Pour un immense public, la poésie du violoniste Enrico Gatti, que nous goûtons depuis plus d'une trentaine d'années en concert et au disque (Symphonia, Arcana ou Glossa), n'a pratiquement pas d'équivalent dans l'interprétation de la délicatissime musique italienne des XVIIe et XVIIIe siècles. Cet enregistrement de 1992 dédié à des oeuvres choisies parmi les meilleures compositions pour violon écrites au XVIIIe siècle par des musiciens de la cour de Savoie à Turin, Somis, Giardini ou Pugnani, nous révèle ainsi un monde fascinant et incompréhensiblement peu fréquenté.
Matthias Goerne à la conquête de Schumann. Au sortirr d’une aventure schuber..enne révélant au fil des ans son immense stature dans le domaine du lied, Matthias Goerne a sélectionné une vingtaine de ces petits bijoux amoureusement confectionnés par Schumann l’année de son mariage (1840) ou dans la période plus sombre de Düsseldorf (1849-52). Cette anthologie s’impose comme une véritable mise en abîme : un monde semble s’insinuer entre les douces fleurs du bouquet des Myrthes et l’atmosphère nocturne des Sechs Gedichte und Requiem. Oui : tout un monde !
Dans le sillage du lancement récent de l'opéra Il Bajazet de Francesco Gasparini, Glossa se réjouit de récupérer un enregistrement de 2003 (préalablement édité par Symphonia) avec des intermezzi comiques du même auteur, interprété par Auser Musici et Carlo Ipata qui déjà maîtrisait à la perfection le style de ce contemporain de Handel. Ce disque présente à côté de Mirena e Floro créé à Dresde en 1718, une munificente cantate avec violons, Dori e Daliso, composée deux ans auparavant pour le palais romain des Ruspoli.
Avant de se lancer dans le jazz, Dave Brubeck avait suivi en Californie de très sérieuses études de musique classique, fréquentant même un temps les cours de Schoenberg. C’est ce qui explique sans doute le goût de ce pianiste et compositeur extrêmement populaire à la fin des années cinquante pour des explorations musicales assez insolites. Cette audace, doublée d’un opportunisme certain, trouve son aboutissement dans ce disque incontournable où, à la tête d’un quartet avec Paul Desmond, il aligne une grosse poignée de tubes (Take Five, Blue Rondo A La Turk...).
Deux merveilleux artistes se retrouvent autour de Schubert ! Le baryton Stephan Genz et le pianiste Michel Dalberto sont à nouveau réunis autour du Lied. Après Schumann, Brahms et Wolf, il retrouvent Schubert et enregistrent son Chant du cygne. Ce cycle posthume, aux accents poignants et à l’atmosphère mystérieuse, fut fabriqué par un éditeur en quête de succès commercial. Il n’en reste pas moins que cette collection de lieder fait entendre à quel point un auteur, même mineur, peut devenir un poète véritable entre les mains de Schubert.
Quatuors à cordes avant l'heure Liberté, enthousiasme et partage : telle pourrait être la devise du Kitgut Quartet ( ce terme kitgut strings se rapporte aux instruments jouant sur cordes en boyaux), qui réunit quatre solistes hors normes, chacun étant membre des plus fameuses formations européennes sur instruments d'époque. Ce premier enregistrement consacré à Haydn et l'Angleterre (Purcell, Locke, Blow) interroge les origines du quatuor à cordes autour de joyaux finement choisis. Un voyage dans le temps pas exempt de surprises !
Francesco Barsanti coïncida avec Geminiani durant une longue période à Londres jusqu'à son départ pour Édimbourg où il vécut 30 ans avant de revenir à la capitale de l'Angleterre. Les six sonates pour flûte de son opus 1 permettent au magnifique ensemble Arcadia (le flûtiste Christoph Ehrsam, la gambiste Eunice Brandao et le claveciniste Attilio Cremonesi) de déployer un trésor de sensibilité tout en faisant montre d'une maîtrise dans la conduite mélodique et dans la réalisation de la basse continue.
Dirigé par Mahler, le Gürzenich Orchester créait sa Cinquième Symphonie il y a 113 ans ! On ne présente plus la cinquième symphonie de Mahler, immortalisée (s’il en était besoin) par son Adagietto qui saisissait le spectateur dans Mort à Venise de Visconti. Mais c’est bel et bien à Cologne que l’oeuvre a vu le jour, grâce aux talents des musiciens du Gürzenich Orchester placés sous la direction du compositeur luimême. Réunir leurs successeurs 113 ans plus tard, autour du nouveau Generalmusikdirektor de la ville de Cologne, François- Xavier Roth, présente évidemment une saveur particulière...
