Lorsque Troubs arrive à Achgabat, la première question que lui posent les Turkmènes en découvrant sa nationalité est : « travaillez-vous pour Bouygues ? » Alors que la culture nationale semble se résumer à Gérard Depardieu et Pierre Richard, Troubs est l'invité du Centre culturel français pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert illustré par des artistes locaux. Un événement pour ce pays où quasiment l'unique livre du pays, avec le Coran, est Rhunama, écrit par l'ancien président.
Dessin et récit de Camille Royer.Pour son premier récit en bande dessinée, Camille Royer revient sur son enfance. Sa mère, d'origine japonaise, lui inculque sa culture. La petite Camille apprend (laborieusement) les kanjis et les hiraganas et, chaque soir, sa mère lui lit un conte japonais. L'imaginaire de cette enfant turbulente et rêveuse s'enfonce petit à petit dans les méandres de ces histoires qui viennent perturber son quotidien...Un roman graphique d'une grande sensibilité, aux images puissantes, de cette jeune autrice prometteuse.
Début du XXe siècle. Martin Eden est un jeune marin d'Oakland né dans les bas-fonds. Un soir, il défend un jeune homme lors d'une rixe. Celui-ci, issu de la classe aisée, l'invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion, Martin rencontre sa soeur, Ruth Morse, jeune fille délicate, dont il tombe amoureux. Il décide de s'instruire pour la conquérir. Petit à petit, d'abord pour plaire à la jeune fille qu'il aime, puis par goût réel de l'étude, il se forge une culture encyclopédique et s'efforce de devenir célèbre en devenant écrivain. Mais malgré le talent qu'il pense avoir, il n'arrive pas à vivre de sa plume.
« Je suis venu au Mexique apprendre quelque chose et je veux en ramener des enseignements à l'Europe. » Antonin Artaud.7 février 1936. Antonin Artaud arrive à Veracruz au Mexique. Son but ? Partir à la recherche de la civilisation originelle mexicaine. Mais tout d'abord il s'agit de trouver de la drogue, qui lui manque cruellement. Se succèdent des crises d'angoisse, de manques et des phases d'apaisement. Il donne quelques conférences et écrit. Il souhaite découvrir la culture indienne dont il déplore l'écrasement et dont il loue les immenses potentialités. Il appelle en vain la révolution mexicaine de se plonger dans les racines ancestrales du Mexique pour bâtir l'avenir du pays plutôt que de reprendre le socialisme scientifique européen. En septembre 1936, il se rend à cheval, accompagné d'un indien métis, dans la sierra mexicaine pour rencontrer les indiens Tarahumaras. Un séjour qui va changer sa vie.
En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, l'idée est venue à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c'est un domaine qu'il connaît bien. Il est l'un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela durant onze années. Après avoir fait un tour d'horizon de l'édition manga au Japon vue de l'intérieur, les méthode de travail, les relations avec les éditeurs de Kodansha publishing, il nous entraine tout naturellement dans son sillage à la rencontre d'artistes qu'il a eu la chance de côtoyer comme Jiro Taniguchi, Katsuhiro Otomo. En sa compagnie et celle d'Hayao Miyazaki, nous visitons les studios Ghibli. Remontant le temps, Igort nous plonge également dans la beauté des oeuvres d'Hokusai et Hiroshige. Le cinéma non plus n'est pas oublié, avec un chapitre consacré à L'empire des sens et une rencontre avec Takeshi Tikano.
Olympia s'ennuie au musée d'Orsay. Bien sûr, elle n'est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet, connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L'Origine du monde. Mais ce qui l'intéresse par-dessus tout, c'est la comédie, le cinéma. Elle rêve d'un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et Olympia n'est pas prête à cela. C'est une fille romantique, qui rêve du grand amour. Il fallait tout le talent et l'humour de Catherine Meurisse pour faire se rencontrer le 3e, le 7e et le 9e art au Musée d'Orsay. Sous sa plume, les tableaux impressionnistes du célèbre musée parisien s'animent. Manet, Bouguereau, Bonnard, Lautrec, Cézanne, Renoir croisent le fer avec Ben Hur et Shakespeare. Ce n'est plus un livre, c'est un bouillon de culture dont le savant fou s'appelle Catherine Meurisse.
