L'amour infini que j'ai pour toi est un recueil de dix histoires oscillant entre fantastique et autobiographie, réminiscence de l'enfance et construction de soi. Récits courts et animés d'une intense vision poétique, ils sont chacun réalisés avec une technique graphique différente.La grande force du travail de Paulo Monteiro est sa capacité à susciter et exprimer de puissantes émotions. En l'écoutant évoquer sa filiation et ses origines, on se remémore les aspects qui ont forgé notre propre identité et l'on s'interroge sur la condition d'être humain : des choses fragiles et imparfaites, de la joie de chaque moment de grâce vécu, qu'il soit important ou non.L'amour infini que j'ai pour toi a remporté le Prix de la meilleure bande dessinée portugaise 2011 et le Prix de la meilleure bande dessinée indépendante, Central comics 2011 au Portugal et a suscité beaucoup d'enthousiasme au sein du lectorat portugais de bande dessinée alternative.
Les désaventures de Monsieur Patigon est un petit récit d'humour et d'aventures dont la structure se découpe en 4 parties distinctes, chacune ayant des interactions avec les autres, l'ensemble s'agregeant autour du personnage de Monsieur Patigon, pilier de bar notoire et mythomane à ses heures. Oui mais voilà, est-ce vraiment de la mythomanie oe... Et les autres protagonistes, agent secret, savant fou, garde-chiourmes gogo-dancers, extra-terrestres belliqueux, sont-ils bien réels ? La fin du monde est-elle pour bientôt oeVincent Pianina est né à Lyon en 1985. Après un bac d'Arts appliqués passé à Bron, il intègre l'école Emile Cohl de Lyon, où il poursuit encore ses études actuellement. Les désaventures de Monsieur Patigon est son premier ouvrage solo. Le travail de Vincent Pianina pourra évoquer les univers de Nikola Witko ou de Winshluss, une aisance graphique remarquable le caractérise, aisance qu'il met au service d'un travail sur la structure du récit, sans que celà n'interfère jamais dans l'histoire plutôt déjantée qu'il nous narre.
Test de Rorschach (Wikipedia) : «Le test de Rorschach ou psycho-diagnostik est un outil clinique de l'évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches de taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée.» Lors d'une séance de psychanalyse, un test de Rorschach projette le personnage central de cette histoire face à ses démons intérieurs... et les choses tournent rapidement à l'aigre. Ce test marche visiblement trop bien sur le «patient» et nous voilà projeté à sa suite dans sa lutte avec son passé, ses phobies, ses zones d'ombre... La thérapie tourne au «survivor».Parfois hilarant mais parfois pas du tout, grouillant d'inventivité graphiques et de speed narratif, ensevelissant certaines pages sous des avalanches de détails, de clin d'oeil, L'auteur part d'un bouillonnement de pensées pour nous entraîner au fil du récit vers plus de calme mais pas forcément plus d'optimisme ou de raison. Une lutte du moi et du surmoi au sens littéral.Et à coup sur l'une des révélations graphique de l'année.
La Cendre et le Trognon suit le parcours de Pauline, Okesh et Sim, trois jeunes à l'orée de leur vie d'adulte. Chacun porte en lui le poids de son héritage social et familial. Chacun, à sa manière, fera avec ou tentera de s'en débarrasser. Au fil des aventures et des rencontres, ils se croisent et se construisent, se perdent et se retrouvent dans une ville tissée de réseaux ferroviaires fantômes, essayant de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui. La Cendre et le Trognon est un récit constellé d'éléments symboliques et ancré dans une réalité déshumanisante. Son jeune auteur, Gwenaël Manac'h, parle le langage vrai de la jeunesse vibrante, et dans une insolente virtuosité graphique, trace les lignes et les limites de la transmission culturelle et sociale entre les générations. Entre ce que nous choisissons d'être face aux autres, et ce que les autres nous apprennent de nous-même, quelque chose se dessine : Image de soi, reflet, rencontre de l'autre, autant de parties de ce que l'on devient. Relation amoureuse, poids du passé, rébellion active, entraves de la post-adolescence... Pauline, Okesh et Sim nous font vivre les troubles du monde de demain, l'espoir en horizon, la révolte sous-jacente et les interrogations salvatrices.
S'il était né en Italie, le pays de ses parents, Robert se serait appeler Roberto. Mais son père émigra, à Valenciennes, où il devint mineur. Maintenant Robert est à la retraite.Au travers de ce personnage, Edmond Baudoin nous parle de migrations, de richesse, de pauvreté ; parcourant la vie de ce fils de mineur qui grandit, aima, travailla dans la France des trentes glorieuses.Aujourd'hui, Robert se rend chez sa fille. Il emprunte le bus dans lequel se trouve Samir, Farid et Roberto. L'auteur developpe alors un slam graphique dans lequel les jeunes se racontent. Ils pourraient être les petits enfants de Robert, alors pourquoi celui-ci ne peut-il s'empêcher de les interpeller et de les réprimander ? Est-il devenu un autre au bout de cette vie de labeur et de respect ? Les liens sont-ils coupés avec les jeunes générations ?C'est une immense leçon de tolérance que nous livre Edmond Baudoin avec cet ouvrage qui évoque les émeutes des banlieues en France en 2005, la notion d'identité et le malaise du monde actuel face aux enjeux sociaux futurs. L'auteur, toujours curieux de son temps, retranscrit également graphiquement l'univers du slam dans une longue séquence pleine d'humanité.Roberto est un indispensable livre d'actualité...
