Qu'il joue « jazz », « flamenco » ou « classique », ses compositions musicales sont l'aboutissement d'une grande maîtrise de l'instrument au service d'une expression d'une grande qualité humaine. Deux complices, Jean Claude Beneteau et Ramon Galan en totale harmonie avec Raphaël, le soutiennent.
The Paul Collins' Beat, également connu sous le nom de The Beat, est un groupe power pop issu de L.A. Le leader et batteur avait déjà joué dans le groupe The Nerves. Ce 1er album inclut notamment le classique Rock N Roll Girl.
Ce disque présente un panorama assez large des oeuvres pour clavier (clavecin et clavicorde) de Georg Philipp Telemann. Connue mais pas assez jouée ni enregistrée, cette partie de la production de Telemann mérite une place beaucoup plus importante que celle qu'on lui octroie habituellement. Qui, mieux qu'Olivier Baumont, pouvait nous faire redécouvrir ces trésors ?
Luigi Piovano et Sara Mingardo ont choisi de porter un autre regard sur la musique de Gustav Mahler à travers les yeux d'Arnold Schoenberg. Grand admirateur de Mahler et fondateur de la Société d'exécution musicale privée à Vienne dans les années 20, Arnold Schoenberg et ses disciples ont retranscrit certaines oeuvres de Gustav Mahler pour ensemble de chambre.
Nous connaissons neuf enregistrements de la Symphonie Eroica par Furtwängler, trois en studio et six en concert. Après avoir récemment réédité le fameux et magnifique enregistrement de 1944, nous publions en SACD le concert du 30 novembre 1952. Furtwängler était égal à lui même et son art culmine dans une marche funèbre qui a toujours été, avec l'ouverture Leonore III ou la Symphonie chorale, l'un des moments où il put exprimer le côté tragique de sa personnalité.
Deuxième album d'Amestoy Trio, après Le Fil, voici Sport & Couture. « Vous croyez écouter un disque de musette ou de jazz manouche avec accordéon, guitare et basse. Et peu à peu, c'est autre chose qui vous arrive aux oreilles... Un univers singulier et chaleureux, une musique jubilatoire et enjouée, qui chante et enchante, qui s'envole légère et pleine de bonheur...»
A l'occasion de son 20ème anniversaire Ligia propose comme CD-catalogue 2012 une nouvelle édition, remasterisée en haute définition, du second enregistrement de Jérémie Rhorer pour la Petite Sirène.Après l'intégrale des concertos de Haydn avec Olivier Vernet (2 CD), Ligia réalisait ce nouvel enregistrement du célèbre Requiem de Cimarosa en partenariat avec le Festival de Pâques de Deauville. La Philharmonie de Chambre (pas encore le Cercle de l'Harmonie...) et le Choeur de Chambre des Musiciens du Louvre entouraient alors quatre jeunes solistes. Tout ce beau petit monde a fait du chemin depuis... Permettre aux jeunes talents d'éclorent c'est justement l'un des credo de Ligia !
1 - Symphony no 39 in e flat major, k 543 : i. adagio, allegro 2 - Symphony no 39 in e flat major, k 543 : ii. andante con moto 3 - Symphony no 39 in e flat major, k 543 : iii. menuetto : allegretto 4 - Symphony no 39 in e flat major, k 543 : iv. finale : allegro 5 - Symphony no 41 in c major, k 551 'jupiter' : i. allegro vivace 6 - Symphony no 41 in c major, k 551 'jupiter' : ii. andante cantabile 7 - Symphony no 41 in c major, k 551 'jupiter' : iii. menuetto : allegretto 8 - Symphony no 41 in c major, k 551 'jupiter' : iv. molto allegro
Le talentueux Daby Balde, fêté dans toute l'Afrique de l'Ouest, est de retour, avec ses mélodies doucement hypnotiques, aux rythmes légers et chantants. L'album, inspiré de la musique jouée par Daby Balde dans son club de Dakar, Le Marigot, regroupe d'étonnantes compositions basées sur les traditions Fula (sud du Sénégal) et les harmonies somptueuses de la kora ouest-africaine, du balafon et de la guitare acoustique.
