Avec cette magnifique biographie les auteurs espagnoles Marc Torices et Jesús Marchamalo rendent hommage au célèbre Julio Florencio Cortázar Descotte, écrivain argentin de Buenos Aires, auteur de romans et de nouvelles, qui aura vécu dans les années 50 une partie de sa vie en France.Un portrait sensible et remarquable de l'auteur de Marelle, plein de complicité et d'admiration. Jamais encore Cortázar n'avait été dépeint de la sorte dans un roman graphique au dessin aussi superbeet étonnant.
Dans ce roman graphique nous de couvrons un monde étrange ou les arbres perdent leurs feuilles, et jamais elles ne reviennent. Les oiseaux partent, le ciel est pesant. La nature semble morte dans cette grande ville brumeuse qui rappelle ces grandes métropoles chinoises ou la pollution s'habille d'un brouillard e pais. Etrangement, les habitants semblent s'accommoder de cette atmosphère hivernale ouatée de mélancolie. Au nombre de feuilles mortes gisant a terre répond celui des tuyaux qui trament cette ville.Un jour tout aussi maussade que les précédents, le jeune homme que nous suivons trouve une feuille palpitant d'une lueur vive et bleue. Une feuille vivante. Il en reconnaît la préciosité, me me s'il ne comprend pas d'où elle vient, et pourquoi elle est unique.C'est alors qu'il la montre a cet employé qui s'occupe de balayer toutes ces feuilles mortes pour en alimenter les tuyaux qui convergent vers cette e norme et myste rieuse usine. Que font-ils la -bas avec toutes ces feuilles récoltées ? L'homme tenterait-il de reconstituer la vie végétale ? Et cette énergie lumineuse serait-elle un vestige de l'époque ou végétaux et hommes cohabitaient encore ? Ou bien représente-t-elle l'état d'esprit du jeune homme ?C'est tout en poésie, avec un dessin fascinant, que Daishu Ma nous pose toutes ces questions essentielles sur l'environnement tout en suggérant au lecteur qu'il est important de garder espoir pour tenter d'endiguer cette de shumanisation forcenée.
Prisonnier d'une geôle lugubre, le père de Halfdan Pisket se souvient du moment où il habitait ce village non loin de Kars dans la zone frontalière instable entre la Turquie et l'Arménie. Né dans une famille aisée, d'un père turc et d'une mère russo-arménienne, il y menait une vie d'adolescent presque normale même si les alentours sous tension étaient surveillés par les conscrits turcs - les « sans-visage ». Toutes les religions et coutumes cohabitaient en paix mais la terre sombre de ce pays recélait encore le souvenir funeste du génocide arménien. Les évènements dramatiques commencent à s'accumuler lorsque son meilleur ami est abattu par les « sans-visage », alors qu'il ne faisait que prendre du bois dans la forêt. Suite au choc émotionnel, rempli de haine, le jeune homme est terrassé par ses premières crises d'épilepsie. Alors qu'il est enrôlé de force dans l'armée des « sans-visage », il suffira qu'une visite à son père malade soit refusée par sa hiérarchie pour qu'il décide de prendre la fuite. Très vite repris, c'est de cette sinistre geôle qu'il nous raconte - quand il n'est pas torturé - son histoire chaotique, au rythme des crises d'épilepsie et des flash-back, créant ainsi une pulsation très singulière entre la réalité transcendée pleine de poésie et le récit historique. Basée sur des interviews du père de l'auteur et des anecdotes tirées de sa vie dans les années 60-70, cette histoire troublante d'une famille qui part en lambeaux est sublimée par un dessin intense, tourmenté et convulsif.