Agaric le Jeune, sculpteur royal fatigué, a bien du malheur. En effet, ce n'est pas lui qui se fait écraser par la monumentale idole qu'il vient de terminer, mais son assistant : signe qu'il n'est donc pas prêt à rejoindre les dieux... De plus, son énergumène de roi, visité par un rêve, exige de lui une tâche impossible : une nouvelle idole de pierre capable de flotter. Pour l'aider à accomplir sa tâche, le roi offre à Agaric un grand bloc de marbre, la promesse de finir ses jours écrasé par l'idole au terme de sa réalisation, cinq nouveaux assistants ainsi qu'une nouvelle épouse du nom de Calliopée...Le récit, habillé de pied en cap d'un costume tragi-comique, parfois horrifique, évolue dans les décors envoûtants d'une Crète uchronique. L'ambiance graphique, doucement teintée de couleurs rétros, s'embellit encore d'une gestuelle proche du théâtre. La voie de Calliopée trace l'histoire d'un sculpteur perdu dans ses doutes, évoque la notion de pouvoir, celui du roi sur Agaric et celui d'Agaric sur ses apprentis. Mais c'est aussi et surtout l'histoire d'une femme, Calliopée, de velléités émancipatrices, de création, de liberté, d'envies, de vie. La voie de Calliopée est une réflexion sur l'art, son initiation et sa pratique, et ses exigences parfois absurdes. Il est traversé d'un regard distancié sur le monde du travail, proposé dans une version jusqu'au-boutiste et transposé dans le monde imaginaire d'une monarchie absolue, pour en faire saillir ses mécanismes les plus retors.
Les influences, qu'elles soient flagrantes ou discrètes, assumées ou inconscientes, sont présentes dans le travail de tout artiste. Elles nourrissent son oeuvre, l'aidant tout d'abord à perfectionner sa technique par l'imitation puis le taraudant lorsqu'il cherche à s'en éloigner pour définir son propre style. Mais au-delà de la question du style, les influences sont parfois le fruit de rencontres, avec un certain livre à un moment bien particulier de sa vie, avec une autre manière de penser le médium même de la Bande Dessinée, avec des univers cinématographiques, littéraires ou picturaux. Car si elles nous aident à définir des écoles, des mouvements et une approche de l'Histoire du Neuvième Art, les influences restent avant tout intimement personnelles. Au travers de ce numéro de JADE, des auteurs de divers horizons nous livreront, par le biais de récits ou d'entretiens, leur rapport particulier aux influences, établissant la base d'une réflexion critique plus large sur cette thématique.Les intervenants de ce Jade : Ambre, Fabcaro, Terreur Graphique, Pierre Ferrero, Pierre Druilhe, William Henne, Oriane Lassus, Matthias Lehmann, Nicolas Moog, Julien Nem, Charles Papier, Benoît Preteseille, Isaac Wens, Jean Bourguignon, Mazem Kerbaj, Jason, Ruppert & Mulot, Pascal Matthey, Simon Roussin, Kan Talahama et Aidan Koch et encore quelques autres en cours de confirmation...
Paru fin 2006, Comme un lundi est le premier livre de James. Il se compose d'une série de 30 petites histoires muettes dont une partie a été publiée sur l'un des plus fameux blogs BD des années 2000 : Ottoprod inc. - Les mauvaises humeurs de James et de La Tête X La série aborde des moments ou les hasards de la vie parviennent à des conclusions irréfutables -bien souvent à notre dépend- ainsi qu'à ce qu'on pourrait appeler des « grands moments de solitude ». D'un agent de la circulation se prenant pour John Wayne aux différentes situations dans lesquelles on offre des fleurs en passant par la cruelle désillusion sur l'identité du Père Noël, tout concourt, dans d'implacables chutes burlesques, à évoquer au lecteur le sentiment de la perte de l'innocence. Si c'est bien l'humour qui est ici maître des lieux, il reste clair qu'il habille avant tout les petites cruautés que la vie nous réserve, quand le hasard nous donne l'impression d'une comédie bien trop humaine où l'on aurait le premier rôle, bien involontairement. Mais rien de cynique dans la démarche de James, plus prompt à photographier avec recul ces instants tragi-comiques qu'à se laisser submerger par eux.Quelques-unes unes de ces histoires ont participé, lors de leur publication sur Internet, au succès considérable du blog de James et de la Tête X, l'un des plus célèbre de la blogosphère graphique.James est aujourd'hui un auteur reconnu (et très demandé !) ainsi que le directeur de la collection d'humour Pataquès, chez Delcourt.Il publie, en solo ou bien souvent avec son comparse Boris Mirroir, tant chez Audie que Dupuis, Glénat ou Dargaud.