Une création mêlant magie des marionnettes, texte de Cervantes et musiques de la Renaissance espagnole. Marionnettes et marionnettistes, récitant, chanteurs, musiciens : telle est l'extraordinaire équipe réunie par les Sacqueboutiers pour créer un spectacle musical très original : Présenter sur scène une évocation de l'extravagante folie de Don Quichotte à travers son parcours le plus délirant aussi bien dans l'épisode des « moulins à vent », la rencontre avec « Dulcinea du Toboso », que dans celui des « tréteaux de Maître Pierre ». Ce théâtre dans le théâtre mélange la magie des marionnettes à l'expression de la musique descriptive des cancioneros de la Renaissance espagnole. Ainsi Villancicos, Romances, Danzas, Glosas, illustrent l'action et s
Round Midnight est dédié à Thelonious Monk, largement reconnu pour la poésie percutante de son style pianistique très personnel et l'inébranlable autorité de ses compositions. Les compositeurs chargés par Makrokosmos Quartet d'écrire la musique de ce disque ont tous à coeur la musique de Monk, cet immense pianiste-compositeur-chef d'orchestre, mais aucun d'entre eux ne s'est laissé influencer par l'affection au point de nier sa propre identité... Les musiciens de Makrokosmos ne jouent pas comme Monk. Mais comme lui, ils veulent se situer dans ce lieu de frontières et de transitions parce que, dans ce lieu, les fins sont également des commencements, et que tout commencement est une nouvelle vie. Bill Meyer
On connoît la fecondité & la beauté du genie de ce musicien par la quantité d'ouvrages qu'il a composez. On y trouve par-tout un bon goût & une varieté surprenante : son grand sçavoir paroît dans beaucoup de ses ouvrages, & sur-tour dans deux morceaux dont les Maîtres de l'Art sont un très-grand cas; sçavoir, une piece de son quatriéme livre, intitulée Le Labyrinthe, où après avoir passé par divers tons, touché diverses dissonances, & avoir marqué par des tons graves, & ensuite par des tons vifs & animez l'incertitude d'un homme embarrassé dans un labyrinthe; il en sort enfin heureusement, & finit par une Chaconne d'un ton gracieux & naturel. (Titon du Tillet). Ce titre est paru pour la première fois en 2000.
Mettez ce disque sur votre platine : sans attendre, la magie opère. Les mélodies jaillissent comme l'eau vive, riches, sinueuses, ondoyantes...Les rythmes syncopés et entrainants, les percussions acoustiques voluptueuses et les cocottes de guitare sont véritablement hypnotiques, tout comme la beauté d'un chant souvent fascinant et mélancolique. Le message délivré est pourtant positif, et la musique de ces Touaregs transportent vers un « desert blues » originel et universel. Un diamant noir qui brille de tous ses feux, une musique essentielle, dépouillée de tout artifice, qui va droit au coeur et à l'âme.
Louisa Bey (voc), Olivier Louvel (g,dobro,mandoline) Alexandre Saada (p,Rhodes & Wurlitzer) Gilles Coquard (b), Xavier Desandre-Navarre (perc,dr) Invité : Hervé Meschinet (fl) Le parcours de cette artiste est éclectique. Cumulant les talents d'auteur, compositeur et chanteuse de jazz, Louisa Bey (nom de scène choisi en hommage à Abbey Lincoln) a étudié le piano classique, a pris le temps d'obtenir un DEA de droit communautaire, d'acquérir une expérience professionnelle dans la communication, puis a commencé en 2002 les cours de l'école Atla et notamment le jazz vocal se découvrant alors une passion pour cette musique qui lui permet d'exprimer et d'interpréter les émotions qui trouvent écho en elle. En octobre 2002, une rencontre est déterminante : celle de Frédéric Charbaut et de Donatienne Hantin, organisateurs du Festival Jazz à Saint- Germain-Des-Prés où Louisa donne son premier concert en 2003. Puis elle part à Tanger pour le festival Tanjazz où elle rencontre le pianiste Nico Morelli qui l'accompagne et l'encourage à lui présenter ses compositions. Il est trop tôt pour que ces deux-là travaillent ensemble, mais ce n'est qu'une question de temps...Louisa s'entoure alors du pianiste Alexandre Saada et de sa rythmique (Laurent Sériès à la batterie et Jean-Daniel Botta à la contrebasse). Après quelques concerts donnés à Paris, une nouvelle aventure Tanjazz s'annonce en mai 2004. Le quartet apprend à se connaître et l'expérience de la grande scène de la Mandoubia à Tanger restera pour tous, un grand moment. Suivent alors les clubs parisiens : le Sunside, les Sept Lézards, l'Archipel, le Café Universel, et les festivals Jazz à Saint- Germain-des-Prés et Jazz à Vienne. Le thème de Turning Me Jazz est tourné vers l'espoir et le jeu, sans perdre de vue les petites noirceurs de la vie. « Mon discours est de ne pas juger; d'exprimer par ma voix, mes textes et ma musique d'autres vies qui ne sont pas les miennes, et d'essayer d'en comprendre les émotions. Je recherche un discours universel via une multitude d'individualités. » Un jazz au caractère folk et pop autour d'une formation dont le socle est la guitare (Olivier Louvel). Le travail s'articule autour des compositions de Louisa Bey, inspirées par des artistes tels Herbie Mann, Gil Scott Heron, Joni Mitchell ou Nick Drake. L'ensemble puise sa source dans les « seventies » avec le choix d'un son plus ample et plus profond, grâce à la présence de la basse électrique, des percussions, du Rhodes, du Wurlitzer, et de la flûte. Nouvelles compositions, nouvelle formation pour ce disque dont la direction artistique a été assurée par Olivier Louvel.
