Machines à dessiner fait dialoguer les visions de Schuiten et Peeters avec un ensemble de machines choisies dans les réserves du Musée des Arts et Métiers. Il s'agit de lancer des ponts entre l'univers fantastique des Cités obscures et le monde des techniques, mais plus encore de mettre en scène la magie du dessin, hier, aujourd'hui et demain. Quelle que soit l'évolution des outils, le dessine est un acte d'avenir; c'est une manière de regarder le monde pour mieux le comprendre.Le livre propose un long entretien avec François Schuiten sur la pratique du dessin, de nombreuses images inédites ainsi que des documents rares issus des réserves du CNAM.
- Puis-je te confier un secret, mon ami ? Je suis un résistant! Les vieux, parfois, ça débloque, ça s'emmêle les pinceaux, ça perd la mémoire, ça mélange les époques... Visiblement, M. Pavot a oublié que la guerre est finie. Thomas en est sûr, M. Pavot es
1939. J'avais quitté l'Allemagne pour entreprendre une thèse de doctorat à Paris. J'avais repris contact avec Katarina. Je ne l'avais plus vue depuis son bref retour en Allemagne, au printemps 33, pour l'enterrement de ses parents. Pendant toutes ces années, nous avions échangé des nouvelles par courrier, épisodiquement...Le lecteur s'attardera avec intérêt sur le dessin de Jean-Michel Beuriot, dont le trait à la fois fin et acéré et les dominantes de couleurs expressionnistes épousent avec intelligence la richesse de ce scénario conçu par Philippe Richelle. (Le Monde) Double exercice périlleux parfaitement réussi par Beuriot au dessin et Richelle au scénario. Une initiation intimiste aux tourments du coeur.Un classique. (Libération) Cet album confirme la maturité du regard historique, et par là même éthique, de la Bande Dessinée. (Lire)
Drôle d'enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d'une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il cotoie biches, renards, ours, blaireaux. En revanche, la petite ville où il va à l'école est emblématique de l'Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s'ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l'autoritarisme de son père et des brimades vécues à l'école, Craig se réfugie dans le dessin, plaisir frivole dont s'efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu'il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu'il parviendra tout de même à vivre jusqu'au bout et qui lui redonnera goût au dessin, pour notre plus grand bonheur!
Drôle d'enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d'une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il cotoie biches, renards, ours, blaireaux... En revanche, la petite ville où il va à l'école est emblématique de l'Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s'ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l'autoritarisme de son père et des brimades vécues à l'école, Craig se réfugie dans le dessin, plaisir frivole dont s'efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu'il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu'il parviendra tout de même à vivre jusqu'au bout... et qui lui redonnera goût au dessin, pour notre plus grand bonheur !
Cette réédition permettra aux amateurs d'apprécier un album fleurant bon l'ancien : couverture non pelliculée, dos toilé, papier épais pas trop blanc, couleurs pastel... Et pour les spécialistes, le plaisir de dénicher les petites différences dans la couverture, la page de titre, certaines cases, certaines bulles...
une comédie truculente dans la campagne québécoise des années 20, distillée par régis loisel et jean-louis tripp.réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, loisel et tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel.
Une comédie truculente dans la campagne québécoise des années 20, distillée par Régis Loisel (La Quête de l'oiseau du temps, Peter Pan) et Jean-Louis Tripp (Jacques Gallard, Paroles d'anges).Réalisant ensemble le scénario aussi bien que le dessin, Loisel et Tripp ont conjugué leurs talents pour donner naissance à un auteur virtuel.
Un incontournable du roman graphique à prix découverte !Sincère et ambitieuse, cette autobiographie nous entraîne au coeur du Wisconsin des années 1980, pour un inoubliable roman graphique d'apprentissage.Quand la découverte de l'amour - et la passion du dessin - évitent à un homme en devenir l'écueil du fondamentalisme religieux.La naissance d'un auteur phare de sa génération.
Mozart à Paris, la version noir et blanc, numérotée et signée.Un tirage grand format noir et blanc pour découvrir encore mieux le Paris du XVIIIe et l'art du dessin de Frantz Duchazeau.Numéroté et signé.Pour évoquer la vie et la musique de Mozart, Duchazeau fait preuve d'une virtuosité graphique rare dans sa mise en scène de Paris au XVIIIe siècle, de la rue la plus crasseuse a palais le plus ornementé.
Une jeune Italienne de la deuxième génération refuse de vivre comme une mère soumise à un seul homme, trompée et malheureuse. Elle décide de prendre du recul et de faire un salutaire retour aux sources en Italie. Une histoire écrite par un duo qui travaille ensemble sur le dessin et le scénario.
1920, Li, sept ans, jouée et perdue par son oncle, est envoyée à Shanghai. Son nouveau maître, le cruel Zhang Xi Shun, est l’un des dirigeants de la triade « la Bande verte » qui domine la ville. Li, affectée aux cuisines, est un jour accusée d’avoir volé du papier de riz et portée devant son maître. Celui-ci découvre alors chez cette créature chétive, un don pour le dessin. Cela lui vaudra de prendre une place spéciale auprès de ce personnage terrifiant mais raffiné…
Monté à Tokyo pour devenir auteur de manga, il découvre une ville qui ne dort jamais.Japon, 1966. Un jeune homme qui rêve de vivre de sa passion, le dessin, tente sa chance dans un Tokyo où le fracas du miracle économique le dispute au vrombissement de l'effervescence culturelle.Plongée fascinante dans une décennie électrisée de l'Histoire japonaise et dans le monde de la bande dessinée, Un zoo en hiver, probablement l'oeuvre la plus autobiographique de Jirô Taniguchi, est un roman d'apprentissage empli de nostalgie.
Loisel et Tripp ont concocté ensemble, avec une gourmandise très communicative, une chronique énergétique et très humaine, peuplée de personnages intenses et savoureux. Leur attachement partagé pour le Québec - ils y résident l'un et l'autre - a servi de moteur à cette histoire truculente, qui ne ressemble à rien de ce que l'un ou l'autre a publié auparavant. Fondée sur la complémentarité de leurs savoir-faire, leur collaboration porte autant sur le texte que sur le dessin et se nourrit du meilleur de leurs talents respectifs.