« En attendant, c'est les petites punchlines de deux amis dont un s'est fait plaquer, des instantanés, des petits morceaux de désoeuvrement, des bilans de rien, des réflexions de bitume et d'appart mal rangé, de rupture amoureuse et de lendemains de fêtes, comme ça, en attendant que ça passe, le temps d'un mois d'octobre en suspens. » - Fabrice Caro « On n'arrivait pas a prendre une décision sur un projet... alors, en attendant, j'ai demandé à fab de me montrer ses écrits, j'ai pris un ou deux mois pour dessiner... hors des cases... la possibilité du dessin. Simplement me frotter à ses textes sans qu'il me vampirise. Il me donne la liberté totale de représentation, alors je dessine ce que je veux, en rouge et bleu parce que j'ai acheté un lot sur une brocante. Ses punchlines, c'est de l'amour 2018, ça sent la nuit et les matins raides, les tiraillements, les instants seconds, j'ai pas toujours collé mes dessins au texte, des fois les émotions du texte me faisait penser à un autre truc... des sentiments parallèles. Je sais ce qu'il veut raconter. » - Gilles Rochier Second volume de la collection Asterozoa, consacrée au dessin contemporain, En attendant est une collaboration entre deux auteurs de bande dessinée aux univers singuliers et pas forcément complémen-taires. Fabrice Caro écrit une série de punchlines retranscrivant une conversation entre deux amis, instantanés d'émotions attrapées en vol, conversation livrée à Gilles Rochier qui, avec deux crayons de couleurs (rouge et bleu), va les accueillir dans son univers graphique, les laisser rebondir au fil de sa pensée. Le tout est mélangé à la manière d'un cut-up, construisent de nouveaux rapports entre textes et dessins, un nouveau fil de pensée, une matière qui raconte des instants du monde et des fragments de vie.
Véritable recueil de 4 numéros d'un faux comics, lancé en kiosque en fanfare et dont la rédaction se rendra compte - trop tard - que trop d'optimisme ne résiste pas à la dure loi du marché dans le monde de la presse. Les numéros thémathiques se succèdent (Science-fiction, épouvante, polar, amour) tandis que la rédaction tente de sauver les meubles. Garni des rubriques habituelles de la presse (pin-up, réclames, carte blanche, etc.), l'essentiel des pages est surtout l'occasion de parler du monde de la bande dessinée avec la reprise des pages ironiques mais pleines de bon sens du blog éponyme Les mauvaises humeurs de James et de la Tête X, agrémentées de nombreux inédits et surprises de marque. Voici enfin imprimé sur papier, l'ensembledu travail de ses deux auteurs qui ont secoué le petit monde de la bande dessinée tout au long de l'année 2006 grâce à leur blog unanimement salué par les lecteurs et presque unanimement salué par la profession.
Ici-bas, à Sassafras County, les choses suivent sereinement leur cours. Dans les hautes branches, les cardinaux rouges chantent, la salsepareille fleurit en bouquets épineux et parfumés, et le rapide pour Green Valley arrive toujours à l'heure. Souhaitant profiter de l'allégresse ambiante, Millborough coiffe son chapeau, corrige dans le miroir l'angle du noeud papillon à sa chemise, sort de la maison et, d'un pas décidé, entreprend l'ascension de la Grande Question Existentielle.Déambulation bucolique dans un Midwest idéalisé, aux graphismes post-Crumbiens étincelants, Les choses de la vie marque le lecteur tant par son acuité aux questions existentielles que par son humour un brin désespéré. Christoph Mueller joue également la carte expérimentale, usant du format «strip» tout en longueur pour questionner les possibilités du langage de la bande dessinée, use d'anamorphoses, de séquences muettes, de plans multiples et aventureux et d'ellipses inter-strips pour créer un rythme en accord avec l'ambiance du récit. Un exercice à la fois brillant et passionnant.
Un auteur de bande dessinée, alors qu'il fait ses courses, réalise qu'il n'a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l'auteur le menace et parvient à s'enfuir. La police est alertée, s'engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles.Assez vite les médias s'emparent de l'affaire et le pays est en émoi. L'histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l'auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l'ensemble de la société.Voici le nouveau récit choral de l'imparable Fabcaro, entre road-movie et fait-divers, l'auteur fait surgir autour de son personnage en fuite, toutes les figures marquantes -et concernées- de la société (famille, médias, police, voisinage...) et l'on reste sans voix face à ce déferlement de réactions improbables ou, au contraire, bien trop prévisibles.