Dans une ville tentaculaire, kafkaïenne, un canard gagne un billet de train pour un voyage infini ! C'est le point de départ d'une errance extraordinaire. Déraillement est une expérience graphique foisonnante et hypnotique. Bienvenue dans un nouvel univers, celui imprévisible et fou de Benoit Carbonnel. Il y a un nombre infini de formes narratives dans la bande dessinée: une des plus puissantes, c'est celle qui vient vous frapper directement au coeur de la rétine, celle qui se passe de texte. Elles sont rares ces histoires où chaque élément, chaque parcelle d'illustration, provoquent une émotion par la seule force de son trait. À la manière de notre canard, sans doute, vous perdrez-vous dans les grouillements de ces pages, à la recherche de minuscules détails, de personnages mystérieux ; tout un labyrinthe de dessin qui vous laissera pantois, rêveur. Quelques fois vous perdrez pied pour vous raccrocher à nouveau au wagon. Un jour vous reviendrez contempler ce livre objet fascinant et de nouveaux sens vous apparaîtront. Comme une fenêtre vers un monde infini.
Dans une base spatiale nichée dans les montagnes, le décollage d'une fusée s'organise. Un des membres de l'équipage est mystérieusement porté absent, on fait donc appel à Carmen Chow, son ingénue remplaçante. Elle subit une longue visite des installations et rencontre ses collègues spationautes. Le départ intergalactique s'annonce problématique, tout promet difficultés et aventures... Ce récit est un régal d'humour, de bons mots, parfois cruel, parfois bon enfant, toujours burlesque, poétique et drôle.L'écriture très personnelle de Thomas Gosselin se marie admirablement bien avec le fin dessin aquarellé de Yoon-sun Park. C'est une longue promenade, une conversation loufoque, sans doute influencée par ces bandes dessinées de vulgarisation scientifique dont on se moque ici avec bienveillance.
Espagne en temps de crise, l'entrepreneur capitaliste Jesús « El Pocero » a tout perdu, la ville qu'il a tenté de construire est en ruines. Chassé de sa villa par les huissiers, il est contraint de côtoyer le peuple qu'il a tant exploité. Il fait alors la rencontre du charismatique maire communiste d'un village utopiste, Jesús Sanchez. Les deux Jesús s'affrontent comme chat et rat, dans un duel de visions du monde qui n'est pas sans réveiller en nous le souvenir nostalgique des confrontations Peppone/Don Camillo ! Revigorante saga picaresque, El Mesías (le messie) est une comédie sociale jouissive ! On y brocarde la politique, le peuple, l'Espagne, avec une vigueur joviale et communicative sous l'ombre revendiquée du grand Don Quichotte ! Le récit est bien ancré dans une réalité sociale contemporaine, de la crise à Podemos. Une écriture enlevée servie par un dessin charbonneux mais tellement vivant et inventif, un duel entre la langue espagnole et le trait flamand qui fait des étincelles.
Nous retrouvons Lili et Dum aux pâtures, elle lui chante l'histoire du roi Harold et de son Dragon, sous les regards étonnés d'étranges créatures sylvestres, attirées par les histoires. Mais bientôt il est temps pour Lili de rentrer au village et Dum se retrouve seul avec son chien pour veiller sur les moutons du père.Les êtres de la forêt le connaissent et s'interrogent sur cet étrange humain, si différent. Soudain, d'autres créatures, les lémures, surgissent et tentent de capturer le berger. Quand ces monstres s'en prennent même à son chien, la réaction de Dum est pour le moins surprenante !
Invité par un festival de poésie (?!) en avril 2013, Nicoby parcourt et visite « la république de Djibouti ». Sur un ton très humoristique, il nous livre ses impressions et sentiments sur ce pays pour le moins étrange pour un Occidental.Loin des consensuels carnets de voyages qui innondent les librairies, Nicoby exprime ici assez crûment son ressenti. Ce n'est pas conventionnel et c'est très subjectif mais il y est hilarant dans son rôle de petit blanc perdu et de mauvaise foi.