La vie de Lulu, petite fille de 7 ans, bascule le jour où sa mère décide d'emménager dans les toilettes. Face à ce silence, Lulu s'invente des histoires, et pour se consoler, elle se réfugie dans les chocolats, ses meilleurs amis, qu'elle dévore enfermée dans son armoire où elle s'endort, devenant ainsi l'écho de sa mère. À l'école, lorsque quatre gamins un peu plus âgés s'aperçoivent que Lulu a grossi et ont une idée géniale : ils aménagent pour elle un bac à ordures comme un cirque ambulant afin d'exhiber « la plus grosse bête du monde ! » De cette nouvelle scène, Lulu aperçoit une vieille affiche d'un théâtre abandonné, avec une superbe actrice assise sur une étoile. De là naît son désir obsessionnel de devenir une célébrité, voyager vers les astres. Comment y parvenir ? Elle réfléchit, puis dessine et construit. Mais, son projet est sans cesse interrompue par une mère schizophrénique qui l'appelle jour et nuit pour l'inviter à manger dans les toilettes, en lui répétant inlassablement : « Que Dieu prenne soin de toi et te protège ! »
Suite au décès de son ami Jan Stage, ancien reporter deguerre et écrivain danois, son éditeur et ami, MortenHesseldahl, décide d’écrire en collaboration avec ledessinateur Henrik Rehr ses aventures à Cuba et enAmérique du sud.Déçu par la tiédeur des idées révolutionnaires dans sonpays au Danemark, idéaliste et plein de fougue, le jeuneJan poursuit ses rêves utopiques et décide de s’engagerdans la révolution Cubaine. Il y rencontrera certainsleaders de la révolution dont Che Guevara et RégisDebray, mais la réalité peu à peu le rattrape et érodeinexorablement ses illusions.Déjà connu pour ses romans graphiques à succèsMardi 11 septembre (éditions Vent d’Ouest) etGavrilo Princip (éditions Futuropolis), le dessinateurHenrik Rehr confirme ici son engagement pour mettreen valeur ce touchant témoignage.
L'histoire d'une métamorphose où Tom, adolescent, devient peu à peu « arborescent ». Élève discret et différent, à l'apparence désuète, il subit régulièrement les sarcasmes des autres élèves de son école. La solitude est sa compagne de tous les jours, une solitude contrainte qui le pousse peu à peu à se retirer du monde. C'est lors d'une sortie en forêt qu'il réalise son osmose végétale et ressent comme une force spirituelle qui s'immisce en lui pour lui donner un réconfort qu'il n'a pas ressenti depuis très longtemps. Dès lors, la métamorphose est en route l'éloignant toujours plus de ses congénères. Quand bien même il essaierait de trouver un chemin dans cette société afin de continuer à vivre à peu près normalement, il suffira d'un déclic pour le replonger dans les affres du passé et déclencher ainsi l'irrémédiable.
Le bon choix en amour ? Tout est une question de nez...Lui et elle: un couple en crise. Après trois ans, quelque chose s'est cassé, les disputes sont continues et il n'y a rien de pire que de se retrouver spectateur d'une relation en train de s'effriter. Les protagonistes de Sniff s'aiment follement, mais ils sont sur le point de se perdre pour toujours. Des vacances ensemble à la montagne sont la dernière chance de retrouver la compréhension et la passion.Là-haut, dans la neige, des choses étranges commencent à se produire ...Un roman graphique léger et surréaliste, avec des échos de Calvino et Gogol, amusant et intriguant pour raconter la danse des sentiments, la fragilité et la versatilité du coeur. Avec les yeux vifs de l'écrivain et réalisateur Fulvio Risuleo, avec les couleurs chaudes et les lignes sinueuses d'Antonio Pronostico, illustrateur à ses débuts brillants dans la bande dessinée.
