Le pet-sitter le plus notoire de Lyon, Oster Lapwass, offre une promenade sur mesure aux éminents résidants de sa non moins célèbre Animalerie. Le collectif lyonnais - acteur majeur de la scène rap indépendante française et tête d'affiche locale depuis la fin des années 2000 - est ici réuni (quasi au complet) pour honorer les productions toujours plus éclectiques de son fondateur et architecte sonore. Le rappeur ouvertement inconscient du crew, Eddy Woogy (anciennement Dico puis Eddy), traîne son spleen psychotropé sur La Vache. On retrouve sur trois morceaux du projet le très prolifique Lucio Bukowski. Sur 22 Outils, il prouve sa contemporanéité sur un instrumental lunaire et épuré, où son écriture poétique et acérée épouse un subtil flow vocodé, auquel nous avait peu habitué celui que l'on considère comme l'une des grandes plumes du rap hexagonal actuel. Après plusieurs mois de silence, Confortable et sa thématique empreinte de vécu marquent le grand retour du sale gone Anton Serra, qui prouve ici qu'il n'a rien perdu de sa verve si singulière. L'écorché vif Robse démontre sa technicité et son sens du verbe sans concession sur Coeur d'Artichaut, et Colson, au format plus freestyle. Les quatre MCs précédemment cités mêlent leurs univers respectifs sur le morceau-titre Pense-Bête, un exercice de style caractéristique de l'Animalerie. Deuxième membre échappé des Bavoog Avers présent sur le projet (avec Eddy), Kalan évoque quant à lui ses états d'âme de Rockstar. Les indomptables Ethor Skull et Hakan réaffirment, sur Mon Rap pour l'un et Cigales et Fourmis pour l'autre, leur statut de piliers discrets mais ô combien solides du collectif. Oster Lapwass invite également d'autres chiens fous : le jeune espoir lyonnais Elka sur Ghost, le ténébreux Azz - aperçu récemment dans un freestyle Daymolition - sur Jaquen H'ghar, et le mystérieux ardéchois Mounir. Parmi les 16 titres de ce projet familial, deux instrumentaux : Oster Lapwass partage les machines avec Francis Husler sur Lyonnaiseries et nous sert un Rhum, Coca et Cacahuètes en toute fin de promenade, épaulé par le guitariste attitré de l'Animalerie, Baptiste. On part dans tous les sens, rien ne va plus, ici chacun sa chance, les chats sont chauves et les moutons sont bien gardés, c'est un peu l'opinel qui joue de la clarinette... OSTER LAPWASS
Le pet-sitter le plus notoire de Lyon, Oster Lapwass, offre une promenade sur mesure aux éminents résidants de sa non moins célèbre Animalerie. Le collectif lyonnais - acteur majeur de la scène rap indépendante française et tête d'affiche locale depuis la fin des années 2000 - est ici réuni (quasi au complet) pour honorer les productions toujours plus éclectiques de son fondateur et architecte sonore. Le rappeur ouvertement inconscient du crew, Eddy Woogy (anciennement Dico puis Eddy), traîne son spleen psychotropé sur La Vache. On retrouve sur trois morceaux du projet le très prolifique Lucio Bukowski. Sur 22 Outils, il prouve sa contemporanéité sur un instrumental lunaire et épuré, où son écriture poétique et acérée épouse un subtil flow vocodé, auquel nous avait peu habitué celui que l'on considère comme l'une des grandes plumes du rap hexagonal actuel. Après plusieurs mois de silence, Confortable et sa thématique empreinte de vécu marquent le grand retour du sale gone Anton Serra, qui prouve ici qu'il n'a rien perdu de sa verve si singulière. L'écorché vif Robse démontre sa technicité et son sens du verbe sans concession sur Coeur d'Artichaut, et Colson, au format plus freestyle. Les quatre MCs précédemment cités mêlent leurs univers respectifs sur le morceau-titre Pense-Bête, un exercice de style caractéristique de l'Animalerie. Deuxième membre échappé des Bavoog Avers présent sur le projet (avec Eddy), Kalan évoque quant à lui ses états d'âme de Rockstar. Les indomptables Ethor Skull et Hakan réaffirment, sur Mon Rap pour l'un et Cigales et Fourmis pour l'autre, leur statut de piliers discrets mais ô combien solides du collectif. Oster Lapwass invite également d'autres chiens fous : le jeune espoir lyonnais Elka sur Ghost, le ténébreux Azz - aperçu récemment dans un freestyle Daymolition - sur Jaquen H'ghar, et le mystérieux ardéchois Mounir. Parmi les 16 titres de ce projet familial, deux instrumentaux : Oster Lapwass partage les machines avec Francis Husler sur Lyonnaiseries et nous sert un Rhum, Coca et Cacahuètes en toute fin de promenade, épaulé par le guitariste attitré de l'Animalerie, Baptiste. On part dans tous les sens, rien ne va plus, ici chacun sa chance, les chats sont chauves et les moutons sont bien gardés, c'est un peu l'opinel qui joue de la clarinette... OSTER LAPWASS
