Ville Ranta a 35 ans en 2013, il s'est séparé de sa femme, celle-ci a conservé la garde de leurs deux enfants et va déménager dans une autre ville. La nouvelle compagne de Ville, Rebekka, tombe enceinte alors que Ville avait décidé peu de temps auparavant de ne plus avoir d'enfants, suite à une résidence d'auteur à Matera, petite ville italienne surnommée la Jérusalem du Pauvre. Au fur et à mesure que la grossesse avance, la relations entre Ville et Rebekka se dégrade, Ville s'isole de plus en plus, à la fois attristé par le fait de ne plus vivre avec ses enfants et anxieux à l'idée de mener de front son métier d'artiste et la garde d'un nouveau bébé.La Jérusalem du pauvre est un roman graphique autobiographique contemplatif, dans lequel un rôle central est accordé à la narration improvisée, aux associations d'idées, et qui mélange allègrement les considérations terre à terre avec des envolées lyriques.« La Jérusalem du pauvre n'est pas un livre sur des secrets d’alcôve, ni un récit érotique, excitant ou encore l'histoire de notre époque. C'est une série de questions que je pose à la vie : pourquoi le génie est-il si difficile à trouver alors que la médiocrité et les hypermarchés sont absolument partout ? Pourquoi est-ce que je vieillis si vite ? Et surtout : pourquoi est-ce que je continue à faire des enfants ? » Ville Ranta
Médecin de campagne coincé à Kajaani, une petite ville reculée de la Finlande du 19e siècle, Elias Lönnrot a l'impression d'être enfermé dans une prison.Sa famille démunie le harcèle et l'ivrognerie des notables locaux lui est devenue insupportable. Il est endetté, stressé, et de plus, impliqué dans une vague liaison avec une paysanne mariée. Leur relation dévoilée au grand jour, il panique et envisage de s'enfuir en Russie. Pour créer le héros de son roman graphique, Ville Ranta s'est inspiré d'une personnalité historique finlandaise, Elias Lönnrot (1802-1886) qui fut médecin de campagne, poète, et auteur du recueil des poèmes chantés qui constituent Le Kalevala, l'épopée nationale finlandaise. Le héros du présent ouvrage porte son nom, mais cette histoire est presque entièrement imaginée.Au cours du récit, Lönrot fait tomber enceinte la femme avec qui il entretient une liaison illicite, il erre dans les steppes russes, et participe à des soirées imbibées. Il finit par causer la mort de deux membres de sa famille et va fuir une deuxième fois. L'exilé du Kalevala est un récit sur le besoin obsessionnel d'être un honnête homme, sur l'isolement, l'angoisse et la tendance inconsciente de Lönnrot à gâcher sa propre vie.
Dans ce récit intimiste, en grande partie autobiographique, l'autrice sudcoréenne Song Aramretrace l'amitié de deux femmes vivant entre Daegu (grande ville du sud du pays) et Séoul et qu'a priori tout sépare : leur caractère, leur rapport aux hommes, leur milieu familial... Gongju, une jeune femme plutôt réservée et originaire de la ville de Daegu, a abandonné ses études puis a travaillé comme serveuse en attendant de pouvoir trouver du travail dans la presse à Séoul. Elle et la très enjouée Hing-yeon se sont rencontrées sur Internet grâce à un blog et sont liées d'amitié une fois Gongju installée à Séoul. Après quelques années de galère à travailler comme rédactrice pour des tabloïds ou des sites de commerce, Gongiu apprend à Hong-yeon qu'elle a décidé de quitter Séoul pour retourner vivre dans sa ville natale et s'occuper de sa mère malade. Au même moment, Hong-yeon annonce à son amie qu'elle est enceinte et qu'elle va se marier alors qu'elle a toujours été contre l'idée du mariage. La vie de famille va être particulièrement éprouvante pour la jeune femme confrontée à sa belle-famille et à un mari peu bienveillant. Les deux femmes vont se suivre à travers une correspondance régulière. Les histoires délicatement intriquées de Hong-yeon et Gongju donnent un aperçu de la réalité de la société coréenne, conservatrice et patriarcale.