Lorsque Giulia Pex découvre le récit Khalat de Davide Coltri tiré du recueil d'histoires Dov'è casa mia, elle accepte la proposition d'un éditeur italien de l'adapter. Le journaliste écrivain est spécialisé dans les projets d'éducation d'urgence dans le domaine humanitaire. Il s'est rendu en Irak, au Soudan, en Sierra Leone, en Turquie, en Syrie et dans d'autres pays, où il a collecté de nombreux témoignages de réfugiés en difficulté qui traversaient les frontières à la recherche d'un nouveau pays qui pourrait les accueillir. Il décrit non seulement les guerres civiles et les actes de terrorisme, mais aussi la solidarité, la résistance et l'espoir pour tenter de construire une vie différente.À partir de mars 2011, au moment du début du printemps arabe, Khalat, jeune femme kurde syrienne, quitte sa ville natale pour intégrer l'université de Damas. Le déclenchement de la guerre civile détruit ses rêves mais pas son désir de résister à la violence et de sauver sa famille. Devenue mère par adoption, elle s'enfuit à travers huit pays et plusieurs camps de migrants pour trouver finalement refuge en Allemagne.Giulia Pex illustre avec une grande sensibilité et un souci du détail qui amplifie le pouvoir de l'écriture : les yeux, les mains et les gestes presque imperceptibles sont dessinés avec un trait délicat qui donne à ce récit toute sa profondeur.
Suite aux événements tourmentés qui ont failli lui coûter la vie, James aspire à trouver un semblant d'équilibre dans sa nouvelle existence.Il s'est installé dans la célèbre communauté libertaire autogérée de Christiania à Copenhague créée dans les années 1970 par des hippies, et où le commerce de la résine de cannabis est autorisé. Il y développe un trafic qui devient sa principale source de revenus ;Et même s'il se rend régulièrement aux convocations des services sociaux, en son for intérieur, il n'espère plus rien de la société.Alors qu'il ne voit plus sa famille depuis longtemps, Arla, désespérée, vient frapper à sa porte pour lui demander son aide.Désormais, James doit assurer son rôle de père à plein temps pour protéger Joshua son fils qu'il aime profondément. Mais, caler l'emploi du temps d'un gros trafiquant de drogue avec celui d'un enfant qui part à l'école va devenir très vite problématique...Avec le troisième et dernier tome de cette trilogie magistrale où la poésie et la puissance narrative ne retombe jamais, Halfdan Pisket résoud son histoire terriblement touchante en déclarant son amour à ce père extraordinaire, devenu enfin danois.
Karrel, la cinquantaine, est un père de famille qui mène une vie tranquille avec sa femme Simone et son fils unique Wannes. Sa vie bascule le jour où la police débarque à son domicile pour lui annoncer que son fils s'est jeté du toit de l'immeuble. Sur le moment, pour ne pas s'effondrer, Karrel fait en sorte de ne rien changer à son quotidien et décide de retourner travailler au bureau. Mais très vite, il est submergé par des hallucinations qui le plongent dans un désarroi et une solitude pesante. Personne ne semble le comprendre et l'apaiser dans sa souffrance. Peu à peu, Karel sombre dans une confusion mentale extrême, souvent comique et surréaliste, où il ne semble plus distinguer la réalité dufantasme, mais qui ne fait pas oublier le terrible vide qui s'est emparé de lui.Du fait de son aspect autobiographique, Les Années de l'éléphant est un livre troublant puisqu'il nous invite à rire des situations les plus loufoques que rencontre le narrateur, mais nous montre aussi le profond chagrin de ce père démuni. Willy Linthout excelle dans le registre parodique, et réussit avec un humour noir à nous dépeindre un personnage particulièrement irrévérencieux. La lecture de ce poignant témoignage ne laissera personne indemne.Ce roman graphique a reçu plusieurs prix importants dans de nombreux pays. La lecture de ce poignant témoignage ne laissera personne indemne.