Un vieil homme rentre dans son village familial, retrouve ses parents, ses amis d'enfance. Dans le ciel, un état major foutraque, dans un vaisseau spatial étrange, avec des soldats farfelus, surveille...Madumo est un livre drôle et profond, une réflexion tendre et cruelle sur le temps qui passe, sur les illusions perdues, sur les sacrifices d'une vie, et les amours regrettés. Il interroge l'expression « faire table rase du passé » : Peut-on vivre dans ses souvenirs ? Doit-on s'en débarrasser pour grandir, pour devenir « adulte » ?
Cédric, jeune étudiant en art, tombe sous le charme d'une jeune fille qui l'entraîne dans une association de défense de la culture et l'art indiens. Il ne la reverra jamais. Mais il va se passionner pour ce peuple, pour les gens qui les soutiennent en France. Son travail et sa vie vont en être grandement influencés.Le temps où on enfilait des perles est un titre à double sens, il évoque évidemment ce temps perdu, idéal, de l'Amérique indigène d'avant l'arrivée des Blancs; mais aussi plus ironique, ce temps de la jeunesse paumée de Cédric, où l'on se croit indien, où l'on glandouille, où l'on se cherche dans la nostalgie d'un autre univers. Éric Colocho livre ici un récit d'aventures marginales, un « road-comics » plein de personnages perdus, minables mais attachants comme on les aime. Il sert son histoire d'un trait en noir et blanc très original, contrasté et hachuré, aux proportions étonnantes. On sent l'attachement et l'amour de l'auteur pour ses personnages et pour ces peuples lointains, son regard est à la fois tendre et lucide, jamais cynique. Son histoire fait un pas de côté du monde moderne et montre ces gens un peu perdus, dont l'idéal se situe quelque part à l'ouest, dans un temps perdu où l'on enfilait des perles.
Ali Aarras est belgo-marocain. En 2008, il est arrêté par la police espagnole : on le suspecte de trafic d'armes pour un réseau terroriste. Son procès aboutit à un non-lieu, faute de la moindre preuve. Contre l'avis de l'ONU, l'Espagne accepte malgré tout la demande d'extradition du Maroc : en 2010, Ali Aarrass est transféré de l'autre côté de la Méditerranée. C'est la descente aux enfers : après 12 jours de torture, on lui fait signer un document qui deviendront ses aveux. Il est alors condamné à 15 ans de prison, la peine sera réduite à 12 ans en appel.2018. Cela fait maintenant 10 ans que Ali Aarrass est sous les verrous, 10 ans qu'il subit des mauvais traitements, 10 ans que l'on se bat pour sa libération.Ali Aarrass, c'est l'histoire de sa vie, des jeunes années jusqu'à l'horreur judiciaire.À travers son témoignage mais aussi celui de sa soeur et de sa femme, on découvre la violence de ce qu'il vit - isolement, absence d'information, torture, mais aussi la persévérance et le courage de lutter et d'obtenir justice. Avec son trait noir et blanc faussement naïf, Manu Scordia s'empare avec brio de cette bataille judiciaire pour en faire un livre émouvant, combattif et militant.
Ludi laisse ses papas pour partir en vacances chez ses grands-parents, Popy et Momie, à la campagne ! Joie de la nature et des grands espaces hélas tempérée par l'horrible, l'affreuse, la menaçante présenced'araignées ! Ludi a une terrible phobie de ses bestioles ! Mais Popy - un bricoleur incroyable ! - va l'entrainer dans la construction d'une formidable cabane. Et lui révéler un secret qui va bouleverser sa vie...Bricoles & Bestioles est une bande dessinée pour enfants qui traite avec humour, poésie et douceur du rapport à l'environnement, des liens intergénérationnels, de nos peurs et de bricolage ! Anna Conzatti oeuvre avec finesse aussi bien avec ses aquarelles qu'avec sa plume généreuse et bienveillante.