Le légendaire trio de Pablo Casals dans Beethoven : un sommet de référence dans une restauration sonore unique Exceptionnelle rencontre, dans la maison même de Beethoven devenue musée à Bonn, de Casals avec deux des plus talentueux chambristes d’époque. On re-découvre ici les deux approches essentielles des trios du maître, dans l’hommage à Haydn qu’est l’op.1 n°3 juxtaposé au célèbre Archiduc, chef-d’oeuvre du genre qui servit de modèle tant à Schubert qu’à Schumann jusqu’au trio de Brahms, Op.101.
Mendelssohn par le Quatuor Doric : une interprétation vibrante ! Le Doric String Quartet enrichit son répertoire avec un nouvel album Mendelssohn. L'op. 12 rend hommage à Beethoven, mort quelques années auparavant. Si l'op. 44 n°3 est une longue suite de variations qui fait écho à sa vie amoureuse, l'op. 80 apparaît sombre et mélancolique, reflet de son état d'esprit suite la mort subite de sa soeur Fanny. Ce quatuor a été pensé comme un Requiem : résignée et nostalgique, la musique préfigure la propre mort du compositeur six mois plus tard.
Retour de la grande symphonie L'Orchestre philharmonique de Bergen, sous la direction de son chef principal, Edward Gardner, se lance dans un nouveau cycle autour de la musique symphonique de Brahms. Enregistrées dans des conditions acoustiques exceptionnelles, ces deux symphonies montrent l'orchestre au sommet de son art : un jeu de cordes riche, fort et souple, et un travail d'ensemble exceptionnel. Gardner aborde Brahms à partir de ses connaissances et de son expérience de la musique de chambre, tout en laissant transparaître les forts liens qui unissaient Brahms et Schumann.
Via crucis présente sans doute une des oeuvres les plus originelles et les plus audacieuses de Franz Liszt. L'inspiration musicale qui va du chant grégorien aux chorals luthériens est traduite ici dans les harmonies les plus modernes, annonçant déjà la révolution atonale. Le programme du disque est complété par les compositions religieuses pour piano de Liszt Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen et le Pater Noster du recueil Harmonies poétiques et religieuses et les chants grégoriens provenant de la liturgie de la Semaine sainte, une des sources d'inspiration majeures pour la Via crucis de Liszt.
Rien ne vaut l'original ! De Leonore (1805) à Fidelio (1814), trois versions de l'opéra se sont succédé, la dernière s'étant toujours imposée depuis le xixe siècle... Prenant l'oeuvre à contre-pied, René Jacobs a choisi de remettre au grand jour la version la plus ancienne, retravaillant les livrets et dialogues : véritable tour de force, cette Léonore encore méconnue développe une structure musicale et dramatique incomparable nécessitant une maîtrise exemplaire de la part de l'orchestre et des chanteurs. Cet enregistrement, qui fera date, le prouve en tous points !
Grâce aux talents conjugués d’ISABELLE FAUST, d’ALEXANDER MELKINOV et du SALAGON QUARTET, la Sonate de Franck trouve ici, dans cette version pour cordes en boyaux et piano historique, un son incomparable et une texture qui réveillent la puissance poétique originelle de l’ouvrage ! De fait, le célèbre Concert de Chausson retrouve également une étonnante fraîcheur permettant d’offrir un tout nouvel éclairage pour illustrer délicatement l’univers intimiste propre au compositeur. Pour ceux qui aiment : Marcel Proust, le style fin de siècle
L'âme russe Gianandrea Noseda, chef invité du LSO, entame le premier volet d'une série consacrée aux dernières symphonies de Tchaikovsky. La quatrième symphonie est une pièce tourmentée, parfois violente qui reflète bien le chaos qui régnait alors dans la vie du compositeur russe : mariage désastreux et sévère dépression... Cette noirceur est malgré tout équilibrée par le sens aigu de la mélodie de Tchaikovsky. Cette pièce incontournable du répertoire russe est couplée avec Les Tableaux d'une Exposition de Mussorgsky, ici dans l'orchestration emblématique de Maurice Ravel.
