Enfant, il se pensait « nul en tout sauf en dessin » jusqu'au jour où le dessin est devenu son quotidien. Dans Edmond, un portrait de Baudoin, on retrouve Baudoin face à la vie, face à ses réflexions, ses rêveries de créateur, face à son besoin de peindre l'existence. Avec Éloge de l'impuissance, il défend son « impuissance de dire » ; pour lui tous ses livres lui servent finalement à exprimer cette fragilité.De fait, cet éloge fait écho à ses oeuvres les plus personnelles, paru pour la plupart à L'Association; Le Portrait, Couma acò, Éloge de la poussière et plus particulièrement Le Chemin de Saint-Jean dont le récit se situe à Villars. Edmond a grandi dans ce village de l'arrière-pays niçois, où il passe encore tous ses étés à dessiner et où la réalisatrice Laetitia Carton a tourné son portrait. Dans la nature, dans les montagnes, près de ses amis, de sa famille, sources d'inspiration inépuisables.Cette bande dessinée, contrepoint essentiel et indissociable du film, présente l'artiste bousculé dans ses retranchements les plus intimes. Du reste, les discussions complices avec la documentariste le poussent à exprimer son rapport passionnel au dessin, à la vie et aux Hommes. C'est le portrait d'un auteur atypique, d'un personnage unique, libre, humble et attachant, dont l'existence s'enchevêtre souvent avec ses récits.On le découvre ainsi poète, peintre et philosophe. Edmond demeure invariablement d'une grande générosité et d'une intense spontanéité aussi bien dans son éloquence que dans son art. Ce livre-DVD constitue un témoignage fort qui le montre comme un créateur permanent, à sa table à dessin comme dans sa vie de tous les jours. Le film peut tenir lieu de porte d'entrée dans son univers ou de document fascinant pour ses lecteurs de toujours.En somme, de la joie et du bonheur.
Il était temps que José Parrondo fasse son entrée dans la prestigieuse collection Ciboulette, et il le fait de surcroît en quadrichromie, mais aux crayons de couleur. Nul doute que La Porte constitue l'un de ses travaux en bande dessinée les plus aboutis, et il serait bon que ce livre contribue à mieux faire connaître la personnalité de Parrondo, qui sous ses airs d'enfant sage, est l'un de ceux qui savent le mieux utiliser le langage de la Bande Dessinée pour aborder des contrées aussi rares en ce domaine que la Poésie ou la Philosophie. Le dessin de Parrondo, identifiable au premier coup d'oeil, est extrêmement synthétique, délicat et poétique. La Porte est en effet une sorte de récit initiatique décalé, que le dessin, lié à l'enfance (tant par le style que par la technique) rend d'autant plus effectif : les tribulations de ce personnage inséparable de sa porte nous paraissent dès lors comme autant de réponses à des énigmes éternelles et informulables.
Au début des années soixante, Edmond Baudoin est appelé pour faire son service militaire, il est incorporé chez les hussards à Orléans. Même si la fin de la guerre est proche, l'armée française continue ses opérations en Algérie. Il sait qu'il devra tôt ou tard partir pour combattre, mais la feuille de routepour le départ n'arrivera jamais. Alors que ces camarades sont déjà sur place, il apprend qu'il n'ira pas, ses supérieurs ayant décidé de mettre à contribution ses qualités exceptionnelles de tireur d'élite dans des concours.J'ai été sniper retrace les souvenirs de l'auteur là où l'on ne l'attendait pas, lui qui préfère vraisemblablement ses pinceaux aux fusils.
Envoyé pour trois mois à Shenzhen, en Chine, pour superviser un studio de dessin animé, le Canadien Guy Delisle raconte par le menu les rapports parfois incongrus, souvent drôles, toujours enrichissants qu'il entretint tout au long de son séjour avec ses collègues et amis, malgré la barrière de la langue et avec un style unique, incisif et observateur.
HP est une grande fresque ayant pour sujet le milieu de la psychiatrie en France de-puis les années soixante jusqu'aujourd'hui. C'est par le petit bout de la lorgnette que Lisa Mandel choisitde raconter cette évolution historique, interrogeant parents et amis qui ont travaillé dans le secteur psychiatrique. Le caractère anecdotique de HP, ajouté au dessin léger et humoristique de Lisa Mandel, aurait pu édulcorer le propos, mais la véracité des faits est parfois si atroce ou si absurde que ce livre ne laissera personne indifférent.Dans ce deuxième volume, Lisa Mandel poursuit son exploration de l'histoire du mi-lieu psychiatrique en France. Ses parents et leurs amis ont chacun été affectés dans des services différents, certains adoptant des méthodes dites d'« avant-garde ». L'auteure aborde ici une période clé pour la psychiatrie qui sort de ses archaïsmes pour aller vers de nouvelles pratiques. Les années 70 ouvrent une période de libéra-tion morale, qui touche aussi le monde médical. Encore une fois Lisa Mandel s'ap-puie sur les témoignages de ses proches ayant travaillé dans cet univers. C'est la rencontre entre le dessin léger et humoristique de Lisa Mandel et la gravité des faits rapportés qui fait tout l'intérêt de ce second opus.
Sur un agenda ordinaire, tout au long de l'année, l'auteur a réalisé un dessin par jour, au feutre, au lavis, ou au crayon, symbolisant son univers graphique expressionniste.
Cette Chronographie est un livre qui fera date, et qui aura d'autant plus pris son temps que le temps en est le principal sujet, ainsi que le moteur. La réalisation de Faire semblant c'est mentir, le précédent livre de Dominique Goblet, avait pris douze ans ; la Chronographie, elle, avait été planifiée dès le départ pour être réalisée sur une période de dix ans. Tout commence par une idée a priori simple : Dominique Goblet propose un jour à sa fille Nikita Fossoul qu'elles fassent toutes deux le portrait l'une de l'autre. Cette séance effectuée, la mère propose à la fille qu'elles reproduisent l'exercice de façon régulière, et ce pendant dix ans. Les deux dessinatrices auront tenu leur promesse : Nikita a 7 ans quand commence l'expérience, en 1998, elle en a 17 quand le projet prend fin. Son évolution se voit donc aussi bien à travers les portraits que sa mère effectue d'elle, que dans les changements de son propre style, qui passe du dessin d'enfant à un dessin adolescent, puis adulte. Le résultat (environ 270 séances formant autant de double-pages, soit un livre de 560 pages en quadrichromie à l'italienne) ne ressemble à rien de connu. Ce livre impossible, matériau brut d'intimité et d'émotions, fascinera autant les amateurs de dessin que les curieux de toute nature. On semble loin de la Bande Dessinée, et on en est pourtant si proche, car comment mieux rendre compte narrativement de dix ans de vie qu'avec pareille expérience ?Dominique Goblet a publié Faire semblant c'est mentir à L'Association (nominé à Angoulême 2008) et Souvenir d'une journée parfaite au Frémok.
