Plume et Taciturne, assis devant leurs deux maisons, racontent leur rencontre. Plume est ouvert, vif, un peu envahissant. Taciturne est plus secret, préférant s'exprimer par la musique. Comme les tout-petits, ils découvrent le temps, celui qui passe du jour à la nuit et qui transforme tout. Ils se découvrent l'un l'autre, dans leurs peurs les plus intimes. Des peurs existentielles qui prennent la forme du vent, des bruits inquiétants de la nuit, du loup qu'on ne sait pas apprivoiser. Ils découvrent enfin qu'ils sont deux pour jouer, pour la musique plus belle quand on peut la partager, pour la peur moins terrible quand on trouve les mots pour en parler. Un texte empreint de poésie qui guide les petits dans leur apprentissage du monde et des autres.
Les animaux ont fui l'île polluée : Yaël, né après ce Grand Exode, n'a jamais vu ni poule, ni grenouille, ni aucune bête à poils ou à plumes. Depuis, il questionne son grand frère Gaétan sur ses souvenirs d'animaux. Ils rencontrent un jour M. Habilis, peintre animalier vivant sur la Grande Terre, refuge de la faune en fuite. C'est décidé : ils iront sur le continent pour admirer et se régaler de ces bêtes. Là-bas, c'est le coup de foudre entre Gaétan et Kinoë, la fille du peintre. Yaël, lui, se découvre une passion pour la peinture et devient l'apprenti d'Habilis. Le chemin des deux frères se sépare alors : il est temps pour eux de grandir. Voyage initiatique, découverte de l'art et de l'amour, Stéphane Jaubertie propose cette pièce drôle et poétique dans une langue inventive et imagée.
Libellules de Marie Bernanoce. Parce que l'ombre de sa mère la hante, Lucile se réfugie dans des histoires qu'elle raconte à son compagnon imaginaire, Léonard. En s'inspirant du mythe d'Arachné, Marie Bernanoce se rapproche de l'esthétique du théâtre symboliste pour décrire la quête intérieure d'une jeune fille rongée par le souvenir de sa mère. Petite Colère devant la mer d'Yves Lebeau. Rencontre cocasse entre un petit garçon timide et la mer. Nous sommes le 1er janvier, il gèle. Ce jour sera un grand jour pour Fernand rebaptisé Jimmy par la mer. Un grand jour car le petit garçon timide se met en colère, comme seuls peuvent le faire les timides, devant cette mer d'hiver démontée, et lui qui ne sait pas nager va se jeter à l'eau sans ses vêtements, découvrir qu'il sait nager et oser sortir de l'eau tout nu devant une fille. Une belle journée froide pour un petit garçon qui devient grand. Timide de Catherine Verlaguet. Lucas quatre ans, très timide, passe toutes ses récréations, assis sur un banc à regarder les autres jouer de peur qu'on se moque de lui. Un jour, il entend son père dire à sa mère qu'elle a de la chance de ne pas être timide, qu'elle possède un bijou incroyable ! Alors, Lucas va se mettre en quête de ce bijou magique qui mange la peur et lui permettra enfin de grandir pour devenir accrocheur d'étoiles !
Voici cinq nouvelles courtes pièces à lire et à jouer, pour et par les jeunes lecteurs et comédiens, cinq nouvelles occasions de découvrir, rêver et vivre un théâtre d'aujourd'hui. L'Ogre d'Aloïs de Marine Auriol : une fable sur le temps qui passe et la mémoire qui fuit en racontant des histoires. Tout droit la sortie d'Yves Borrini : ces courtes pastilles théâtrales dédiées à l'école permettent de plonger dans la relation entre parents et enfants. L'Endroit jamais de Jean Cagnard : une petite touche poétique pour parler de trois fois rien, mais finalement d'une grande chose : la vie ! se que je ne feut pas vair : laferselle de Suzanne Lebeau : un Conte d'enfant réel où le petit caractère s'affirme très tôt. Blondie de Karin Serres : à la campagne, chez son oncle inventeur, Pierre s'ennuie. Minette le nourrit sans arrêt. mais où est Blondie, sa sœur de lait ?
Tous les garçons et les filles de leur âge (celui de Pierre et Léa) ne vivent pas ça. Et pour cause. Connaître en une seule journée, comme dans un souffle, une rencontre, une phase de séduction, une cérémonie de mariage, un premier enfant, une tentative de suicide et un divorce à seulement dix ans ! Excusez du peu, mais ce n'est pas commun. Et comme dans le cycle de la vie, l'homme paraît moins constant que la romantique demoiselle. A moins que tout cela ne soit qu'un rêve ou un jeu - cruel - d'enfants ? Qui sait ? Avec Ouasmok ?, Sylvain Levey révèle une écriture fine, enjouée et émouvante pour entraîner le lecteur dans une ronde époustouflante. Comme dans la vie !
