Jules Feiffer est l'un des auteurs majeurs de la bande dessinée américaine, étonnamment méconnu en France. Je ne suis pas n'importe qui ! recueille six histoires « pas trop courtes et franchement distrayantes ». Des contes humoristico-philosophiques comme Sempé nous a habitué à le faire, ou plus récemment Blutch, dont la filiation graphique est évidente.
Dessin et récit de Camille Royer.Pour son premier récit en bande dessinée, Camille Royer revient sur son enfance. Sa mère, d'origine japonaise, lui inculque sa culture. La petite Camille apprend (laborieusement) les kanjis et les hiraganas et, chaque soir, sa mère lui lit un conte japonais. L'imaginaire de cette enfant turbulente et rêveuse s'enfonce petit à petit dans les méandres de ces histoires qui viennent perturber son quotidien...Un roman graphique d'une grande sensibilité, aux images puissantes, de cette jeune autrice prometteuse.
Avec S, Gipi avait signé, déjà, un très beau récit basé sur le souvenir de son père récemment disparu. Il poursuit cette veine autobiographique avec Ma vie mal dessinée, en creusant plus profondément encore dans la chair et dans l'âme de l'auteur. S'adressant directement à ses lecteurs, Gipi nous fait tout partager : ses peurs, ses maladies, ses souffrances, ses inhibitions, ses descentes aux enfers, mais aussi ses amitiés, ses réflexions, ses bonheurs. Un livre fort, rebelle, fou et gracieux, où l'humour et la dérision ne sont pas en reste. Une écriture magnifique, tant graphique que littéraire, qui font de Ma Vie mal dessinée un livre exceptionnel.
Jérémie, alias King Automatic, est un Big Band à lui tout seul. De retour de tournée, il apprend la mort de la tante Marie. Farfouillant dans le grenier de celle-ci, Jérémie et son frangin, Gilou, découvrent un 45 tours des années cinquante d'un certain Johnny Jano, ainsi qu'une carte postale dudit Johnny adressée à une certaine Rose. Sur le Teppaz, un tourne-disque antédiluvien, Johnny Jano hurle son rockabilly, Havin' A Whole Lot of Fun : une tuerie ! Sur la carte postale, ces mots : « For Rose, lovely. Johnny », et une adresse : Rosa Menechetti, East Main 124, New Iberia, Louisiana. Rose ! La grand-mère de Jérémie et Gilou, soi-disant disparue sans laisser de tr aces. Un secret de famille, en somme. Quinze jours plus tard, les deux frères débarquent en Louisiane, l'adresse du dernier domicile connu de Rose d'une main, une guitare dans l'autre. Une Fender Vintage de 67, s'il vous plaît ! Jérémie et Gilou se retrouvent au numéro 124 de East Main, la porte s'ouvre.
En 1944, Miriam Katin n'a que 3 ans. L'Allemagne nazi a envahi la Hongrie et comme dans le reste de l'Europe, les Juifs sont traqués. Dénoncées, Esther et Miriam doivent fuir à travers le pays. Elles trouvent refuge dans une ferme accueillante, mais les nazis continuent d'approcher tout comme les troupes soviétiques. Pour écrire ce premier roman graphique, Miriam Katin, trop jeune pour se souvenir de tout cela, s'est appuyé sur les souvenirs de sa mère. Le résultat est l'un des romans graphiques les plus émouvant et juste publié depuis le début du siècle, vu par la mémoire d'une mère et les yeux d'un enfant.
Néopolar drôle, cruel, intelligent ou fable moderne sur l'art, l'amour et la bêtise qui peut être meurtrière ? Les deux, assurément !Cette jubilante fable de la modernité qui se veut triomphante est d'abord une histoire menée avec maestria par deux auteurs au sommet de leur art. Au texte vif et tranchant de Sampayo répond harmonieusement l'écriture graphique subtile et singulière de Zárate, conférant à Fly Blues une esthétique délicatement baroque. Avec ce récit aux apparences de néopolar, drôle, cruel, intelligent, Carlos Sampayo et Oscar Zárate nous donnent à penser sur l'art, l'amour, le sexe, l'exacerbation des sentiments humains. et la bêtise raciste et meurtrière.
Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.Or, la terre était informe, et vide ; les ténèbres couvraient l'abîme. Et l'Esprit de Dieu planait au-dessus des eaux. Et Dieu dit alors :Que la lumière soit.Des millénaires plus tard, nous devons constater que cela a sacrément dérapé : pollution, violence, pauvreté, misère, corruption.C'est dans ce contexte particulier que le capitaine d'aviation Joe Sacco, de l'escadron617, est amené à bombarder Téhéran. Fort heureusement, son véritable statut d'auteur de roman graphique est rapidement découvert et le voilà redevenu simple soldat. Il est l'assistant d'un colonel moustachu qui, pour défaire l'ennemi teuton, a décidé de « baiser le kaiser » et tous ses hommes.Dans cette optique il vit nu, prêt à en découdre.
Le Petit bleu de la côte ouest, publié il y a plus de trente ans, nous parlait de la crise profonde d'un homme, reflet de celle du monde qui l'entourait. Le temps d'alors est celui d'aujourd'hui. La crise est toujours là, sans doute encore plus profonde. Tardi a trouvé l'équivalent graphique, réaliste et critique, de ce monde perdu et violent. Il pratique l'arrêt sur image avec une précision clinique, notamment lorsque tout dérape. Fidèle à l'esprit dutexte, il s'est gardé de faire davantage qu'un polar. À l'heure où Manchette accède aux collections littéraires, il s'est fait un point d'honneur d'entrer dans son univers. On peut tout aussi bien dire qu'il a invité Manchette dans le sien.
En 2004, Aurélien Ducoudray, photographe de presse dans un petit quotidien de province, décide d'accompagner un convoi humanitaire se rendant en Bosnie, en dépit du désintérêt manifeste de son rédacteur en chef. Ce livre, qui démarre sur le ton de la comédie, tant les protagonistes semblent être des « branquignols » raconte ce voyage, fait le portrait des volontaires du convoi et la découverte d'un pays encore blessé par la guerre fratricide qu'il a connu auparavant. L'ouvrage nous fera passer du rire aux larmes, car à la cocasserie de nombreuses situations s'oppose la dure réalité de ce pays dont la guerre a marqué la fin du XXe siècle. En complément du roman graphique, Aurélien Ducoudray propose les photos réalisées sur place et restées inédites, ainsi que quelques croquis pris sur place par François Ravard quelques années plus tard.
Alors voilà... Hugues Micol est un auteur de bandes dessinées. Un soir, dans une boite de nuit, alors qu'il fait un extra sur le thème des Impressionistes, au milieu des fêtards, il réalise le dessin ultime : un trait nouveau, une piste graphique pleine de promesses, bref, un miracle s'est produit. Il a l'impression que ce dessin marque un tournant dans sa vie d'artiste...Mais hélas, le temps de prendre un verre pour fêter ça, le dessin a disparu. À côté du chevalet, une plume de cigogne noire. Le lendemain, il se rend chez Santorin Saint Rose, le fameux détective aventurier, afin qu'il retrouve son dessin. Pour Saint Rose et son équipe, pas de doute, l'oiseau est migrateur, il a dû migrer vers le sud, avec escale à Macao. Il faut lever l'ancre sur le champ. Sans plus hésiter, Hugues Micol décide de délaisser le confort de sa table à dessin pour suivre l'enquête qui le mènera à l'autre boutdu monde !
Tout a commencé dans un club de rencontres speed dating, le Love Club, un nom pareil, ça se passe de commentaire. C'est ici que Jacky découvre l'immensité de sa solitude sexuelle. C'est là que François fait la connaissance d'Iléna. « Jusqu'où iriez-vous par amour ? », demande-t-elle. « Jusqu'au bout », répond-il. Jusqu'au bout, vraiment ? Les ennuis peuvent commencer. Ce qui au départ n'était qu'un jeu somme toute bon enfant se mue peu à peu en une entreprise angoissante, dans laquelle François s'englue inexorablement, avec la complicité douteuse de Jacky. L'implacable Iléna, preste et tirant les ficelles avec un art consommé, conduit ainsi son troupeau dedupes. Mais dans quel but ?Situations et dialogue savoureux, La Gueule du loup, insensiblement, à mesure que le mystère de cette ronde s'épaissit, s'affirme comme une comédie dramatique, acide et décapante.Avec ce récit plutôt âpre, Didier Tronchet surprend encore par la densité et le rythme de son récit, par la justesse d'une écriture graphique efficace et enlevée.Et comme Iléna, son personnage phare, en fouillant au plus profond de l'âme humaine, il nous entraîne dans une histoire haletante, avec la jubilation de l'auteur maître de son art.
