Arrivé en France des Pays-Bas à la fin des années 60, Willem rencontre l'équipe de Hara-Kiri. Il fait partie de cette grande aventure artistique et politique des Editions du Square, qui animent alors les magazines Charlie-Hebdo, Charlie-Mensuel et BD. Emmenés par le professeur Choron, ces fous furieux, parmi lesquels Reiser, Gébé, Cabu, Wolinsky, Fred... aident à la génération d'après 1968 à se forger une conscience politique. Trente-cinq ans après le combat continue. Willem connaît l'histoire contemporraine mieux qu'aucun dessinateur de presse et possède en sus une immense culture graphique. Ces deux qualités lui valent d?être un observateur très fin et très précis de l'actualité. Ses dessins, quotidiens dans Libération ou hebdomadaires dans Charlie contiennent une grande force graphique et humoristique. Pour les Requins Marteaux, il a déjà réuni les plus beaux dans Eliminations, Merci Ben Laden !, Elections Surréalistes, Destruction Massive et Sarko l'increvable.
Auteur majeur de ces vingt dernières années, Émile Bravo, cet adepte de la ligne claire, a su se démarquer de ses camarades alternatifs par un respect prononcé pour la tradition graphique franco-belge et les canons de la bande dessinée d'aventure pour enfant. Primé de nombreuses fois pour son activité dans le giron du 9ème art, il a su tout au long de sa carrière réconcilier classicisme graphique et modernité narrative dans des albums à la fois populaires et exigeants.Réservé, humble et pudique, Émile confie aux Requins Marteaux le soin de publier des planches, jamais rassemblées jusqu'à présent en album, sous la forme d'un journal intime. Autobiographie rêvée, confessions fantasmées, ce «journal» orchestre une symphonie de thèmes dont les lectures successives ne cesseront de vous ravir. L'enfance, l'adolescence, la nostalgie, la guerre, les passions, l'amour et l'amitié, les honneurs, l'errance, le mal et la mort, vous retrouverez toutes les obsessions qui ont nourri ses albums pour en faire en toute discrétion les grands classiques de demain.
Après Ni Plus Ni Moins de José Parrondo et L'oeil Privé de Blexbolex, la collection Inox accueille cette fois un récit insolite signé Quentin Faucompré, réflexion graphique et poétique sur l'homme, son rapport à la tradition et à la nature. Dans ce récit sans paroles, un homme accompagné d'un oiseau chasse des fusils, des moines se recueillent en haut d'une dangereuse falaise, un mariage tourne mal, un taureau est passé à la moulinette... Les scènes s'enchaînent tel un emboîtement de poupées russes, mêlant violence et douceur. Les protagonistes y sont malmenés : les animaux, les hommes, et même les armes, auxquels le trait souple de Quentin Faucompré insufflent la vie, sont autant de figures de la (dé)mystification entonnée par ce touchant récit.À travers cette expédition graphique, l'on s'amuse des conventions et des militantismes aveugles et sectaires. La déification ou le mépris de la nature, des usages, des animaux, sont poussés à leur paroxysme. Avec un humour décalé et poétique, Hunting, Fishing, Nature and Traditions joue avec les mythologies, s'amuse des conventions pour aborder les notions d'automatisme et de religion au sens large...
Emmanuel Bellegarde réalise des films d'animations en utilisant des rubans adhésifs pour dessiner et animer ses histoires. La contrainte de n'utiliser que du ruban adhésif l'oblige à styliser ses dessins, à rechercher l'essence du sujet pour le styliser à l'extrême. Ainsi un personnage devient une croix, une voiture un rectangle. Inspiré par cette technique qui ne garde que l'essence d'une image, il se met un jour à travailler sur les pochettes de disques avec l'idée de faire des reprises graphiques comme on fait des reprises musicales. Des pochettes d'album, il ne garde que la composition graphique, en enlevant toute typo ou figuration. Sur certaines d'entre elles, l'impact est si fort qu'il suffit de garder trois rectangles et le code couleur pour reconnaître d'emblée l'originale (cf. Nevermind the Bollocks des Sex Pistols).Discover est une compilation chronologique de reprises graphiques, qui permet de voir l'évolution de la composition des pochettes : très graphiques dans les années 1980, très colorées durant la période punk et minimalistes dans les années 2000. Sous chaque pochette, un indice pour trouver le groupe et le titre de l'album. Prêt pour un blind test graphique ? Play !