Ce recueil constitue la deuxième édition de textes à lire et à jouer par des adolescents, commandés par la Compagnie du Réfectoire dans le cadre du projet Si j'étais grand. Quatre auteurs, quatre pièces courtes d'univers singuliers pour une dizaine, voire une vingtaine de jeunes acteurs. Viktor Lamouche, de Sylvain Levey, ou l'histoire kafkaïenne d'un jeune homme trop couvé par ses parents qui se prend pour une mouche et tombe amoureux d'une libellule qui n'est en fait qu'un leurre pour pêcheur. Hyppolite, de Fabrice Melquiot, ou des garçons et des filles à qui il manque soudain un ami; alors comment dire l'innommable ? Et pourquoi un poème ça peut changer la vie ? L'Avenir du vent, de Françoise Pillet, ou un groupe d'adolescents chargés de rédiger le discours d'ouverture de la Fête de l'avenir. Mais c'est quoi, l'avenir ? Le Jardin de personne, de Karin Serres, ou une vingtaine de copains qui vont et viennent dans le terrain vague à côté de leur immeuble. Et ça rigole, et ça s'amourache et surtout... ça rêve...
Sous une lumière capricieuse, on observe comme des arrêts sur image entre une fille et un garçon. Ils engagent la conversation sur ce qu'on croit savoir de l'autre, de sa vie, de ses manies, comment on fait pour être une fille, et un garçon aussi... Alors bien sûr ça parle des soucis, des conseils des adultes qu'on doit bien prendre en compte, mais ça rêve, et ça parle d'espoir, et d'amour aussi. Sébastien Joanniez écrit tout en humour et en finesse sur les adolescents dans un rythme élevé, comme les tchac-tchac-tchac d'un stroboscope. Il offre un texte matériau pour autant de filles et de garçons que l'on voudra, visages multiples d'un portrait d'aujourd'hui.
Les deux pièces réunies dans ce recueil sont destinées à être lues et jouées par des groupes de jeunes comédiens. Elles ont été écrites par l'Australien Daniel Keene (traduction de Séverine Magois) et par la Française Sabryna Pierre pour le projet Si j'étais grand que la Compagnie du Réfectoire mène depuis 2006. Les auteurs explorent chacun à leur manière les rêves de l'enfance d'aujourd'hui. Dans La Promesse, de Daniel Keene, enfants et adolescents d'un village se rejoignent au petit matin dans une grange isolée car ils ont décidé en secret de partir tous ensemble. Mais sauront-ils accomplir la promesse qu'ils se sont faite et se réapproprier l'avenir qu'ils se sont rêvé ? Ballerines, de Sabryna Pierre, nous entraîne au coeur d'un internat pour apprentis danseurs. En pleine distribution de L'Oiseau de feu, les petites, les moyennes et les grandes ainsi que les garçons mènent l'enquête : Elena, l'une des favorites pour le rôle-titre, a disparu. Jalousies, rivalités, amitiés, amour agitent cette petite communauté où chacun apprend à surmonter ses déceptions.
Voici vingt-quatre courtes histoires pour petits hommes... ou petites femmes comme autant de vignettes savoureuses, de petits moments de rien du tout d'où le théâtre naît. Gérald Chevrolet imagine Miche et Drate, deux personnages sans âge, sans sexe, avec des mots tendres, poétiques et oniriques, comme deux parties du cerveau qui dialoguent au bord du monde . Ils se heurtent avec naïveté et humanité à un monde trop grand pour eux, sauf à se construire leur univers. Ces deux protagonistes fort attachants deviendront les compagnons de lecture des petits et des grands, mais aussi les camarades de jeu de comédiens en herbe ou confirmés.
Blanquette, la septième chèvre de Monsieur Seguin, se languit terriblement, enfermée dans l'enclos de son maître. Elle a soif de liberté. Elle veut voir la montagne. Elle veut voir le loup ! Il faut dire que le choeur des chèvres qui hante ses nuits pour lui dépeindre un loup séduisant et effrayant à la fois, un Seguin possessif, intraitable et froussard, rendent les pattes de la belle Blanquette incontrôlables. Grâce à une langue rythmée et sonore, Sandrine Roche joue avec les mots pour livrer une version insolite de la célèbre nouvelle d'Alphonse Daudet, transformant toutes ces chèvres enfermées dans la cabanette du maître en héroïnes révolutionnaires éprises de liberté.
