Faut-il encore présenter le producteur anglais SBTRKT, auteur de l’imparable Wildfire ? En l’espace de quelques remixes (M.I.A., Basement Jaxx, Mark Ronson,..) et d’un album éponyme, SBTRKT s’est rapide¬ment imposé comme l’un des acteurs phares de la scène électronique anglaise. Le fameux producteur construit un personnage graphique et sonore caché derrière un masque tribal, et fait du post-dubstep ses lettres de noblesses en y ajoutant un groove imparable. Son premier album aux sonorités dépouillées marque les esprits et l’emmène aux quatre coins du monde. Après deux ans d’absence, et une série d’EP, SBTRKT sort enfin son nouvel album Wonder Where We Land sur lequel il fait la part belle à ses différentes influences. Outre les deux premiers extraits, Temporary View interprété par son acolyte Sampha, et New Dorp New York avec Ezra Koenig qui portent l’ADN des pro¬ductions de SBTRKT, on vire souvent au hip-hop avec Voices In My Head, Higher ou à la pop sur The Light ou Problem Solved. Même si il délaisse parfois son schéma classique et efficace des grosses productions, Wonder Where We Land est résolument la suite logique de SBTRKT. A noter la présence de Jessie Ware, Caroline Polatchek (Charirlift), Warpaint, Denai Moore, Asap Ferg sur cet album aux compositions parfaite¬ment léchées où les sonorités électroniques s’associent toujours aussi bien aux gimmicks pop.
Plus de trois ans qu'on était sans nouvelles discographiques d'Alpha Blondy. Certes, celui qui a mis la Côte d'Ivoire sur la carte du reggae en prouvant que ce rythme n'était pas réservé à la Jamaïque continuait à parcourir le globe avec son groupe Solar System. Mais Jah Victory, sorti en octobre 2007, était son album le plus récent. Autant le dire tout de suite : Vision justifie cette longue attente, au-delà de toutes les espérances. D'abord parce que les treize titres qui le composent sont du pur Blondy comme on l'aime, engagé et peaufiné avec amour, mais aussi parce qu'il met en avant la langue française et le dioula, tout en proposant une large palette de sons. Alpha Blondy n'a plus rien à prouver, pourtant il continue à nous épater. Je suis mon chemin, je m'applique dans mon travail. Le reggae africain c'est mon bébé, je continue à en être la locomotive sans me soucier des épithètes. Vision, c'est le crossover, avec les trois dimensions du reggae : c'est roots, c'est rock et c'est reggae. Le reflet de ma culture musicale.