Comment se faire oublier quand on est victime d’une rumeur qui prend de l’ampleur ? Priscilla a changé de lycée. Elle va passer le reste de l’année à l’internat. Entre filles. C’est pour elle l’occasion de tout recommencer. Et cette fois, plus question d’être la victime. Quitte à en trouver une autre. L'actualité est riche de ces faits divers : harcèlement sur les réseaux sociaux, collégiens ou lycéens jetés en pâture virtuelle, photos intimes volées et partagées sans consentement - de la pure violence numérique. Mais qu'en est-il pour ces jeunes filles qui grandissent, deviennent adultes, et découvrent une sexualité bien plus complexe que ce que l'on en dit ?Bruits de couloir nous immisce dans le quotidien de quatre lycéennes, explore leurs relations, et interroge sur ce qui se joue dans le harcèlement, sur les conséquences psychologiques qu'il peut avoir.
En 2013, Vide Cocagne sortait Les Désobéisseurs du Service Public. Dans cet ouvrage collectif, se rencontraient des auteurs de bande dessinée et des salariés de différents services publics (EDF, ONF, éducation nationale, travailleurs sociaux...) en conflit avec leur hiérarchie. A travers leurs portraits, c'est une certaine idée des services publics qui apparaissait mais également un témoignage fort sur l'importance et les moyens à mettre en oeuvre pour le défendre.Sur ce modèle (des auteurs rencontrant des salariés), il est question cette fois d'un sujet plus précis, l'hôpital, et plus généralement la santé aujourd'hui en France. Pour ce livre atypique, a été choisi comme « décor » le CHU de Nantes. Le but est de raconter des histoires autour du thème de l'hôpital. Ce livre est un recueil de reportages, chroniques contemporaines, rencontres dessinées. Lieu de passage obligé pour tous, l'hôpital ne se résume pas au triptyque malade/médecin/visiteur ; l'intérêt d'un thème comme celui-ci, c'est son énorme richesse humaine et son huis-clos spatial : un concentré d'humanité où s'y déroule une infinité de situations et d'histoires.Ont participé au projet : Gwendoline Blosse et Brigitte (conseillère conjugale et militante du planning familial), Nicolas de la Casinière et Jean-Luc (médecin anesthésiste à la retraite), Thierry Bedouet et Sophie (infirmière en réanimation chirurgicale), Camille Burger et Jeannie (employée d'une entreprise extérieure de nettoyage) et Benjamin Adam et Emmanuel (infirmier aux urgences psychiatriques) mais aussi Fabien Grolleau et Thomas Gochi.
Un recueil de strips humoristiques pour désacraliser Chateaubriand, le dépeignant comme un jeune adulte un peu lâche et un peu vain mais qui croit malgré tout au pouvoir et à la grandeur de la littérature.
Alimentation Générale recueille la crème de la BD indépendante et lui donne carte blanche pour des histoires courtes ou à suivre, rassemblant auteurs confirmés ou en devenir sans discrimination et dans la bonne humeur.
DUM est une saga fantastique en 6 épisodes, proche des contes ou des grandes histoires de Tolkien (Bilbo le hobbit).DUM un brave idiot de village qui garde les moutons et rêve d'oiseaux, est étrangement convoité par le Spectre, un sorcier monstrueux et fantomatique : on découvrira qu'il a besoin d'un idiot pour voler l'épée dans le tombeau d'un Roi. Dum l'innocent étant seul capable de brandir cette légendaire épée Saelig.Dum s'inscrit évidemment dans la lignée des grands sagas d'héroic fantasy, on pense aux récits de Tolkien, mais en allant plonger d'avantage vers la magie, le mystère et le merveilleux des contes : on y découvrira un univers foisonnant, peuplé de fées et d'êtres de la forêt, de monstres et de chimères improbables, finalement plus proches des films de Myazaki (Princesse Mononoké). Le trait d'Abdel Bouzbiba, à la fois léger et envoûtant, développe un univers particulier et donne chair à des personnages étonnants, en apportant une touche orientale à sa plume plongée dans les mille et une nuits. Cette saga pour tout public, pleine de féerie et de magie, vous surprendra.