C'est avec un humour cinglant, plein d'ironie et de dérision que Joe Ollmann revisite, dans sa comédie psychologique En Quarantaine (Mid Life), la lente et douloureuse crise de la quarantaine.Comment assumer son rôle de père quand on a découvert les joies de la paternité dès l'âge de 17 ans ? Avec la quarantaine, John, le narrateur, remarié, affronte les affres d'une nouvelle paternité alors qu'il réalise qu'il aurait aimé profiter de la vie avec Chan, sa nouvelle femme, et non pas se coltiner, entre autres, les couches pleines de merde de son fils, qu'il adore au demeurant. Mais, les nuits écourtées finissent par l'épuiser si bien que même sa vie au bureau en pâtit. À la maison il devient acariâtre avec Chan et ses filles étudiantes désormais âgées de 19 et 23 ans qui viennent le voir de temps en temps. Alors qu'il dé-couvre une charmante chanteuse pour enfants en visionnant une vidéo avec son fils, une fenêtre semble s'ouvrir enfin dans son esprit confiné. Fantasmant sur cette séduisante Sherri Smalls, ancienne rockeuse désormais reconvertie en interprète de jolies chansons enfantines, John se décide à la contacter par internet en lui proposant une interview pour son magazine. Mais, lors de la rencontre, alors que tous les deux semblent se plaire, John culpabilise de faire souffrir Chan qu'il aime, et repense à la douleur que son divorce a pu occasionner à ses deux filles. La culpabilité finira t'elle par l'emporter ?
Née du désir du romancier tchèque Jaroslav Rudiš de raconter l'histoire de son grand-père cheminot, cette trilogie « ferroviaire » nous fait découvrir la vie d'un contrôleur de trafic bonhomme habitant les montagnes de Silésie.Traumatisé par la dernière guerre, Alois Nebel est devenu la proie de ses hallucinations, sorties de ce brouillard épais, symptomatique et récurrent, d'où surgissent des nazis, l'Armée Rouge ou des trains pour Auschwitz...
En 1980, toute la famille de l'auteur décide d'aller s'installer à Beyrouth, au Liban, suite à une proposition de travail du père. À cette époque, la situation est très tendue, la ville aborde une période incertaine de pseudo-trêve, ponctuée régulièrement de heurts entre différentes factions, qui durera un peu moins de deux années jusqu'à ce que la situation se dégrade véritablement. C'est cette période que nous décrit l'auteur alors âgé de six ans. Avec son défaut de prononciation, Beyrouth se transforme en Beetroot (betterave en anglais). Ainsi, dans l'esprit du jeune garçon, Beyrouth devient une betterave géante, et c'est tout un monde onirique qui prend forme sous les bombes avec son cortège de terreur, de monstres mais aussi de personnages amis réconfortants. De temps en temps, l'auteur adulte interroge ses parents pour confronter ses souvenirs et s'aperçoit qu'ils ont été parfois transformés. Comment se fier alors à sa mémoire d'enfant quand l'incompréhension se confronte à la peur ? Il pourrait paraître étonnant par exemple que les bombes qui faisaient partie du paysage sonore soient moins traumatisantes qu'une marionnette méchante des Muppet Show vue à la télévision. Comment l'esprit d'un adulte sélectionne ou refoule dans sa mémoire les moments qui ont été ou non vraiment difficiles pour lui ? C'est avec toutes ses incertitudes que l'auteur nous délivre un univers onirique, parfois absurde, appuyé par un graphisme saisissant.
