En rendant hommage aux films de samouraï, Hugues Micol signe un conte épique et mélodramatique, et s'impose comme l'un de meilleurs dessinateurs de sa génération.Epuisé depuis des mois, cette histoire est enfin rééditée, avec une nouvelle couverture et agrémentée d'un ex-libris inédit, comportant trois images inédites et absolument somptueuses d'Hugues Micol.Maraki Zatu, une jeune fille de bonne famille part à la chasse avec ses trois voisins, Messieurs Ishi, Ni et San. Ce sont des êtres vils, lâches et jaloux. Au cours de cette chasse, ils tuent un chien et son maître, un aristocrate. Témoin de la scène, Maraki s'enfuit à cheval. Elle chute au milieu d'un lac. Les trois hommes la laissent pour morte. Chacun y voit son intérêt: l'un se remariera avec sa mère, les deux autres prendront en charge la fortune ou la puissance militaire de son défunt père. Mais ils ignorent que Maraki n'est pas morte et qu'elle a été recueillie par un vieillard, qui, en échange de son assistance, lui apprendra à devenir une guerrière. Des années plus tard, Maraki peut retourner en ville et assouvir sa soif de vengeance...
En embuscade du côté de la zone industrielle portuaire, un vieux pêcheur enlève violemment une chienne errante et ses chiots.Les chiens ensanglantés lui serviront d'appâts pour attraper des requins. Une pêche inutile, le requin ne servant que de décoration aux plats servis aux touristes.Mais le vieux pêcheur a enlevé les chiens sous le regard d'un jeune garçon en fuite, Nelson.Une fuite maladroite, qui conduira Nelson à poignarder un clochard, avant de se réfugier sur les docks.Recherchant son chien, il retrouve le vieux pêcheur. Celui-ci le kidnappe. Nelson commence sérieusement à regretter d'avoir quitté sa famille, parce qu'il ne voulait plus aller à l'école. Et en ayant volé les économies de ses parents.
Nous sommes dans le comté du Mississippi, dans les années 20. La petite ville de Hazelhurst comprend 2027 âmes et un vague chien pelé. Cette ville suinte le blues. Le long du Mississippi, la dépression rythme la vie de tous les jours, aussi douce qu'un coup de pied au cul. Ce n'est pas par hasard que quelques années plus tôt, le grand bluesman Robert Johnson y est né.Par une chaude journée dejuin, poussiéreuse, moite, odorante, deux individus inquiétants débarquent de la camionnette d'un fossoyeur : Bull Rockwell et Elmer Turpin. À individus louches, affaires louches. Leur présence n'est pas due au hasard. Ils ont rendez-vous avec Mister Black. Pour un règlement de comptes.
C'est les vacances ! Sur la route ou par le train, les vacanciers sont en route ! Bouchons, passages à niveau, rien ne doit entamer la bonne humeur estivale ! D'ailleurs, ça sent les embruns, la mer est proche ! Ça y est, elle apparaît au détour d'un virage ! « Sus à l'iode, chérie ! » Enfin, plutôt le sable de la plage. car c'est marée basse ! « Deux kilomètres pour se tremper les pinceaux. » Madame met son maillot à l'abri de sa serviette avant de se faire bronzer « seins nus ou pas seins nus ? Allez, seins nus. ». Monsieur prépare son matériel de pêche. les crabes et les crevettes n'ont qu'à bien se tenir. « Junior, tu prends ton filet, ta bourriche, tu me suis. Je le sens bien, le plateau de fruits de mer ! » Les enfants sont déjà dans l'eau, le chien à leurs trousses. « Il est en forme aujourd'hui, il est joueur. » Et la journée se passe ainsi. chacun absorbé par ses petits détails, ces petits moments qui font le sel de la plage.