Surveillant de prison n’est pas un métier qui rapporte, que ce soit du pognon ou de la considération. Nos deux matons ont surtout besoin du premier dans l’immédiat... Et lorsque l’émeute bat son plein, on retrouve deux paumés tâchant de ramener le calme...Une histoire de Vegas.Qui est ce mystérieux locataire de la Prison M. Zonzon ? un personnage, nerveux, violent et timbré,bon pour le mitard,éternellement ? En tous cas il y en a des choses dans sa caboche de prisonnier....Une histoire de Fabien Grolleau
Apres le succès de Just Gimme Indie Rock, Half Bob revient pour de nouvelles chroniques musicales humoristiques. Gimme more Indie Rock est un livre dans lequel Half Bob raconte ses rapports à la musique, au rock et déconne avec ses artistes préférés. D'un trait simple, expressif et surtout drôle, il réussit à donner envie d'explorer la scène rock, même au profane. Il y évoque son enfance, son adolescence, ses petits boulots et disserte sur Neil Young, Smashing Pumpkins, Dominique A, Diamond Ring, Granvenhurst...
La Cabane au bord de l'abîme est le deuxième volume de la série Muffin, au sein de la collection Épicerie Fine.Mister Muffin nous invite cette fois à suivre les errances du célèbre architecte Le Corbusier, qui après un accident en mer, a des visions d'un monde sous marin, la grande Atlantide.Une histoire en deux parties, suite et fin dans Muffin 3. Cette collection propose des « cartes blanches » à plusieurs auteurs pour qu'ils développent un univers, un feuilleton, des histoires courtes, à suivre ou non, avec une grande liberté.
Des disparitions mystérieuses, l'ombre de Sherlock Holmes, le smog de la capitale anglaise... Voici l'ambiance de cette enquête que va mener Alexis, un jeune collégien féru de polars, accompagné de Barney, son ami imaginaire détective, et de Liza, la nièce d'une des victimes...Victimes qui ont comme point commun de ressembler au héros de Conan Doyle et qui créent la Sherlock Holmes Secret Society pour se mettre en chasse d'un fameux manuscrit inédit de l'auteur : Sherlock Holmes et les fées de Cottingley.Suspense, aventure, course poursuite et rire à volonté garantis !Les 7 Sherlock a été pré-publié par les éditions Bayard Jeunesse dans le magazine Okapi.
Alimentation Générale recueille la crème de la BD indépendante et lui donne carte blanche pour des histoires courtes ou à suivre, rassemblant auteurs confirmés ou en devenir sans discrimination et dans la bonne humeur. Au sommaire : Aurelien Ducoudray, Guillaume Guerse, Nicoby, James & Boris Miroir, Fabrice Erre, Fabcaro, B-gnet, Terreur Graphique, Fabien Grolleau, Thierry Bedouet, Pochep, Vincent Lefebvre, Nicolas Moog et Mathias Lehman, Abdel Bouzbiba, Box Brown, Chuck Forsman, Max de Radigues, Matt Dunhill, Fabien T, Thierry Vivien, Damien Froiboeuf, Vincent Leveque, Drangiag, Benoit Pourreau.
Quelque part, dans un paysage de forêt et de montagnes, se tient une usine rouge, déversant jour et nuit ces volutes noires. Le narrateur, un double de Bastien Bertine, décide de s'y engager pour comprendre ce qui s'y joue : comprendre ce que vivent ses amis qui y travaillent, ses proches, les habitants de toute une ville. Il découvrira l'horreur quotidienne des bruits permanents, des odeurs de poissons morts qui imprègnent malgré la douche, des démangeaisons et de la crasse ; mais aussi les accidents mortels qui arrivent et contre lesquels on ne peut rien .Il rencontrera des ouvriers qui voient sa présence de bleusaille ou comme un vent de fraîcheur ou comme une intrusion méprisante. Car le narrateur dessine, l'usine, ses ouvriers : lui, il le sait en arrivant, n'est qu'un témoin de passage
S O B n°2 dévoile un peu plus le destin étrange du garçon nommé Wander et Boris retourne jouer un petit morceau à Boston.Laissé pour mort dans une rame du métro du désert, Wander se retrouve, à son réveil, obligé de trainer une massive borne d'arcade (oui, oui, comme celle où vous perdiez votre grosse pièce de 5 francs hebdomadaire) au travers de forêts et de déserts.Heureusement, la petite ninja viendra lui prêter main forte contre les ombres qui habitent ce monde inhospitalier.Boris Mirroir pensait en avoir fini avec Mike Peck, le musicien de Boston rencontré sur internet. Mais il est retombé amoureux d'une de ses chansons. Plus courte, plus joyeuse, elle nous rappelle qu'il est bon de tomber amoureux, même le temps de payer son café.