Danny Steve revient à la charge en s'appropriant littéralement le format de la collection Comix. Négligeant toujours un peu les us et coutumes de la bande dessinée pour favoriser l'expression graphique, elle nous propose ici un « comix d'ambiance ». Le résultat est un très beau livre, velu, où dessins ettextes se mélangent pour noyer le lecteur dans un hypothétique monologue amoureux.
Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss. La trame est la même que dans le roman de Collodi, cependant l'intrigue est modernisée. Avec Winshluss, le pantin de bois devient un simple androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que le grillon qui parle (ici un cafard ) connait un sort plus enviable que celui du roman, puisqu'il s'agit d'un SDF qui trouve à squatter dans la boite crânienne du petit robot.Toute la force du travail de lfauteur réside dans son traitement graphique€ : outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve d'une maitrise insolente du récit muet. Ce livre imposant, prouve que Winshluss est un des auteurs de bande dessinée les plus virtuoses de sa génération.
Mark EdwardSmith est né le 05 mars 1957 à Prestwich, à cinq miles au nord de Manchester. Chanteur charismatique à la voix de canard de The Fall (petit groupe emblématique de Krautpunk issu des années 70 comptabilisant une discographie d'une quarantaine d'albums), Mark E. Smith est un personnage surprenant dé-fiant toute logique et ne semblant être capable de s'exprimer que par : « T'es viré » ou encore par le mystérieux « The Joke ».Avec cette verve tant graphique que subjective qui ne cesse de réjouir les lecteurs du Canard Enchaîné et de Charlie Hebdo, Luz dresse dans The Joke le portrait attachant d'un homme aux prises avec ses contradictions, ses excès et ses dé-rives.Cette nouvelle version a été augmentée d'une quinzaine de pages inédites, un poster y a été aussi inclus, et elle a été dotée d'une toute nouvelle couverture dessinée par Cizo !
Un marcheur somnambule trébuche sur un caillou anodin et c'est alors le début d'une étonnante réaction en chaîne qui va tenir en haleine le lecteur tout le long des 48 pages de cette bande dessinée de l'auteur belge José Parrondo. Cette sarabande graphique menée sur un rythme d'enfer met aux prises une invraisemblable tripotée de personnages plus ou moins «proteïformes». Une colonie de fourmis frondeuses, un promeneur en haut de forme, un couple de poissons belliqueux, etc... se télescopent pèle-mêle et réinventent même à l'occasion quelques-unes des plus belles inventions de l'homme : la roue, le levier... rien que ça... en tout simplicité... ni plus ni moins !!!Dans cette véritable apologie du mouvement perpétuel, l'auteur bringuebale ses personnages sans ménagement au cours d'un palpitant voyage au fil de l'eau... liquide, solide et gazeuse...Un récit tout en rondeur qui tourne en rond, ponctué d'onomatopées et autres bruitages divers et empreint de cet étrange poésie minimaliste et bruitiste si chère à Parrondo.
Dans les épisodes précédents nous avions laissé Bouzard aux prises avec son stupide chien Flopi. Ils nous reviennent tous les deux pour assener un ultime coup de tatane dans le ventre convulsé de rire de fans déjà conquis. Salué par ces pairs, encensé par la critique, Guillaume Bouzard a su s'imposer avec la série des autobiography of me too comme le maître incontesté d'une veine de la bande dessinée autobiographique décomplexée. Grâce à l'alliance d'un talent graphique hors norme et d'un Humour imparable longuement mûri chez les éditeurs indépendants (Les Requins Marteaux, 6 pieds sous terre avec la série Plageman, le Psikopat...), Bouzard développe dans ce nouvel album son goût pour les situations burlesques et improbables. Mettre en scène son quotidien avec autant de verve et de fraîcheur, seul le prince de la bande dessinée underground pouvait renouveler l'exploit dans ce troisième opus !
