Jbara vit, dans les montagnes d'un pays du Maghreb, entre ses parents, ses cinq frères et soeurs, et ses brebis. Elle rêve d'ailleurs. Son père, ignorant et brutal, la traite en servante. Elle couche avec les bergers de passage en échange de quelques douceurs. Son plus grand plaisir ? Les yaourts à boire à la grenadine Raïbi Jamila. Un jour, elle se retrouve enceinte. Elle est alors bannie et contrainte d'aller à la ville où l'attend une vie de misère. Dans un monde qui ne veut pas d'elle, elle parle à Allah. Il est son seul confident. Elle lui raconte sa vie, la misère, le mépris. Car, à la ville, elle va devoir survivre. survivre aux hommes qui la traitent en objet, à la prostitution, à la prison : une vie semblable à tant de vies de femmes, aujourd'hui.
Avec sa biographie officielle, Le géant, pilier de l'Amérique, on croyait tout connaître de Craig Pressgang, cet ancien agent de la CIA. L'histoire secrète du géant nous raconte, par le truchement des trois femmes qui l'ont le mieux connu, son authentique histoire, qui il était et le secret de sa disparition.Le malheur s'est rapidement abattu sur Marge. Son mari faisait partie des troupes alliées et il est mort en France durant le débarquement alors qu'elle était enceinte. Leur enfant, Craig Pressgang grandit anormalement. À 10 ans, il a déjà une taille d'adulte. Malgré ce handicap, il semble intégréavec les gens de son âge. C'est même plutôt un atout.Mais plus il grandit, plus les problèmes s'accumulent, car il finit par atteindre la taille d'un immeuble de 3 étages.Les vêtements ne peuvent être que fait sur mesure, tout comme sa maison.Pour financer cela, il réalise des peintures (les plus populaires étant ses empreintes de main), pose pour des publicités, et est recruté par la CIA, qui l'aide également médicalement. Manipulé par l'agence d'espionnage, Craig ne comprend pas qu'on lui ment, il ne voit pas sa vie se détruire, il ignore les dégâts qu'il cause autour de lui. .
Eté 1984. Un petit groupe de plongeurs débarque dans un minuscule archipel au large de l'île de Sumatra en Indonésie, les îles Banyak. Léo, sa femme Isabelle et leur ami Bernard sont des documentaristes venus au bout du monde au service d'une cause, l'écologie : ils veulent démontrer par le film qu'ils préparent comment l'homme en détruisant son environnement se détruit lui-même. Le projet tourne à la tragédie quand Isabelle, enceinte, est dévorée par un crocodile géant sous les yeux de Léo. Avec le concours des habitants de l'île, Léo et Bernard partent en chasse du reptile. S'ils échouent à le tuer, ils le blessent à l'oeil. Léo ressent un curieux lien avec l'animal. Secondé par Bernard et Sap, un jeune Indonésien, il plonge dans le repaire sous-marin du crocodile. Il échoue une fois de plus à le tuer. Mais, mystérieusement, le monstrueux animal le laisse emporter le cadavre de sa femme. Trente ans plus tard, Léo retrouve les îles Banyak, dans un territoire encore traumatisé par le tsunami. Tel le capitaine Achab pourchassant jusqu'à la folie Moby Dick, Léo dit en finir avec celui que les autochtones appellent désormais « N'a-qu'un-oeil ». Mais sa soif de vengeance n'a-t-elle pour objet que le seul crocodile ?
Alou, chasseur de miel, se dirige vers les ruches sauvages d’un baobab. Circulant en 4x4, armés jusqu’aux dents, une bande d’islamistes radicaux foncent sur lui et font exploser le baobab sacré.Parmi les débris du baobab, Alou découvre, intacte, une statuette représentant une femme enceinte. Encouragé par son père, il se rend dans le pays Dogon présenter la statuette au sage du village, le hogon, respecté de tous pour sa culture. Le hogon reconnaît aussitôt cette Maternitérouge . Elle est l’oeuvre, selon lui, du maître de Tintam, dont une première Maternité se trouve déjà au Louvre, au Pavillon des Sessions. Pour le vieil homme, la sculpture, en ces temps de barbarie,sera plus en sécurité au Louvre, près de sa soeur, qu’ici, au Mali.Confier la statuette au musée parisien, c’est la mission d’Alou. Et pour la mener à bien, le jeune homme prendra tous les risques en traversant déserts et mers, en compagnie de migrants, ses soeurs et frères d’infortune.Christian Lax rejoint la collection Louvre avec un récit engagé, aux côtés de celles et ceux qui subissent la violence, la misère et la guerre et tentent de rejoindre nos côtes dans l’espoir d’une vie meilleure…
En septembre 1914, l'asile de Prémontré, dans l'Aisne, près de Soissons, abrite quelque 1 300 malades. Des aliénés, des fous, des « zinzins », comme les appelle le gardien-chef Loisel. L'armée prussienne, avec à sa tête le colonel Von Stauffenberg, qui se dirige à marche forcée vers Paris, est en vue. Le directeur se fait la malle, promptement suivi du médecin-chef adjoint et de quelques autres, abandonnant les malades à l'envahisseur.André Letombe, l'économe en fin de carrière, quelques gardiens et religieuses refusent de quitter leur poste. Avec les fous, ce sont les oubliés de Prémontré.Sous la tutelle des nouveaux maîtres prussiens, la vie, à Prémontré, devient périlleuse.Les vivres viennent à manquer, et la faim gagne. Le charbon se fait rare, et le froid mord les corps et brûlent les âmes. Au coeur de cette enceinte de misère et de désolation, les malades tombent comme des mouches.Alors Letombe, secondé par le jeune et mystérieux Clément, va passer un accordinouï avec les paysans des alentours. Puisque les bras des mobilisés manquent, les malades valides travailleront aux champs. Comme Letombe le dit lui-même, il « troque » ses fous contre de la nourriture... pour les sauver tous d'une mort certaine.
Au lendemain de la guerre 14-18, un ancien soldat allemand, Werner, erre quelque part en Indochine. De la guerre il garde une blessure à l’endroit du coeur. Un ami, Georg, l’a sauvé d’un tir ennemi mourant à sa place. Werner se sent coupable de cet épisode. Georg avait femme et enfants. Werner pense qu’il ne pourra racheter ce sacrifice que s’il parvient à trouver l’amour et fonder une famille à son tour. Dans l’Indochine française, il est surtout un paria rejeté des colons. Il vit de menus travaux, et échoue dans une petite ville du Laos, Savannakhet. Il trouve refuge dans une énorme manufacture pareille à une forteresse de style chinois. Son activité est obscure : des matériaux entrent dans l’enceinte, une armée d’employés s’active. Ils sont étranges, vieux, gris, mutiques, éteints. Dans la ville, tout le monde craint la famille chinoise qui possède la manufacture. Des histoires courent à son propos. On dit qu’elle est maudite, prisonnière d’un mal tout-puissant. Les maîtres auraient une fille unique, atteinte d’une maladie rare qui lui interdit de s’exposer à la lumière du jour. La jeune fille ne sortirait de sa chambre qu’à la nuit tombée pour se promener au bord de l’étang, dans la cour intérieure. Pour vérifier ces rumeurs, Werner se cache dans le jardin et attend la nuit...