Ce roman graphique américain suit Daniel Wells à son arrivée dans une petite ville de la province japonaise au poste d'assistant scolaire.Ce journal d'une solitude semi-autobiographique suit les difficiles tentatives du jeune homme pour s'intégrer à une société étrange et étrangère. Lars Martinson propose une sorte de Stupeur et Tremblement ou de Lost in Translation subtil et feutré, où le Japon se dévoile dans un trait dur et dans le silence d'une province grise et monolithique. La rigidité feinte du dessin, qui révèle l'influence de Chris Ware et de Seth, résonne avec l'immobilisme de la vie du personnage, empruntant parfois au registre des gravures qui ont fait les grands récits de voyage européens.
Fin 2009, le public francophone et la critique découvraient le personnage de Yoshio Hori, antihéros et loser magnifique du Vagabond de Tokyo - Résidence Dokudami, sélectionné à Angoulême en 2010. Avec ce nouveau volume du Vagabond de Tokyo - Tender is the night, nous retrouvons pour notre plus grand plaisir le personnage loufoque de Yoshio Hori et ses éternels déboires.Dans un style graphique fluide, les 14 histoires de ce volume de 400 pages se dévorent les unes après les autres. Fukutani s'amuse à y parodier les films de yakuzas et les shonen manga de l'époque, tout en posant un regard lucide et critique sur la société japonaise.
Lorsque Tokiko retrouve son mari, rapatrié après avoir été grièvement blessé au combat, il n'est plus qu'un homme-tronc : le lieutenant Sunaga a perdu bras et jambes et ses blessures l'ont rendu sourd-muet. Condamnée à vivre recluse avec lui, Tokiko va ressentir un plaisir nouveau, entre dégoût et fascination, à voir souffrir cet être difforme et sans défense.Avec son remarquable talent graphique, Maruo Suehiro, le maître de l'ero-guro (érotique-grotesque) nous plonge dans le Japon de l'ère Taishô (1912-1926) en adaptant une nouvelle fois une oeuvre du célèbre écrivain Ranpo Edogawa. Cette fois il adapte La chenille, nouvelle publiée en 1929, et qui fut censurée au cours de la guerre. L'érotisme torride de La chenille en en fait un Empire des Sens version manga.
Dans cette petite gargote située au fond d'une ruelle du quartier de Shinjuku, les clients se croisent, les histoires se dévoilent. La carte ne propose que du tonjiru, soupe miso au porc, ainsi que du saké, mais selon vos envies, on vous préparera àla demande tout ce qu'on est en mesure de vous servir.
Dans cette petite gargote située au fond d'une ruelle du quartier de Shinjuku, les clients se croisent, les histoires se dévoilent. La carte ne propose que du tonjiru, soupe de miso au porc, ainsi que du saké, mais selon vos envies, on vous préparera à la demande tout ce qu'on est en mesure de vous servir.
Dans ce petit restaurant situé au fond d’une ruelle du quartier de Shinjuku, le patron vous accueille de minuit à sept heures du matin. La carte ne propose que du tonjiru, soupe de miso au porc, ainsi que du saké, mais selon vos envies, on vous préparera à la demande tout ce qu’on est en mesure de vous servir.
Prisonnière de l'armée rouge est le premier album scandaleux d'un jeune illustrateur de 25 ans qui signe seulement de son prénom, Romain. C'était en 1978 aux Humanoïdes Associés. Le livre est une sorte de manifeste graphique.Cet esprit punk ingénieux, très proche du groupe Bazooka, s'empare du coté obscur du Japon et invente un nouveau genre du SM, le « bondage chirurgical ». Depuis Romain Slocombe creuse un rail obsessionnel et unique, incarnant son univers fantasmatique monomaniaque sous diverses formes artistiques avec brio. Prisonnière de l'armée rouge fait le saut générationnel, bien des monstres ont été tués par les flux quotidiens d'images incontrôlées. On peut enfin lire ces photos redessinées de japonaises ligotées, blessées, tuméfiées, bandées comme de vraies oeuvres, révélant l'atmosphère tragi-comique de la fin des années 70, l'esprit glacé, le détachement des regards chimiques, autant que le talent d'un artiste au coeur du monde et déjà totalement singulier.
Considéré au japon comme « l'étoile noire » du manga, S. Maruo construit depuis ses débuts en 1980 dans le magazine GARO, une oeuvre où se mêle mythologie japonaise et une certaine culture occidentale de l'érotisme, qui va du Marquis de Sade aux surréalistes.Le fond narratif, composé de courts dialogues crus et parfois poétiquement délirants, sont encadrés dans l'image pour ne pas polluer les images où se révèle toute la virtuosité graphique de Maruo. Son trait unique, ligne claire et raffinée, ses habiles découpages, nous confrontent sans cryptage au petit peuple monstrueux de ses fantasmagories. L'élégance est transgressive, ce qui apparaît comique pour un japonais, convoque chez nous des monstres enfouis. En traversant un Styx fictionnel, happé par l'incroyable mais effrayante délectation de son dessin, on peut y déceler moult références littéraires, philosophiques et artistiques qui, tout en bouleversant nos sens, nous invite à jouir de son univers unique, extrêmement pervers et pourtant proche, mais indéniablement cathartique.Q-saku est une pièce maitresse de cette oeuvre, composé de courtes histoires, on appréciera l'incroyable richesse de son imaginaire et le superbe amalgame de ses influences. L'horreur surgit, parfaitement orchestrée par la mise en scène, au coeur d'une atmosphère froidement esthétique.Manga adulte traduit du Japonais par Miyako Slocombe. Préface Arnaud Viviant