Dans une conserverie industrielle du Sud-Ouest de la France, dix mille oies destinées à la production de foie gras et de confits sont malencontreusement contaminées par des produits vitaminés bon marché en provenance d'un dépôt de la région de Tchernobyl. Accédant alors à une intelligence similaire à la nôtre, et dotées de petits bras et de la parole, les palmipèdes mutants prennent la direction de l'usine et contraignent son directeur, Monsieur Samotrah, à collaborer pour sauvegarder son entreprise. Ensemble, ils vont produire une effroyable denrée : le foie gras humain ...Après Mister Q vs Djskarstadt et Utopia Porcina, Bathori poursuit l'exploration tant graphique que narrative d'une possible revanchedu monde animal face à l'être humain, conduisant celui-ci vers l'esclavage et l'asservissement. Les différents codes de nos sociétés contemporaines ainsi que nos comportements y apparaissent alors sous un jour nouveau. Et ce maillon supérieur que nous occupons tout en haut de la chaîne alimentaire pourrait bien être beaucoup moins stable qu'il nous paraît.
Sébastien est un ado anthropomorphe, à qui la vie n'apprend rien. Je m'enfou-tiste, déconnecté de la réalité, maladroit voire carrément dangereux, les événe-ments ne lui donnent pas forcément tort. Perdu dans un monde aux références néfastes, Sébastien ne se sent libre. que lorsqu'il atterrit en prison.La narration oscille entre violence verbale et violence physique, mais c'est la violence symbolique du livre qui met sans doute le plus mal à l'aise.RN 66 nous ramène à nos codes, aux mythes dans lesquels nous avons abusé les enfants, dans lesquels nous nous berlurons aujourd'hui, ceux qui nous aident à faire passer la pilule de l'existence. Et si contrairement à ce qu'on nous a incul-qué à l'école, bien mal acquis pouvait profiter ?En tout cas Frankyravi nous démontre que ce n'est parce que l'on aide le ciel qu'il va s'y mettre et deux tu l'auras vaut parfois mieux qu'un ! Frankyravi est de ces dessinateurs teigneux tant au niveau du trait que dans l'âme. Quelque part entre Got (Le Baron Noir), Mariscal (Los Garriris) et Macherot, son dessin a une force graphique surprenante et pour le moins puissante.
Au moment où le PDG de TF1 avec le retour de la Ferme des Célébrités s'apprête à revendre du temps de cerveau humain disponible à Coca-Cola, les Requins Marteaux s'attellent à l'édition du chef d'oeuvre oublié de l'illustre illustrateur entomologiste Martes Bathori : Hamgrad Utopia Porcina, perle aux cochons de la littérature graphique d'anticipation, dans lequel les porcs ont des travers tellement humains, et les hommes sont de telles têtes de lard, qu'il n'est pas sans évoquer La Ferme des animaux de Georges Orwell : Dehors, les yeux des animaux allaient du cochon à l'homme et de l'homme au cochon, et de nouveau du cochon à l'homme, mais déjà il était impossible de dire lequel était lequel. Dans Hamgrad Utopia Porcina, nous sommes en 2019, la compagnie Spéck Ltd. vend de l'humain en boites. Comment en sommes nous arrivés là ? La révolution de 2018, qui vit la suprématie des porcins s'imposer à l'homme, a inversé les rôles et désormais l'humain semble résigné à sa fonction d'animal d'élevage !
L'idée d'une publication sur l'oeuvre protéiforme de Winshluss est née de trois expositions : Nature Sucks, rétrospective présentée en 2012 au Centre Culturel François Mitterrand de Périgueux ; Les gentils, c'est nous ! qui a fait suite à sa résidence à Monflanquin et Winshluss, un monde merveilleux, importante exposition qui a eu lieu du 17 avril au 10 novembre 2013 au Musée des Arts Décoratifs de Paris.Cet ouvrage présentera non seulement des œuvres emblématiques de son travail, mais aussi des projets plus récents, dévoilant ainsi la carrière aux multiples facettes de Winshluss. Trois textes écrits par des professionnels de l'art viendront apporter trois regards critiques : une préface de Béatrice Salmon, directrice du Musée des Arts Décoratifs, un texte de Camille de Singly, professeur d'Histoire de l'art aux Beaux-arts de Bordeaux et coordinatrice de Documents d'artistes en Aquitaine, et un autre de Sébastien Gokalp, conservateur du patrimoine au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris et commissaire, entre autres, des expositions « Crumb » et « Larry Clark » en 2012. Winshluss, un Monde merveilleux sera un livre aussi beau à regarder qu'intéressant à lire. La conception graphique sera réalisée par Cizo. Ce sera donc un formidable outil de travail pour les professionnels et pour le grand public qui souhaite-rait en apprendre plus sur cet artiste remarquable.