Le père et sa folie sont enfermés dans une chambre là-haut, la mère vit dans une cage de mensonges devant le téléviseur. Tous les jours, la honte s'étale un peu plus dans la tête du Fils du fou. Il voudrait être transparent pour échapper au regard des autres, il voudrait effacer les mots qui cognent contre les parois de son crâne et prennent toute la place. Cachés dans les fleurs de son jardin secret, Celle qui reste et le Fils de la baleine l'aideront à accepter la différence de son père et à vivre. Un chien dans la tête aborde le sentiment trivial et cruel de la honte à travers un témoignage émouvant. Entre théâtre et récit, parsemé des souvenirs mystérieux et merveilleux de l'enfance, Stéphane Jaubertie livre un texte poignant sur l'acceptation de soi pour vivre au milieu des autres et mieux se comprendre soi-même.
Jojo est un solo boy urbain. Dans une rue déserte, il traîne avec un ballon de foot crevé pendant que ses parents sont partis au soleil. Surgissent deux fées un peu déglinguées, Anita et sa vieille mère Jilette. Des fées comme dans les contes, mais désoeuvrées, au RMI (Revenu Magique d'Insertion). Anita confie au garçon la mémé qui perd la boule, mais cette dernière disparaît. Commence alors pour Jojo, parti à sa recherche, un parcours initiatique qui l'emmène de la grande forêt aux séances de désintoxication d'une clinique pour superhéros paumés (Batman, Billy Juan Poucet dit le P'tit...). Ces rencontres étonnantes le conduiront à la recherche de son identité. Avec une langue vive, un style d'aujourd'hui détournant le langage des jeunes, Stéphane Jaubertie aborde le thème de la connaissance de soi, du rapport aux autres et à la réalité. C'est touchant, drôle : un bonheur à lire et à jouer.
Voici des textes à lire et à jouer par des enfants et des adolescents, commandés par la Compagnie du Réfectoire dans le cadre du projet Si j'étais grand. Trois textes, trois univers singuliers, trois approches pour dire le monde. Un présent fait de choix vertigineux à vivre intensément plutôt qu'un avenir incertain dans Comme des flèches vivantes, de Françoise du Chaxel. La bêtise d'un mur séparant deux mondes, les riches et les pauvres, mais aussi les familles face au besoin de liberté dans Frontière nord, de Suzanne Lebeau. L'amitié toujours vivace face à l'absence, la tolérance ancrée face aux différences chez la bande de copains d'Une journée de Paul, de Dominique Richard. Avec des écritures différentes, ces auteurs bousculent les formes, osent l'intime, dénoncent l'insupportable. Pour accompagner la lecture et le jeu, sans être jamais donneurs de leçons.
Ces six nouvelles pièces courtes répondront aux envies et aux questionnements des adolescents lecteurs ou acteurs par leurs formes diverses et leurs thématiques fortes, propices à l'identification. Pour un théâtre d'aujourd'hui, qui parle d'aujourd'hui. En blanc de Cécile Cozzolino : une fable grinçante et rythmée où il est question de mariage et de conventions. Les Oiseaux maladroits de Françoise du Chaxel : l'appel du père absent fait remonter les souvenirs à la surface de la mémoire d'un jeune homme perdu. Il était de mai de Federica Iacobelli : cette partition sensible est une déclaration d'amour maternel sur fond d'odeurs, de mafia et de soleil siciliens. Ramassage polaire de Françoise Pillet : ce huis clos à dix-sept personnages dans un bus scolaire est explosif... à bien des égards. Rendez-vous de Marc-Emmanuel Soriano : deux ados découvrent les fourmillements amoureux, mais tentent de s'en détourner. Le tout flanqué d'une petite sœur bavarde. Un monde (qui) s'efface de Naomi Wallace : dans ce monologue, Ali, jeune irakien, est amoureux des colombes et des livres de poésie. En creux, la guerre d'Irak et une culture effacée.