Ancien pilote d'essai, Tim Ginger passe sa retraite dans une caravane située dans un camping du Nouveau Mexique. Même s'il est passionné de cricket, sujet de son prochain livre, Tim passe le plus clair de son temps dans ses souvenirs qu'il égrène avec mélancolie, essayant de faire le deuil de sa femme Susan disparue dans un accident et qu'il aimait d'un profond amour. Son agent littéraire le contacte de nouveau afin de lancer la promotion de son livre qu'il a écrit sur son expérience de pilote d'essai pour le gouvernement. Il va devoir quitter sa zone de confort et cette situation le fragilise. Il y a dans sa conscience quelque chose qui l'éloigne parfois du monde réel, comme s'il s'envolait de nouveau dans ces cieux qu'il a tant de fois parcourus à bord de son jet et qui le projetait dans un état de transe. Jusqu'à son accident d'avion qui a failli lui coûter la vie. Pour la promotion de son livre, il doit participer à une convention avec d'autres auteurs. Par hasard, il y rencontre Anna, une connaissance de l'époque de Susan et de ses missions de pilote, qui, elle aussi, signe son propre ouvrage. En prenant un verre avec elle, il découvre avec étonnement qu'elle écrit un livre où elle rassemble sous forme de petites bandes dessinées des témoignages de personnes qui ont décidé de ne pas avoir d'enfants. Cette coïncidence le trouble particulièrement, le replongeant à l'époque où, avec sa femme, ils avaient eu ce choix assumé qui choquait néanmoins leurs amis. Avec cette rencontre c'est toute sa nouvelle vie de reclus et ses certitudes qui sont remises en question.
Belgrade 2008. Jasmina, jeune femme stérile, vient consulter le célèbre gourou Dragan Dabic - spécialiste de médecine alternative- afin de retrouver la fertilité et une sexualité épanouissante. Mais bien vite, la jeune femme va connaitre l’effroyable vérité. Dragan Dabic est en réalité Radovan Karadžic, dénommé le « boucher des Balkans », ancien président de la république Serbe, poursuivi par la justice internationale pour la campagne de purification ethnique menée lors de la guerre de Bosnie.
Nous sommes tous des cosmonautes, enfermés dans une capsule de verre lancée dans l'hyperespace pour donner une seconde chance à une Humanité en perdition, entrée dans le dernier stade de l'agonie. Ce verre nous sépare de la réalité à laquelle nous n'aurons jamais accès. Notre seule compagnie dans la vie, c'est nous-mêmes, nos souvenirs et cette petite voix robotique stupide avec laquelle nous partageons tout.Dans cette cocasse métaphore de la condition humaine, Pep Brocal nous donne une leçon pertinente et comique sur le devenir de l'humanité.
Stacy Black, adolescente de 17 ans, rebelle aux cheveux multicolores « serial coiffeuse » comme elle se définit, se demande « pourquoi sa putain de vie lui fait aussi mal ! ».L’incompréhension de son copain et de sa mère ne font qu’aggraver les choses. Une longue et inévitable descente aux enfers commence alors pour Stacy. Elle se retrouve, presqu’à son insu, VRP en multiples drogues et alcools en tous genres : « c’est ceux qui les goûtent qui en parlent le mieux ».Finalement, enferrée dans une impasse, Stacy prend la décision de demander à sa mère son internement à l’hôpital psychiatrique des Prés Dorés « Établissement qui restaure votre santé mentale depuis 1938 !
Tête d’épingle raconte l’histoire édifiante de Schlitzie le microcéphale, phénomène de foire qui a fait frémir l’Amérique de Coney Island au cirque des frères Ringling, en passant par les kermesses de campagne et les foires des grandes agglomérations. Schlitzie est surtout connu pour son apparition dans le film culte Freaks de Tod Browning. Grâce aux recherches méticuleuses de l’auteur, Bill Griffith, qui a passé une cinquantaine d’années à éplucher les archives des quatre coins des États-Unis et à interroger les personnes qui l’ont côtoyé et connaissaient intimement sa personnalité, ses goûts et ses aversions, nous découvrirons la vie d’un « monstre », si ce n’est que celui-ci a marqué l’histoire de son pays et l’imaginaire de nombreuses générations.
Angleterre, été 1976. Le jeune Hugo se promène avec son père dans les bois quand il se retrouve seul nez à nez avec un loup. Cette rencontre étrange apparaît comme un mauvais présage qui se vérifiera peu de temps après avec la mort accidentelle de son père. La famille déménage dans une nouvelle maison et gère le deuil à sa manière. Sauf qu'Hugo a un plan : construire une machine à remonter le temps et ramener son père. Pour cela, il va avoir besoin du loup d'à côté... !Magnifiquement illustré au crayon, Wolf est un roman graphique captivant et poignant sur le deuil d'un enfant et la façon de surmonter la perte d'un être cher.