Fondé en 1989 par Fabio Biondi, l'ensemble Europa Galante acquiert dès son premier enregistrement une notoriété internationale grâce à sa lecture révolutionnaire et son interprétation passionnante de la musique sur instruments d'époque. Le présent programme offre un aperçu de la carrière trépidante et kaléidoscopique de Telemann, marquée par une parfaite assimilation des différents styles nationaux et un goût évident pour le pittoresque. Parfums d'Espagne, saveurs d'Italie, goût français, fumets polonais, essence allemande, Telemann offre à qui s'invite à sa table une musique d'une incroyable richesse dont les charmes sans cesse renouvelés apportent le reflet souvent touchant de l'activité d'un homme ayant respiré son époque à pleins poumons pour en offrir le meilleur au plus large public, princes munificents comme humbles amateurs. Un musicien « moderne », au plein sens du terme.
Nouvelle adaptation de l'Arpeggione par Luigi Piovano. Récemment nommé chef attitré de l'orchestre des cordes de l'Accademia di Santa Cecilia, Luigi Piovano a concocté un programme de choix pour leur premier disque. Il a lui même réalisé une adaptation de la fameuse sonate Arpeggione de Franz Schubert, assumant avec brio le rôle de soliste sur un violoncelle piccolo à 5 cordes afin de s'approcher le plus possible de l'arpeggione et permettre ainsi l'exécution des octaves originales. La présence de l'orchestre donne une nouvelle dimension à l'oeuvre et semble si naturelle qu'on en vient à douter qu'il en fut autrement. Le quatuor La Jeune Fille et la Mort est, lui, interprété dans la version de Gustav Mahler de 1896. La force de l'ensemble orchestral est encore plus débordante que le quatuor, voire dévastatrice ! L'ajout de la contrebasse au canevas musical confère à l'oeuvre une plus grande profondeur et une plus grande dramaturgie, obscurcissant les couleurs et portant les sentiments et l'émotion aux firmaments.
Compositeur aussi abondamment célébré de son vivant que pleuré à sa mort en 1497, Ockeghem demeure pourtant aujourd'hui un de ceux du XVème siècle dont la musique est la plus parcimonieusement fréquentée. Comme le montre sa Missa Prolationum, véritable tour de force d'écriture, elle atteint, en effet, un niveau de complexité tel qu'il ne peut qu'impressionner les interprètes, y compris les plus chevronnés. L'ensemble Musica Nova, auquel on doit une version de la Missa Cuiusvis Toni du même Ockeghem mais également un choix de Ballades et une intégrale des Motets de Machaut unanimement salués par la critique française et internationale, aborde ce chef-d'oeuvre avec l'audace qu'on lui connaît; en revenant aux sources manuscrites, en les recoupant et en les interrogeant, il livre de la Missa Prolationum une version proprement inouïe dont les réponses nouvelles aux problèmes que posent la partition se démarquent nettement de tout ce qui a été tenté jusqu'ici et font étinceler la profonde beauté de ce joyau du Moyen Âge tardif.