Histoires de bon sens, histoires de non-sens, volonté d'expliquer l'inexplicable à une oreille distraite, philosophie de comptoir, introspection, oui mais pas trop, grands mots petites phrases. Henry, Joseph et Félix, nous entraînent dans les méandres de leur tréfonds à travers des scènettes théâtrales où se mêlent prises de becs, rires et pleurs... Avec Wassim, c'est le mélange permanent... Celui des cultures d'abord, (il est Franco-marocain), des influences, de la poésie et de l'humour. Mélange des techniques : sculptures sur bois, Bic sur papier, carnets de croquis....Mélange des genres : cinéma, publicité, édition (Bang Ediciones, Vide Cocagne, Gallimard Jeunesse et travaille régulièrement pour la presse jeunesse. Bref un touche-à-tout talentueux à mettre entre toute les mains.
Une Vie d’amour montre un couple plein de désir l’un pour l’autre et s’adonnant aux plaisirs charnels, dans un acte sexuel unique mais qui s’étale sur une vie entière, depuis leur jeunesse jusque dans leur vieillissement.L’acte nous est montré sans fausse pudeur ni détour, sans « pornographie » non plus. L’émotion naît de l’humanité de ce couple, de l’amour qu’il partage et du désir, aussi bien éternel que fugace, qui les anime. À travers l’évanescence d’un ébat plein d’ardeur et de joie, Nicoby nous montre ainsi la vanité, la tristesse et le caractère éphémère d’une vie humaine.Une Vie d’amour est un livre poétique, genre trop rare en bande dessinée : un récit court et expérimental, émouvant et dérangeant, une expérience graphique et narrative.Une histoire extrêmement concrète, ancrée dans la pure réalité, qui grâce à sa mise en scène, à son traitement de la couleur, et son propos, tend vers une abstraction poétique et métaphysique.
Il y a d'abord le récit biblique : Judith s'offre au terrible guerrier Holopherne dans une nuit d'ivresse et d'amour, avec pour but secret de le décapiter avant la levée du jour et ainsi sauver son village. Et puis il y a ce qu'Alexandre De Moté fait de cette histoire vieille comme le monde, retranscrite aujourd'hui en une fable drôle et absurde, une terrible histoire d'amour, de beauté, d'art, de folie et d'humour...où tout tourne autour d'une obsession : il faut décapiter Holopherne ! Après Je n'ai jamais dit je t'aime paru en 2017, nous continuons ainsi notre chemin avec Alexandre De Moté, vrai romantique de la BD doublé d'un absurde belge. L'auteur explore une voie très personnelle dans la bande dessinée contemporaine : cette fois, c'est une vraie fiction dramatique qu'il nous propose, une recette subtile dont les ingrédients sont chipés chez Shakespeare, Le Caravage, Magritte ou encore les Monty Python.
En 2017, Théo Calmejane auteur de BD (Jeu décisif, Glénat) entame une résidence proposée par l'hôpital d'Angers dans un domaine peu connu et essentiel : la simulation médicale. Le voilà embarqué comme reporter auprès des internes pour observer les différentes techniques d'apprentissage de la médecine : du jeu de rôles au plus high tech des simulateurs de chirurgie, la PlayStation des futurs médecins.Alors qu'il pensait être témoin d'une partie de Docteur Maboul, c'est un monde inconnu que Théo découvre, bien plus humain et complexe qu'une simple succession de gestes techniques : le stress des interventions, la relation parfois compliquée avec les patients, l'inquiétude du milieu médical face au devenir du système de santé... L'auteur en immersion confronte et questionne ces métiers vitaux à son propre travail : la BD n'est-elle pas dérisoire face à ces gens qui sauvent des vie ? Original, émouvant, impliqué, ce récit à la première personne vient en lointain complément du collectif Hôpital Public (Vide Cocagne, 2016) qui offrait déjà un aperçu du milieu hospitalier.Plus vrai que nature ouvre une perspective sur les techniques de médecine actuelles et en devenir.