On a toujours besoin d'un plus petit que soi, dit la fable de La Fontaine. Mais que se passe-t-il lorsque ce plus petit grandit ? Dans ce premier chapitre de sa saga théâtrale d'anticipation des Chroniques du Grand Mouvement, Marine Auriol met en scène Zig, un enfant orphelin, membre des cadrieux, et More, un jeune soldat travaillant pour le Pouvoir, les deux camps issus du Grand Mouvement. Le premier traîne dans les champs de mines, le second préfère dessiner des bâtons sur son carnet - ces petits bâtons tout droits qui représentent tous ces corps allongés... A force de battre la campagne, Zig finit par se planter sur une mine qui, au moindre mouvement, menace d'exploser. Il est aussi dans la ligne de mire de More, bien décidé à ajouter un nouveau bâton à son carnet. Dans ce théâtre de l'attente, des liens se nouent au fil des jours, puis des années, entre le petit et le grand. Mais la guerre n'est pas toujours là où on l'attend et se loge parfois si profondément dans le coeur des hommes qu'il leur est alors difficile de rendre les armes. Une pièce intimiste pour un duo d'acteurs (et quatre rôles plus secondaires), où les notions d'humanité et d'identité sont soumises à l'épreuve du feu et où l'inanité des conflits menés au nom d'un idéal oublié est flagrante.
Ces trois nouvelles pièces courtes à lire et à jouer par les jeunes ont été commandées par la Compagnie du Réfectoire pour le projet Si j'étais grand. Trois auteurs phares du théâtre jeunesse ont creusé la question des rêves et des utopies d'une enfance d'aujourd'hui. Dans L'Enfant de par là-bas, Jean-Pierre Cannet raconte l'histoire de Polin qui, après la perte de ses parents dans l'incendie de leur caravane, vit avec ses deux grands-mères; l'une lit l'avenir, l'autre est funambule. Cet enfant du voyage ne veut ni être placé en famille d'accueil, ni aller à l'école. Il s'enfuit. Cannet livre un texte puissant qui transporte au-delà des apparences et des préjugés. Chez Bruno Castan, un petit groupe de jeunes gens piopiotent tranquillement, adossés à un muret. Un village ? Une rue ? En tout cas, il ne se passe pas grand-chose, c'est La Glume. On parle de tout, de rien. De la façon dont on voudrait mourir. Comme l'utopie majeure ? Ça pourrait être sombre, mais la verve désespérément optimiste de Castan emporte le morceau. Dans Deux Citrons, Philippe Dorin crée, comme souvent et pour notre plaisir, des situations presque immobiles dans lesquelles il instille un mouvement quasi imperceptible et pourtant inexorable. À la manière d'une ritournelle, ses personnages sont des enfants qui jouent, des enfants qui jouent des rôles, des rôles de théâtre, un théâtre dans le théâtre. En pointilliste, Dorin propose une partition douce-amère, pleine de charme et de tendresse.
Julien trouve son père distant. Il se cherche alors un meilleur papa, qui l'aimera pour ce qu'il est. Il observe et étudie les habitudes des clients du café d'en face et choisit Pascal, l'amateur de mots croisés. Cet adulte inachevé et maladroit sera-t-il le bon?. En treize scènes, sur une année, d'un mois d'avril à l'autre, la pièce montre avec pudeur cet appel d'un jeune adolescent délaissé en direction d'un homme qui hésite à endosser le difficile rôle de père et qui devient l'Apprenti. L'écriture épurée de Daniel Keene offre une histoire touchante et rare sur la paternité et la naissance de l'amitié
Je veux m'en aller, partir pour de bon, partir plus sentir, partir plus être vu redevenir comme avant, avant quand j'étais pas, je veux m'effacer, comme à la gomme à crayon, me fondre, comme le sucre dans le café, plus être, je veux mourir quoi!. Ainsi se parle l'Enfant, comptant ses pas sur le chemin. Mais dire ces mots - à douze ans -, les murmurer seulement, en a-t-il le droit? A qui se confier? Personne n'écoute. Un arbre peut-être l'entendrait. Ce chêne, seul sur la plaine, au milieu des blés? Lui, oui! Et s'il répondait?
Parce que les grands auteurs d'aujourd'hui écrivent aussi de petites pièces, nous avons réuni dans ce premier volume destiné aux adolescents 12 pièces courtes de Howard Barker, Françoise du Chaxel, Xavier Durringer, Daniel Keene, Sylvain Levey, Hanokh Levin, Abel Neves, Jean-Gabriel Nordmann et Noëlle Renaude. Une traversée des écritures et des thèmes du théâtre contemporain qu'on pourra aborder, au choix, par la voie de la lecture, du jeu ou de la scène... prémices à beaucoup d'autres découvertes.
Parce que les grands auteurs d'aujourd'hui écrivent aussi de petites pièces, nous avons réuni dans ce premier volume destiné aux enfants huit pièces courtes de Juan Cocho, Daniel Keene, Sylvain Levey, Philippe Lipchitz et Dominique Chanfrau, Lise Martin, Dominique Paquet, Dominique Richard et Roland Shön. Ce recueil propose un voyage dans des écritures dramatiques contemporaines multiples et différentes et des thèmes qui parlent aux plus jeunes. On pourra entreprendre cette traversée par la lecture, le jeu ou la scène... prémices à beaucoup d'autres découvertes !