« Il faut jouer avec toute son âme, et non comme un oiseau bien dressé. [.] Un musicien ne pourra jamais émouvoir sans être lui-même ému; il est indispensable qu'il ressente lui-même les sentiments qu'il veut susciter chez ses auditeurs; il doit leur faire comprendre sa propre sensibilité pour qu'ils soient plus à même de la partager; [.] C'est avec des fantaisies de sa propre imagination que l'interprète est le plus à même de dominer les émotions de ses auditeurs. » Ainsi s'exprime Carl Philipp Emanuel Bach dans son Essai sur la vraie manière de jouer des instruments à clavier. Tout est dit en quelques mots : sentiments, émotions, sensibilité, fantaisie... Ce souci de peindre les émotions humaines dans leur aspect le plus profond et le plus changeant a fait de lui le compositeur emblématique de l'Empfindsamkeit. En plus des trois sonates pour la viole, trois pièces tardives pour clavier viennent offrir à l'auditeur une facette plus expérimentale du répertoire de CPE Bach.
La gigantesque Symphonie n ° 2 en Ut Mineur de Gustav Mahler fait l'objet habituellement d'un concert unique. Mais dans cet enregistrement avec l'Orchestre symphonique des Bayerischen Rundfunks (Bavarian Radio Symphony Orchestra) placé sous la direction de Mariss Jansons, la symphonie est introduite par une exquise pièce de choral. Un arrangement contemporain (1982) à 16 voix d'une chanson de Mahler, Ich bin der Welt abhanden gekommen, basé sur un poème de Friedrich Rückert et composée à l'origine pour voix et orchestre en 1901 - interprétée ici par le superbe Choeur des Bayerischen Rundfunks (Bavarian Radio Choir). Le surnom de Résurrection donné à la Deuxième Symphonie de Mahler vient du choeur de clôture du dernier mouvement, sur lequel Mahler a posé les versets de Klopstock Messie. Bien que la symphonie soit un défi à réaliser, en raison de la longueur de l'oeuvre et la complexité de la notation musicale, elle est devenue un classique du répertoire de Mariss Jansons : le niveau atteint ici est exceptionnel.
On l'a découvert aux côtés de Bill Frisell il y a une douzaine d'années. On avait immédiatement apprécié la clarté et le lyrisme de son jeu. De qui s'agit-il ? Du trompettiste Ron Miles. Le voici aujourd'hui entouré du prolifique Bill Frisell à la guitare (longue collaboration entre les deux musiciens) et du batteur Brian Blade. Le répertoire est centré autour des compositions du trompettiste, avec des reprises de standards de Duke Ellington, Henry Mancini et Bix Beiderbecke. Cet album s'inscrit aux côtés de meilleures productions phonographiques de trois musiciens très inspirés. Comme l'écrivait récemment Jazz Times : « Ron Miles est l'un des tous meilleurs trompettistes de jazz au monde. Je ne vois aucune raison pour qu'il ne devienne pas un nom majeur de la scène jazz ».
Le trio ELF réinvente le format classique du trio piano / basse / batterie en appuyant ses improvisations sur des modèles plus contemporains tels la drum'n'bass, la house, le dubstep ou le hip hop. Ce n'est pas pour rien que la presse à travers le monde les a qualifiés de « new sound of the trio » à l'occasion de leurs deux premiers albums. Ce nouveau disque enfonce le clou. La chaleur du son acoustique et amplifiée par l'apport d'effets brillamment injectés dans la musique, qui enrichissent le jeu entre les trois musiciens. Pour Elfland, le trio s'offre la voix du légendaire Milton Nascimento qui avait été emballé par leur premier album. L'enregistrement a eu lieu entre Rio et Munich au début 2010. Autre influence brésilienne sur le disque, Ocean 11 qui est une performance virtuose par l'étonnant percussionniste Marco Lobo, ainsi que Casa de Tom, un magique hommage à Antonio Carlos Jobim. Un album aux saveurs brésiliennes, sans oublier leurs incursions dans la musique urbaine, voire la pop metal. Décidément, un trio à part.
En octobre 2011, le maître indien invite chez lui en Californie son joueur de tabla fétiche, Tanmoy Bose, pour une séance d'enregistrement informelle. Sur une période de quatre jours, ils enregistrent sept ragas différents. Cette seconde parution - après le premier volume d'avril dernier - en présente trois. Vibrants, enivrants, exaltés, ils illustrent la beauté profonde et l'intensité émotionnelle de la musique classique indienne. Nous ne sommes pas en présence du musicien exalté à la technique époustouflante d'il y a quarante ans, mais d'un homme qui, à l'orée de sa vie, questionne, avec profondeur, délicatesse et recul, la condition et la destinée humaine. Après la disparition du maître en décembre 2012, ce deuxième volume constitue un témoignage unique et bouleversant. A noter que le premier volume avait reçu en 2012 le Grammy Award pour « Meilleur album de Musique du Monde ». Le prix avait alors été remis à Norah Jones, la fille de Ravi Shankar.