On parle des sept symphonies de Prokofiev mais, en réalité, il en existe quasiment huit : la Quatrième existe en deux versions tellement différentes (Op. 47 de 1930 et Op. 112 de 1947) que l’on peut réellement parler de deux oeuvres différentes. En tous les cas, ces sept ou huit ouvrages couvrent toute la période créatrice de Prokofiev, de la Première (Symphonie classique) écrite trois ans à peine après sa sortie du Conservatoire, à la Septième terminée un an avant de mourir... En chemin, la Seconde conçue à Paris en 1924/25 lance son style mécanique; la terrible Troisième reprend les thèmes les plus sombres et cataclysmiques de l’opéra L’Ange de feu; la première Quatrième de 1930, plus urbaine, recycle bien des passages du ballet Le Fils prodigue; la Cinquième, bien qu’écrite pendant les plus dramatiques années de la Seconde guerre, semble un rayon de soleil et un regain d’énergie; la plus rare Sixième de 1947 présente une sorte de retour à la simplicité lyrique et élégiaque qui sied à cette époque de fin de guerre; la seconde version de la Quatrième, 1947, s’écarte assez sérieusement du modèle précédent pour que le compositeur ait pensé un moment lui donner le numéro sept; enfin, l’officielle Septième de 1952 répond à un cahier des charges dicté par la dictature (il est d’ailleurs bien normal qu’une dictature dicte...) : une musique simple, soviétique, réaliste, presque conçue pour des enfants, à partir de chants populaires de la sphère soviétique. Naturellement, Prokofiev ne serait pas Prokofiev s’il ne s’en tirait pas avec une pirouette. De la sorte, une oeuvre sensée être simple témoigne-t-elle en réalité d’une complexité d’écriture et d’orchestration de tous les instants !
Gigantesque et fameux, le Trio op.50 de Tchaïkovski donne le ton de cet enregistrement, élégiaque et virtuose. Dédiée à son ami Nicolas Rubinstein, la mention en français «À la mémoire d'un grand artiste» est accolée au titre de cette oeuvre originale autant par ses dimensions que par son écriture, qui exige des interprètes hors pair. Lui aussi dédié à la mémoire d'un musicien, le violoncelliste Karl Davidov (1838-1889), le Trio op.32 d'Anton Stepanovitch Arenski est tout aussi ambitieux. Plus rarement joué cependant, ce joyau de la musique de chambre constitue la véritable surprise de ce programme.
Les hard rockers de Memphis (Tennessee), ROXY BLUE, sont de retour avec leur premier nouvel album; il arrive 25 ans après la sortie de leur légendaire premier album, Want Some, un classique de la scène hard rock de la fin des années 80/début 90. Todd Poole (chant), Josh Weil (basse) et Scotty Trammell (batterie) sont maintenant rejoints par le nouveau guitariste Jeffrey Wade Caughron (Sid Boogie Fletcher a quitté l'industrie musicale pour une carrière réussie en médecine dentaire).
Creusant son sillon dans les traces de Mozart et Haydn, George Onslow invente une voie entre les héritages français et allemands. Si Onslow reçoit le titre de Beethoven français, Maud Gratton et Emmanuel Jacques nous donnent, à travers ces trois Sonates pour piano et violoncelle, l’occasion de cerner la véritable personnalité de ce compositeur dont la musique allie un lyrisme et une théâtralité très opératique, une élégance purement française, une vitalité rythmique et une virtuosité éclatante.
Quand en 1728, meurt le Prince de Köthen, son ancien Kapellmeister n’a pas oublié les cinq années flamboyantes jadis passées à son service. Il lui dédiera une cantate funèbre presque entièrement construite sur la musique de deux oeuvres majeures de cette époque : la Trauer-Ode et la Passion selon saint Matthieu. La partition est perdue, mais le livret et de nombreuses informations permettent de reconstituer aujourd’hui l’ouvrage. À l’occasion de son premier enregistrement pour harmonia mundi, Raphaël Pichon nous invite à un jeu de pistes musical passionnant à bien des égards.
Lorsque la Papauté se déplace de Rome en Avignon en 1305, une vie de cour intense et fastueuse se développe. La chapelle papale devient le lieu de création majeur de toute l'Europe. Les musiciens créeront un nouveau genre : la messe polyphonique dont le style se situe dans la lignée de l'Ecole de Notre-Dame, mais bénéficiant des audaces rythmiques de l'Ars Nova. Le programme de ce CD reconstitue l'intégralité d'une messe telle qu'elle a pu être chantée en Avignon au cours du XIVe siècle avec son ordinaire polyphonique et son propre grégorien du jour de Noël.
Si le climat d’adieu nourrit l’oeuvre, la Symphonie n° 9 offre surtout une méditation profonde sur le destin de l’humanité et semble répandre un amour intense pour la vie. Porté par l’engagement et l’excellence de ses interprètes, cet enregistrement révèle les modernités formelles, techniques et orchestrales d’une oeuvre qui exercera de fait une réelle fascination sur les compositeurs viennois de la génération suivante. Daniel Harding est l'un des chefs mahlériens mondialement reconnus pour la rigueur et la transparence de ses interprétations Une des oeuvres les plus poignantes de Gustav Mahler, marquée par la perte prématurée de sa fille. Le chant du cygne d'un génie visionnaire.