Quelle est exactement cette rumeur selon laquelle Lewis Trondheim arrêterait de dessiner? On en saura peut-être plus avec Désoeuvré, qui comme son titre l'indique, est le livre qui vient après la décision de ne plus faire de livres, et qui vient plus ou moins l'expliquer. En effet on y comprendra que pour Trondheim, personne ne vieillit plus mal qu'un auteur de bande dessinée. Il s'en explique dans ce premier volume de la collection ÉPROUVETTE, et on ne s'étonnera pas, avec un sujet pareil, de ne pas trouverde dessin en couverture.
Recapitation est une collection dedessins dont la richesse, la diversit et l'inventivit ne sont pas sans voquer le talent d'un Topor ou d'un Steinberg. Dsespr, obsessionnel, obscne, dstabilisant, fascinant : ce petit livre est tout a. Killoffer se frotte au dessin pur, ni illustratif, ni narratif, et montre qu'il y excelle, comme ailleurs.
Ce livre forme le recueil des 6 Comix de Pascin parus dans la Collection MIMOLETTE. La biographie imaginaire du peintre Julius Pinkas est pour Sfar le moyen idéal de développer les thèmes de la création artistique, de l'amouret du sexe, dans le Montparnasse des années 1920, transcendé dans sa Bohème misérable et sublime. Le dessin de Sfar n'a jamais été aussi vivant et habité, les dialogues sont d'anthologie: il était temps que ce chef-d'œuvre trouve sa forme définitive au sein du catalogue de L’ASSOCIATION.La totalité des épisodes est en outre parue en six volumes dans la Collection MIMOLETTE de L'ASSOCIATION entre 2000 et 2001.
Premier volet de la collaboration entre la scénariste et chroniqueuse Anne Baraou, et Fanny Dalle-Rive, dont le dessin subtil et fragile convient à merveille aux scènes sociales et contemporaines que Baraou sait si bien raconter. Des histoires de filles donc, pas si légères qu'elles en ont l'air, avec chaque fois un personnage mis en valeur, parmi les six personnages prévus (et autant de volumes), qui s'entrecroiseront aussi dans chacun des livres.
Deuxième livre d'images de Killoffer à l'Association.À la différence du premier, qui proposait en couverture un titre énigmatique sans autres références, celui-ci se présente sous les auspices d'une composition abstraite et muette, bien en accord avec cet artiste qui refuse opiniâtrement de reproduire...Compilation de deux expositions : Mauvais plis à la galerie Anne Barrault et Charbons au musée de l'abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne, Charbons propose une plongée dans l'univers à la fois sombre et scintillant, céleste et souterrain de cet artiste qui cherche le ciel en creusant. Chaque chose se retournant et chaque page se tournant indéfiniment. À la mine de plomb ou au crayon, chaque dessin est comme un joyau tombé au fond d'un trou.À charge pour le spectateur d'inventer un trésor...
En 108 dessins, Andréas Kündig décrit, d'un trait minimaliste, un monde étrange qui prend forme au fil des pages. Andréas Kündig égrène ses pensées au gré de son crayon, prenant des notes sur les associations d'idées qui traversent son cerveau et forment un inventaire de l'absurde, du saugrenu ou de l'impossible.Merveilles d'inventions graphiques, humour unique, réflexions métaphy-siques : Un coup de vent contre un bout de viande est avant tout un livre de dessin, et des chemins qu'il peut tracer.
C'est à la fin des années 1980 que Lewis Trondheim a dessiné les premières planches de Psychanalyse, dans son fanzine ACCI H3319, puis dans l'éphémère mais fondatrice revue Labo. Édité ensuite chez Le Lézard, Psychanalyse s'est vu augmenté en 1992, d'une deuxième partie intitulée Monolinguistes. Après deux rééditions, ce petit opuscule était devenu introuvable. Chef-d'oeuvre du courant minimaliste du début des années 1990, Monolinguistes & Psychanalyse illustre à merveille la force et la radicalité du procédé le plus simple qui soit, l'itération iconique, ou la répétition d'une même case tout au long de l'album.À rebours total de l'esprit de l'époque, Lewis Trondheim y affirmait ainsi qu'il n'est plus besoin d'être un virtuose du dessin pour s'imposer comme un auteur de bande dessinée : le talent et l'audace suffisent.
Voilà un livre qui ne ressemble à rien du catalogue de L'Association, annonçait-on en 2006, lors de la première édition de Papa.Aude Picault, qui a depuis fait son chemin dans la bande dessinée avec Transat, ou Fanfare (Delcourt), avait rempli les pages de ce carnet, sans volonté de publication, en guise d'exorcisme, après le suicide de son père. Le résultat est d'autant plus bouleversant que son dessin frêle contraste de façon saisissante avec la violence du propos.L'Association souhaitait rendre ce livre, épuisé depuis 2009, à nouveau disponible.
Comme l'indique son titre, Madame Goldgruber n'apparaît pas dans ce second volet des mésaventures autobiographiques et artistiques de Mahler. Il nous livre ici une seconde somme d'anecdotes vécues dans le milieu de l'Art autrichien et international. Aux microcosmes de la Bande Dessinée et de l'Art Contemporain s'ajoute celui du dessin animé, que Mahler a eu l'occasion de fréquenter assidûment ces dernières années, ayant réalisé plusieurs films d'animation, dont Flaschko primé à plusieurs occasions. Grâce au détachement et à la causticité qui lui sont propres, les perles recueillies par Mahler accèdent instantanément au statut de scènes d'anthologie.
Rencontre au sommet entre Guy Delisle (fauve d'or en 2012) et Jean Echenoz (prix Médicis en 1983 et Goncourt en 1999).Accordant tous les deux une grande importance à l'environnement et l'atmosphère des lieux dans lesquels ils placent leurs récits, c'est la Corée du Nord, respectivement à travers Pyongyang, et Envoyée spéciale, qui a amené les deux auteurs à se rencontrer. Et c'est à Marseille, pour le Festival Oh les beaux jours ! en 2018, qu'est né le projet Ici ou ailleurs. Guy Delisle propose une promenade au gré des rues citées dans l'oeuvre d'Echenoz, en illustrant de son trait précis et ses gris légers les textes au style réputé minimaliste de l'écrivain.Dans un même mouvement, au travers de la graphie manuelle, les traits de l'écriture rejoignent les traits du dessin. À Paris souvent, mais pas seulement, les décors volontairement déserts évoquent sans les figer les scènes qui s'y déroulent, et permettent au lecteur d'y pénétrer et s'approprier les lieux.
« C'est un arbre qui a comme des mains au bout. Des mains qui offrent. C'est un des arbres les plus vieux de la planète. » L'arbre décrit ici par Baudoin, c'est l'araucaria, un arbre originaire du Chili, pays qu'il va découvrir un mois durant, en 2003.Invité par la bibliothèque de l'institut franco-chilien, il est là pour donner des cours de dessin, et pourtant, il découvre et apprend autant qu'il enseigne. Dans les pages de ce carnet, on le retrouve en voyageur insatiable, curieux de tout, des paysages et des autres. Il est avide de mieux connaître ce pays encore meurtri par les terribles années de la dictature de Pinochet, lui qui avait tant cru à la promesse du socialisme chilien et pleuré Allende. De Santiago à Valparaiso, Baudoin garde aussi trace de ses rencontres chiliennes avec les étudiants, les indiens mapuche, ou d'anciens dissidents du régime militaire, autant d'amitiés qui l'aident à comprendre le Chili, pays de Pablo Neruda, ce poète qui lui est si cher et qu'il avait pu rencontrer des années auparavant.