Feuilletonniste à la Gazette de Paris, Auguste Bretagne est la risée de ses excentriques amis du Cercle Zutiste, Rimbaud, Verlaine, Charles Cros.Mais Bretagne est très amoureux d'Emily, une jeune poétesse qui l'entraîne aux réunions déjantées du groupe. Emily n'apprécie pas le capharnaüm morbide dans lequel vit Bretagne. À bout d'arguments, il finit par lui avouer qu'il ne peut quitter cette chambre car elle représente, en elle-même, le clou de sa fantastique collection. C'est dans cette chambre qu'a vécu un jeune poète inconnu : le comte de Lautréamont. Des objets lui ayant appartenu sont encore là, dont un des premiers exemplaires de ses « Chants de Maldoror ». Une oeuvre sulfureuse qui le fascine. Une nuit, après avoir goûté au Peyotl, hébergeant Arthur Rimbaud, ils se réveillent au son de la voix de Lautrémont qui hante la chambre.Comment cela est-il possible ? Et pourquoi Rimbaud connaît-il la voix du comte, mort un an auparavant ?Repartant des planches originales écrites et dessinées en 1873 par Bretagne et un jeune artiste du nom d'Eugène, retrouvant les pages censurées à l'époque, Corcal et Edith nous plongent dans ce qui serait le premier roman graphique de l'histoire de l'édition !
De toutes les organisations scouts, les Black Badges sont l'élite ; les meilleurs parmi les meilleurs. Les Black Badges sont une branche très secrète de scouts, chargée de missions secrètes qu'aucun adulte ne pourrait entreprendre. Mais en définitive, les petits gars en vert toujours prêts (selon la légende) savent peu de choses les uns des autres, et encore moins des autres organisations.Au sein de celles-ci, se cacherait un groupuscule utilisé par le gouvernement pour effectuer des opérations paramilitaires secrètes. En Corée du Nord, comme en Sibérie, qui se méfierait d'une bande d'ados étrangers en short ?Pourtant, au cours de l'une de ses missions, l'escouade des Black Badge devra choisir entre accomplir leur objectif ou secourir l'un de leurs camarades présumé mort des années auparavant.Les Black Badge sont une troupe de scouts d'élite. Ils sont chargés de missions que les adultes ne peuvent entreprendre. Une équipe d'espions digne de Mission impossible en culottes courtes. Mais il faut se méfier des apparences, le bien et le mal ne sont pas toujours là où l'on s'y attend...Après la série à succès GrassKings, Matt Kindt et Tyler Jenkins reviennent avec un roman graphique de 300 pages émouvant, drôle ou... horrible, parfois sur la même page.
Il a fallu huit ans à Alberto Breccia et Juan Sasturain pour réaliser Perramus. Dans cette grande fresque de plus de 460 pages, les auteurs ont transposé toute l'histoire (avec un grand H), les symboles et les mythes de l'Amérique Latine : la dictature militaire et ses disparitions (Breccia rend hommage à son scénariste Hector OEsterheld, disparu durant cette période),le tango avec Carlos Gardel, la passion du football, l'influence des Etats-Unis avec Henry Kissinger et Frank Sinatra et, bien sûr, la littérature, avec des versions fantasmées de Jorge Luis Borges et Gabriel Garcia Marquez.En 1982, la dictature militaire est au pouvoir en Argentine. C'est dans ce contexte particulièrement difficile que Perramus voit le jour. Sur les deux premiers livres sur les quatre qui composent cette oeuvre, le récit prend pour toile de fond cauchemardesque un état totalitaire fantasmagorique. Perramus est un homme qui a laissé mourir ses compagnons de révolte pour fuir et qui, incapable de faire face à cette réalité, s'abandonne à l'oubli.Devenu l'homme sans mémoire, il va parcourir le monde en quête d'identité et de rédemption avec pour compagnons de fortune Canelones, l'Ennemi et Jorge Luis Borges. Par sa genèse, son contexte politique, le talent de ses créateurs, le style toujours novateur d'Alberto Breccia, Perramus est un roman graphique incontournable.