Si chaque oeuvre d'art peut être appréhendée comme la descendance tranquille ou au contraire rebelle de dizaines ou de centaines d'autres oeuvres d'art, l'immense majorité des productions de Wolfgang Rihm assument pleinement l'héritage du passé - et tout particulièrement Nähe fern dont le titre («Proximité lointaine») se réfère à son expérience des quatre symphonies de Brahms. Soit autant de pièces d'orchestre, autant d'hommages profondément reliés à leurs modèles et qui, en même temps, s'en éloignent constamment. Une expérience musicale passionnante et accessible à tous !
Premier volume d'une intégrale des symphonies de Schubert Suite au succès de la série Mendelssohn in Birmingham, l'Orchestre Symphonique de la ville de Birmingham et son ancien chef d'orchestre Edward Gardner présentent leur premier volume d'une nouvelle série consacrée aux symphonies de Schubert. La Symphonie n°3, composée en 1815 et inspirée par Haydn est couplée avec une petite Symphonie n°5 très mozartienne. Enfin, l'orchestre interprète la Symphonie n°8 inachevée, très intense !
Viole de gambe virtuose Certains madrigaux et chansons parmi les plus populaires du XVIe siècle ont servi de modèle à des versions richement ornementées pour la viole de gambe. Cet enregistrement présente les oeuvres vocales originales aux côtés des versions instrumentales d'une extraordinaire virtuosité, formant un premier jalon de la littérature pour la viole de gambe. Paolo Pandolfo, entouré des meilleurs interprètes actuels de musique ancienne et d'un ensemble vocal exquis, La Pedrina, propose un enregistrement-culte du répertoire de la viole de gambe.
Une rencontre au sommet pour trompette et percussions ! Le percussionniste écossais Colin Currie et le trompettiste suédois Harkan Hardenberger sont connus pour leur sens inné de l'innovation et de la créativité musicale. Voilà plus de dix ans que ce duo charismatique et virtuose se produit partout dans le monde. Leur premier disque, sur le label de Colin Currie, nous offre les compositions écrites pour le duo par plusieurs compositeurs contemporains et en couplage la composition d'André Jolivet, Heptade, composée pour le grand trompettiste Maurice André.
Si l'on célèbre en 2013 le quatre centième anniversaire de la mort de Gesualdo, l'une de ses dernières oeuvres restait à découvrir : le deuxième livre des Sacrae Cantiones, motets à six et sept voix, dont les parties de bassus et de sextus ont hélas disparu. Grâce à un travail de recherche aussi acharné que méthodique, James Wood est parvenu pour la première fois à reconstituer la partition, telle qu'elle aurait pu être chantée en 1603. Cette passionnante enquête aura duré trois ans; en voici le résultat sonore, tel un joyau sorti du néant !
En 1517, indigné par les dérives marchandes de l’Église et convaincu qu’un débat public doit avoir lieu pour restaurer la foi à partir des textes fondateurs de la Bible, Luther cloue ses 95 thèses sur la porte de l’église du château de Wittenberg. Ainsi débute la Réforme qui devait s’étendre à toute l’Europe. 500 ans plus tard, Graham Ross s’est attaché à restituer la puissance émotionnelle et dramatique de cet héritage théologique et culturel à travers les deux grandes cantates de la Réforme de Bach et les oeuvres chorales issues des traditions anglo-saxonnes jusqu’au xxe siècle.
Remontons le temps jusqu’à la fin des années 1970... Adelheid et Andreas Glatt, les doux moteurs du label légendaire Accent, produisent une paire d’enregistrements mémorables avec Konrad Junghänel (qui, après plus de 35 années, est encore et toujours l’un des grands, des grandissimes interprètes de musique baroque) : ce sont sans aucun doute des enregistrements qui situèrent à sa juste place Silvius Leopold Weiss, contemporain exact de Johann Sebastian Bach et qui allait alors revenir sur toutes les lèvres et dans tous les coeurs des amants de la musique ancienne.
Minimaliste au maximum ! Pour Bryce Dessner, la musique est un territoire vaste et sans frontières. L'étendue et le niveau de sa production créative sont considérables. Cet album réunit quatre des oeuvres pour cordes les plus récentes et les plus importantes de Dessner : une version pour orchestre à cordes complètes de son chef-d'oeuvre populaire Aheym, suivie d'une nouvelle édition de son captivant quatuor à cordes Tenebre. La pièce orchestrale Lachrimae, qui fait référence au monde musical de John Dowland, complète cette collection d'un compositeur aux multiples facettes.
A la découverte de Vivaldi pour les grands et les petits ! La sélection de Vivaldi pour l'éveil des bébés du label Arc en Ciel, une façon simple de faire découvrir la musique classique aux plus petits et à leurs parents à travers des extraits d'oeuvres phares du répertoire du plus célèbre compositeur baroque italien. Chantées ou orchestrales, cette sélection raffinée propose un florilège des pièces les plus célèbres du compositeur, du printemps des Quatre saisons à des extraits du Gloria et du Magnificat en passant par des mouvements des concertos pour mandoline, trompette, violoncelle et violon.