Quelques notes de Houdou (guitare traditionnelle malienne) et une mélopée envoûtante entendues au marché central de Bamako m'ont fait tendre l'oreille. La chanson s'appelait Gambari. Il fallait que je sache d'où venait ce son. Je suis donc remonté jusqu'à sa source à 750 kilomètres au nord dans la région de Mopti, à Konsa, village natal de Bara Sambarou, l'auteur de Gambari. Bara Sambarou est le patron des Griots peul. Les témoignages de ses amis, voisins et producteurs, ainsi que son propre récit de sa vie, m'ont fait découvrir que derrière cette musique d'une rare et sauvage beauté se cachait un artiste et un personnage exceptionnels, un Grand Griot respecté et admiré de tout le peuple peul. Accompagnés du son de Gambari, c'est à ce voyage et à cette découverte que je vous invite.
Claire Giardelli, violoncelliste de renom, spécialiste du violoncelle baroque, professeur au Conservatoire supérieur de musique de Lyon, vient d'enregistrer les Six Suites pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach. Ce coffret a été réalisé dans l'église Saint-Didier d'Asfeld, monument exceptionnel construit en 1685 sur le plan d'une viole de gambe. Cette nouvelle interprétation du chef-d'oeuvre de Jean-Sébastien Bach sort des sentiers battus par son respect particulier des textes, son dynamisme influencé par la structure des différents mouvements de danse de l'époque et la sobriété de son langage. La musique de Jean-Sébastien Bach est d'une perfection telle qu'elle peut s'adapter à toutes sortes d'instruments, toutes sortes d'interprétations; cependant, dans cet enregistrement, le choix du violoncelle baroque tel que Bach le connaissait (bien différent du violoncelle actuel : renversement du manche, cordes en boyau, archet plus léger, diapason à 415 Hz) et le jeu de l'interprète nous donnent une vision de l'oeuvre différente de celle habituellement proposée.
Après le succès de La Belle Danse Skip Sempé présente un des chefsd'oeuvre de la Renaissance, le Terpsichore de Michael Praetorius. Compositeur majeur de la Renaissance, Michael Praetorius recense, arrange et compile dans son recueil Terpsichore plus de 300 danses, composées par ses soins, anonymes ou empruntées à d'autres compositeurs et considéré comme véritable bible de la danse au début du XVIIe siècle. Déjà au croisement des influences musicales allemandes, italiennes et françaises, Skip Sempé complète les danses du maître allemand par celles de William Brade, son contemporain anglais dont les recueils avaient été quelque peu ignorés à l'époque tant le succès du Terpsichore fut grand. Comme toujours avec Skip Sempé, l'instrumentation est riche, colorée et luxuriante. Les cordes jouent avec les vents au travers de ces quatre « ballets » reconstitués par Skip Sempé qui montre une nouvelle fois, après son enregistrement magistral de La Pellegrina, son attachement à remettre à jour un répertoire rare mais majeur de la Renaissance en Europe.
Pièces de virtuosité ne répondant pas un schéma unique; les Toccatas BWV 910 à 916 ont cependant comme principe dominant celui du concerto avec dialogue entre tutti et solo, mais alternant avec de longues séquences d'aspect improvisé ou contrapuntiques, avec de brusques variations de style, de rhythme... Ainsi cohabitent l'étourdissante pièce en mi mineur dont le flux final ininterrompu mime la furia d'un virtuose vénitien sur son violon et la vaste construction en ré mineur au caractère méditatif, si ce n'est théologique ou encore le fresque sonore en fa dièse mineur, qui alterne virtuosité et contrepoint le plus dense. La postérité ne nous a légué de Bach qu'un portrait plein de gravité d'un savant professiseur de fugue. Pourtant le répertoire des Toccate renvoie à un jeune musicien plein d'ardeur, encore peu soucieux de cette concentration d'idées attachée à la musique de sa maturité. Quel bonheur d'écouter cette musique en rêvant qu'on y entend Jean-Sébastien Bach, tout simplement assis au clavier... et dans diverses langues musicales... bavarder ! Et Noëlle Spieth, comme à son habitude, soutient la conversation avec brio.