Après Quatre Yeux (Atrabile) et Insekt (Sarbacane) Sascha Hommer illustre six récits de Brigitte Kronauer, auteure allemande majeure traduite pour la première fois en France. Des récits que l'on pourrait qualifier de poèmes en prose, et qui abordent des souvenirs d'enfance, de sensations et de perceptions. Le trait net et épuré de Sascha Hommer dérange et contraste avec les réflexions mélancoliques de Brigitte Kronauer. Posée comme une goutte de rosée sur une toile d'araignée, l'écrivaine restitue à merveille le sentiment d'humilité et de petitesse que l'on éprouve face à l'univers. Elle rend compte d'une puissance supérieure qui régit la nature, gronde au loin, et qui nous dépasse. Sascha Hommer s'est attaqué avec ce livre à un défi périlleux : non pas réaliser une simple adaptation, mais transmettre en bande dessinée une écrituredu ressenti et de la sensation.Dri Chinisin est un livre envoûtant, alliant subtilement dessin et littérature.
Documentaire de 64 minutes réalisé par Francis Vadillo, qui a suivi Mattt Konture pendant plus de deux ans, chez lui, dans différents festivals, et lui offre enfin le portrait qu'il mérite. C'est l'occasion de le voir au travail, dessinant dans ses car-nets et réalisant des fanzines, ou jouant sur scène avec son groupe Courge. On pénètre dans son quotidien en l'accompagnant dans sa pratique compulsive du dessin, seul ou entouré de ses nombreux amis « fanzineux », mais aussi par l'évo-cation de la maladie qui l'affecte, la sclérose en plaques. C'est enfin un portrait d'une scène underground musicale et graphique vivace et festive, que Mattt Kon-ture n'a de cesse de parcourir pour apporter sa contribution. On y croise JC Menu, Pacôme Thiellement et Killoffer, qui se souviennent de leurs rencontres, au début des années 80, et reviennent sur l'importance de son oeuvre autobiographique.Durant le tournage, Mattt Konture a réalisé une nouvelle « Comixture » qui ac-compagne le DVD. Ce nouveau Comix, sans comparaison possible avec un simple making-of, ouvre un dialogue avec le documentaire, lui offre des prolongements inattendus et donne toute sa cohérence à l'ensemble.
Parmi les bonnes résolutions que Lewis Trondheim a formulées devant sa bûche au Grand-Marnier le premier janvier 2018, il y avait celle-ci : faire un dessin par jour dans un petit carnet moleskine, mis en couleur à l'aquarelle par ses propres soins. Et c'est Lapinot qui est naturellement apparu sous sa plume. Homme de parole, il réalise depuis, chaque jour, une nouvelle case de ces nouvelles aventures de Lapinot, qui est rejoint par l'incontournable Richard dans une épopée échevelée dans laquelle il est question de dimensions parallèles, de nature qui reprend ses droits (et un peu plus encore), avec de l'amour et des bagarres, des phénomènes surnaturels et du vomi, de l'émotion et des coups de théâtre Ce recueil des 365 cases (on regrettera qu'il n'ait pas choisi une année bissextile) est publié au format des originaux.
Edmond Baudoin est un grand portraitiste.Son livre Le Portrait est un des livres phares de sa bibliographie. Ces dernières années, dans Viva la vida puis Le Goût de la terre, en compagnie de Troubs, il est allé dessiner les gens au Mexique, puis en Colombie. Faire un portrait, c'est pour Baudoin l'occasion de parler et d'écouter, c'est un bavard à grandes oreilles.En séance de dédicaces, il est debout (il dessine toujours debout), en train de parler, parler, en regardant son lecteur, son auditeur, son interlocuteur, en même temps que son dessin, ce doit être peu ou prou la même chose. Baudoin aime les gens, il ne fait pas semblant. Que ce soit en Amérique du Sud, ou en Bourgogne, dans cette petite ville de Clamecy. Mais il n'aime pas n'importe qui, pas n'importe comment, c'est toujours, in fine, pour nous parler de politique. Eh oui : ça se fait encore.Dans cette ancienne capitale du bois de flottage, plus de 3 000 républicains ont défendu la IIe République lors du coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851. Baudoin a réalisé 44 portraits de gens de Clamecy dans les cafés, les marchés, la librairie, en essayant de voir un peu ce qu'il reste de tout cela aujourd'hui.Précédé par De barricades en barricades de l'historien Thomas Bouchet, le récit est coécrit avec la réalisatrice Mireille Hannon, à partir de documents historiques, il nous raconte cette période de résistance.
Jusqu'où est monté le King avant sa chute finale ? Spiderman ferait-il un circassien de talent ? À quoi ressemblera Paris en 2050 ? Lucky Luke ressemblerait-il toujours à un cow-boy s'il portait un tailleur trop serré ? Vousintéressez-vous à l'art contemporain, au sexe, aux états seconds, au droit des animaux, aux mutilations ?Dans la lignée de Panier de Singe (prix Révélation au FIBD 2007) et Safari Monseigneur, Les petits boloss est un recueil de travaux où l'on retrouve avec bonheur la créativité et l'humour cru de Florent Ruppert et Jérôme Mulot. Courses poursuites, séances photo, faux making-of de vraies performances, ils mettent en lumière la trivialité des situations les plus extraordinaires, et jouent de leurs personnages comme du dessin : anamorphoses, coloriage, jeu de société et phénakiscopes sont aussi au sommaire.Sortez votre boîte à outils, vous avez du travail !
Mon Lapin Quotidien se lance dans les affaires ! Les affaires à ne pas rater, les aubaines à saisir. Ce numéro printemps-été, c'est des centaines d'affaires bien juteuses comme des fruits gorgés de soleil ! Des wagons de petites annonces à foison. Des choses que l'on cherche, dont on cherche à se débarrasser, des choses à vendre, à donner, à échanger, des gens qui se vendent, qui se donnent qui s'échangent, toutes sortes de choses, les choses de l'esprit y compris, toutes sortes de gens, d'esprit exclusivement. C'est une manière de «MLQ BOUM BOUM» qui va faire un bruit du tonnerre. Et les affaires de nos lecteurs ! Sans oublier, évidemment, les plus belles plumes de la littérature, de la bande dessinée et du dessin contemporain ! Ce qui, on en conviendra aisément, ne gâche rien, au contraire. MLQ, ou comment faire des affaires tout en se rinçant la rétine et en se musclant les méninges. MLQ est copain avec radio NOVA.
