Parue en 1990, dans le cadre d'une coédition entre la Squadra di u Finusellu et Akenaton, dans une version composée par le poète et romancier Santu Casta, Le Petit prince inaugurait là sa première traduction en langue corse. L'universalité du texte de St Exupéry, traduit dans la langue du peuple insulaire, y trouvait un écho particulier, comme si le dernier lieu de la Terre où l'aviateur-écrivain avait posé le pied avant de disparaître un jour de juillet 1944, lui rendait un hommage particulier. U Principellu, ce nom si beau en corse, aurait pu être écrit ici, où les moutons et les renards ne sont pas inconnus et où les châtaigniers millénaires se prennent parfois pour de vrais baobabs.
Avec Le Horla, Guy de Maupassant a marqué les esprits de son siècle Il ouvre définitivement la voie aux récits fantastiques et à l'horreur en littérature. Pourtant, il ne se passe quasiment rien, ou presque, dans cette longue nouvelle dérangeante. Mettre la folie en images et donner corps à la paranoïa d'un auteur de génie qui sombre dans un autre monde, tel est le pari de deux auteurs de bande dessinée, Frédéric Bertocchini et Éric Puech.Pour ce faire, les auteurs ont créé un véritable environnement, des décors réalistes, faisant ainsi des personnages secondaires, les prin-cipaux témoins des délires de Guy de Maupassant. Car c'est bien le célèbre écrivain qui est mis en scène, sur les bords de la Seine à Rouen, sous les murs du Mont Saint-Michel où, terrifié, il va se réfu-gier. Ou encore à Paris, lors des fêtes du 14 juillet, où une séance d'hypnose ramène une fois encore le fantastique dans le quotidien du fuyard. Le cocher, le médecin, la cousine, la femme de chambre, la cuisinière... ce sont eux qui font l'histoire, le socle réaliste du récit, le reste étant livré au seul fantastique.Ce one shot est constitué de planches en couleurs directes et est mené tambour battant, au rythme des angoisses d'un auteur dépas-sé par la force de son imagination et la maladie mentale qui le dévo-re. La terreur est ainsi mise en images et gagne en intensité au fi l des pages, avant un dénouement sombre et tragique.Une adaptation fidèle au récit de Maupassant, mais aussi moderne par le ton employé par le scénariste Frédéric Bertocchini (Jim Morri-son, poète du Chaos) et le dynamisme du cadrage d'Eric Puech, maî-tre en la matière (Les enfants d'Eve sur un texte de Bernard Werber).Ados et adultes (Le Horla est au programme des classes de troisième).
Sortie de cauchemar...« ... Peut-on s'évader de la cité des Sargasses ? » Telle était la question posées aux héros du premier tome, Dampierre et Morrisson, les deux naufragés de l'Ulysse ayant eu le malheur de s'échouer sur les « côtes » inhospitalières de la cité des Sargasses.Question d'autant plus pressante désormais que le sacrifice traditionnel du premier marin ayant mis pied à terre met bientôt en danger ce pauvre Morrisson.Agir, c'est le nerf de l'aventure : aidés par la sublime Queen, souveraine mélancolique devenue amoureuse, une solution se profile malgré le danger. Alors, avec du courage, de l'énergie et un brin de chance, le miracle pourrait peut-être s'accomplir...Mais un miracle cache aussi parfois un mirage... Et il faudra au lecteur attendre les dernières pages pour connaître toute la vérité sur les Sargasses de Rodolphe et Coutelis...Un second tome totalement inédit !Publiée dans le Charlie Mensuel de l'« âge d'or » (au début des années quatre-vingt), une toute première version de cette histoire, titrée Le Cimetière des Fous avait rencontré alors un très fort succès. Des circonstances indépendantes de la volonté de l'éditeur avaient, à cette époque, empêché la mise en route d'une suite.C'est près de trente ans plus tard (comme le temps passe vite!) qu'Al Coutelis et Rodolphe ont décidé de donner une seconde vie à Dampierre et Morrisson, ce couple de personnages flamboyants.Réécrite, en grande part redessinée et développée désor-mais sur deux albums de 44 pages, cette ode à la « grande aventure » et aux mystères de la mer peut-être lue comme une sorte d'Aventuriers de l'Arche perdue version maritime.Petits et grands (de 7 à 77 ans !) trouveront là le souffle conjugué du rêve et du frisson propre aux grands classiques de la BD.