Lorsqu'Aart Taminiau découvre des cassettes de son grand-père qui raconte sa vie, il décide d'écrire l'histoire de l'entreprise familiale, déboussolée par la révolution industrielle.Alors que la famille Van Mergaert prospère dans l'industrie lainière grâce à la race de brebis à tête noire Scottish Blackface, pour faire face aux temps modernes, ils décident de s'équiper d'une machine dernier cri qui, malheureusement, explosera le jour de son inauguration en fanfare.Aart Taminiau dépeint avec dextérité ce déclin dans des dessins sombres composés de fines hachures dans un style qui rappelle François Schuiten mais aussi Gustave Doré et ses illustrations de la Bible, Dante et Cervantes.
Délicat et viscéral, comme le plaisir qu'il exalte?: tel est ce livre, le plus intime et le plus personnel de María Hesse. Elle y raconte son cheminement vers l'éveil sexuel, un chemin tortueux parsemé de culpabilité, de honte et d'ignorance, qu'elle a surmonté grâce à une curiosité insatiable et à l'exemple de ces femmes illustres qui ont su explorer le mystère et la puissance de la sensualité, affronter les préjugés de leur époque, donner un nom à ce qui leur manquait, et éclairer le chemin du plaisir pour que d'autres le suivent avec plus de légèreté. Des femmes de chair et de sang ou de fiction, telles Lilith, Marie-Madeleine, Colette, Anaïs Nin, Mata Hari, Simone de Beauvoir, Erika Lust, Daenerys Targaryen et bien d'autres...
L'aventure littéraire de William S. Burroughs, écrivain américain emblématique de la Beat generation, commence le jour où, se prenant pour Guillaume Tell sous l'emprise de l'alcool, il tue sa femme accidentellement. Dès lors, il n'aura de cesse de se débattre contre sa puissante paranoïa délirante et autodestructrice.C'est avec beaucoup de talent que João Pinheiro nous plonge en apnée dans l'univers halluciné de Burroughs, se délectant de ses textes fragmentés, abstraits, imbibés de substances toxiques, nous entraînant toujours plus loin dans une descente aux enfers avec l'urgence d'un polar coincé dans une console de jeux vidéo, où l'humour macabre se mêle à la fange la plus délétère.« Le langage est un virus qui vient de l'espace.»
Au Japon, l'art de la vulve ne passe pas. L'artiste tokyoïte Rokudenashiko a été inculpée le 24 décembre 2014 et incarcérée six mois après sa première arrestation, pour avoir enfreint la loi relative à l'obscénité, en moulant son sexe puis en le scannant en 3D afin de construire un canoë kayak.Son travail, insolite et non dénué d'humour, vise à casser le tabou de la représentation du sexe féminin dans son pays, où la pornographie est largement diffusée, mais où la représentation des appareils génitaux reste interdite - ceux-ci sont floutés, pixellisés ou estompés sur les photos, les dessins et dans les films.Le récit de cette arrestation, médiatisée dans le monde entier, a permis de mettre en évidence les contradictions d'une société japonaise sclérosée par ses tabous, concernant plus généralement le statut de la femme.
Véritable tragédie flamenca où la musique et la poésie se mêlent en filigrane à l'histoire, El Irra nous livre ici un portrait sans concession d'un monde qu'il connaît si bien mais qui laisse transparaître, au-delà de la dureté, de la violence omniprésente et de la désespérance, un chant d'amour lancé à sa terre. Après quelques années passées loin de chez lui, Jesus revient dans son quartier des bas-fonds d'une banlieue andalouse où se côtoient violence et adversité.Il espère en secret y retrouver Irène, son ancienne fiancée, devenue mère après son départ et qui survit depuis en se prostituant. Avec l'aide de Fae, son ami d'enfance, il tente d'échapper à la délinquance et à la marginalité, en trouvant du travail. Mais Vargas, le frère exalté de son ami qui lui voue une haine tenace, va raviver les braises d'un passé jusque-là enfoui.
