Dans Parzan, référence explicite aux bandes dessinées populaires pour la jeunesse, Bertoyas rend hommage au récit d'aventure.Tel un petit lecteur se jetant sur ses feutres après avoir fini son illustré, il improvise une intrigue qui se perd et revient au gré des envies. Le dessin est intuitif, les expériences de toutes sortes et les références à la culture populaire pleuvent, nous démontrant qu'on peut être encore un petit peu intéressant après 8 ans.Une production aussi indispensable que confidentielle.
Sainte Abs est le troisième volume de la série des Mont-Vérité Chrono-Poche, réalisé lors des 24h de la bande dessinée à Besançon en 2014, où l'on retrouve les moines du Mont-Vérité dans leur univers propre, cette fois-ci plongés dans un sommeil de plomb. La Mune et la Sphynge sont toujours là, avec leurs commentaires désagréables. Que s'est-il passé ? Que renfermait cette bouteille de Sainte Abs ? JC Menu continue avec brio d'explorer le monde ésotérique du Mont-Vérité, avec comme contraintes liées à l'exercice des 24h de s'inspirer d'une vidéo de danse contemporaine et de changer d'outil / de dessin pendant trois pages.
Cet ouvrage rassemble deux titres auto-publiés par l'auteur en langue anglaise, Danz Comix Digest et Codex Danier, avec une demi-douzaine d'histoires en bande dessinée datant de 2006 à 2009. L'auteur dévoile dans ces pages un peu de sa mythologie personnelle, avec un humour loufoque et des histoires truffées de personnages mi- humains mi autre-chose qui s'embarquent dans des quêtes pas moins étranges.Son dessin au trait, primitif et direct, semble sortir tout seul et lui permet d'enchainer les situations avec jubilation, de tordre l'histoire dans tous les sens et de l'arrêter quand le but est atteint, ou presque.Le lecteur est entraîné dans ce mécanisme d'écriture automatique où, parfois, un petit barbu à lunettes et chapeau souhaite former une équipe de super-héros avec quelques personnes rencontrées dans la rue, dans le but de leur faire déclamer des haïkus sur le toit de sa maison.Une autre fois, trois personnages regardent tranquillement la télé quand surgit d'un passage interdimensionnel un gnome poursuivi par de vils minimagiciens à matraques qui emmènent tout le monde dans des prisons en forme de coquillage, sur la lune.
Avec Quoi de plus normal qu'infliger la vie ?, Oriane Lassus interroge avec une intelligence acide et sensible la question de la nulliparité. Et si la réponse n'était pas si évidente que ça ? Et si on pouvait ne pas trouver ça « normal », justement, de procréer ?À travers le regard et l'environnement d'une protagoniste anonyme, c'est le jeu d'influences imposé par une société normative qui est questionné, et la difficulté pour les femmes de faire un choix intime : « Tu changeras d'avis, tu verras. » ou le fatal « Tu le regretteras quand tu mourras seul(e) et abandonné(e) de tous ».D'où vient cette évidence supposée ? Comment penser en dehors de cette évidence ? Quoi de plus normal qu'infliger la vie ? s'intéresse aux normes familiales, sociétales, affectives qui régentent aujourd'hui la vie de tout adulte un tant soit peu poreux aux jugements de son prochain.
Un recueil de quatre histoires d'Isaac publiées en 2014 dans la revue numérique Professeur Cyclope. Entre des trips intergalactiques, des voyages au Népal ou dans un frigo, le protagoniste explore d'autres mondes ainsi que ses propres échecs. L'originalité de Pierre Ferrero ne tient pas seulement à un trait étonnant, nouveau et déterminé, une colorisation ébouriffante, des angles de vue impossibles et des perspectives donnant le tournis.Chez lui, la langue est résolument contemporaine et ne s'embarrasse pas des conventions et de la bienséance. Il était temps que le registre familier trouve quelqu'un pour jouer intelligemment avec lui : travaillant un style absurde, Pierre Ferrero a créé le «Verlanvers» : dérivé du verlan qu'il avait mis au point dans son ouvrage précédent, Marlisou.Verlanisant le verlan, c'est à sa génération que Pierre s'adresse, une tape dans le dos des anciens au passage.