Dans le prolongement du grand succès des trois volumes de L'Histoire de France en BD, Dominique Joly et Bruno Heitz approfondissent la découverte de l'Histoire française par une nouvelle série d'ouvrages de même format, mais plus courts en pagination (48 pages). Le principe de chaque album est d'explorer en profondeur une époque, un règne, une personnalité, etc., en conformité avec les programme du cycle 3 du primaire (CE1, CM1, CM2). Le tandem d'auteurs qui signe cette nouvelle série demeure inchangé : Bruno Heitz pour le dessin, illustrateur jeunesse de référence réputé pour son humour et la grande lisibilité de son trait, et l'historienne Dominique Joly pour les textes, unanimement respectée pour la rigueur de ses nombreux travaux historiques à destination du jeune public.
Album fabrication luxe en noir et blanc reprenant le premier cycle dela conjuration des Rapaces agrémenté d’un dossier graphique et historiquesur la génèse de la série. Cette approche noir et blanc permet derévéler le fabuleux dessin classique de Thierry.
Ce titre de la série a été plusieurs fois remanié depuis l'édition originale de 1950 : ajout de Tintin dans le titre, adaptation, en 1971, du scénario et du dessin à la nouvelle réalité politique du Moyen-Orient, textes arabes remplacés par des traductions correctes...
Kyôto, 1966. Le jeune Hamaguchi, employé d'une société de textile en gros, n'a pas la fibre de la plupart des gens de son âge. Plutôt que de fréquenter les clubs de sport, il préfère assouvir sa passion du dessin en allant croquer sur le vif les animaux du zoo de la ville. Mais même ce dérivatif ne suffit pas à combattre l'ennui qu'il ressent. Dès l'année suivante, sollicité par un ami de lycée, Hamaguchi part pour la capitale, Tôkyô. C'est là, un peu par hasard, que sa route croise celle d'une communauté professionnelle un peu particulière: celle des auteurs de bande dessinée, les mangakas.Pour la première fois, Jirô Taniguchi opte pour un registre explicitement autobiographique, convoquant ses souvenirs de jeunesse et son parcours d'auteur. Un beau récit d'apprentissage en bande dessinée, où l'on retrouve la finesse et l'élégance qui ont fait le succès du maître japonais auprès des lecteurs de langue française.
Camp de réfugiés d'Aïda, Cisjordanie, été 2008. Mahmoud Abu Srour est un jeune Palestinien de 22 ans, qui survit en tenant une petite épicerie. Il s'évade par le dessin et ses lectures, captif d'une immense prison à ciel ouvert : toute la Cisjordanie est une nasse sans issue, cernée par unmur presque infranchissable de 700 kilomètres de long... Son sésame pour une autre vie rêvée : Audrey, une jeune française de 19 ans, venue en Palestine pour comprendre ce qui s'y passe. Mahmoud en est amoureux, et espère la séduire en lui proposant de passer deux jours dans sa famille, chez sa soeur installée dans une ville israélienne toute proche.Mais pour concrétiser ce projet tout simple, il faut défier les règles et prendre de gros risques, au nez et à la barbe de soldats israéliens en état d'alerte. Il faut faire le mur...
Ce récit envoûtant révèle l’effroyable exploitation de la mine d’argent de Potosi (Bolivie) par des générations d’indiens, qui ont fait la fortune des conquistadors espagnols au prix de millions de morts chez les mineurs.Toutes les croyances et superstitions des indiens sont parfaitement incarnées par le dessin haut en couleurs de Tronchet, qui donne à son album un ton proche du réalisme fantastique de la littérature sud américaine (Gabriel Garcia Marquez, Isabel Allende…).
Né en 1967 à Bruxelles, Nicolas Duchêne, après divers travaux de dessin (illustration, story board), débute dans la bande dessinée avec la série Crèvecoeur publiée chez Casterman. Passionné de bande dessinée et de polar, Fabian Ptoma suit les cours de l'école Saint-Luc à Bruxelles. Big K concrétise sa première collaboration avec Casterman.
Deschamps et Auclair revisitent la légende de la cité engloutie d'Ys, un des plus célèbres mythes bretons.Le héros, Bran Ruz tombe amoureux de Dahut, la fille du roi d'Ys Gradlon et déclenche son courroux. Condamnés à mort, les amants sont jetés sur une barque au milieu des flots, mais seront sauvés par d'étranges créatures. Ils accomplissent alors un périple initiatique à travers toute la Bretagne, devenant pour le peuple l'espoir d'un retour aux temps magiques d'Avalon et d'avant la christianisation.Écrit à la fin des années 70, ce récit épique porté par la puissance du dessin d'Auclair est aussi une célébration du renouveau breton et des mouvements de défense de la langue et de la culture bretonne.
De la Méditerranée aux contreforts de l'Hindou Kouch, Corto Maltese traverse l'Asie à la recherche du trésor d'Alexandre le grand. Sa route croise la destinée des nationalistes panturcs, des peuples arménien et kurde, des bolcheviks...L'un des épisodes les plus riches des aventures du marin.Ce coffret regroupe l'album de bande dessinée couleur et le DVD de son adaptation en dessin animé (90 min, avec les voix de Richard Berry, Catherine Jacob, Patrick Bouchitey...)
Pour essayer de se distraire du souvenir lancinant de son épouse récemment décédée, Tom, un enseignant en arts plastiques dans la quarantaine, accepte un nouveau poste à Djibouti. Là, face au détroit de Bab-El-Mandeb -« la Porte des larmes » - qui a tant fasciné des générations d’artistes de toutes origines, Tom soudain submergé par des ambiances et des sensations nouvelles cesse peu à peu de se cramponner à son chagrin et se laisse happer par cet environnement inédit. Ses interventions bénévoles pour enseigner des rudiments de dessin aux orphelinats locaux et surtout sa rencontre avec Fred, un baroudeur excessif et illuminé installé de longue date à Djibouti, vont achever de le guérir de sa neurasthénie. Rapprochés par leur passion pour les grands écrivains de l’ailleurs comme Henry de Monfreid, le sulfureux vétéran de l’aventure en mer Rouge, ces deux hommes que tout semble opposer sympathisent. Et Tom se laisse convaincre d’accompagner Fred, trafiquant à ses heures, dans l’une de ses sorties pas vraiment légales en mer...