Turandot est l'ultime oeuvre de Puccini. L'intrigue se situe dans la Chine impériale. La princesse Turandot est aussi belle que cruelle et son arrogance a coûté la vie de plusieurs jeunes nobles : quiconque demande sa main risque la mort s'il ne résout pas les trois énigmes qu'elle lui soumet. À ce jour, personne n'a réussi. Et pourtant, le Prince des Tartares Calaf réussit non seulement à les résoudre, mais a également réussi à trouver la clé du coeur de l'arrogante princesse. Cette production de 1959 fait partie des enregistrements majeurs de Turandot : « Nilsson et Björling forment le couple parfait pour cet opéra. Une nouvelle fois, Leinsdorf prouve combien il faut être méticuleux pour diriger Puccini sans négliger les finesses de la partition. Et une nouvelle fois également Tebaldi fait preuve de la discipline et de sa profonde compréhension. » (Hermes Opera Encyclopedia). Pour nombre d'amateurs, cette version est tout simplement de référence, servie par une distribution exceptionnelle : Jussi Björling campe Calaf, tandis que sa compatriote Birgit Nelsson tient le rôle-titre. À leurs côtés, Renata Tebaldi est Liù et Giorgio Tozzi incarne l'empereur.
Avec cet album, nous plongeons au fond de la culture de l’Ouzbékistan. La place principale revient à la voix de la plus célèbre chanteuse traditionnelle du pays, Munadjat Yulchieva qui, avec sa voix grave, nous a déjà émerveillé dans «Sufi Soul». Le talent exceptionnel de la voix de Munadjat, sa force d’expression et son charisme naturel enchante entre-temps le public des grandes salles de concerts internationales, parfois touché jusqu’aux larmes comme cela s’est produit récemment à Londres. Les enregistrements ont été réalisé au printemps dernier dans les studios de la radio et télévision de Taschkent, capitale de cet Etat d’Asie centrale. Le célèbre joueur de rubab et professeur au conservatoire de Taschkent, Shavkat Mirzaev, a ajouté à son ensemble d’autres solistes de première classe afin de présenter tous les instruments et styles de musique de son pays. Les luths, instruments à cordes et cithares joués ici exigent la plus grande concentration et habilité pour atteindre de stupéfiants effets de glissando et de vibrato. Flûtes et percussions se mêlent à l’ensemble. La lente construction hypnotisante des morceaux progresse jusqu’à un point culminant dramatique d’où la chanteuse et l’ensemble donnent, avec brio, de toutes nouvelles facettes à la mélodie.
Un Corelli au sommet de son art. La nomination in 1689 de Pietro Ottoboni à la dignité de cardinal de San Lorenzo in Damaso marqua le début de l'un des mécénats artistiques les plus splendides de Rome. Passionné de musique, Ottoboni apporta son soutien à de nombreux musiciens : Haendel, Pasquini, Scarlatti et Caldara firent tous partie de sa cour à un moment donné. Quelques mois après son élection, Ottoboni engagea le célébrissime Arcangelo Corelli, non seulement comme premier violon, mais encore pour diriger l'orchestre et contrôler d'une manière absolue les évènements musicaux somptueux ayant lieu dans son palais ou par exemple, à San Lorenzo. C'est avec l'opus 4, son dernier recueil de sonates en trio, que Corelli exprima en 1694 sa gratitude au cardinal Ottoboni pour la protection accordée. Le recueil de douze sonates, apogée d'une production symétrique alternant les oeuvres da chiesa (op. 1 et 3) et da camera (op. 2 et 4), contribua grandement à établir la musique de Corelli comme un paradigme pour la définition de ces deux genres. Dans un enregistrement effectué en juin 2012 à Solomeo, en Ombrie, Enrico Gatti aborde ces oeuvres avec l'élégance et la délicatesse qui le caractérisent, et signe une fois encore, entouré par son Ensemble Aurora, un album exquis dont l'amateur de la meilleure musique baroque italienne ne pourra se passer.
MILLE CONSIGLI Ensemble Aurora, dir. Enrico Gatti Poésie et virtuosité sont inséparables du violon de Enrico Gatti, particulièrement dans le domaine du Baroque italien précoce, ici dans Mille consigli, qu'il vient d'enregistrer avec son Ensemble Aurora. Le titre se réfère à la multiplicité des émotions et des couleurs que possédait la musique pour violon de l'époque. (En publiant L'arte del violino in Italia, Glossa récupéra récemment l'une des antérieures incursions de Gatti dans ce répertoire.) Chaque musicien de l'Ensemble Aurora peut ici déployer son art et son savoir-faire au long de cette passionnante et émouvante exploration de sonates, toccatas et autres pièces de la première moitié du XVIIe siècle composées par Castello, Legrenzi, Merula, Fontana ou Michelangelo Rossi. Parmi les pratiques stylistiques émergentes et florissantes, associées au Baroque naissant, la basse continue acquérait une importance croissante. Pour ses liens forts avec les caractéristiques de l'orgue italien, la fonction harmonique et mélodique de la basse continue était de plus en plus souvent recherchée par et pour la musique instrumentale jouée à l'église. Fabio Ciofini nous offre ici une leçon magistrale au clavier d'un orgue construit par Luca Neri en 1647, se trouvant à l'église de San Nicolò, à Collescipoli.