Est-ce que ça sent bon ? Est-ce que ça sent fort ? Y a-t-il des « bonnes » et des « mauvaises » odeurs ? Des puanteurs qui nous soulèvent le coeur aux arômes subtils qui nous séduisent, tout est affaire de goût, si l'on peut dire, de moment, de culture. L'odorat joue de multiples rôles, excitant ici notre appétit, nous alertant là d'un danger. Il ravive la mémoire, provoque des émotions. Bref, les odeurs nous mènent par le bout du nez. Et pourtant l'organe olfactif, mille fois plus sensible, dit-on, que celui du goût, est de moins en moins sollicité par l'homme, et l'odorat est, de tous nos sens, celui que nous négligeons le plus souvent.Ce n'est pas le cas de Jean-C. Denis qui nous fait ici l'éclatante démonstration qu'il « a du nez ». En composant ses Nouvelles du monde invisible, par petites touches délicates, il nous fait sentir ces odeurs familières que nous croisons chaque jour, sans toujours y prêter attention. Il nous régale de ces petits moments qui sont le sel de l'existence. Au fond, il nous parle de la vie.Et s'il se met en scène lui-même, pour la première fois de façon aussi explicite, Jean-C. Denis ne se met en avant qu'avec la pudeur que confère la distance de l'élégance.
Sans pères ni maîtres, nous ne sommes que des nains assis par terre, et nous cherchons des géants pour nous jucher sur leurs épaules, dit un ami à Alexandre Franc. Ce dernier a trouvé son géant, sur les épaules duquel il souhaite se poser, pour voir plus loin. Ce géant, c'est Régis Debray, intellectuel de haute volée, écrivain exceptionnel, « pointu d'intelligence, raffiné de culture », comme l'écrit Pierre Assouline. Tout en se racontant, au gré de scènes autobiographiques drolatiques, Alexandre Franc interroge le philosophe. Par la bande (dessinée), il le questionne sur la place et le rôle du père, cherchant même en Régis Debray un père de substitution, lui qui trouva, à diverses époques de sa vie, des pères spirituels en Louis Althusser, Fidel Castro, Salvador Allende et François Mitterrand. L'auteur de bande dessinée interroge encore Debray, républicain et jacobin de coeur, sur la patrie, la nation, la France. Interpellé par l'auteur de bande dessinée, l'écrivain riposte. Ainsi se noue, au fil des mois, une correspondance dessinée singulière, légère et grave à la fois, drôle, insolite, et au bout du compte passionnante.
Janvier 2010, Mont-de-Marsan.Alain Bujak va au camp durond, « chez les Manouches »...Il a rendez-vous avec Marie la doyenne du camp. Elle est la première à s'être installée ici, avec ses parents et ses 8 frères et soeurs, juste après la guerre, dans des baraques pour les prisonniers allemands qui venaient de partir. Le camp du rond est situé en bout de piste de la base aérienne militaire. Elle est l'une des plus actives du territoire avec plus de 20 000 mouvements d'avions par an. Le camp est situé dans la zone A, soit dans une zone où personne ne doit vivre car les nuisances sonores sont néfastes pour la santé. L'ancienne équipe municipale a revendu le terrain à l'armée pour l'euro symbolique. Dire aux familles de partir, c'était les mettre à la rue pour la nouvelle équipe en place, qui décide de les reloger.Durant six ans, Alain Bujak et Piero Macola vont suivre les étapes de ce déménagement...Avec de nombreuses questions : le projet de la mairie va-t-il aboutir ?Comment l'aménagement dans des logements sociaux affectera le mode de vie et la culture des manouches ? Comment l'installation des manouches dans un nouveau quartier va-t-il être perçu par les autres habitants ?