Grandir, qu'est-ce que ça veut dire ?Lily a 10 ans. Elle habite un petit village de Bretagne, avec son frère jumeau Titouan. Juste au-dessus de chez eux habite Joshua, un garçon inaccessible dont Lily essaye d'attirer l'attention. Mais la jeune fille a un autre secret : peu à peu, elle découvre qu'elle n'est plus tout à fait une enfant...Venu du monde de l'animation, Geoff signe avec Lily a des nénés un premier livre personnel et grand public, entièrement réalisé en couleur directe au pastel gras. L'auteur décrit avec subtilité un moment particulier de la vie d'une jeune fille d'aujourd'hui, et nous présente des personnages et des décors attachants, que l'on retrouvera dans un second livre - à paraître fin 2019.
Quelque part en Afrique orientale, à la veille de la Première Guerre mondiale, Gombi est un village de garnison, aux avant-postes des possessions britanniques dans cette partie du monde. C'est là que vivent une poignée de militaires et de civils occidentaux, dont la jeune Ann Livingston, fille d'un médecin anglais. L'aventure commence lorsqu'un message, propagé par les tam-tams de toutes les tribus de la région, annonce la mort de Wambo, le très vindicatif sorcier des Wagaïas. Le message ajoute que Wambo va revenir d'entre les morts pour massacrer tous les Blancs.Quatre aventures composent ce recueil, directement inspiré à Pratt par les images de sa propre adolescence africaine. Une somptueuse leçon de dessin, et un hommage ébloui à l'esprit de la grande aventure.
Peut-on se détacher complètement du monde des hommes ? Quitter la ville et son quotidien pour aller vivre au bout du monde, tel est le défi que s’est donné Sylvain Tesson. De février à juillet 2010, l’écrivain voyageur a choisi de vivre la fin de l’hiver puis le printemps sibérien. Habitant seul une cabane au bord du Lac Baïkal, il s’est plié au silence en choisissant de vivre lentement, environné de livres, de vodka et de souvenirs. Sans déranger la nature mais en s’interrogeant avec elle dans une introspection au long cours, Tesson a marché, exploré, pêché, il a fait du patin à glace sur le lac et accepté l’hospitalité de ses rares voisins. Cette ascèse de six mois loin de la France, l’auteur en a fait le récit dans son célèbre livre paru chez Gallimard en 2011. Par un dessin subtil et généreux tout en couleur, Virgile Dureuil en propose pour la première fois une adaptation en bande dessinée…
Cet ouvrage de référence explore l'incroyable carrière de Jean-François CharlesJean-François Charles est un virtuose de la bande dessinée. Il a su sublimer tous les continents et toutes les époques. Nous retraversons sa carrière et le monde au travers d’une monographie qui nous fait redécouvrir les Etats-Unis, l’Inde, l’Afrique ou encore la Chine. Depuis ses débuts dans le dessin de presse jusqu’à ses dernières œuvres, Charles-Louis Detournay revient sur la carrière passionnante de Jean-François Charles.
François Schuiten a réalisé de nombreux dessins autour de la type 12…dans tous les styles, et bien au-delà de son album de bande dessinée solo(La Douce)… Tant de dessins, tous plus époustouflants les uns que lesautres, qui attendaient le bon moment dans une grande farde à dessin.A l’occasion de l’ouverture de Train World à Bruxelles, Schuiten nouspermet enfin de découvrir ces dessins et nous offre un objet horsnorme, une monographie graphique sur la 12, un objet monomaniaqueet compulsif sur cette loco : La 12 - Variations sur l’Atlantic 12.
Rosalinde n'a pas d'âge. mais elle n'est plus toute jeune ! Tranquillement installée dans son jardin elle assiste à l'invasion de la Terre par les aliens ! Ni une, ni deux, son sang ne fait qu'un tour et elle se décide à intervenir. l'occasion pour elle de retrouver une « vieille » connaissance et néanmoins rivale. MUCHU ! Ces deux comparses séparées par une querelle amoureuse (mais pas que ça) renouent pour lutter aux côtés des « 7 » contre l'invasion Alien. Après une lutte acharnée, la Terre et ses habitants doivent retrouver confiance et Rosalinde se retrouve propulsée telle une icône Rock, malgré son âge avancée. Manipulée par le pouvoir, détournée par les médias, elle aura du mal à savoir quelle est vraiment sa place. Véritable pamphlet contre la société des médias et la surmédiatisation politique, Rosalinde est surtout une belle blague ! Développant son personnage initialement créé au détour de son blog, Thomas Cadène nous livre un dessin jusque là inégalé qui n'est pas sans rappeler par moment du Christian Cailleaux !
Jeune provincial d’Auxerre encore jamais « monté » à la capitale, Antoine aborde Paris avec méfiance et appréhension. Mais aussi une détermination inflexible : il n’est venu que pour venger son père, suicidé par la faute d’un certain Robert Mondcamp – à en croire entout cas un courrier adressé par le défunt juste avant qu’il ne se pende.Antoine s’arrange pour croiser la route de sa cible – tant et si bien qu’il va devenir l’un des familiers de Mondcamp, lequel ne tarde pas à le recruter pour l’un de ces nombreux petits boulots à la limite de la légalité qui semblent constituer l’ordinaire de ses activités. Mais au contact du monde interlope de Pigalle et des personnages qui traversent sa nouvelle vie – comme Betty, un transsexuel qui se produit dans les boîtes de nuit du quartier, ou Caroline, une jeune femme aux apparences sages mais qui n’hésite pas à poser pour des photos dénudées, et avec laquelle il entretient bientôt une liaison –, Antoine sent sa résolution faiblir…Première collaboration, aux couleurs du roman noir, entre Loustal au dessin et Jean-Claude Götting au scénario. Une histoire très sombre dans la lignée du Sang des voyous, et un hommage appuyé à l’esprit des polars français de l’après-guerre.