Doublement fantastique ! Au XIXe siècle, la musique symphonique s'est fait connaître du plus grand nombre par le piano. Grand adaptateur du répertoire, Franz Liszt a donné une version de la Symphonie fantastique de Berlioz que Jean François Heisser et Marie-Josèphe Jude ont choisi ici. Ils l'interprètent sur un piano Pleyel à double claviers en vis-à-vis dont la caisse de résonance commune fait naître des timbres inédits. Les mille détails d'une écriture minutieuse rendent tout le flamboyant d'une oeuvre unique dans l'histoire de la musique. Magistral !
Un voyage au coeur du chant grégorien par l'Ensemble Vox Clamantis Ce projet Sacrum Convivium présente une vision de la musique française à travers plusieurs millénaires : du chant grégorien en passant par l'extraordinaire Lai de Nostre Dame de Guillaume de Machaut jusqu'au XXe siècle avec Maurice Duruflé, Francis Poulenc et Olivier Messiaen, tous les trois, d'une manière ou d'une autre, touchés par la spiritualité et la sensibilité du chant grégorien dont Olivier Messiaen lui-même disait qu'il était : le plus beau trésor que nous possédons en Occident.
Rumon Gamba et le BBC National orchestra of Wales présentent un recueil d'ouvertures rares des îles britanniques. Parmi celles-ci, l'ouverture de The Butterfly's Ball (1901), basée sur un poème populaire de William Roscoe; The Song of Hiawatha de Samuel Coleridge-Taylor, dont le matériau est assez éloigné du reste de la cantate à laquelle il se rattache; ou encore The Sea Aventurers de Frederic Austin (qui était par ailleurs baryton), pièce dans laquelle il évoque la vie des marins anglais; mais aussi des pièces de Sir Granville Bantock, Henry Balfour Gardiner, Sir Arthur Sullivan...
Comment ? Offenbach a écrit des oeuvres pour violoncelle ? En effet, si nul n'ignore le fabuleux talent du compositeur d'opérettes, peu de gens savent qu'il était aussi un brillant violoncelliste. Même si les deux suites proposées dans ce disque présentent bien des difficultés pour leurs interprètes, il y a dans cette oeuvre une bouffée d'insouciance, un jaillissement spontané de la phrase mélodique qui faisait d'ailleurs dire à son auteur : Je mourrai certainement avec une mélodie au bout de ma plume. Ce titre est paru pour la première fois en 1985.
So fantastic ! La Fantaisie sur la Tempête de Shakespeare a été composée après le Prix de Rome de Berlioz. Après plusieurs remaniements, la Fantaisie est devenue le final du monodrame Lélio. La Symphonie fantastique, l'oeuvre la plus connue de Berlioz, demeure un incontournable dans le répertoire orchestral, et une oeuvre aimée du public. L'approche idiomatique de l'orchestration brille dans le chef-d'oeuvre en cinq mouvements, qui demeure l'une des symphonies les plus vivantes jamais écrites. Cet enregistrement a été réalisé après deux représentations en septembre 2018 à Toronto.
Johannes Pramsohler à la découverte Jakob Kress : une oreille nouvelle sur la musique ancienne ! Dans son nouvel enregistrement, Johannes Pramsohler se consacre aux concertos que le compositeur et virtuose Johann Jakob Kress écrivit pour la cour de Darmstadt dont il était le konzertmeister, du temps de Bach et Telemann. Johannes propose une approche résolument ouverte de ce répertoire qui n'est pas réservé aux ensembles sur instruments d'époque. Il s'associe ici aux Darmstadt Baroque Soloists, pour présenter un album luxueusement produit et documenté.
Après une série Debussy encensée par la critique, Jean-Efflam Bavouzet a débuté une nouvelle série consacrée au Sonates de Haydn, qui recueille un incroyable succès (Choc Classica de l'année pour le volume 1). Ce troisième volume comprend les Sonates n° 16, 29, 33, 38 et 42, des pièces pétillantes d'imagination et de malice. Jean-Efflam Bavouzet déjoue les tours et les pièges que recèlent ces partitions, et profite de la liberté laissée par le compositeur en matière d'interprétation, avec un bonheur sans égal.