Alou, chasseur de miel, se dirige vers les ruches sauvages d’un baobab. Circulant en 4x4, armés jusqu’aux dents, une bande d’islamistes radicaux foncent sur lui et font exploser le baobab sacré.Parmi les débris du baobab, Alou découvre, intacte, une statuette représentant une femme enceinte. Encouragé par son père, il se rend dans le pays Dogon présenter la statuette au sage du village, le hogon, respecté de tous pour sa culture. Le hogon reconnaît aussitôt cette Maternitérouge . Elle est l’oeuvre, selon lui, du maître de Tintam, dont une première Maternité se trouve déjà au Louvre, au Pavillon des Sessions. Pour le vieil homme, la sculpture, en ces temps de barbarie,sera plus en sécurité au Louvre, près de sa soeur, qu’ici, au Mali.Confier la statuette au musée parisien, c’est la mission d’Alou. Et pour la mener à bien, le jeune homme prendra tous les risques en traversant déserts et mers, en compagnie de migrants, ses soeurs et frères d’infortune.Christian Lax rejoint la collection Louvre avec un récit engagé, aux côtés de celles et ceux qui subissent la violence, la misère et la guerre et tentent de rejoindre nos côtes dans l’espoir d’une vie meilleure…
Après 18 ans d'absence, Principius un peintre d'origine juive retourne en Pologne pour retrouver le fils qu'il n'a pas connu. Un contexte historique révélateur de la manière dont nos croyances, notre culture, notre identité, nos appartenances, nos choix peuvent être instrumentalisés et faire de nous soit des boucs émissaires soit des bourreaux. Printemps 1937. Le train qui conduit Principius à Breslau est toujours arrêté sur la voie par les militaires allemands. Principius est accusé d'avoir tué celui qu'il imagine être son fils, Benyamin. Le fait qu'il soit juif n'arrange pas sa situation, même si aucun cadavre n'a été trouvé. Mais dans ce train, les juifs ne sont pas les seuls à poser problème. Deux militants pro-bolchéviques voyagent sous une fausse identité. Sans parler d'un couple d'allemands bon teint, mais dont l'identité pourrait n'être que de façade. La tension est à son comble, les haines s'affichent et les identités se dévoilent. Principius est maintenant certain que Benyamin est son fils, mais on ne refait pas la vie des gens après des années d'absence. La guerre, elle, ne demande qu'à se déclarer... Six mois après le premier volume, Johanna revient avec la dernière partie d'un diptyque consacré à la recherche identitaire, la place de l'homme avec un grand H face à la barbarie des hommes avec un petit h.
On connaît bien le Tour de France, sa compétition et son arrière-cour sulfureuse, mais l'on connaît beaucoup moins l'une des attraction de cette compétition : la caravane publicitaire. Un petit monde à part, deux cent cinquante véhicules publicitaires pour promouvoir le PMU, des banques, des confiseurs, et des spécialités locales comme le « vin de Surseines ».Ce qui est certainement une piquette, fait pourtant la fierté du maire de Surseines. Une manière décalée en ces temps de politiquement correct de présenter sa ville. Très décalée même, puisque le « nectar » est proposée dans une camionnette d'un autre âge, par un trio de bras cassés, digne de la famille Deschiens. Ringard pour les uns, la France éternelle pour d'autres. Entre petites magouilles, et aventures sentimentales foireuses, c'est pas gagné pour que la camionnette de Surseines soit élue « meilleure caravane du tour ».« Je cherchais un prétexte à un road-movie, explique Germain Boudier. Le Tour de France me paraissait idéal : connu de tous, populaire, ancré dans une culture populaire. Mais, l'aspect sportif ne m'intéressait pas. Je préfère ce qui se passe en coulisse, derrière les caméras. L'aventure humaine plutôt que l'aventure sportive. Les véhicules de la caravane m'offre un bon décor pour mon histoire. Et puis, l'aspect spectacle de ce défilé qui n'arrive pas à cacher la démarche mercantile qualifie bien notre société.»
