À travers une série de rencontres parfois surprenantes et décalées - avec un trader de la défense ou un féru d'alchimie.- Vincent Gravé nous invite à une découverte de l'univers de Gilles Clément, inventeur du concept de « jardin en mouvement ». Du parc André Citroën à l'île Derborence, oasis verte et sauvage en plein coeur de Lille, en passant par le Musée des arts premiers du quai Branly, le dessinateur - enquêteur - figuré sous les traits d'un chat noir armé de son carnet de croquis - s'initie aux principes et à la symbolique qui président à quelques unes des créations majeures du jardinier devenu professeur au collège de France. L'album se termine par une conversation avec le maître lui-même, dans l'intimité de son jardin personnel, créé autour de sa maison de campagne creusoise, véritable matrice et terrain d'expérimentation nourrissant ses grandes créations publiques.
Chiens et chat à tête d'homme, Petey et Pussy forment un duo clownesque et immoral, compagnons de soif obsédés et cyniques lancés dans de dérisoires et fumeuses aventures. Ils vivent aux crochets d'une horrible bonne femme sénile etalcoolique, mamie peu ragoutante qui martyrise Bernie, canari déplumé, ultime souffre douleur de la maisonnée. Enfermé dans sa cage, l'oiseau ne demande qu'une chose : qu'on l'aide à se suicider, mais le spectacle de ses souffrances réjouit trop Petey et Pussy pour qu'ils s'avisent d'y mettre fin. Un boa en cavale va peut-être faire basculer la situation.John Kerschbaum s'en donne à coeur joie dans cette farce énorme et survoltée qui dynamite les codes habituels de la bd. Ses dialogues sont hilarants : dans la bouche de ces animaux anthropomorphes, des paroles d'une vulgarité tristement humaine acquièrent une indéniable force comique.Un concentré d'humour grinçant d'une terrible efficacité graphique.
Publié selon les voeux de l'auteur à l'exacte réplique de l'édition américaine, un très grand format tout en couleurs, ce quatrième volume de Schizo donne un nouvel aperçu du génie comique et de la profondeur du désespoir d'Ivan Brunetti. Après l'échec de son mariage, il vit seul, avec un chat et un mannequin, Iris, en guise de substitut de présence féminine. En marge des planches autobiographiques, Brunetti cultive sa nostalgie en évoquant des artistes dont le destin funeste ou les tendances mélancoliques le touchent particulièrement tels que Louise Brooks, Françoise Hardy, Mondrian, Satie ou Kierkegaard. Des variations sur l'absurdité de l'activité artistique qui se poursuivent à travers une dernière série de planches, entièrement muettes, dans un style épuré et stylisé. Le livre s'ouvre sur un hommage à Charles Schulz : jamais Brunetti n'aura été aussi proche de l'humour élégant de son maître que dans ce Schizo # 4, moins rageur et violent dans l'expression que ses opus précédents, mais toujours aussi percutant dans sa vision acide de l'existence humaine.