Les Talens Lyriques au firmament. Huitième tragédie lyrique issue de la fructueuse collaboration entre Jean-Baptiste Lully et son fidèle librettiste Philippe Quinault, Phaéton y figure parmi les plus remarquables. Surnommée à sa création en 1683, « l'opéra du peuple », elle recèle des trouvailles à la fois dramatiques et musicales, bénéficie de choeurs splendides et passages pittoresques, qui font de cette tragédie l'une des plus populaires du compositeur. « On sifflait ses airs a Versailles et sur les ponts de Paris ». Christophe Rousset Chargée d'allégories chères aux tragédies de l'époque, Phaéton décrit la témérité punie de celui qui voulut s'élever aussi haut que le soleil. On y reconnaît l'orgueil défiant le pouvoir royal souverain après l'ostentation des splendeurs du château de Vaux le Vicomte, et la disgrâce du surintendant Fouquet. Lully et Quinault ambitionnaient de faire de cette nouvelle forme de théâtre en musique, un genre aussi prestigieux que la tragédie classique de Corneille et Racine. Pour l'anecdote, Lully disait de Quinault, qu'il fût « le seul qui pût l'accommoder, et qui sût aussi bien varier les mesures et les rimes dans la poésie, qu'il savait lui-même varier les tours et les cadences en musique. » Sans Lully, l'opéra français n'aurait pas connu le même destin; aujourd'hui, « sans Christophe Rousset, le regain d'intérêt pour Lully n'aurait pas pris le même cours ». Benjamin Ilschner, La Liberté, Benjamin, oct 2012 Si Phaéton, trop ambitieux, trouve sa perte dans la supplique qu'il fit à son dieu de père « permettez moi d'éclairer l'univers, » nulle doute qu'aujourd'hui Christophe Rousset et les Talens Lyrique relèvent ici de défi d'éclairer, par leur excellence, l'univers musical de Jean-Baptiste Lully.
Là n'est pas le moindre des joyaux qui ornent notre ville : c'est avec cette formule que le conseil municipal de Hambourg évoque en 1615 la place occupée par la musique dans la vie publique de la cité. Quarante ans après l'ouverture du premier opéra public à Venise, 1678 marquerait d'ailleurs l'inauguration de son équivalent allemand : c'est là qu'évoluèrent des maîtres tels que Keiser, Erlebach et Schürmann, mais aussi un certain Georg Friedrich Haendel, alors tout jeune ! Retrouvez sur ce disque les plus belles ouvertures et suites d'orchestres issues de quarante ans de production lyrique.
Grand écart musical Pour le Doric String Quartet, enregistrer la musique de Britten est un jalon dans leur histoire. Dans notre enregistrement, nous avons mis en avant la profonde humanité de ces oeuvres tout en reconnaissant leur fragilité. C'est une musique versatile : personnelle et intime mais aussi intemporelle et globale.. Hélène Clément, l'altiste du quatuor, joue sur l'alto de Benjamin Britten luimême : Pouvoir explorer la musique de Britten avec le son voulu par le compositeur est le plus grand honneur qu'on m'ait jamais fait.
Entre mémoire et imaginaire, les oeuvres de Ravel et Prokofiev dialoguent sous les doigts de la pianiste Nathalia Milstein Figures de la modernité en France et en Russie, Prokofiev et Ravel se sont intéressés aux formes anciennes de la suite de danses : au travers d'un langage baroque réinventé, leurs recherches mettent en lumière toute la richesse de leur monde musical. Le Tombeau de Couperin de Ravel et la Quatrième Sonate de Prokofiev sont liés au souvenir de leurs dédicataires, dans des temps marqués par la guerre et les bouleversements historiques du début du XXe siècle.
Initié très tôt à la musique classique, mais nourri au rock, au funk et au jazz, Francesco Bearzatti est incontestablement un artiste d’aujourd’hui, définitivement affranchi de toute notion de genre et de style trop restrictives. Pour autant, élève de George Coleman, sideman dans les orchestres de Charles Persip ou Kurt Rosenwinkel, partenaire de grands noms du jazz transalpin (Stefano Bollani, Pietro Tonolo, Roberto Gatto, Enrico Rava) et leader désormais de plusieurs formations en trio et en quartet, Bearzatti, au-delà de l’éclectisme revendiqué de ses goûts et de son savoir-faire, est certainement l’un des plus beaux stylistes apparus dernièrement sur la scène jazz européenne. A 45 ans, l’italien insuffle un puissant vent d’air frais sur le jazz, en enjambant allègrement les styles, une liberté à l’image de son parcours, entre le rock, le punk, la house et le bop. Son précédent album « Monk’n’Roll », joyeux mélange entre Monk et la pop music, avait défrayé la chronique, recevant de nombreuses récompenses dans la presse musicale. Ce nouveau disque avec le Tinissima 4tet est un hommage engagé à Woody Guthrie, qui avait inscrit sur sa guitare dès les années 30 « This Machine Kills Fascists ». Sa musique a eu une influence considérable et fait partie de la culture contemporaine des États-Unis; ses textes réputés à l'image de son tempérament sont portés par une musique reconnue comme brute et sans fioritures, et son oeuvre est incontestablement devenue une référence très importante de la chanson américaine, influençant Bob Dylan, Joan Baez, Bruce Springsteen, Billy Bragg ou encore The Clash. L’album est habité, comme en témoigne ces quelques mots du saxophoniste : « Je me sens totalement impliqué dans ce que je fais. C’est vrai que je suis possédé par la musique... Je joue avec beaucoup de passion. J’essaye de raconter mon histoire. Je ne peux pas l’expliquer, mais je mets toute ma vie dedans, ma personnalité, mes problèmes aussi, mes joies... Je mets tout mon être dans la musique ».