Chloé, 15 ans, vient de perdre son frère Luke, 18 ans, dans un accident de voiture. La communauté du lycée et de la petite ville où ils vivent s'empare du tragique événement en créant un site Internet en souvenir du défunt. Tout à son chagrin, Chloé est confrontée à ces amitiés autant virtuelles que fugaces, jusqu'à une rencontre plus tangible... mais toujours sur le net et ses réseaux sociaux. Le jeune auteur anglais Matt Hartley traite du thème très contemporain des échanges adolescents sur Internet, mais grâce à une langue poétique et une structure en flash-back et en fondus enchaînés, il décolle de ce réel virtuel pour tendre vers l'universel de la perte d'un être cher.
Dans l'Angleterre victorienne, Sara est placée par son père, riche homme d'affaires vivant aux Indes, dans un pensionnat londonien. Sara est très attentive aux autres, au-delà de leur classe sociale. À la mort de son père, l'orpheline devient pauvre, mais ne change en rien son attitude : quand on a bon coeur, c'est pour la vie. Livrant sa version du célèbre roman La Petite Princesse de Frances H. Burnett, qui a connu de nombreuses adaptations littéraires et télévisuelles, Sabryna Pierre peint une Sara au fort caractère, déterminée à lutter contre les injustices avec ses moyens de petite fille. Et par un dialogue avec rat et poupée, elle projette son héroïne sur des pentes fantastiques.
Que se passe-t-il quand une enfant de dix ans, contrainte de vivre serrée dans un corset de bois devenu trop étroit, rencontre un bûcheron un peu sauvage qui a coupé tous les arbres ? Tous, pas tout à fait : à côté de son cabanon subsiste le dernier arbre du pays. Pour que l'enfant vive, il faut tailler dans son cœur un corset neuf qui lui permettra de grandir. Mais cet arbre, le bûcheron l'a promis, il ne l'abattra jamais. Pourtant l'enfant compte sur lui. Ils se racontent alors des histoires de loups, d'amour et de mères parties trop tôt. Ils se titillent, s'émeuvent et s'apprivoisent. Se mêle au dialogue la voix de la Présence, à la fois conteuse et figure maternelle. En décollant du réel, Stéphane Jaubertie tisse une fable tendre et cocasse, qui parle d'amour, de filiation et d'altérité.
Elise et Léo, repliés sur eux-mêmes dans leur petit intérieur douillet, sont effrayés par le monde extérieur et sa dose d'inconnu. Sortir, La grande aventure, effrayante jusque-là, est provoquée par la fuite de souliers intenables trop engoncés dans cette maison-cage. Le Grand Livre du dehors sous le bras, Elise partira dans une course folle à la poursuite de Léo, le premier à avoir franchi la porte. Au fil de leur escapade, la nature dévoile ses trésors et un nouveau monde s'ouvre à eux : la chaleur de la terre sous les pieds, la douceur du vent sur les visages et l'eau qui chante sur les cailloux. Un voyage initiatique étonnant, une lutte contre le sablier su temps qui file trop vite. Avec Souliers de sable, Suzanne Lebeau s'adresse avec malice aux petits pour révéler ce qui se cache derrière leurs peurs. Elle permet aux plus grands d'interroger la place de l'enfant dans le monde.
Ne pas toucher le sol sous peine d'être maudit : c'est le jeu auquel s'adonnent les neuf adolescents de Floor Is Lava ! Entre règlements de comptes et histoires d'amour, les personnages apprennent à composer avec des moments parfois pesants, lorsque l'un des leurs a le mal de vivre, ou plus légers, lorsque l'on s'embrasse entre deux refrains de rap. Dans une langue âpre et rythmée, Adrien Cornaggia nous donne à voir ce qui nous rend, d'heure en heure, merveilleusement vivants. Dans La Disparition des hippocampes, Zorn rend visite à son grand-père dans une maison de retraite. Bouleversé, il décide avec sa bande de copains d'enlever cet aïeul abandonné par les adultes. Par cet acte fondateur et sous l'oeil bienveillant d'une fratrie de fées d'un nouveau genre, ces ados cherchent à casser les codes et à créer leur communauté, comme une nouvelle société. Sandrine Roche montre une jeunesse qui invente des règles et choisit ce qu'elle veut devenir. Ces deux pièces, commandées par la Compagnie du Réfectoire (Bordeaux) dans le cadre du dispositif Si j'étais grand et écrites pour être jouées par des adolescents, dévoilent l'art d'échapper à la gravité.