For Burdened and Bright Light est le cinquième album de A-Sun Amissa. Ce nouveau travail s'appuie sur les fondations de leur précédent disque Ceremony in the Stillness (2018), incorporant certains des thèmes les plus lourds et distordus jamais conçus pour la guitare, mais en les fusionnant cette fois-ci avec des rythmes électroniques cassés et des effets de bourdonnements primitifs. Il en résulte deux longs morceaux qui se déploient lentement. La musique d'A-Sun Amissa a évolué, ce qui est naturel au fil des ans, puisant dans des éléments d'ambiance sombre, post-rock et minimal doom, mais toujours avec une pointe expérimentale et un espace infini pour repousser les limites aussi loin que possible. For Burdened and Bright Light est la suite logique de leur voyage. A-Sun Amissa est principalement le projet de Richard Knox (fondateur de Gizeh Records, conservateur de The Eternal Return Arkestra et membre de The Rustle of the Stars, Shield Patterns et Glissando) qui s'est associé à de nombreux autres musiciens sur les disques précédents du groupe. Cette fois, c'est presque exclusivement le travail de Knox qui continue d'intégrer son approche DIY reconnaissable du bricolage dans l'écriture, l'enregistrement et le mixage de l'album entier, en plus de créer la pochette de l'album. Sur le plan sonore, For Burdened and Bright Light voit Knox repousser les limites en termes de production, de profondeur et de diversification de sa palette sonore. L'atmosphère distincte d'A-Sun Amissa reste cependant intacte et le résultat est un récit plus immersif, ambitieux et aventureux d'émotions conflictuelles, l'oeuvre abordant les contradictions de l'être humain et explorant la dualité de la lumière et de l'ombre, de l'espoir et du désespoir. Les deux compositions que l'on retrouve ici sont étayées par de vastes passages ambiants, trempés de distorsion et de réverbération, qui se déploient lentement avant que des sons plus industriels et cinétiques ne soient introduits et que les guitares ne se mettent à jouer. Comme toujours, il y a une dissonance mélancolique qui résonne tout au long du morceau, la répétition étant la clé, et les moments d'angoisse sont jumelés à des puits de lumière pendant que ces deux morceaux monolithiques se dévoilent sur quarante minutes. L'oeuvre pour clarinette de Claire Knox y figure en bonne place et va des énormes harmonies orchestrales dans la première section de Breath by Breath à une explosion sauvage de free-jazz au milieu de Seagraves. L'ajout du lap-steel de David Armes, utilisé ici pour la première fois, apporte un élément discordant et envoûtant au son et s'appuie sur le récent travail live que ce trio a fait ensemble. A-Sun Amissa n'a jamais été un projet voué à se répéter, et avec For Burdened and Bright Light, ils continuent leur long et patient voyage dans l'abîme.
For Burdened and Bright Light est le cinquième album de A-Sun Amissa. Ce nouveau travail s'appuie sur les fondations de leur précédent disque Ceremony in the Stillness (2018), incorporant certains des thèmes les plus lourds et distordus jamais conçus pour la guitare, mais en les fusionnant cette fois-ci avec des rythmes électroniques cassés et des effets de bourdonnements primitifs. Il en résulte deux longs morceaux qui se déploient lentement. La musique d'A-Sun Amissa a évolué, ce qui est naturel au fil des ans, puisant dans des éléments d'ambiance sombre, post-rock et minimal doom, mais toujours avec une pointe expérimentale et un espace infini pour repousser les limites aussi loin que possible. For Burdened and Bright Light est la suite logique de leur voyage. A-Sun Amissa est principalement le projet de Richard Knox (fondateur de Gizeh Records, conservateur de The Eternal Return Arkestra et membre de The Rustle of the Stars, Shield Patterns et Glissando) qui s'est associé à de nombreux autres musiciens sur les disques précédents du groupe. Cette fois, c'est presque exclusivement le travail de Knox qui continue d'intégrer son approche DIY reconnaissable du bricolage dans l'écriture, l'enregistrement et le mixage de l'album entier, en plus de créer la pochette de l'album. Sur le plan sonore, For Burdened and Bright Light voit Knox repousser les limites en termes de production, de profondeur et de diversification de sa palette sonore. L'atmosphère distincte d'A-Sun Amissa reste cependant intacte et le résultat est un récit plus immersif, ambitieux et aventureux d'émotions conflictuelles, l'oeuvre abordant les contradictions de l'être humain et explorant la dualité de la lumière et de l'ombre, de l'espoir et du désespoir. Les deux compositions que l'on retrouve ici sont étayées par de vastes passages ambiants, trempés de distorsion et de réverbération, qui se déploient lentement avant que des sons plus industriels et cinétiques ne soient introduits et que les guitares ne se mettent à jouer. Comme toujours, il y a une dissonance mélancolique qui résonne tout au long du morceau, la répétition étant la clé, et les moments d'angoisse sont jumelés à des puits de lumière pendant que ces deux morceaux monolithiques se dévoilent sur quarante minutes. L'oeuvre pour clarinette de Claire Knox y figure en bonne place et va des énormes harmonies orchestrales dans la première section de Breath by Breath à une explosion sauvage de free-jazz au milieu de Seagraves. L'ajout du lap-steel de David Armes, utilisé ici pour la première fois, apporte un élément discordant et envoûtant au son et s'appuie sur le récent travail live que ce trio a fait ensemble. A-Sun Amissa n'a jamais été un projet voué à se répéter, et avec For Burdened and Bright Light, ils continuent leur long et patient voyage dans l'abîme.