A la découverte d'un compositeur inconnu, harpiste virtuose et mélodiste inspiré : Orazio Michi. Orazio Michi dell'Arpa (1595-1641) est un illustre inconnu. Né près de Naples, il entre très tôt à Rome au service du Cardinal Montalto, puis, à la mort de ce dernier, en 1624, passe au service du cardinal Maurizio di Savoia. Virtuose mondain choyé par ses mécènes, il fréquente aussi assidument l'église Santa Maria in Vallicella (dite Chiesa Nuova), où la congrégation de l'Oratoire, fondée par Philippe Néri, encourage un renouvellement de la musique sacrée. C'est probablement dans ce cadre qu'Orazio compose la plupart de ses airs spirituels. Encensé par ses contemporains comme harpiste virtuose, à l'égal de Frescobaldi pour le clavier et Kapsberger pour le théorbe, il n'a pourtant laissé aucune pièce pour son instrument. Nous proposons un portrait intime d'Orazio Michi à travers des pièces à voix seule accompagnées à la harpe et au luth, presque toutes inédites. Ce portrait est complété par des oeuvres instrumentales de ses maîtres, les napolitains De Macque et Trabaci, ainsi que de ses pairs Frescobaldi, Kapsberger ou Landi. Dans des formes brèves à l'expressivité exacerbée, Michi chante les affres de l'amour mondain, l'horreur du spectacle de la Passion, les tourments à coeur ouvert d'une âme repentie et l'espoir d'une rédemption : une voix singulière qui participe en liberté à l'élaboration des codes de la cantate italienne.
Après Uwa I enregistré en quartette en 2004, la chanteuse Monica Akihary fait évoluer son groupe Boi Akih (« Princesse Akih ») dans une formule 100% duo. Son partenaire, le guitariste virtuose néerlandais Niels Brouwer, compositeur et improvisateur fascinant, a composé toute la musique de ce nouvel album. Née aux Pays-Bas d'une famille originaire des îles Moluques en Indonésie, Monica Akihary a étudié la sculpture à l'école des Beaux-Arts d'Amsterdam et à l'Académie des Arts de Yogyakarta. Elle préfère chanter dans la langue maternelle de son père, celle de l'île de Haruku, qui contient des voyelles douces et des syllabes mélodiques, et qui sert parfaitement sa voix profonde et chaude. Le style musical de Boi Akih trouve ses racines dans la musique indonésienne (gamelan, musique javanaise) et celle du Sud de l'Inde, mais aussi dans la musique classique européenne et, bien sûr, dans le jazz. «Yalelol» (littéralement « L'être non physique »), cinquième album de Monica Akihary, combine avec bonheur de multiples influences, mariant le dang dang dut indonésien et les « beats » hindi au blues, aux rythmes arabes, aux chansons d'Afrique occidentale, et à toutes sortes d'autres styles musicaux. Sa voix éblouissante nous entraîne dans un univers nouveau en constante métamorphose, composé de sentiments subtils et de couleurs chaudes et radieuses. Vocaliste exceptionnelle, elle cherche à atteindre directement l'âme de l'auditeur. Pari réussi avec ce disque très abouti et hors du temps.