Dans Elle, Masse revient avec un personnage de « bonhomme à gros nez » qui évolue dans une série de strips au dessin épuré. « Il ne peut l'avoir tuée. Il l'aimait. Trop, peut-être » prévient l'introduction et pourtant, installé sur un fauteuil qui fait office de cellule, le personnage purge bien une peine de prison. Ce fauteuil devient alors le théâtre des variations de la solitude et de l'ennui, une lorgnette qui dérègle la réalité où « le dehors du monde est maintenant retourné comme une chaussette dans le dedans de [La] prison ». Dans cet univers carcéral étrange et dévoyé, ce personnage au langage rudimentaire et laconique, use d'un humour déroutant, se joue du lecteur et de lui-même. Masse aime se jouer de son média ; Elle, dont l'identité n'est jamais dévoilée, rappellera une certaine « dame assise » et pourra laisser penser que l'on rencontre ici son pendant masculin désabusé et esseulé.
Martha et Alan, nouveau volet de la vie d'Alan Ingram Cope, nous replonge dans son enfance. Avec cet aparté, Emmanuel Guibert s'attache à un épisode tout particulier, celui d'une amitié qu'il a noué dès l'âge de 5 ans avec une petite fille de son école, Martha Marshall. De leurs jeux et bêtises d'enfants aux rendez-vous hebdomadaires au choeur de l'église presbytérienne, on retrouve Alan, bientôt orphelin, et son quotidien de petit californien dans une Amérique des années 1930 marquée par la Grande Dépression. Les années passant, Martha s'éloigne peu à peu à l'adolescence, jusqu'à des au revoir hâtifs à la veille de son départ pour l'armée. Avec ce souvenir au timbre nostalgique, Emmanuel Guibert donne une nouvelle fois voix à Alan et laisse transparaître avec pudeur le regret qui teinte l'évocation de celle qui fut son premier amour. Un récit, tout en couleur, composé d'images en doubles pages, qui restitue une Amérique surannée grâce à un dessin plus que jamais somptueux. Poursuivant ce qui devient peu à peu la fresque de la vie d'Alan Ingram Cope, Emmanuel Guibert rend le plus bel hommage qui soit à cet ami humble et extraordinaire qui disait « nous sommes les gens de qui nous parlons ».
En 1994, Emmanuel Guibert, alors en vacances, rencontre par hasard Alan Ingram Cope, un américain retiré sur l'île de Ré. C'est le début d'une profonde amitié entre ce retraité de 70 ans, et le dessinateur âgé d'alors 30 ans. Très vite, Alan, en fabuleux conteur, se met à raconter sa vie à un Emmanuel Guibert émerveillé.Après La Guerre d'Alan, consacré aux périple du jeune soldat Alan durant la seconde Guerre Mondiale, Emmanuel Guibert s'attache à retranscrire ses souvenirs d'enfance. L'Enfance d'Alan est aussi un formidable témoignage sur la vie quotidienne aux Etats-Unis avant-guerre. On y découvre la vie d'une famille ordinaire, humble, et l'éveil d'un enfant à l'existence. Dans la description des jeux avec les enfants du voisinage, des moments vécus en famille, ce travail de mémoire touche à l'universel. Le talent de conteur d'Alan, et la grâce du dessin d'Emmanuel Guibert, apportent à ce témoignage une douceur pleine de l'innocence de l'enfance, et de la joie du souvenir.
Charlie Schlingo faisait depuis longtemps partie des auteurs du Patrimoine (avec Forest, Gébé, Mattioli, Touïs & Frydman, Caro, etc) que L'Association estimait indispensable de rééditer, cet auteur hors du commun, étant épuisé en librairie depuis une bonne vingtaine d'années.Cette nouvelle édition de Gaspation !, agencée différemment de l'édition du Square de 1979 et largement augmentée d'autres pages de la période 1978-1982, rend enfin disponible l'oeuvre de l'un des plus grands humoristes de la bande dessinée francophone. Nourrie à la fois de « pockets » populaires et d'underground, l'oeuvre de Schlingo ne ressemble à rien : nombreux y voient la manifestation d'un génie pur. Son dessin maladroit et son humour cachent en fait l'expression d'une nature aussi radicale qu'iconoclaste. Tampon Destartin, Désiré Gogueneau et les autres personnages de Schlingo sont donc plutôt les vecteurs d'un rire ravageur et irréductible (comme peuvent l'être ceux du Professeur Choron, de Reiser ou de Topor) qu'une sympathique BD au second degré. Ces 152 pages de Gaspation ! dont certaines sont inédites ou reproduites pour la première fois en couleurs, représentent donc un exhaustif best of de Charlie Schlingo qui comblera les connaisseurs et fournira l'initiation idéale aux néophytes, qui n'ont plus aucune raison valable de le rester.
Plongée dans la vie d'un petit village du nord dela Finlande, en plein hiver. Un jeune homme découvre un cygne mort et s'endort à ses côtés. Les plus vieux vont au sauna, et font le point sur leur vie recluse, à l'écart du monde et avec la terre qui tourne sans eux. Le dessin au pinceau d'Anna Sailamaa, sublime, restitue magnifiquement les ambiances hivernales, la blancheur de la neige et l'humanité fatiguée, ni belle ni laide, de ce petit coin pas plus triste qu'ailleurs, et pas plus joyeux non plus. Par touches subtiles, Anna Sailamaa effleure ces vies humaines, évoquant leurs sentiments avec pudeur. Loin de l'humour absurde d'un Matti Hagelberg, ou de la profusion colorée d'un Tommi Musturi, Anna Sailamaa ouvre la voie à une veine impressionniste et sensible de la bande dessinée d'auteur en Finlande. Elle a reçu le grand prix du jury du festival Nordic Comics Competion en 2007 et le grand prix du jury du festival Fumetto en 2009.
Étienne Lécroart, un des grands maîtres de l'OuBaPo, nous présente ses Fifiches à gogo. Paru dans le journal Spirou depuis 1994, sous le nom Les Fifiches du proprofesseur, voilà 24 ans que l'auteur fournit de façon hebdomadaire une fifiche.Cette compilation, de 224 pages de saynètes absurdes, nous pousse à rire de nos habitudes, nos expressions et nos clichés. Grâce aux inspirations prises de la culture populaire et de notre quotidien, dans ces dessins humoristiques, Blanche- Neige, les vikings, nos super héros préférés mais aussi nous-mêmes sommes tournés en ridicule sous le pinceau farfelu de l'artiste. Toujours dans l'économie de moyens et dans la contrainte technique, une phrase accompagnée d'un dessin suffit à notre plaisir. Parmi cette sélection certains dessins sont totalement inédits ou ont été publiés dans le journal Fluide Glacial. Le format carré de cet ouvrage rappellera à ses adeptes l'amour qu'Étienne Lécroart porte aux mathématiques.