La saga des Scorpions du désert continue à travers le dessin de Wazem. Koïnski s'enfuit, il doit rejoindre Dirédaoua en train, déguisé en guerrier Galla, il fait semblant d'être sourd et muet, il est atteint de fièvre et d'étrangers visions. Son ami De la Motte le retrouvera là-bas, mais pendant son périple à travers le désert, il affrontera tous les dangers et quantité de personnages qui croiseront sa route.Une histoire qui garde toute cette élégance rare, si propre aux atmosphères prattiennes, ponctuées par une lune nostalgique et la présence d'un scorpion philosophe, qui cite Kipling et Conrad.
En 1974, quand il publie Le Démon des glaces, Jacques Tardi approche de la trentaine. Rumeurs sur le Rouergue a paru deux ans plus tôt, et Adieu Brindavoine vient de sortir. Pour ce troisième album, qui lui a demandé plus d’un an de travail, le (déjà) grand Jacques s’est placé sous l’ombre tutélaire de deux illustres parrains, Jules Vernes pour le récit et Gustave Doré pour le dessin: le XIXe siècle a saisi notre artiste et, on le sait, ne le lâchera plus. Hommage ne signifie pas copie servile, et si Le Démon… ne peut manquer d’évoquer Vingt mille lieues sous les mers, l’intention parodique vient sans cesse dynamiter l’esprit de sérieux. Car Tardi aime tout le XIXe, jusques et y compris le style pompier (Ah !, noble et généreux jeune homme ! s’exclame, par exemple, un personnage). Si l’on vous dit que l’on croise, en vrac et entre autres, dans Le Démon des glaces, des savants fous, un monstre à tentacules, des gens congelés, des sectataires illuminés, un personnage qui répond au prénom de Louis-Ferdinand, etc., etc., ça ne vous rappelle rien ? Tout Tardi est déjà là. Dans sa ligne de mire depuis, et pour toujours : la noirceur du monde et la perversion généralisée de l’humanité.
Un récit intimiste qui réunit toute la presse.Dix ans après la parution du très remarqué album Sainte famille, Xavier Mussat publie la chronique intime d'un amour destructeur. L'autobiographie en bande dessinée à son plus haut niveau.Au tournant du millénaire. Il est animateur pour le dessin animé Kirikou et la sorcière. Au sein d'un groupe d'amis, il recherche une alternative au contexte morose de ces années 90. Elle débarque à Angoulême, en quête d'un destin artistique. Ils se rencontrent, elle l'attire, elle le repousse, il la protège. Et progressivement, une relation amoureuse s'instaure, intense et exclusive, faite d'attraction-répulsion et de dépendance mutuelle.Cette relation dévorante va les couper du monde, et un processus destructeur transformera le face à face en un combat aussi bestial que nécessaire. Le couple finira par se déliter, ils se perdront sans s'être jamais appartenu, mais cette rupture annoncera une renaissance.
Desmond, un gentil raté qui dispute à son ex-femme la garde de leur fils Théo, rencontre la jolie Rose. La jeune femme dissimule un secret : cleptomane, elle a dérobé à François, un vieux beau fortuné, un objet auquel il tient particulièrement. Tandis que Desmond s’abandonne peu à peu à l’attirance qu’il ressent pour Rose, les problèmes de celle-ci vont prendre unetournure pressante : flanqué de son garde du corps, François les prend en chasse, déterminé à récupérer son précieux objet à n’importe quel prix.Tout au long du Sourire de Rose, Sacha Goerg interprète avec élégance et subtilité une intrigue ponctuée de faux-semblants. D’abord récit de moeurs intimiste, l’histoire se mue insidieusement en un polar menaçant dont les principaux personnages s’ingénient à ne jamais être tout à fait là où on les attend…Magnifiquement aquarellé, son dessin instinctif et efficace sait à merveille installer clairs-obscurs et ambiances en demi-teinte, s’offrir ici et là quelques échappées de pur bonheur graphique, sans pour autant perdre de vue la logique des personnages et les nécessités de la narration.Initialement créé dans le périodique numérique Professeur Cyclope pour une lecture en mode turbomedia, Le Sourire de Rose a été entièrement recomposé par son auteur pour s’adapter à la lecture papier.
Hergé, Le Feuilleton intégral est l’occasion unique de redécouvrir aujourd’hui, page à page et dans la version originelle parue en feuilleton dans la presse, l’œuvre d’Hergé.Le volume 7 de la présente collection couvre les années 1937 et 1938 et reproduit la prépublication de L'Île Noire dans Le Petit Vingtième qui accorde exceptionnellement à l'épisode quelques aplats en couleurs, ainsi que la deuxième aventure de Jo et Zette publiée presque simultanément par Cœurs Vaillants. Encore présents dans le supplément bruxellois, Les Exploits de Quick et Flupke se font désormais plus rares.Entre les fractures de 1936 et les premiers coups de tonnerre de 1938, 1937 apparait, hormis le drame qui se joue toujours en Espagne, comme une année calme pour l'Europe. Ce sera la dernière. Bien qu'enchaînés à sa planche à dessin, Hergé saisit l'occasion de la conclusion de L'Oreille cassée pour s'en libérer en s'accorder une courte récréation en Angleterre. Ce sont quelques-uns de ses parfums qui baigneront les décors de son nouvel épisode, première aventure de Tintin à se dérouler entièrement dans les paysages familiers de l'Europe.
