Après une arrivée sans préavis sur la scène hexagonale, d'un EP acclamé tant par la critique que par le public et une tournée partout en France, voici enfi n Vertigo. Un premier album à la hauteur de tout ce qu'on pouvait imaginer de la part de Simone Ringer (chant), Raoul Chichin (guitare), Joseph Delmas (guitare) et Clément Aubert (basse). Le groupe affi rme son aptitude à transcender les contrastes entre sentiments bruts et mélopées entraînantes. Si la mode est aux atmosphères hip-hop et urbaines, Minuit s'affranchit des tendances en préférant cultiver son jardin rock'n'roll, sans oublier que les solos de guitares peuvent s'habiller d'échos synthétiques. En refusant de choisir entre rock vintage, variété française, glam, funk et autres étiquettes, Minuit a tracé sa voie. Musiciens accomplis, les membres de Minuit sont à la fois des ermites de studio et des bêtes de scène. Ils seront donc ainsi en tournée française dès la sortie et toute l'année 2019.
Sortie en 1960 chez Impulse! Out Of The Cool est un des nombreux bijoux de Gil Evans. Cet opus met en lumière la science de l'arrangement du Canadien et la virtuosité des musiciens qui l'accompagnent. Elvin Jones à la batterie et Ron Carter à la Contrebasse maintiennent un groove précis qui permet les fantaisies de Ray Crawford et sa guitare et de la trompette de Johnny Coles.
War signe la fin de la première période de U2, avant que le groupe n'élargisse sa palette sonore et sa vision lyrique. C'est un album brillamment conflictuel car il condamne, avec un son martial et majestueux, la toute-puissance d'hommes politiques qui ne sont en fait que de dangereux gourous. Ils dénoncent l'état de siège qui règne en Irlande du Nord, clairement dans Sunday Bloody Sunday et 40; plus symboliquement dans New Year's Day, chanson métaphorique d'un amour brisé. Torn In Two, We Can Be One, plaide Bono pendant qu'Edge nous entraîne dans une tornade de guitare. Two Hearts Beat As One et le tendre Drowning Man nous permettent de souffler et font de War un album aussi varié qu'harmonieux. -Daniel Durchholz
Les Liminanas sont un duo rock composé de Lionel (guitare/basse) & Marie (batterie,percus) Liminana, et leur réputation a largement dépassé Perpignan leur ville d'origine. En 7 ans, en enregistrant tout eux-mêmes à la maison, en faisant appel pour certaines parties vocales et sur scène à des guest vocaux, ils ont creusé leur voie à travers les réseaux indépendants mondiaux. Leurs 3 albums studio et leur compilation de singles & raretés ont été publiés jusqu'aux Etats-Unis sur le fameux label Trouble In Mind. Ils sont cité par Bobby Gillespie (chanteur de Primal Scream), un de leurs titres a été choisi par Franz Ferdinand pour l'une de leurs compilations et Jack White les a invités dans son studio après un concert à Nashville. Because Music réédite le 27 avril leurs 3 albums studio et la compilation de singles & titres inédits en format Vinyle + CD. L'unique format CD sera un Double CD anthologie, regroupant pour la 1ère fois l'intégrale du groupe.
The Liminanas est un duo de Perpignan : Marie et Lionel Liminana. Fort de 4 albums dont le dernier « Malamore » (2016) s’est vendu à 10 000 exemplaires en France, le groupe manie avec bonheur rock garage, psyché, pop et culture nouvelle vague à la française. Ils ont d’abord été remarqués à l’international avant que la presse française devienne fervente partisanne de leur cause. Jack White les a invités à venir jouer dans son studio, Peter Hook est venu poser sa basse sur un morceau, Andrew Weatherhall les apprécie beaucoup et Anton Newcombe voulait absolument travailler avec eux : c ’est chose faite : après «Istanbul is Sleepy, 1er titre issu de leur rencontre avec lui (chant & guitare), c ’est à Berlin dans les studios du leader des Brian Jonestown Massacre, que Lionel Limiñana et Anton Newcombe ont enregistré et produit ensemble tout l’album « Shadow People ». Un très bel accueil : tous la presse et médias rock leur veulent du bien. Disponible en CD et en Edition Vinyle 180 Grammes (gatefold, incluant le CD), à prix spécial.