Premier livre en France de cet étonnant auteur croate : Igor Hofbauer. Repéré il y a déjà quelques années, il aura fallu être patient mais ça valait le coup d'attendre !En présence de Mister Morgen, on sent que l'on se trouve face à ce genre de livre impérieux, nécessaire et rare dans lequel l'auteur veut se projeter intégralement, charger la barque au maximum, tout dire.Dans un univers nocturne, glacé, pollué, finissant, malade, peuplé d'êtres déchus, corrompus, de mutants, voir de zombies, de l'auteur lui-même... et de Staline, une suite de courts récits dans lesquels le plus inquiétant réside dans les non-dits et les flous savamment distillés, sans sacrifier à la clarté, la cohérence et la limpidité.Igor Hofbauer est aussi un affichiste accompli et les superbes compositions de ses planches en noir et rouge, entre dessin contemporain, expressionnisme, constructivisme, réalisme socialiste, comics américain ou bandes dessinées européennes, en attestent. Du cinéma noir, très noir, trempé dans un cambouis post-communiste, post-catastrophiste... post-tout.
Si je n'étais pas né, ce livre n'aurait pas existé ou alors ce serait un autre qui l'aurait écrit : heureusement la question ne se pose pas et nombreux ont été ceux qui ont prêté une oreille attentive à l'exercice sobre et modeste entrepris par José Parrondo dans Parfois les ennuis mettent un chapeau.La première édition s'est évaporée aussi vite qu'elle était arrivée en librairie.Voilà donc réédité cepetit carnet, sous une forme sensiblement différente qui affirme d'autant plus ses qualités de bréviaire des choses de la vie. Composées d'une phrase attelée à un dessin synthétique au crayon de couleur, ou à l'aquarelle, les dessins de José Parrondo interrogent avec malice le sens commun et jouent avec les échelles de temps, de taille et d'espace. Corps de métiers, imagerie populaire ou encore cycles de la nature (et si c'était les feuilles qui perdaient leurs arbres ?), l'auteur recrée un rapport au monde quasiment ludique avec un ton qui rappelle parfois le Journal de Jules Renard.Parfois les ennuis mettent un chapeau, dans la parfaite continuité de La Porte, éclaire alors certaines vérités d'une lueur tout à fait poétique.
La fanfare de L'Association revient avec le N° 2 de Mon Lapin quotidien, le quotidien du trimestre. Après un N°1 remarqué, ce dernier numéro en date sera à la hauteur, ainsi qu'à la largeur du premier : MLQ fera à nouveau la part belle au dessin, avec des auteurs comme David B., José Parrondo, Killoffer, Thomas Ott, Ruppert & Mulot, Stéphane Trapier ou Fabio Viscogliosi, au texte avec des chroniques de Denis Robert, Pacôme Thiellement, Raphaël Meltz, Jean-Yves Duhoo, Aurélie William Levaux, Clémentine Mélois, Thomas Baumgartner, Christian Rosset ou Éric Chevillard, à la bande dessinée avec Lewis Trondheim, Berberian, Emmanuel Guibert, Dorothée de Monfreid, Vanoli, Lisa Mandel, Placid, Jochen Gerner, Julie Doucet, Nicolas Malher ou Étienne Lécroart, entre autres et non des moindres... Mon Lapin quotidien, le journal impossible à plier mais possible à publier, vous informera à nouveau sur tout un tas de sujets dont vous pensiez vous foutre éperdument jusqu'à présent, sans savoir qu'il vous passionnent quand c'est Mon Lapin quotidien qui vous en parle, à sa façon inimitable, toujours dans un élégant noir et blanc mariant texte, image et typographie moderne.
Á l'appel d'un éditeur littéraire allemand, Nicolas Mahler s'est lancé depuis quelques années dans une série d'adaptation en bande dessinée saluées outre-Rhin : Lewis Carroll, Franz Kafka, et deux écrivains autrichiens, Robert Musil et Thomas Bernhard.En choisissant un classique de Thomas Bernhard, Maîtres Anciens, Nicolas Mahler se confronte à un monument, à la Littérature, à l'Histoire et à l'Autriche.Maîtres Anciens met en scène la conversation (à sens unique) entre Atzbacher et Reger, un vieil habitué du Musée d'histoire de l'Art de Vienne. Depuis plus de 30 ans, celui-ci s'assied sur le même banc, deux fois par semaine, en face du même tableau du Tintoret. Sous le regard bienveillant du gardien Irrsigler, il ressasse ses déboires, sa vie routinière et amère, et se répand en diatribes bilieuses sur la médiocrité des artistes, des touristes, de l'Autriche, et de la vie en général.Dans ce chef d'oeuvre de misanthropie, Nicolas Mahler taille et va à l'essentiel, dans une adaptation extrêmement fidèle. Maîtres Anciens étonne par cette rencontre inattendue entre un romancier qui pratique la logorrhée, la répétition, la pulsion dénigrante et le ressassement mélancolique, et un auteur de bande dessinée dont le dessin et l'humour se caractérisent par l'économie de moyens, la finesse, l'usage du silence.Nicolas Mahler confirme ici l'étendue de son talent et l'incroyable subtilité de son oeuvre.
Après « NUMÉRO UN », « DERNIER NUMÉRO (EN DATE) », voici venir « NOUVELLE FORMULE », le numéro trois de Mon Lapin Quotidien. C'est logique, ça se tient (et ça vaut mieux que deux « tu l'auras »).Emballé sous une élégante une en négatif, sur le fond noir de laquelle se prélassent les blanches typos et les exquises têtes de mort exécutées par ce que la scène internationale du dessin compte de plus gratiné, les moments forts de ce numéro, en outre de nos rubriques habituelles et de nos fidèles compagnons de route (en vrac, à la louche et sans exhaustivité : « Lapinot » de Lewis Trondheim, « Vous êtes ici » de Fabio Viscogliosi, « Proposition de loi » de Jean-Yves Duhoo, « L'Autofictif » d'Éric Chevillard, « Journaux intimes d'adolescence » d'Aurélie William-Levaux et Christophe Levaux, « Belles vues » de Joko, « L'Horrorscope » de Rocco, « Lefranc Parler », par Jochen Gerner, « HP 3 » de Lisa Mandel, la rubrique « Santé » de Thomas Baumgartner, les fragments du Mexique de Raphaël Meltz, Denis Robert, etc.), seront : une pleine page apocalyptico-politico-mystico-pop de Pacôme Thiellement, illustrée avec maestria par Killoffer, deux pages et demi king size d'une bande dessinée inédite et inouïe de David B., mais aussi, accompagnés par un texte de Jean-Luc Fromental, les 90 autoportraits à la minerve de notre chère Joëlle Jolivet à qui nous souhaitons un prompt rétablissement.Des larmes, du sang et de l'os, donc. Mais aussi : de la chair, de la poilade, des nouvelles de L'Association. Encore un numéro roboratif !Auteur(s) : Max Andersson, François Ayroles, David B., Baladi, Edmond Baudoin, Thomas Baumgartner, Abdelkader Benchamma, Charles Berberian, Blanquet, Isabelle Boinot, Sylvestre Bouquet, Denis Bourdaud, Claire Braud, Charles Burns, Chaumaz, Eric Chevillard, Jean-Luc Coudray, Fanny Dalle-Rive, Joe Daly, Agnès de Cayeux, Dorothée de Monfreid, Rachel Deville, Julie Doucet, Jean-Yves Duhoo, Florence Dupré La Tour, Quentin Faucompré, Jean-Luc Fromental, Tom Gauld, Jochen Gerner, Emmanuel Guibert, Matti Hagelberg, Joko, Joëlle Jolivet, JOSSOT, Killoffer, Andréas Kündig, Hervé Le Tellier, Étienne Lécroart, Dominique Lestel, Christophe Levaux, Thierry Longé, Nicolas Mahler, Lisa Mandel, Paul Martin, Clémentine Mélois, Raphaël Meltz, Morvandiau, Jérôme Mulot, Muzo, Laure Noualhat, François Olislaeger, Thomas Ott, Pablúx, José Parrondo, Vincent Pianina, Guillaume Pinard, Jérémy Piningre, Placid, Phileas PYM, Frédéric Rébéna, Gabriel Rebufello, Anouk Ricard, Denis Robert, Rocco, Stéphane Rosse, Christian Rosset, Florent Ruppert, Charlie Schlingo, Lars Sjunnesson, Rudi Spiessert, Stanislas, Corinne Taunay, Pacôme Thiellement, Jean-Michel Thiriet, Stéphane Trapier, Lewis Trondheim, Vincent Vanoli, Fabio Viscogliosi, Aurélie William-Levaux, Elhadi Yazi.