Cette série novatrice met en scène les enquêtes criminelles d'un tandem de policiers britanniques, le commandant Caine et son adjoint Burkinshaw, dans l'univers des affaires et du pouvoir, et par leur entremise décrit les dérives en tous genres des systèmes politiques contemporains en Europe : trafics, corruption, connivence avec les médias, etc. Chaque cycle narratif peut se lire indépendamment des autres. Une série de politique-fiction au réalisme très abouti, tant en ce qui concerne le dessin que les scénarios, nourriepar un sens du suspense parfaitement maîtrisé.Ce second volume de l'intégrale des COULISSES DU POUVOIR rassemble les quatre albums des cycles 2 et 3 : Enquête à la Commission, Le Dossier Washford, Disparitions et Les Prédateurs.
1799 – ou, comme on le dit alors, Vendémiaire an VIII : de retour d’Égypte, Bonaparte est accueilli triomphalement partout où il passe. Un moment décisif pour le général conquérant. Investi d’un flair politique exceptionnel, et tirant parti des faiblesses d’un système institutionnelà bout de souffle, Bonaparte met fin au Directoire avec le coup d’Etat du 18 brumaire. Une nouvelle organisation politique, le Consulat, prend les rênes du gouvernement de la France, prélude à une conquête du pouvoir encore plus radicale et à un règne personnalisé à l’extrême : l’Empire…Suite de la vie de Napoléon Bonaparte en bande dessinée. Adossé à la rigueur d’écriture et au souci d’exactitude documentaire qui sous-tend toute l’oeuvre de Jacques Martin, ce troisième volet de l’évocation du plus célèbre personnage de l’Histoire de France s’étend du retour d’Egypte jusqu’à la naissance en 1811 du roi de Rome, héritier de Napoléon 1er. Un peu plus d’une décennie exceptionnelle par son intensité et sa richesse historique, évoquée avec passion par Torton (dessin) et Davoz (scénario).
Alicia est une jolie étudiante en dessin de La Havane, très indépendante et très libre de moeurs, qui se laisse parfois séduire par des hommes rencontrés en ville au hasard de ses déplacements en vélo. Comme elle est très pauvre, elle se sent libre d'accepter des cadeaux, mais refuse catégoriquement qu'on la paie, de peur d'être confondue avec une prostituée.Evidemment, cette façade comme il faut est totalement factice. Alicia est en réalité une jinetera (une « cavalière »), l'une de ces nombreuses Cubaines qui se prostituent plus ou moins occasionnellement auprès des touristes occidentaux dans l'espoir d'être entretenue, voire épousée.Avec l'entière complicité de sa mère Margarita, elle s'efforce ainsi de conjurer la pauvreté chronique qui sévit à Cuba.Lorsque cette histoire commence, la jeune femme vient de séduire le beau Juanito, un Canadien en mission de longue durée pour une grosse compagnie hollandaise du secteur touristique. Grosse maison, gros moyens et fascination éperdue pour les arguments très. palpables d'Alicia : la jinetera et sa mère sentent d'emblée qu'elles ont ferré le gros poisson. Elles n'imaginent pas un instant que le pedigree de Juanito est lui aussi très différent de ce qu'il donne à voir.
Un roman graphique sur le passage à l’âge adulte dans les nineties.Giulia, Anna et Clarice tiennent chacune un journal intime. Leurs regards et leurs réflexions tournent autour de la fête donnée par Federica, la fille la plus populaire du collège, une peste qui joue volontiers les cheftaines tyranniques et autour de qui s’agite une cour de filles et de garçons…Recherche identitaire, découverte des sentiments et de la sexualité, passage à l’âge adulte sont quelques-unes des thématiques du livre. Avec des patchworks de paroles de chansons gribouillées, de cœurs et de stickers, ce roman graphique reprend souvent dans sa forme les journaux intimes et les agendas des adolescents : les textes sont souvent dessinés en lettres bulles et l’ensemble suggère un dessin faussement naïf réalisé au Bic quatre couleurs…
Comme L'étoile mystérieuse avant lui, le titre Le secret de La Licorne parut en couleurs dès la première édition en album. Mais la pré-publication dans la presse quotidienne (Le Soir) s'était faite en noir et blanc, par petits strips de quelques cases. Le fac-similé reproduit, comme à l'habitude, l'édition originale. Datée de 1943, celle-ci se reconnaît aux numéros d'autorisation de l'occupant allemand, au bas de la quatrième de couverture : 1785 - 1786 - 1787. On relève peu de différences de texte ou de dessin entre cette première version et celle qui est diffusée aujourd'hui : la correction d'un belgicisme, de l'une ou l'autre faute d'orthographe ou de typographie (Monsieur devient, plus correctement : monsieur, sans majuscule superflue). Le pavillon de La Licorne n'est pas à fond bleu, dans les planches alors qu'il semble l'être sur la couverture et le deviendra par la suite, après quelques réimpressions. Pour beaucoup de tintinophiles, ce cycle de deux albums (Le secret de La Licorne et Le trésor de Rackam le Rouge) constitue un sommet de l’art d’Hergé, sur le plan graphique et celui de la narration.
Trois quart de siècle devant les fourneaux à cuisiner pour une famille nombreuse, ou la savoureuse évocation d’une vie passée à régaler les autres.C’est une dame d’un certain âge, comme on en croise parfois dans l’intimité de nos foyers. Tour à tour bourrue ou enthousiaste, mais toujours attachante, et régnant comme personne, des décennies durant, sur ce point de convergence névralgique des familles nombreuses : la cuisine ! Côtoyant depuis toujours sa grand-mère qu’il adore (93 ans et toujours fidèle devant les fourneaux), Etienne Gendrin a eu envie de brosser le portrait de cette femme si représentative de la société française du XXe siècle, et à travers son évocation, anecdotes minuscules et grande Histoire intimement mêlées, rapporter à la fois le récit d’une vie, d’une famille et d’une époque. Tour à tour drôles, incongrus ou touchants, ces moments du quotidien saisis sur le vif sont agrémentés de diverses recettes de cuisine et autres souvenirs de table – l’ordinaire de cette femme qui ne l’est guère ayant longtemps été de nourrir une famille de dix enfants, d’où le titre. La découverte savoureuse d’un jeune auteur à suivre et d’un dessin plein de vie qui sait, touten chaleur et en simplicité, faire partager le goût des autres.