L'art subtil de la lecture historiquement informée de Leila Schayegh Leila Schayegh joue sur une copie d'un violon d'époque avec un archet original du milieu du XIXe, tandis que le piano de Jan Schultsz est un Streicher original de 1879. Les musiciens ont travaillé avec des spécialistes de la période afin de recréer l'esprit de la partition au-delà de la lettre, en se focalisant avec le plus grand soin sur les questions d'interprétation. Les deux musiciens, forts d'une lecture historiquement informée, offrent une réponse émouvante, lyrique et intuitive à ce défi musical.
Le LSO String Ensemble est une émanation de l'orchestre du même nom, placé sous la conduite de Roman Simovic. Après un disque très réussi sur les Sérénades de Tchaïkovski et un Divertimento de Bartók, l'ensemble nous propose une passionnante version de La jeune Fille et la Mort de Schubert dans le splendide arrangement dû à Mahler. Pour compléter cet enregistrement, un autre arrangement heureux du Quartet n°8 de Chostakovitch qui, sous l'inspiration de l'altiste Rudolf Barshai, deviendra la Symphonie de Chambre en do mineur. Cette performance a été captée en concert au Barbican, le 26 avril 2015.
En 1989, Dominique Merlet acquiert un piano Steinway A de 1895, dont tous les éléments sont d'origine. Homogénéité de tous les registres, ampleur du son sans aucune stridence, longueur des résonances, cet étonnant petit piano permet de retrouver le son de l'époque. Liszt qui reçut un piano Steinway en 1883, remercia pour ce grandiose chef-d'oeuvre de force, de sonorité, de qualité de chant et d'effets harmoniques parfaits... C'était l'âge d'or de la facture de pianos que Dominique Merlet propose de retrouver à travers un choix varié d'oeuvres, de Mozart à Debussy.
Mozart en clair-obscur Après trois volumes plébiscités par la presse, Jean-Efflam Bavouzet, le Manchester Camerata et Gabor Takacs-Nagy continuent leur intégrale des concertos pour piano de Mozart. Ce quatrième opus est consacré à deux concertos mythiques : les n°20 et 21, composés en 1785. La nature sombre et tourmentée du concerto n°20 KV466 contraste à merveille avec l'atmosphère lumineuse du KV467. Les deux oeuvres sont accompagnées d'une interprétation vivante de l'Ouverture à Don Giovanni, qui démontre le jeu exemplaire de la Manchester Camerata.
Le répertoire profane du Grand siècle Avec ce deuxième volet consacré aux airs sérieux et à boire, William Christie poursuit son exploration de ce vaste répertoire d'inspiration galante et pastorale autour des maîtres du genre tels que Boesset, Moulinié, Lambert, Le Camus. Miniatures exquises, portées par de joyeux complices, leurs airs dévoilent les multiples nuances de l'état amoureux et s'insèrent de façon subtile dans la séduisante Pastoraletta de Charpentier. Un heureux assemblage mené par des artistes de grand talent !
Musique sacrée au coeur de la révolution baroque. Au coeur d'un âge d'or musical, qui s'étend de Willaert à Vivaldi en passant par Gabrieli et Monteverdi, Saint-Marc pourrait représenter à lui seul le glorieux passé de Venise. Véritable temple de la musique, la basilique résonne encore des effusions graves de ce répertoire sacré. Ses maîtres de chapelle ne dédaignaient ni la virtuosité, ni un faste tirant pleinement parti de toutes les possibilités de spatialisation offertes par la grandiose architecture. Écho d'un somptueux patrimoine, ce programme fait revivre les riches heures musicales de l'incomparable monument.
Durant lfete 1962, la Philharmonie Tcheque de Prague et son chef, Karel Ancerl, participerent au Festival de Montreux et donnerent plusieurs concerts qui, par chance, furent enregistres par la Radio Suisse Romande. Nous avons ainsi la possibilite de decouvrir deux enregistrements inedits de grande valeur artistique : le concerto pour violon de Tchaikovski avec Nathan Milstein et, surtout, le magnifique Stabat Mater de Dvorak qufAncerl nfavait pu enregistrer pour son editeur discographique Supraphon, celui-ci lfayant ete par Va.lav Talich.