Jamais éditée en album, cette oeuvre de Massimo Mattioli, représentant 232 planches en couleur, est parue dans Pif entre 1968 et 1973. Elle a fait l'objet pour la présente publication d'un véritable travail de restauration d'orfèvre, page après page, d'après les parutions de Pif, ni les originaux, ni les films ne subsistant. Un chef d'oeuvre d'humour et de poésie pour tous publics, pour la première fois en librairie.
En 2008, Isabelle Pralong obtenait à Angoulême le Prix Essentiel Révélation pour L'Eléphant aux éditions Vertige Graphic. L'originalité et la sensibilité de cette jeune dessinatrice suisse passe un cap supplémentaire avec ce deuxième livre, encore plus atypique et audacieux : Oui, mais il ne bat que pour vous est la strophe finale du poème Pièce de coeur de Heiner Müller, dont chaque strophe forme l'intertitre de chaque chapitre.L'ouvrage alterne des scènes autobiographiques de la vraie vie, réalistes et croustillantes, et des scènes fantasmatiques de la vie imaginaire qui elles, se basent sur la fable bouddhiste selon laquelle pour se réaliser, il faut attraper son singe intérieur et pouvoir s'asseoir et boire le thé avec lui.
L'un des premiers défis fous de Lewis Trondheim (1992): celui de mener à bien une improvisation de 500 planches, pour apprendre à dessiner... et aussi pour faire preuve d'une impressionnante aisance à manier l'écriture d'un feuilleton en bande dessinée.
Un salon. Un homme dans une couverture chauffante et sa vieille mère, en conflit permanent mais inséparables, voici le décor et le casting de Flaschko. C'est cette atmosphère confinée que Nicolas Mahler a choisi pour aborder avec son humour acide, absurde et minimaliste de grands sujets de société tels que la famille, la solitude, l'enfermement, les addictions, le vieillissement ou la sexualité. Somnambules, frileux, amateurs de triple-sec, candidats pour la maison de retraite, fans de déchets ou de Sylvia Kristel, et aussi tous les autres, Flaschko est fait pour vous.Pour Noël, nous vous proposons cette nouvelle édition à l'italienne, un best-of largement augmenté dans une luxueuse reliure cartonnée, dos toilé.
On l'avait déjà remarqué à travers les strips de Lapin : Ayroles nourrit une fascination particulière pour le personnage de Killoffer. Il a passé le cap en décidant de lui consacrer un livre. Mon Killoffer de poche est drôle aussi pour ceux qui ne connaissent pas Killoffer.
Lorsqu'au début des années 90 les parents de Charles Berberian quittent Paris pour s'installer sur la côte d'Azur, il éprouve instantanément de l'aversion pour cette région et les gens qui y vivent, symbole du vieillissement de ses parents, lieu defutilité et de douceur factice. Pour tromper l'ennui lors de ses visites, il dessine ce qui l'entoure, croquant postures ridicules et rituels dérisoires, et finit par se laisser apprivoiser par le cadre qu'ont choisi ses parents pour leurs vieux jours. D'agacé et moqueur, son regard devient tendre, et se pose alors avec bienveillance sur les derniers moments de ses proches. Quand tu viens me voir ? est une promenade nostalgique au long des plages méditerranéennes, témoins immuables du temps qui passe. Charles Berberian partage avec nous, de son trait spontané et toujours juste, entre dérision, pudeur et sensibilité, le journal d’un déclin inéluctable.
josé Parrondo n'avait pas encore expérimenté la Collection Mimolette. Ce sera chose faite avec Les monstres ne savent pas lire l'heure, qui mettra en scène Monsieur Poupée aux prises avec un monstre, un squelette d'animal et une bande de moules... Pour enfants ? Peut-être, mais tordus, et pour adultes tordus aussi...
Créé pour l'hélas éphémère revue Strips, Le Pays des trois sourires est une série de 100 strips d'un Lewis Trondheim qui renoue avec l'univers métaphysique de Moins d'un quart de seconde pour vivre. Dans cet album le monde est plat. Dieu y a provisoirement l'apparence d'un plat de spaghettis à la bolognaise, et on se demande où va tout ça. Mais comme toujours avec Trondheim, les situations les plus abracadabrantes deviennent logiques.
Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Traversant avec elle révolution, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu'à son départ définitif pour la France en 1994. Paru à l'origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, Persepolis est la première bande dessinée iranienne, l'autobiographie dessinée d'une orientale en exil.Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée. Pour fêter les 10 ans de la version monovolume qui regroupe les quatre tomes, L'Association se paye le luxe d'une nouvelle édition reliée et cartonnée dotée d'une toute nouvelle couverture et de pages de garde dessinées pour l'occasion par Marjane Satrapi.
Pour Killoffer, ce n'est pas tous les jours faciles d'être Killoffer. Il faut pouvoir assumer, se construire un personnage et surtout briller en société.Bref, « faire Artiste ». C'est pour cela que Killoffer se donne de grands airs. Mais voilà, Killoffer a beau être un génie des temps modernes, il n'en reste pas moins un être humain comme les autres. Il mange, il pleure, il boit, il chie et tout le reste aussi. Killoffer a également des peines, des tourments et des questionnements. Autocentré et désinvolte, vous apprendrez à l'aimer ou à le détester. L'ouvrage devait s'appeler « KILLOFFER, en long, en large et en travers » puis « KILLOFFER, en long et en large » pour finalement se nommer En KILLOFFER. Un titre simple, efficace et ingénieux, à l'image de son créateur. Plus qu'un recueil des planches mensuelles parues dans la revue Le Tigre, En KILLOFFER est une plongée dans la psyché, ô combien compliquée de l'auteur. À noter que la moindre anecdote relatée aurait été vécue par l'intéressé. Que demander de plus à ce virtuose de la ligne noire ? On ne le présente plus, Killoffer est exposé en galerie, Killoffer est un illustrateur de renom, Killoffer est membre de l'Oubapo, Killoffer est un des fondateurs de L'Asso. Et c'est pour cela que Killo est parfois « un petit peu » mégalo. Merci KILLO-FIER !