L’album-catalogue de l’exposition monumentale du Chat sur les Champs-Élysées.Vingt sculptures monumentales du Chat seront exposées sur les Champs-Élysées de début avril à mi-juin 2020 et voyageront ensuite dans une dizaine de villes avant de se poser à Bruxelles à l’occasion de l’inauguration du Musée du Chat et du dessin d’humour en 2023. Chaque pièce mettra en scène le célèbre félin dans différentes scènes humoristico-poético-surréalistes.L’idée de cette exposition a germé dans l’esprit de Philippe Geluck alors qu’il travaillait sur le projet du Musée : Si Botero l’a fait, pourquoi pas moi ? Ses personnages sont gros, Le Chat l’est aussi ! Ce catalogue raconte l’aventure de la création de cet événement ambitieux et hors du commun, revient sur la genèse du travail en volume de l’artiste, depuis 1972, et propose évidemment de nombreux dessins en lien avec l’art et la sculpture en particulier.
Au tournant du millénaire. Il est animateur pour le dessin animé Kirikou et la sorcière. Ausein d’un groupe d’amis, il recherche une alternative au contexte morose de ces années 90. Elle débarque à Angoulême, en quête d’un destin artistique. Ils se rencontrent, elle l’attire, elle le repousse, il la protège. Et progressivement, une relation amoureuse s’instaure, intense et exclusive, faite d’attraction-répulsion et de dépendance mutuelle.Cette relation dévorante va les couper du monde, et un processus destructeur transformera le face à face en un combat aussi bestial que nécessaire. Le couple finira par se déliter, ils se perdront sans s’être jamais appartenu, mais cette rupture annoncera une renaissance. Xavier Mussat a mis dix ans à concevoir puis finaliser cet album dur et poignant, récit d’une grande densité, riche inventions et de ruptures graphiques qui bousculent les codes du genre. Représentant assumé d’une bande dessinée exigeante, radicale et évidemment militante, il a confié à Casterman le soin de publier ce livre à vif. On pense à Louis Calaferte ou à Jonathan Caouette. Et tous apprécieront ce travail minutieux, d’une lisibilité parfaite, qui est aussi le portrait acéré d’une génération idéaliste en lutte avec le réel et les transformations libérales de notre monde.
Quand j'étais môme, j'avais une affiche de Siné, punaisée au mur de ma chambre. Ca doit me venir de là. Depuis cette époque, je n'ai cessé de le dévorer partout où je le trouvais. Dans Bizarre, Siné Massacre, Lui, L'Express et Charlie Hebdo, sur des couvertures du Livre de Poche, des pochettes de disque, des affiches et des cartes postales avec des chats (tiens !). Je suis toujours resté sans voix devant la force de son propos et la violence de son humour. Si je connaissais son oeuvre sur le bout des doigts, je ne savais rien de l'homme.Or un jour, à la sortie de mon deuxième livre, j'ai reçu une lettre de lui, débordante de chaleur et d'amitié. Je me rendis, tremblant d'émotion, au rendez-vous que m'avait fixé mon idole : «Se pouvait-il que derrière le maître incontesté du dessin coup de boule se cache un tendre ?».Dès le premier regard, je fus fixé, mais toi, lecteur, tu n'auras la réponse qu'après avoir lu le premier volume de Ma vie, mon oeuvre, mon cul !
La chronique douce-amère du délitement d'un couple contemporain.Une cellule familiale unie et aimante... Le jeune père et mari, Pierre, est un universitaire, expert de l'antiquité romaine, si profondément investi dans le passé qu'il en perd souvent contact avec le présent. Deux personnages féminins partagent son quotidien : Véra, son épouse, et Bérénice, leur petite fille de quatre ans. Pierre vient d'initier cette dernière à l'existence des pénates, ces petits dieux domestiques qui protégeaient les familles romaines. Une cellule familiale unie et aimante ? En apparences. car de subtiles dissensions affaiblissent et distendent les relations entre Pierre et Véra.L'entrée en scène de Simon, vieil ami de Pierre de passage dans leur foyer après un drame personnel, va cristalliser ce malaise diffus. Les pénates de la petite Bérénice vont-elles remplir leur office et empêcher la désintégration du foyer ?L'examen sans concession d'un couple d'aujourd'hui, en crise, subtilement balancé entre douceur du dessin et acuité du regard. Initialement créé dans le périodique numérique Professeur Cyclope, Les Pénates est ici proposé dans une version augmentée de 6 pages et spécialement retravaillé pour l'édition papier.
Le 22 février 1942, exilé à Petropolis au Brésil, l’écrivain autrichien Stefan Zweig se suicide avec son épouse, Lotte. Le désespoir a eu raison du grand humaniste, acteur essentiel de la littérature européenne et témoin majeur de la première partie du XXe siècle.En 2010, conjuguant réel et fiction, le roman de Laurent Seksik revisitait les six derniers mois de la vie du couple, entre nostalgie des fastes de Vienne et appel des ténèbres. Passés successivement par l’Angleterre et les États-Unis après avoir fui l’Autriche, Stefan et Lotte avaient cru fouler au Brésil une terre porteuse d’avenir. Mais c’était sans compter avec l’épouvante de la guerre.L’évocation romanesque de l’exil brésilien des Zweig, de septembre 1941 à février 1942, devient une bande dessinée, magnifiée par le dessin intense de Guillaume Sorel. Laurent Seksik en a personnellement réalisé l’adaptation
Après Le Mur de l'Atlantique publié en 2011, la série des Reportages de Lefranc se poursuit sur le même principe - une exploration documentaire approfondie grâce à la combinaison du dessin, du texte et de la photographie - avec un autre épisode capital de la Seconde Guerre mondiale : Le Débarquement. Adossé à une documentation abondante et rigoureuse, le dessinateur Olivier Weinberg met en scène de façon très vivante et précise les événements majeurs du Débarquement du 6 juin 1944 et des journées qui ont suivi (sans oublier une intense préparation en amont), avec le soutien de nombreuses photographies d'époque. Rédigés par une spécialiste de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier (directrice culturelle et pédagogique au Mémorial de Caen), les textes de l'album récapitulent avec beaucoup de clarté l'essentiel de ce qu'il faut savoir sur cet événement décisif de notre Histoire contemporaine. Diverses rubriques thématiques illustrées (navires, véhicules, insignes et uniformes, etc.) apportent un contrepoint utile à cet ensemble d'une grande richesse.
