagnie. Et qui se fait blackbouler de tous côtés. C'est muet, comme du cinéma, c'est drôle comme du burlesque, ça parle le langage du corps. Ça s'agite, ça tombe, ça prend des coups. Ça se relève, toujours enthousiaste, et puis ça recommence.Un trait raffiné, qui puise aux racines d'un Winsor McCay, à la fois naïf et contemporain. Une narration dépouillée qui laisse toute la place à la subjectivité du lecteur. Le tout emballé dans un objet d'une moderne désuétude. Tout un roman d'apprentissage en 48 pages chorégraphiques, qui fait, avec une grâce toute naturelle, le lien entre l'enfance et l'âge d'homme.Publié pour la première fois en 2011, c'est le livre d'un auteur qui devient grand.