Dans ce roman graphique sans paroles, Mikkel nous dessine, au stylo à bille et avec une superbe dextérité, l'histoire d'une jeune mulâtresse esclave dansune plantation de cannes à sucre haïtienne, à la veille de la révolution de 1791...Le rythme sourd de la révolte gronde dans la nuit profonde, tandis que les vibrations des percussions emplissent les plantations se propageant ainsi jusque dans les geôles où la rage enchaînée se mord les lèvres...L'auteur nous emmène ensuite dans les pas d'un personnage anonyme qui nous guide dans le Bruxelles du xxie siècle où l'esprit insurrectionnel résonne toujours.De certains lieux underground jaillissent des sons vrombissant qui se tortillent le long des rues jusque dans les manifestations pour se mêler à la contestation.Cette confrontation historique pose la question de la pérennité de l'esprit révolutionnaire à une époque contemporaine où la révolte se transfigure en de multiples et différentes formes.
Au début du XXe?siècle, il était très en vogue, pour un journaliste issu de la bourgeoisie, d’écrire ses frasques ou ses aventures dans des pays exotiques. William Seabrook était le précurseur de cette tendance et n’hésitait pas à participer à des cérémonies vaudoues à Haïti, à traverser le Sahara à dos de chameau, à discuter avec des rois cannibales de Côte d’Ivoire ou à goûter de la viande humaine volée par une connaissance travaillant dans une morgue parisienne.Mais l’écrivain était un alcoolique invétéré et notoire, profondément obsédé par le sadomasochisme et les soi-disant propriétés mystiques de la douleur. C’est sans état d’âme qu'il choquait la bonne société, en pratiquant le bondage avec de jeunes femmes qui se retrouvaient parfois ficelées comme des rôtis. Même s’il côtoyait de nombreux artistes et écrivains illustres de son époque tels Aleister Crowley, Man Ray ou James Joyce, les dernières années de sa vie il sombrait peu à peu dans l’oubli, laissant probablement derrière lui son rêve de devenir un grand écrivain.
Auckland, Nouvelle Zélande, 1994. Un groupe de punks anarchistes ont élaboré un plan pour saboter l'ouverture d'une chaîne multinationale de fast-food, la nuit précédent la journée d'ouverture. Baguette, un jeune punk asiatique et bouddhiste a la tâche ingrate de poser la bombe cette nuit-là avec sa complice Tracy. Hanté par la mort d'une amie très proche ayant fait partie de son groupe de musique, Baguette se pose sans cesse des questions sur le sens de la vie et l'absurdité du monde. Au début de la nuit de l'opération, Tracy et Baguette taguent la devanture d'une boucherie (« Meat is murder »). Mais Tracy lance la bombe de peinture à travers la vitrine de ce boucher, avant de s'enfuir en courant. Baguette est aussitôt repéré par le boucher de sa fenêtre. Celui-ci s'empressera de téléphoner à son fils skinhead et pro-nazis afin de donner une leçon à « ce trou du cul de punk niakoué ». Reparti retrouver d'autres membres du groupe, Baguette découvre une jeune femme ayant enjambé la rambarde d’un pont. Cette scène lui rappelle alors son amie qui s'était jetée du pont. En allant lui porter secours, il fait connaissance avec Muette, cette fille étrange et sans voix qui va l'emmener jusqu'au bout de la nuit et le confronter à ses antagonismes politique et spirituel.Devenu culte en Nouvelle Zélande, Dharma punks est avant tout un livre sur le tumulte de la jeunesse et ses extravagances, la quête effrénée du sens de la vie qui vacille entre les idées politiques et le chemin spirituel.