Hâbleur, séducteur, brillant, Darius est un quadragénaire épanoui et conquérant qui a fait fortune dans un créneau innovant en pleine expansion : la création de souvenirs factices, vendus sous forme injectable à des clients en mal de sensations fortes. Mais le parcours gagnant de Darius, que ses racines libanaises rattachent à d’anciens souvenirs de violence, dissimule une fêlure intime : luimême est hanté par sa propre mémoire demeurée douloureuse, qu’il s’agisse de ses racines familiales ou de sa vie sentimentale agitée.Nourri de flash back et de séquences oniriques, Je n’ai jamais connu la guerre examine avec beaucoup d’acuité la très riche question de la mémoire et de ses scories. Comment s’accommoder de ses souvenirs – si douloureux puissent-ils être ? Faut-il vivre avec ? Les occulter ? Ou tenter de s’en fabriquer d’autres, même au prix d’arrangements plus ou moins assumés avec sa propre histoire ?Jeune scénariste prometteur, Joseph Safieddine rejoint le catalogue KSTR avec un récit original et ambitieux, joliment mis en valeur par le dessin inspiré de Maud Begon
Après Périples imaginaires et Périples secrets, un troisième voyage très qualitatif à travers les bandes dessinées en noir et blanc du maître italien.Dans le prolongement de Périples imaginaires, qui explorait le travail d’aquarelliste d’Hugo Pratt en 2005 à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition, puis de Périples secrets, publié en écho à la grande exposition Pratt programmée à Cherbourg au printemps 2009 et davantage orienté sur le dessin (encre de Chine, fusains, gouaches), voici le troisième volet de ces parcours dans l’oeuvre du maestro, intitulé Périples éblouis.Edité avec un grand soin, comme les volumes précédents, ce copieux (300 pages) grand et beau recueil se focalise quant à lui exclusivement sur les bandes dessinées en noir et blanc de Pratt. Il est organisé sous forme thématique et, en une soixantaine de thèmes distincts illustrés chacun par des extraits d’albums, parcourt la totalité de l’oeuvre de Pratt en bande dessinée (Corto, Ernie Pike, Fort Wheeling, etc.), y compris certains versants inédits ou peu connus de sa création, comme sa «période argentine » antérieure aux années 60.
Par l’auteur de Faire le mur et España La Vida, une évocation fouillée de la vie d’Auguste Blanqui, figure du socialisme radical français au XIXe siècle.« J’avais 17 ans lorsque j’ai appris à haïr cette société… » Ainsi Auguste Blanqui, à soixante-dix ans passés, débute-t-il le récit de son existence à un journaliste, Aurélien Marcadet, venu l’interroger dans sa prison en 1877, en vue d’un article. Républicain irréductible, viscéralement attaché à la liberté et adversaire tout aussi radical des bourgeois et des monarchistes, Blanqui fréquente les prisons françaises depuis des années : révolutionnaire intransigeant, il n’a cessé de prôner tout au long de sa vie l’insurrection violente, s’attirant par ses appels aux armes une longue suite de procès et d’emprisonnements. Difficile et abrupt, l’échange entre l’ombrageux Blanqui et Marcadet permet, entre souvenirs et flash-back, de parcourir rétrospectivement les grandes étapes du parcours politique et personnel de cet éternel révolté, à qui sa longue captivité a valu de se voir surnommer « l’Enfermé » par une opinion publique de plus en plus réceptive à ses idées.Lui-même auteur engagé comme en témoignent ses précédents ouvrages chez Casterman, Maximilien Le Roy rend ici, à travers la fiction historique et avec le concours de Renart au dessin, un hommage appuyé à celui qui fut l’un des principaux inspirateurs de la Commune de Paris.
Ruth et Perry sont demi-soeur et demi-frère. Ces deux adolescents américains, ordinaires en apparence, nourrissent pourtant d'étranges obsessions intimes qui en font des individus un peu à la marge. Ruth voue une sorte de culte secret aux nombreux insectes qu'elle conserve dans des bocaux de verre, à la recherche d'une révélation mystique qui serait liée à l'ordonnancement des bocaux sur ses étagères. Perry perçoit la voix de son crayon-sorcier, sous la direction de qui il vit régulièrement de frénétiques « crises de dessin ».SwallowMe Whole retrace le passage douloureux de l'enfance à l'âge adulte de ces deux êtres complexes et complices, presque fusionnels, puis s'attache à leur cheminement incertain dans les premiers temps de l'âge adulte, habités par leurs fantômes, presque hallucinés parfois, et constamment tentés par la fuite dans l'imaginaire. L'histoire de Ruth et Perry s'achèvera sur une scène de rupture psychologique violente, mais aussi sur une note ouverte que le lecteur restera libre d'interpréter à son gré.Loin des clichés, une passionnante exploration du monde troublé de l'adolescence, tout en finesse et en fragilité. Nate Powell mène cette histoire grave et déroutante sur un ton très personnel, qui chemine lentement entre ombres et visions. La découverte d'un auteur à suivre, assurément.