Une performance conjuguée du maestro Riccardo Muti et du Chicago Symphony Orchestra pour la 9ème symphonie de Bruckner. L’oeuvre est un défi pour les interprètes pour différentes raisons : elle a été laissée inachevée à la mort du compositeur en 1896, c’est une oeuvre immense avec des mouvements ponctués de climax impressionnants, des chromatismes risqués, une grande richesse harmonique. En clair elle impose une lecture exigeante et précise et c’est exactement ce qu’a donné Riccardo Muti dans cette interprétation, illustrant la parfaite synergie qui unit le chef à cet orchestre remarquable.
Sur un répertoire inhabituel mais aussi exigeant qu’un récital de lieder, le célèbre baryton Simon Keenlyside donne, comme chaque fois, le meilleur de lui-même dans des extraits de comédies musicales d’Hollywood et de Broadway. Immensément populaire, le répertoire continue de fournir une matière musicale inépuisable pour tous les instrumentistes et chanteurs. Dans le présent projet, Simon Keenlyside est brillament accompagné par le BBC Concert orchestra, placé sous la direction de Charles Abell. Les tubes de Gershwin ou Cole Porter sont là, dans une interprétation pétillante et originale.
Ce disque associe deux des plus belles cantates de Bach, composées pour alto solo à Weimar (1714) et Leipzig (1726) respectivement, au Stabat Mater de Pergolèse (1736), chef-d’oeuvre emblématique du XVIIIe siècle. Entre austère piété luthérienne et fulgurante émotivité méditerranéenne, le gouffre peut sembler infranchissable. Pourtant, Bach admirait tant le travail de son collègue napolitain qu’il en a réalisé une « parodie » sur un texte allemand. La Nuova Musica et ses deux illustres solistes font preuve ici d’une même maîtrise des deux styles.
Jean-Efflam Bavouzet poursuit son cycle Beethoven chez Chandos ! Sur ce second volume, il présente les sonates publiées entre 1800 et 1804, une période marquée par une transition stylistique majeure, avec les deux sonates opus 27 quasi una fantasia qui s'affranchissent des formes traditionnelles, la sonate Clair de Lune et son célèbre mouvement lent Adagio sostenuto, ainsi que la sonate Waldstein opus 53 qui surpasse les précédentes. Egalement au programme, l'Andante en Fa, pièce originellement écrite pour être le mouvement lent de la Waldstein.
Duos d'opéra ! Avec ce premier volume, Isabelle Faust et Alexander Melnikov inaugurent une série d'enregistrements des Sonates pour piano et violon de Mozart. Souvent citées comme des sommets de la musique de chambre, ces sonates explorent toutes les possibilités d'expression offertes par le duo clavier-violon. Dialogues tout à tour frémissants, protestations véhémentes, monologues et apartés, tristes plaintes et explosions de joie, ces oeuvres brillantes montrent à quel point le chant est au coeur de cet imaginaire sonore et l'opéra toujours à l'horizon.
The Gloaming débute par une question : que se passerait-t-il si vous enrichissiez les sons mélancoliques et mélodieux de la musique traditionnelle irlandaise avec des nuances modernes de jazz, de musique classique contemporaine et expérimentale ? Les musiciens qui ont commencé en 2014 cette odyssée, y répondent lorsqu’ils montent sur scène que ce soit au NCH - National Concert Hall de Dublin- ou dans d’autres salles tout aussi prestigieuses comme le Royal Albert Hall de Londres, l’Opéra de Sydney, etc. The Gloaming réunit cinq virtuoses : Martin Hayes, Caoimhin Ó Raghallaigh, Ó Lionáird, Thomas Bartlett et Dennis Cahill.
Les 29e et 30e sonates de Beethoven, publiées respectivement en 1819 chez Artaria et en 1821 chez Schlesinger sous les numéros d’opus 106 et 109, figurent parmi les partitions les plus essentielles que leur auteur a consacrées au piano. L’opus 106 fait d’ailleurs partie des premières sonates spécifiquement composées für das Hammerklavier et non plus pour le piano-forte, Artaria s’étant même engagé à publier deux versions, en français et en allemand... C’est le terme allemand qui s’imposa, valant même à cette Große Sonate son appellation de Hammerklavier-Sonate.
Second volume des Sonates de J-Guy Ropartz (et le 6e de sa musique de chambre). La répartition - pour certains un peu curieuse - des oeuvres sur les 2 volumes a tenu compte avant-tout de la durée des oeuvres. Ici Sonates 1 et 3 pour violon, et Sonate 1 pour violoncelle. François Kerdoncuff assure le point fixe, tandis que les cordes ont été changées pour que d'autres musiciens puissent s'exrimer dans ces ouvrages, bien français, mais aux couleurs et saveurs inimitables. En l'occurence deux très grands maîtres de l'archet : Jean-Marc Phillips-Varjabédian et Henri Demarquette.