Dans un futur très lointain et indéterminé, notre continent a été enseveli sous les glaces. Dans l'espoir de retrouver des traces de notre civilisation, une équipe de scientifiques s'aventure dans les contrées gelées. Elle est composée d'humains et de chiens-cochons parlant notre langage, portant lunettes noires et sachant skier ; ils sont utilisés pour leur remarquable flair historiologique .Émergeant des étendues glacées, tel un grand iceberg à la dérive, un immense bâtiment richement décoré s'offre à la curiosité des membres de l'expédition. En entrant dans ce lieu, ils découvrent alors l'impensable : les richesses incroyables de cette civilisation préglaciaire. Ils viennent sans le savoir de pénétrer dans le Louvre, dont les collections sont miraculeusement intactes. Chaque membre de l'expédition tente alors, grâce à ces oeuvres, d'expliquer la civilisation disparue et ils élaborent les plus folles extrapolations. Ainsi, la découverte d'une pièce de deux euro leur donne à penser qu'Euro était le nom de notre continent...Des tableaux de Delacroix ou de Le Brun, en passant par les figurines d'exécration ou des poteries cyrénaïques, Nicolas de Crécy se fait le guide époustouflant d'une improbable visite au Louvre. En forme de fable, cette stupéfiante réflexion sur la culture donne envie de se précipiter dans ce musée pour y découvrir ou re-découvrir, avec un regard nouveau, ses innombrables chefs-d'oeuvre.
Dans un futur très lointain et indéterminé, notre continent a été enseveli sous les glaces. Dans l'espoir de retrouver des traces de notre civilisation, une équipe de scientifiques s'aventure dans les contrées gelées. Elle est composée d'humains et de chiens-cochons parlant notre langage, portant lunettes noires et sachant skier ; ils sont utilisés pour leur remarquable flair historiologique .Émergeant des étendues glacées, tel un grand iceberg à la dérive, un immense bâtiment richement décoré s'offre à la curiosité des membres de l'expédition. En entrant dans ce lieu, ils découvrent alors l'impensable : les richesses incroyables de cette civilisation préglaciaire. Ils viennent sans le savoir de pénétrer dans le Louvre, dont les collections sont miraculeusement intactes. Chaque membre de l'expédition tente alors, grâce à ces oeuvres, d'expliquer la civilisation disparue et ils élaborent les plus folles extrapolations. Ainsi, la découverte d'une pièce de deux euro leur donne à penser qu'Euro était le nom de notre continent...Des tableaux de Delacroix ou de Le Brun, en passant par les figurines d'exécration ou des poteries cyrénaïques, Nicolas de Crécy se fait le guide époustouflant d'une improbable visite au Louvre. En forme de fable, cette stupéfiante réflexion sur la culture donne envie de se précipiter dans ce musée pour y découvrir ou re-découvrir, avec un regard nouveau, ses innombrables chefs-d'oeuvre.
Après un album consacré au chamanisme, Johanna Schipper revient avec un récit en deux tomes sur la recherche d¹identité, la place de l¹homme avec un grand H, face à la barbarie des hommes, avec un petit h. Une histoire poignante magistralement racontée par l¹une des meilleures dessinatrices de sa génération. Après dix-huit ans d¹absence, Principius, un jeune peintre d¹origine juive, retourne en Pologne au moment où les nazis s¹apprêtent à envahir ce pays, pour retrouver son fils caché. Un contexte historique révélateur de la manière dont l¹intime (nos croyances, notre culture, notre identité, nos appartenances, nos choix) peut être instrumentalisé et faire de nous, soit des boucs émissaires, soit des bourreaux. Cracovie 1919. Le jeune artiste Principius doit quitter la Pologne pour l¹Allemagne. La nuit est arrosée, et des années plus tard, il apprendra que Magdanela, le modèle avec qui il a fini la nuit, a eu un fils, probablement le sien. L¹Allemagne où il vit désormais est sujet à la montée du nazisme, et notre héros, d¹origine juive, ne peut plus y vivre décemment. Dix-huit ans après son départ, il décide de retourner en Pologne, à la recherche de son supposé enfant, de sa mère, et pour fuir l¹antisémitisme. Le voyage en train est l¹occasion de multiples rencontres, d¹interrogations, de suspicions¦ Et que penser lorsque Benyamin, le jeune homme au visage d¹ange qui partage son wagon, annonce que sa mère s¹appelle Magdanela? Le voyage n¹est pas de tout repos, car le train est arrêté en pleine voie, et les SS débarquent. L¹Europe s¹apprête à entrer en guerre et Principius ne sait pas quelles horreurs l¹attendent en Pologne.