La première aventure de Tintin en en couleurs.Tintin au pays des Soviets reste le seul album de Tintin uniquement disponible à ce jour dans sa version noir et blanc. Créée en 1929 et restée introuvable en librairie jusqu'en 1973, cette première grande histoire marque la naissance de Tintin.C'est avec un plaisir presque enfantin, guidépar l'esprit du jeu et le désir de vitesse qu'Hergé s'adresse au lecteur dans cette course-poursuite où avions, voitures, trains, hors-bords et motos ! lent à toute allure. Si le dessin ne s'inscrit pas encore dans la perfection du style « ligne claire », le jeune auteur de 21 ans démontre déjà son habileté de romancier en images. Le sens dynamique du mouvement, la maîtrise de l'enchaînement des plans et la construction des pages expriment ce talent de raconter par l'image qui fera d'Hergé un grand maître de la bande dessinée.Le sujet d'actualité commandé par l'abbé Wallez, patron du quotidien Le XXe siècle, permet également à l'humoriste de se révéler visionnaire, à contretemps de son époque. Planche après planche, les révélations contre les dérives et les mises en scène du régime communiste se changent en gags survoltés. Certaines séquences satiriques, qui présentent le simulacre d'élections démocratiques, la misère et la famine ou encore la visite d'une usine en trompe-l'oeil organisées pour la presse occidentale, apparaissent très justes dans leur impertinence, quelques années après la chute du Mur de Berlin.La mise en couleurs ampli! e la lisibilité du récit, la clarté des dessins et surprend par sa modernité, comme s'il s'agissait d'un nouvel album. Elle a été con! ée dans le cadre des Studios Hergé à Michel Bareau, assisté de Nadège Rombaux.
Après Le Mur de l'Atlantique publié en 2011 puis Le Débarquement il y a quelques mois, la série des Reportages de Lefranc consacrée à quelques-uns des événements majeurs de la Seconde Guerre mondiale en Europe se poursuit sur le même principe - une exploration documentaire approfondie grâce à la combinaison du dessin, du texte et de la photographie - avec un autre moment essentiel de la fin du conflit : La Bataille des Ardennes.Événement capital, parce qu'il marque l'ultime sursaut militaire du Reich face à l'avancée des troupes alliées qui foncent vers l'Allemagne, et qu'il réussit à donner brièvement l'impression de pouvoir renverser le cours de la guerre, cet épisode décisif est ici relaté dans tous les détails de sa chronologie. Spécialiste del'histoire de la Seconde Guerre mondiale, Isabelle Bournier (directrice culturelle et pédagogique au Mémorial de Caen) livre avec précision l'enchainement des faits, depuis le déclenchement de l'offensive allemande dans la nuit du 15 au 16 décembre 1944 jusqu'au reflux à partir de la mi-janvier 1945, en passant par les épisodes tragiques du massacre de Malmédy ou du siège de Bastogne. Adossés à une solide documentation, Olivier Weinberg et Alain Maury illustrent avec beaucoup d'efficacité quelques-unes des séquences clés de cet épisode terminal du conflit. En fin de volume, diverses rubriques thématiques illustrées (véhicules, chars et blindés, uniformes, etc.) apportent un contrepoint utile à cet ensemble d'une grande richesse.
Lorsque cette oeuvre de Pierre Christin et Enki Bilal est sortie en 1984, sa nouveauté radicale a été unanimement saluée. Rompant aussi bien avec la bande dessinée traditionnelle qu'avec le livre illustré classique ou le simple carnet de voyage, elle mélangeait reportage de terrain et fiction littéraire, photo, peinture et dessin, interviews plus ou moins apocryphes et documents plus ou moins retravaillés, sociologie urbaine et fiction hollywoodienne, jouant autant sur une maquette objective de type magazine que sur un discret parfum subjectif. Autant d'éléments qui allaient tous se retrouver ultérieurement à des degrés divers dans la production graphique française contemporaine. Reprendre cet album aujourd'hui, après de longues années où il est resté pratiquement introuvable, c'est comme redécouvrir dans la salle obscure de nos souvenirs un film en technicolor ayant légèrement pâli depuis. Mais aussi un document sur le Los Angeles d'alors, une plongée dans les quartiers cramés, une virée dans les banlieues chic, une initiation à ce qui allait devenir la modernité internationale, une méditation sur ce qu'était déjà la célébrité au cinéma et ailleurs. Une femme qui pourrait bien être Laurie Bloom, star des sixties, a donc disparu des écrans et peut-être disparu tout court. Deux jeunes Français partent à sa recherche dans une sorte de long travelling avant, entre road movie reformaté et film noir à suspense..
L'anniversaire des 40 ans de Mai 68 ne manquera pas d'être célébré par la sortie de multiples ouvrages, films, enregistrements, etc... qui participent de la mémoire de ces quelques semaines où un véritable élan révolutionnaire a suscité, avec la plus grande grèvede l'histoire du mouvement ouvrier, une profonde remise en question de la société française.Le nouvel album de Dominique Grange « 1968-2008... N'effacez pas nos traces ! », trouve son unité et sa cohérence dans les thèmes qui ont inspiré cette auteure-compositeure tout au long des quarante années écoulées depuis Mai 68 : les luttes sociales, le racisme, la misère, les inégalités, la prison, l'exil, l'émancipation des peuples, l'utopie révolutionnaire...Les chansons de Mai 68 écrites et composées alors par Dominique Grange, s'inscrivent dans cet héritage historique d'expression contestataire. Enregistrées sur de nouveaux arrangements, avec un certain nombre de titres nouveaux, elles ont inspiré Tardi, qui en a fait une mise en images superbe, un exceptionnel travail de dessin à la gouache, dans un recueil de 80 pages, contenant également le CD de Dominique, à paraître chez Casterman à la mi-avril 2008.Avec la même énergie, la même conviction qu'on ne peut qu'être engagé dans son siècle, en 2008 comme en Mai 68 où, armée de sa guitare, elle chantait dans les usines occupées en soutien aux ouvriers en grève, Dominique Grange reste une chanteuse engagée... « à perpétuité », dit-elle ! Et le pinceau de Tardi dessinant une époque qui continue d'interroger par l'espoir qu'elle a suscité, plonge dans l'univers de ces 15 chansons, nous offrant des images à couper le souffle, où se mêlent tour à tour émotion et tendresse, cruauté et violence...Une double lecture de cet ouvrage s'impose donc au lecteur qui aura la tâche d'écouter les chansons du CD de Dominique Grange le regard rivé sur les dessins de Tardi !
Des chroniques assassines pour les cinéastes qui voudraient nous faire prendre des navets pour des chefs-d'oeuvre, et des hommages pointus pour quelques films rares et trop vite oubliés.