Amandine Urruty est née en 1982, elle vit et travaille sur son lit. Après quelques années d'études et une brève carrière dans la chanson française underground, Amandine dévoile aujourd'hui une joyeuse galerie de portraits déviants, alliant costumes grotesques et décorum baroque, réconciliant miraculeusement les amoureux de la symbolique alchimique et les jeunes filles trop maquillées. Véritable stakhanoviste du crayon de couleur, Amandine construit ses images comme l'on erre dans les allées d'une brocante dominicale, empruntant aux forêts de bibelots - tour à tour féroces ou apaisants, décoratifs ou encombrants - leur ambivalence fondamentale. En résulte la célébration d'un chamanisme de comptoir où les objets s'animent au coeur de saynètes puériles et perverses, improbable rencontre entre le Muppet Show et l'oeuvre de Jérôme Bosch. Un univers fort et singulier, remarqué notamment via la une du mensuel Etapes Graphiques en 2008, des collaborations avec le collectif Studiobüro et une série d'expositions autour de la scène post-graffiti (GHP, L'art de rien, L.J. galerie ...) .En novembre 2009 elle rejoint le crew des artistes de l'Arts Factory à l'occasion du Winter Show de la galerie.Pour sa première publication d'envergure Amandine livre un recueil « nono-graphique » au titre mystérieux regroupant des dessins réalisés entre 2008 et 2010.
Aux Requins Marteaux, nous ne manquons jamais une occasion pour fêter un évènement. Et nous n'allions pas manquer de fêter les 10 ans de Pinocchio, merveilleux Fauve d'Or remporté par Winshluss en 2009 au FIBD d'Angoulême. Pour cette nouvelle édition, plusieurs pépites attendent les érudits et nouveaux lecteurs de l'auteur : préfaces, dessins inédits et autres surprises... Pinocchio narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss.La trame est la même que dans le roman de Collodi, cependant l'intrigue est modernisée : on retrouveici un Pinocchio bien loin du gentil garçon qu'en a fait Walt Disney. Avec Winshluss, le pantin de bois se transforme en androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance. Tandis que le grillon qui parle (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman, puisqu'il s'agit d'un sdf qui trouve à squatter dans la boîte crânienne du petit robot.Winshluss maltraîte les codes de la bande dessinée populaire et les références cinématographiques avec virtuosité. Il transforme les clichés les plus éculés en formes narratives éminemment modernes. Mais toute la force du travail de l'auteur réside dans son traitement graphique. Outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve ici d'une maîtrise insolente du récit muet. Ce livre imposant, prouve que Winshluss est un des auteurs de bande dessinée les plus virtuoses et les plus intéressants de sa génération.
Pré-publié en partie dans la revue Ferraille Illustré de 2003 à 2005 et interrompu par Winshluss pour se consacrer avec Marjane Satrapi à la réalisation du film d'animation Persepolis (primé au festival de Cannes et au César et nominé au Oscar), PINOCCHIO narre les (més)aventures de la célèbre marionnette, revues et corrigées par ce bon petit diable de Winshluss. La trame y est globalement la même que dans le célèbre roman de Collodi, cependant l'intrigue y est largement modernisée : On retrouve ici un Pinocchio bien loin du gentil petit garçon de Walt Disney ! Le pantin de bois devient là un simple androïde conçu par un ingénieur en mal de reconnaissance ... Tandis que le grillon qui parle (ici un cafard) connaît un sort plus enviable que celui du roman originel, puisqu'il s'agit d'un SDF qui trouve à squatter bien confortablement dans la boite cranienne du petit robot en question.Winshluss maltraite les codes de la bande dessinée populaire et les références cinématographiques avec virtuosité. Des clichés les plus éculés il invente des formes narratives des plus modernes. Mais toute la force du travail de l'auteur réside dans son traitement graphique. Outre un dessin très expressif, Winshluss fait preuve ici d'une maîtrise insolente du récit muet. Car ce Pinocchio ne contient quasiment aucun dialogue ni texte off. Avec Pinocchio, Winshluss s'ébat joyeusement dans l'univers des enfants pour le plaisir des plus grands . un peu comme si Bruno Bettelheim avait écrit pour Tex Avery !Ce livre imposant prouve que Winshluss est sans conteste l'un des auteurs de bande dessinée les plus virtuoses et passionnants de sa génération. Et même s'il est resté bien discret jusqu'à présent sous son pseudonyme de dessinateur de bande dessinée, nul doute que ce livre va enfin le révéler au plus large des publics !