Connu comme producteur de nombreux groupes entre dub, rock et psychedelic, Umberto Echo sort son troisième album sous son propre nom, cette oeuvre illustrant de façon magistrale l'aboutissement de ses nombreux contacts musicaux et domaines d'intérêt. L'album commence par Surfin, un classique de jazz reggae écrit par Ernest Ranglin et un superbe enregistrement jazzy qui est bien la preuve des possibilités illimitées du dub. Ou comment être séduit par l'élégance avec laquelle les rythmes breakbeat, dus aux baguettes magiques du batteur Jojo Mayer, fusionnent avec le melodica, la trompette et le gracieux feu d'artifice des effets dub. Les basses généreuses accompagnant Bonde Di Ihmao plaisent autant que le toasting hip-hop de Bani Silva (Brésil). Et la surprise est totale avec le morceau suivant où se manifestent soudain les virtuoses de jazz world que sont Jean-Louis Matinier (accordéon) et Renaud Garcia- Fons (basse) qui prennent eux aussi l'ascenseur du dub. Sont également rassemblés sur cet album, outre les musiciens cités, d'autres noms connus : Peter Apfelbaum (New York), Giuseppe Coppola (Gentleman, Afrobeat Academy), Josh Roseman (Dave Holland Big Band), Nicholas Addo-Nettey (Fela Kuti Africa 70), Ben Wolf (Xavier Naidoo) ou Matt Darriau (Klezmatics). Elevator Dubs est construit sur l'espace et sur une pulsation à laquelle rien ne résiste. En même temps, l'ascenseur s'envole vers de nouveaux territoires, offrant de surprenantes perspectives à chaque arrêt.
Née à Mogadishu de père italien et de mère éthiopienne, Saba s'inscrit à la jonction des cultures africaines et européennes. Connue comme actrice en Italie, elle fait avec Jidka (« La ligne ») ses débuts de chanteuse. En explorant avec sensibilité et douceur les liens entre la Somalie et l'Italie, elle mêle les guitares acoustiques et les koras avec des rythmes traditionnels africains aux sons plus contemporains. Elle raconte son histoire, son identité multiculturelle et ses nombreuses influences. Elle chante principalement dans sa langue maternelle, un dialecte parlé dans le quartier Reer Xamar de Mogadishu. Plusieurs chansons décrivent les luttes féministes en Somalie : I Sogni est l'histoire d'une femme qui quitte son village pour la grande ville à la recherche d'une vie meilleure, tandis que Melissa parle de celles qui ont échappé à la guerre civile et qui traversent le désert à la recherche de liberté. Quant à Je Suis Petite, il raconte l'Afrique et toutes les souffrances du continent. D'autres morceaux chantent l'amour et l'importance de vivre le moment présent, tandis qu'Hanfarkaan évoque les esprits de ceux que nous avons perdus. Saba est entourée par son ami de longue date le Camerounais Taté Nsongan au djembé, à la guitare et aux percussions, le Sénégalais Lao Kouyate à la kora, et Felix Moungara au chant. L'album est produit par le musicien et compositeur bien connu Fabio Barovero, le fondateur de Mau Mau et de La Banda Ionica.
« Ce septet plein d'énergie porte son nom comme s'il était investi d'une mission. Riche avec un mélange d'élégance classique et d'exploration, le groupe peut évoquer le passé de par son nom, mais il sonne toujours au minimum très tendance. » The Los Angeles Times Vous ne pouvez pas acheter l'expérience et The Cookers en ont en abondance; le groupe a 250 ans d'expérience cumulée dans le monde du jazz. Ses membres ont participé à plus de 1.000 enregistrements. Billy Harper, Cecil McBee, George Cables, Eddie Henderson et Billy Hart, chacun meneur de groupe en leur temps, ont débarqué dans l'exaltante période des années 60. Sur Time and Time Again..., on peut sentir les décennies de pratique que ces vétérans ont accumulées dans des formations comme celles de Lee Morgan, Herbie Hancock, Charles Lloyd, Max Roach, Art Blakey et beaucoup d'autres. Fruit de cette expérience collective s'est épanouit un savoirfaire unique, grâce auquel ce groupe a gagné sa renommée mondiale; une approche profondément mélancolique faite de sophistication harmonique. « Si vous vous demandez ce qui est arrivé à toute la passion et l'intensité, qui constituaient jadis les ingrédients essentiels d'un vrai swinging jazz et qui sont maintenant littéralement inexistants dans les productions d'aujourd'hui, vous les retrouverez chez The Cookers », explique Tony Hall dans JazzWise Magazine (UK). David Weiss, et le dernier membre arrivé dans le groupe, le saxophoniste alto Donald Harrison, issu d'une plus jeune génération, partagent cette même passion, cette même intensité avec aplomb. Les compositions sur ‘'Time and Time Again retracent plus de 40 ans; d'une version revisitée de la chanson de Billy Harper ‘'Sir Galahad‘' qu'il avait enregistrée sur son premier album ‘'Capra Black en 1973, à deux tout nouveaux morceaux du bassiste Cecil McBee qui fait ses débuts sur cet album.