Michel Foucault, humaniste ? C'est la thèse a priori paradoxale de cette introduction illustrée au penseur de... la mort de l'homme - une mort d'ailleurs moins tragique qu'on a bien voulu le dire. Humaniste. Foucault l'est en élaborant, à travers son archéologie du savoir et ses descriptions cliniques des mécanismes sociaux, une vision renouvelée de l'homme pris dans sa différence, dans sa variété plutôt que dans sa prétendue unité. De façon didactique et par le dessin, l'ouvrage suit le cheminement de cette pensée, d'un anti-humanisme de façade à un authentique humanisme du souci de soi . Une pensée de la résistance, de la liberté à reconquérir au sein d'un écheveau de vérités, de normes sociales et de pratiques de contrôle.
L'araignée, le cheval, le chien, le lion, le rat. Pégase le cheval ailé. Les sirènes... Animaux réels, créatures imaginaires voire impossibles, chimères et spectres, c'est tout un zoo des merveilles qui est parcouru ici, en mots et en images, pour introduire avec humour et érudition les grands thèmes spinozistes. En rappelant le rôle de l'illustration et de l'humour chez le philosophe hollandais, ce livre brise l'image trop sévère du Spinoza géomètre. Et c'est donc via les animaux et quantité de créatures hybrides que nous accédons au droit, à l'âme, à l'affect, à la vie affective, spirituelle et sociale de l'homme. Cette introduction illustrée en trente variations suit grosso modo l'ordre d'exposition de l'Éthique, mais on est libre de la prendre, tel le serpent tronçonné de Baudelaire, par n'importe quel bout.