Avec Selling England by the pound, Genesis atteint sa pleine majorité et maîtrise parfaitement composition et production. Troisième volet de la trilogie glorieuse du Genesis à cinq, l'album est beaucoup plus net que ses prédécesseurs. En regard de Nursery Cryme par exemple, le son est beaucoup plus clair, moins caverneux. L'expérience du groupe se sent dans l'utilisation de la guitare électrique, beaucoup moins maladroite que dans certains titres précédents. Steve Hackett maîtrise désormais à la perfection ses effets, saturation et whammy se mettent en place avec harmonie dans des solos torturés et virtuoses. C'est le cas dans Dancing with the moonlit night ou dans le long solo débordant de sensibilité de Firth of Fifth, considéré par de nombreux fans comme le meilleur morceau de Genesis. Banks a également acquis une expérience profitable. Il a considérablement diversifié les claviers sur cet album. L'orgue hammond et le piano accoustique sont toujours présents, mais de nombreux synthétiseurs se font entendre, sans excès. En témoigne l'époustouflant solo de synthé qui clôt The cinema show, par ailleurs véritable prouesse collective d'arpèges et de contre-chant. Les cassures de rythme sont encore plus présentes que sur les albums précédents, et surviennent avec une célérité et un précision remarquables. Les musiciens ne sont pourtant âgés que de 22 à 23 ans. Succès européen, Selling England by the pound est l'occasion d'une tournée et d'un carton avec le single I know what I like, qui apparaît avec le recul comme étant le morceau le plus faible de l'album bien que non dénué de charme. C'est Firth of Fifth qui décroche la palme avec son mélange magique de piano et d'orgue, son solo de flûte repris par la guitare, et sa construction irréprochable. On retiendra également la prouesse rythmique de The Battle of Epping forest (Phil Collins est tout simplement dément sur ce morceau), les moments planants à la Pink Floyd de After the ordeal (probablement dû en grande partie à Steve Hackett), et l'exceptionnelle transition entre The cinema show et Aisle of plenty. Le premier se change soudainement en un long solo de synthétiseur dans lequel Banks décale progressivement la gamme jusqu'à rejoindre celle du morceau suivant, qui n'est autre qu'une reprise très émouvante du premier titre de l'album, Dancing with the moonlit knight. Cette structure (un thème musical reproduit au début et à la fin de l'album, celui de la fin étant amené par une fugue aux claviers) sera reprise plusieurs fois dans les albums futurs de Genesis après le depart de Peter Gabriel. Les paroles se diversifient, le groupe semble avoir soif de détente et les contes s'effacent derrière des thématiques plus acerbes et européennes (on reconnaît facilement la reine des peut-être, the queen of may be..., prête à céder les traditions de son pays au monde marchand). The Battle of Epping forest évoque une guerre des gangs en Irlande du Nord. L'ensemble reste toutefois bien grimé derrière les symboles et l'abstraction. Selling England by the pound est un album immaculé. Difficile de trouver une ombre à un tableau aussi parfait (trop ?). Probablement un des tout meilleurs albums de Genesis. Julien Oeuillet - Copyright 2017 Music Story
L'as des baguettes présente son 10ème album The ScOpe, réunisant les racines du groove et la modernité des machines. La batterie est au coeur de The ScOpe, un album électro charnel et céleste, frénétique, un chapitre de rupture ou plutôt de prolongement, de plaisir et de renouvellement, ajouté à sa discographie d'expert. Le disque rassemble des polaroïds, des pensées, des mantras : 'Mes réactions à ce qui m'ennuie ou me choque, ou me transporte.' Avec la volonté de ne pas couper le lien à l'autre, comme le recommande par exemple le morceau Keep Connexion, sur lequel se coule une kora sereine - un solo écrit spécialement pour Kandia Kouyate - qui percute la flamme d'une guitare. The ScOpe vibre du corps à l'âme et inversement, avec un hymne à l'amour lumineux et planant, Let Love Rules, la ballade atmosphérique Don't U Worry ou Glow à la douceur qui pulse. Tandis que Tricky 98' illustre l'ascension de champions - le morceau a accompagné l'entrée des Bleus à la U-Arena, en juin dernier, 20 ans après leur victoire à la Coupe du Monde de football. 'Les featurings sont importants car c'est une voix humaine qui interpelle les gens, avec sa singularité et ses découpes rythmiques.' Faada Freddy est ainsi le guest de Vice, réchauffant de ses scansions une ambiance hivernale. Et Jazzy Bazz, pose son flow sur Paris Me Manque, invitation à la nostalgie de 'P.Town'', le Paname d'hier, enveloppé d'un bugle déchirant. Avec The ScOpe, Manu Katché passe ses émotions au microscope, il analyse l'alchimie des sons d'une façon pointilleuse et sonde les êtres en profondeur, tendu vers le même élan d'harmonie musicale et spirituelle. Let's ScOpe it !
Pour son 3ème album, Raul MIDON a canalisé toute cette énergie créative dans Synthesis, enregistré à Los Angeles début juin 2009. Le disque a été réalisé par le légendaire bassiste/producteur Larry Klein, (Melody Gardot, Joni Mitchell, Herbie Hancock, Peter Gabriel). Avec un mélange d'éléments soul, pop, jazz, folk et Latin qui échappe à tous les genres, Synthesis est un show-case pour montrer l'évolution de Midón en tant qu'artiste complet : c'est un musicien qui met en musique des points de vue souvent mordants sur la trahison, la peur, la perte et le Rêve Américain sur des rythmes qui ont plus de swing qu'il n'y paraît, avec des mélodies accrocheuses qui possèdent une joie délirante. Si Never Really Gave, Don't Take It That Way, ou Invisible Chains crépitent de commentaires acerbes, des chansons comme Next Generation, Call My Name et Moment to Moment font preuve d'un ton qui réchauffe le coeur. Si vous tapez Raul Midon dans la fenêtre de recherche sur YouTube vous trouverez le clip de son passage au Late Show With David Letterman. Raul Midón, chanteur/auteur-compositeur/guitariste, y interprète State of Mind, extrait de son premier album éponyme sorti en 2005, et le clip révèle une voix soyeuse de ténor soul accompagnée d'une éblouissante guitare percussive - un style syncopé, infusé de jazz et de flamenco, et où les lignes de basse, d'harmonie et de mélodie émanent en cascade sous des doigts qui claquent sur les cordes. Et comme si cela ne suffisait pas, Midón lâche sa technique vocale, en improvisant le son d'une trompette sans métal pour créer un solo be-bop entièrement avec ses lèvres, solo accueilli en plein milieu de la chanson par les applaudissements spontanés du public. C'est une performance de virtuose qui démontre pourquoi Midón est devenu ces dernières années un artiste tellement excitant à regarder.