Fabien, surveillant au Louvre, aime son métier. Depuis quelques semaines, il aime aussi Mathilde. Celle-ci vient présenter son ami àsa famille dans la vaste maison de campagne près d'Angers. Non sans appréhension : le clan Benion est « un peu particulier ». Après le dîner, on veut « montrer un truc » à Fabien. Au grenier, à l'occasion de travaux, on a trouvé récemment un coffre dans lequel un aïeul avait laissé une affreuse toile représentant un pauvre clébard, qui louche. Que vaut le tableau de l'ancêtre, demandent les Benion, est-ce une croûte ou un chef d'oeuvre ? On veut l'avis de l'expert sur l'oeuvre peinte. Fabien est emmerdé, il n'est que surveillant, et botte vaguement en touche. Mais pour les Benion, la cause est entendue, tant que l'inverse n'est pas prouvé, le tableau de l'aïeul a droit au Louvre. On s'en amuse. Fabien espère que tout ça n'est qu'une lubie de pochetrons. La suite lui prouva que non.
Comment survivre à une famille haute en couleur quand on a 17 ans à Brooklyn dans les années soixante-dix, que les drogues sont à la mode et que les flics se méfient des marginaux ? La réponse est simple : on s'en sort en devenant scénariste et en suivant une très longue analyse psychanalytique. Brooklyn Dreams raconte la jeunesse de Vincent Carl Santini, au début des années 70, dans le quartier de Brooklyn, et les raisons pour lesquelles il est bon pour suivre une psychanalyse maintenant. Car pour comprendre qui il est, il faut découvrir sa famille : une mère juive hypocondriaque qui se gratte au sang dès qu'elle est contrariée et un père italien, macho, et persuadé que Mickey, l'ex-mari de la soeur de sa femme, considéré comme l'incarnation du mal dans la famille, est le vrai père de Vincent.Au fil du récit, nous découvrons comment un chien abandonné divise la famille, comment un homonyme de Vincent le conduit en prison, comment la découverte de la drogue transforme sa vie
1960. À Meudon, dans son pavillon, Céline est au travail. Sous le regard de Toto, son perroquet, Céline est concentré sur son prochain livre, Rigodon, celui qui clôturera sa dernière trilogie. À l'étage, dans la salle de danse, Lucette fait répéter ses élèves. Alors que le soir tombe, l'orage éclate. Le tonnerre claque comme un coup de canon. À travers la fenêtre, à la lumière de l'éclair, Céline voit la silhouette d'un cavalier, le maréchal des logis Louis-Ferdinand Destouches, du 12e Cuirassiers, qui semble l'attendre au bout du jardin.Et Céline se replonge dans son passé : la boucherie de 14, la rencontre avec Élisabeth Craig, l'écriture du Voyage au bout de la nuit , son quotidien de médecin, les dérives de la seconde guerre, la fuite à Siegmaringen - l'objet de ce dernier livre - Rigodon. Et bien sûr, Lucette, sa compagne, présente dans les pires moments, qui fait répéter ses élèves à l'étage.
De nos jours, dans le Nord-Pas de Calais.Un passeur planque une dizaine d'immigrés clandestins dans un hangar abandonné. Parmi ceux-ci, un jeune garçon, Bilel, répondant aussi au nom de Bekame, en référence à David Beckham. Ne supportant plus l'enfermement, il s'enfuit, pour rejoindre un centre pour réfugiés. Mais la police est toujours à la recherche des clandestins et le quotidien de Bekame ressemble à une longue fuite. Il aimerait tant retrouver son frère, en France depuis près de deux ans.Confronté à l'hostilité des habitants du coin, Bekame se lie d'amitié à un punk à chien qui vit de débrouille et de petits larcins. Dans un squat, Bekame fait connaissance d'autres SDF. Après avoir joué au football avec d'autres jeunes de son âge, Bekame trouve refuge dans une famille d'origine immigrée. Bien accueilli au départ, il a vite l'impression de devenir un boulet pour cette famille nombreuse et précaire.Cependant, le père de famille fait tout son possible pour l'aider à retrouver son frère
Hiver 1872. Le journaliste Victor de Nelville débarque de Paris dans le nord du Yorkshire pour relater les faits extraordinaires qui se déroulent dans la lande de Fylingdales dont l'écho est venu jusqu'en France. Padfoot, le loup-garou, le chien noir aux yeux rouges, annonciateur de mort, serait revenu dans la région. Depuis, une maladie décime les troupeaux.L'engouement du lectorat mondain de la capitale, friand de ces péripéties ésotériques à la mode, saupoudrées de celtitude et d'exotisme anglo-saxon, a poussé son journal à l'envoyer là-bas relater ces « balivernes »... Au village où il s'installe, l'accueil est glacial. L'aubergiste le prévient : il ne trouvera aucune explication à ces phénomènes. Puis, le vieil Hodgkin, un berger qui avait la réputation d'être un magicien magnétiseur disparaît... avant d'être retrouvé pendu. Serait-ce la fin du padfoot ?Lors d'une promenade nocturne dans la lande, Victor croise Mëy, une femme aussi belle que mystérieuse, qui va le pousser délaisser son article pour écrire de la poésie...
Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : « les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail ». Mattéo et son ami Paulin « en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir n'était pas que dans les chaix ». Quant à Juliette, l'amour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à l'âge de trois ans, elle est considérée par « eux » comme un membre de la famille. Mattéo, qui « n'avait pas envie d'être charitable » pensait qu'elle «faisait juste partie des meubles ».En août 1914, quand éclate la guerre, cette « saleté de chien d'aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses », le destin de Mattéo bascule. Fils d'un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu'il est étranger, échappe à la mobilisation générale.Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à l'arrière, avec les femmes et les vieux.Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans l'aviation.Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de n'être pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées, Paulin, lui, est définitivement renvoyé dans ses foyers.
Un cabot sans allure, minable, essaye d'attirer l'attention d'une jeune fille qui passe. Un homme fade, effacé, sans intérêts, tente de se faire remarquer par une jeune fille qui danse. L'une ne voit pas le chien ; l'autre ignore l'homme.Un couple se promène main dans la main. Le temps de dépasser un panneau de circulation planté au milieu du trottoir, leurs mains se séparent pour mieux se retrouver. Une jeune fille arrive en sens inverse. Elle passe au milieu du couple. Leurs mains séparées ne se retrouvent pas.Un couple se dispute sans remarquer l'enfant qui arrive à l'improviste. Un autre couple se déchire devant l'enfant qui joue. L'enfant se moque de la séparation de ses parents ; il s'inquiète de ses crayons de couleurs.Le parent seul. Son immense responsabilité face à la dépendance de l'enfant. Cette lourde charge l'autorise-t-elle à draguer ? Les après-midi au parc sous le regard attendri du parent qui pourtant s'ennuie ferme. La tyrannie de l'enfant heureux, de l'enfant-roi.L'enfant grandit ; le grand-père se ratatine ; le père est entre les deux, à la frontière visible du temps qui passe...Avec son stylo à bille, de son trait vif et expressif, parfois drôle souvent terrible, Blutch pose la vie commune à nombre de personnes d'aujourd'hui : la rencontre, l'enfant, la séparation.b
Italie, plaine du Pô, aujourd'hui. Bruno vit seul. Il est gardien de péage du pont. Son obsession : « rester dans le tracé », ne pas faire de vague, être invisible...Bruno rend régulièrement visite à Maria et l'aide à vider la cabane au bord du fleuve. Depuis la mort de son mari, Maria vit seule avec son chien. Il y a une odeur réconfortante dans sa maison. Une odeur de choses immobiles. La fille de Maria, elle, veut la convaincre d'emménager près d'elle, en ville. C'est dangereux sa maison isolée. Il y a de plus en plus de cambriolages, sans parler des trafics sur le fleuve qui ne cessent d'augmenter. On dit que c'est la faute aux étrangers. Ils squattent de vieilles fermes abandonnées. Ça tourne à l'invasion, on dit cela.Anton, lui, est en Italie depuis 9 mois. Il vit d'expédients et de petits boulots sur les chantiers. Au noir. Un jour il se casse la jambe en tombant d'un échafaudage. Pas question d'hôpital pour les patrons. Il est embarqué dans un refuge, où on le soigne quand même, discrètement. Mais Anton s'enfuit et pique la caisse. Il se réfugie dans la cabane de Maria...Bruno et Anton. Deux hommes en marge de la société.Le premier ne veut surtout pas faire de vagues, le second tente simplement de survivre. Mais vivre à la marge fait-il de vous des nuisibles ? Piero Macola signe un récit intimiste qui parle aussi, de manière diffuse, des malaises de la société d'aujourd'hui...