Faut qu'on y aille sinon on va louper le dernier drakkar, un titre en trompe-l'oeil pour un vrai-faux manuel de bande dessinée à l'usage de tout lecteur déridé.Comment construire des phylactères ? Comment surmonter les affres de la création ? Comment faire de ce chemin de croix une partie de plaisir ? Et surtout, comment trouver l'inspiration ? Muzo fait profiter tous les aspirants dessinateurs de ses conseils expérimentés. Dans cette fantaisie, le lecteur attentif pourra trouver les réponses aux questions qui l'obsèdent.Un livre à ne louper sous aucun prétexte donc (comme le dernier drakkar, d'ailleurs). Car même si deux vikings sont toujours un bon début pour faire une bonne histoire, il faut au moins tout le talent de Muzo pour nous instruire avec autant d'humour.
David B. est un génie. Il a reculé les limites de la bande dessinée et c'est tout naturellement qu'il s'en trouve, la plupart du temps, écarté des honneurs officiels réservés à ce mode d'expression. Ça viendra. Il est vrai que David B. ne rend pas la tâche facile aux béotiens, tant il s'écarte de tout : de lui-même et du monde. Mais pour mieux y revenir.Mon frère et le Roi du Monde, en partant de la commande d'une exposition pour le Festival de Colomiers et pour le musée de L'Abbaye Sainte-Croix-des-Sables-D'Olonne, est une suite de 36 diptyques, 72 portraits face à face qui, au delà de la virtuosité qu'on lui connait, vont explorer un ailleurs d'autant plus troublant qu'ils relèvent d'une inquiétante familiarité : Un David B. qui renoue, qui tourne autour, qui revient à SON sujet : un autre-lui-même : le frère. Un autre frère : le Roi du Monde. Une autre forme d'autobiographie : purement plastique, mais qui ne raconte pas moins pour autant (voir : plus, peut-être...) Une suite de dessins qui, en représentant le frère et la figure mythologique dont parle Rene Guénon, dessine UN portrait : celui de l'auteur à travers... son double ? Quel double ? Qui est le frère ? Qui est le roi ? Ne serait-ce pas toujours David ?... Mais un David toujours en devenir, toujours en recherche, toujours rêvélé et à la fois caché. Un David TOUJOURS : B.
En résidence pour une année à la Maison des Auteurs d'Angoulême, Jessica Abel et Matt Madden en ont profité pour réveillonner en famille avec Lewis Trondheim. Alors que tout un chacun se contenterait d'une coupe de champagne, eux se sont appliqués à dessiner des scènes, en s'inspirant des jouets des enfants éparpillés dans le salon. Ils ont ensuite réuni ces dessins et les ont assemblés en un récit.Le résultat a de faux airs de Toy Story, avec ses combats, ses fuites et son dénouement inattendu. Le tout, bien sûr, évoque le plaisir du jeu et la nostalgie de l'enfance, avec une grâce qui ne pouvait surgir que du hasard.
Lapinot, le bras plâtré est face à un nouveau dilemme : doit-il ou non porter plainte contre les parents qui l'ont injustement tabassé dans un jardin public, après l'avoir pris pour un pédophile ? Tiraillé entre son besoin de justice et son empathie pour les familles de ses assaillants, Lapinot part se mettre au vert avec Richard. Une retraite compliquée, puisqu'une météorite s'écrase sur le capot de la voiture, alors qu'ils font une pause sur le parking d'un supermarché...Et les ennuis commencent ! Bastons, appât du gain, courses-poursuites en forêt, collapsologues barrés... Lapinot et Richard ne sont décidément pas au bout de leurs peines. Toujours en phase avec les obsessions de ses contemporains, Lewis Trondheim signe ici un nouvel album au goût musqué d'apocalypse, comme un mode d'emploi pour survivre en riant en milieu hostile, le cinquième de la série triomphante Les Nouvelles Aventures de Lapinot à L'Association.
C'est à l'Ouvroir de Bandes Dessinées Potentielles que le journal Libération s'est adressé cet été pour divertir ses vacanciers de lecteurs. Durant six semaines, les éminents ouBaPiens Ayroles, Gerner, Killoffer, Lécroart, Menu et Trondheim se sont attelés à une tâche un peu contraignante, à coups de pliages, d'itérations, de palindromes, de strips croisés, d'upside-down et de morlaques. Six exercices qu'ils ont chacun à leur manière menés d'une main de maître. Cet OuPus 3 qui paraît avant l'OuPus 2 prévu courant 2001, réunit l'intégralité de ces travaux. Un cahier détachable de 12 pages est encarté pour permettre au lecteur d'effectuer les exercices de pliage sans abîmer l'ouvrage.
C'est le retour de Bouclette, Surfer Girl et Gypsy, les GTO's pour « Girls Together Outrageously », les groupies emblématiques qui ont embrasé la scène rock des sixties. Plus excentriques que jamais, elles poursuivent leur idylle auprès des icônes de la pop-culture que sont Brian Jones, Jim Morrison ou encore Jimmy Page. Avec l'appui de Frank Zappa, les voilà encouragées à enregistrer un album. Elles chantent admirablement faux pour exprimer leur amour des garçons. Alors que les discours féministes de l'époque présentent les groupies comme des femmes astreintes à la domination des hommes, elles revendiquent leur pouvoir et leurs libertés. La passion, le sexe, la drogue, la musique, tout s'entremêle.Dans la Face B d'Autel California, les héroïnes ont désormais quitté l'adolescence et perdent progressivement leur insouciance. C'est le temps des remises en question pour Miss Pamela des Barres, a.k.a Bouclette. Après le massacre perpétré par Charles Manson et sa clique de fanatiques au 10050 Cielo Drive, rien ne sera jamais plus comme avant. On assiste vraisemblablement au déclin de l'utopie hippie, les groupes se séparent et certaines étoiles de la contre-culture disparaissent définitivement dans l'alcool et les psychotropes. Du swing de Treat Me Nice à la ballade romantique Blue Moon, Elvis Presley, omniprésent, aura donné la tonalité du diptyque de Nine Antico. L'intensité de la narration ferait passer la fiction pour une réalité, ou alors la réalité pour une fiction, on ne saurait dire. Ici, rien n'est idéalisé, tout est très documenté et réfléchi jusqu'aux références musicales qui rythment le récit.
Depuis Lamort & Compagnie (1998) et Bosnian Flat Dog (2005), Max Andersson revient enfin à L'Association après douze ans d'absence. Et on n'a rien perdu pour attendre. Ce livre relié au petit format est un concentré d'apocalypse dans lequel Max Andersson creuse et déterre les vestiges d'un monde enfoui dans les ténèbres. L'Excavation est un merveilleux cauchemar interminable où tout est cassé ou en voie de rupture, les choses comme les êtres, où tout est en décomposition ou en voie d'extinction, le pouvoir comme la résistance, où tout est absurde et drôle, comme un désespoir qui aurait encore du savoir-vivre. Encore un peu. Pas pour longtemps. Dépêchez-vous.
Pour son numéro 7, Mon Lapin Quotidien se propose de donner la part belle à nos auteurs, auteuses, autrices motrices tirant avec force les wagons d'oeuvres artistiques qui peuplent les pages du journal depuis de nombreux trimestres.Du roman-photo sentimental au pamphlet coup de gueule, de la chronique autobiographique au projet muséal, les muses s'amusent autantdans la colonne que la rubrique, en vrac, de bric, de broc, voire à brac, fières à bras pas sexistes accueillant un supplément «Monsieur» et l'équipe habituelle dont la réputation n'est plus à faire, elles se déchaînent avec inclusivité pour vous inviter à passer à l'acte d'achat, la lecture, la courbure et la pointure.
Août 2017 : sur un quai de gare à Nice, Edmond Baudoin croise Mariette et sa fille Lou. Sa quête de l'humain s'arrête sur leur regard. Il revient de La Roya où il travaillait avec Troubs pour décrire le quotidien de ceux qui aident les réfugiés en difficulté (Humains, La Roya est un fleuve), elles rentrent de Suisse, à pied, du lac Léman à la Méditerranée, le long de cette frontière intangible et pourtant si sévère pour ceux qui tentent de la franchir. Mariette et Lou ont une histoire, terrible : elles ont perdu un mari et un père brutalement en montagne, en 2009. Depuis, elles partent dès qu'elles le peuvent toutes les deux, marcher et explorer la montagne, partout dans le monde, comme il aimait le faire.
Lewis Trondheim et Brigitte Findakly forment en bande dessinée comme à la ville un duo depuis de nombreuses années. Si la bibliographie pléthorique de Lewis Trondheim n'a plus de secret pour personne, celle de Brigitte Findakly, son épouse et coloriste, quoique toute aussi importante, reste pourtant moins connue. De Pif Gadget, à ses débuts, au Chat du Rabbin, des Formidables aventures de Lapinot au Retour à la terre, on lui doit la mise en couleurs d'une centaine d'albums. Avec ce livre à quatre mains, pré-publié en partie dans « Les strips de la matinale » du Monde, Lewis Trondheim délaisse pour la première fois les animaux anthropomorphisés pour raconter l'histoire de celle qui partage sa vie, née en Irak, d'un père irakien et d'une mère française à l'orée des années 1960. Coquelicots d'Irak retrace son enfance passée à Mossoul, ville du nord de l'Irak, à une époque où, bien avant l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, se succèdent coups d'État et dictatures militaires. Déroulant le fil de ses souvenirs, on découvre alors une vie de famille affectée par les aberrations de la dictature et leurs répercussions sur la vie quotidienne, jusqu'à un inéluctable exil vers la France au début des années 1970.Une arrivée en France elle aussi difficile, une expérience migratoire faite de difficultés administratives, sociales et culturelles. Dans ce récit qui prend pour toile de fond une triste actualité, Lewis Trondheim et Brigitte Findakly brossent en saynètes percutantes et sans ambages, mais pas moins sensibles pour autant, la trajectoire singulière de la coloriste qui, pour la première fois, occupe le premier rôle dans un livre. Ponctué de photos et de parenthèses sur les coutumes, la culture irakienne et les souvenirs de l'Irak de Brigitte Findakly, on partage avec elle la nostalgie de ceux qui ont laissé derrière eux leur pays d'origine, et les liens fugaces qui subsistent, tout à l'image des coquelicots devenus si fragiles une fois déracinés.
Pour son numéro 14, MLQ décide de célébrer, à la lueur des étoiles et à grand fracas : LA NUIT ! Après un numéro 13 marqué par le fascisme, le nazisme et le macronisme, voici venu le temps de la nuit. Non pas celle des longs couteaux, ni de cristal (encore que...), mais la nuit tendre, la calme nuit, la sage nuit réparatrice et qui porte conseil, celle qui fait repartir de plus belle. Et aussi les autres nuits torrides et envoutantes qui, parait-il, sont au bas mot mille et une, dix-mille et une, cent-mille et une.Une infinité et une ! Mais si vous ne jurez que par le jour, alors, réjouissez-vous, car ce numéro nocturne de 16 pages sera en outre accompagné d'un supplément JOUR de quatre pages ! Avec, en bonus, pour le bonheur des pupilles et pour le même prix : une bichromie bleue nuit. Suite au numéro 13 et à la fusion cosmique Faucompré / Killoffer aux manettes du journal - et toujours avec Rocco aux manettes de la maquette, qu'on se rassure ! - de nouvelles recrues atterrissent sur la planète MLQ.Parmi elles Anna Haifisch, Charles Pennequin, Maïté Grandjouan, David Dufresne, Nathalie Quintane, Hector de la Vallée, Fantazio, Martes Bathori, Mrzyk & Moriceau, Baptiste Virot, etc
La Grande Guerre véhicule aujourd’hui encore une iconographie très marquée : le froid, la faim, les tranchées, les paysages dévastés, la violence des combats, l’horreur, l’uniforme des poilus, les gueules cassées, les masques à gaz, les baïonnettes, les explosions. La liste est longue, tant et si bien qu’il ne semble plus rester grand chose à apprendre de la guerre de 14-18. Les histoires créées pour Maudite ! reposent sur cet événement majeur du XXe siècle, mais les auteurs l’ont utilisé comme une matière première pour se livrer à leur propre imaginaire. Ici, vous ne trouverez pas de reconstitutions académiques de grandes batailles, de récits héroïques et encore moins de fictions documentaires. Vincent Vanoli a regroupé une vingtaine d’artistes afin de les faire travailler autour de ce sujet pour qu’ils réagissent avec leurs sensibilités individuelles. Résultat, ce collectif fait vivre une multiplicité de points de vue créatifs. Tous ont d’ailleurs pensé et réalisé leurs créations de différentes manières, mais ensemble ils façonnent une interprétation contemporaine, celle des auteurs de L’Association. Vous l’aurez compris, Maudite ! n’est pas un simple document commémoratif sur la Première Guerre Mondiale mais bien un lieu de confrontation des imaginaires à travers les symboles qui ont été engendré par ce conflit mondial.
Après l'excellent Mambo (Prix Artemisia 2012), Claire Braud revient enfin avec une nouvelle Eperluette.Alma, l'héroïne de cette fiction, dirige une petite communauté, qui vit en bordure de la jungle, dans ce qui ressemble bien à un paradis perdu, à l'écart de la civilisation. Leur existence est menacée par l'armée, qui capture leurs buffles pour nourrir ses troupes. Alma partie, de rage, détruire sa ferme, les hommes du village attendent son retour, occupés aux préparatifs d'une soirée d'anniversaire. Tous s'inquiètent pour leur ave-nir, dans ce pays menacé par l'armée, par les touristes et par la pollution.Avec ce récit mystérieux et sensuel, au rythme enlevé, Claire Braud confirme, après le ravissement de Mambo, tous les espoirs placés en elle.