À travers ces musiciens grecs qui, avant guerre, chantaient la nuit ce qu'ils vivaient le jour, brûlant leur vie par les deux bouts, David Prudhomme signe l'un des tout grand roman graphique de ces dernières années! Fin des années 30, en Grèce. La dictature militaire s'installe et les libertés fondent comme neige au soleil. L'esprit frondeur de Stavros, amateur de jolies filles, de hachisch, (et vendeur occasionnel) a du mal à se plier aux lois en vigueur. Il retrouve son ami Markos à sa sortie de prison. Ensemble, autour d'un narguilé, ils refont le monde, avant d'aller jouer et danser le rebetiko toute la nuit au son du bouzouki. Il fallait l'invention et l'élégance naturelle de David Prudhomme pour réussir à restituer l'ambiance des bouges d'Athènes dans les années trente, et l'atmosphère électrique qui y régnait. Pour ce récit, David Prudhomme puise son graphisme noir et charbonneux aux sources du cinéma néo-réaliste italien. Quant à cette musique populaire grecque d'avant-guerre, elle est dans Rebetiko ce que Casque D'Or a été aux guinguettes du bord de la Marne: omniprésente et le moteur essentiel du récit.Rebetiko, album salué par de nombreux auteurs de bande dessinée (Manu Larcenet, Joann Sfar, Emmanuel Guibert,...) a reçu le Prix du Festival Quai des Bulles - Coup de Coeur 2009.Futuropolis édite pour l'occasion une édition grand format en bichromie limitée à 150 exemplaires en vente seulement pour les amateurs éclairés de ce dessinateur hors pair.
Née en 1803 près de Lorient, Hélène Jégado, surnommée par sa mère «Fleur de tonnerre», reste à ce jour la plus grande tueuse en série de l'Histoire. Accusée du meurtre de 37 personnes,elle sera guillotinée en 1852 à Rennes.En 2013, Jean Teulé s'approprie cette histoire vraie dans un roman savoureux et drôle où il brosse le tableau d'une Bretagne pétrie de superstitions. Jean-Luc Cornette et Jürg suivent la trace de Jean Teulé dans un récit à l'humour noir assumé et nous montrent cette Bretagne superstitieuse dans un style graphique qui rappelle les gravures bretonnes du XIXe siècle.Fleur de tonnerre baigne depuis toute petite dans les croyances et légendes bretonnes contées par ses parents. Les «fleurs à vipère» à ne pas cueillir sous peine de voir sa langue se fendre en deux, les créatures féériques et effrayantes, imprègnent durablement l'imagination de la petite fille. De toutes ces légendes, la plus effrayante demeure celle de l'Ankou. Cette faucheuse squelettique vêtue d'une cape et d'un large chapeau parcoure les terres bretonnes avec sa charrette grinçante dans laquelle tombent, morts, les infortunés passants.À huit ans, elle entame sa carrière d'Ankou en empoisonnant sa mère avec de la belladone. Son père, démuni et ignorant la responsabilité de sa fille, se voit obligé de se séparer d'elle et de ses terres, envoyant Hélène chez sa tante où elle deviendra domestique. Devenue cuisinière, elle servira invariablement à ses employeurs des petits plats fortement appréciés qui, plus tôt que tard, finissent agrémentés d'une pincée d'arsenic.
Quand Pascal Rabaté décide d'illustrer le texte du dernier spectacle de François Morel, il y a comme une forme d'évidence. Il faut dire que ces deux auteurs partagent le même goût de la chronique familiale, observant avec malice, mais sans moquerie, les gens ordinaires. À travers les cartes postales que s'envoient consciencieusement les Rouchon et les Brochon de leurs vacances, se tisse une vie qui se rêve idéale mais où se dévoile, entre les lignes, tous les rituels minuscules qui font le sel de la vie...Au départ, il y a un spectacle, écrit et joué par François Morel en compagnie de son vieux complice Olivier Saladin et qui connaît un beau succès depuis plusieurs mois. À l'occasion de la sortie en DVD du dit spectacle, Futuropolis vous propose le texte original de François Morel illustré par Pascal Rabaté. Un autre regard, pour une belle complicité !Tout au long du siècle dernier, le vingtième, l'une des traditions estivales consistait à s'adresser des mots écrits à la main sur des petits bouts de carton. La carte postale jouait franc jeu, s'exposant à la vue de tous. Elle ne cultivait pas le secret. Elle faisait étalage de son bonheur, s'amusant à susciter la jalousie. Au verso, on pouvait profiter d'une vue en couleurs : le casino de Royan, la promenade des anglais ou un coucher de soleil sur Pornichet. D'autres fois, c'était un âne ou une vache ou un verrat avec un soutien-gorge... La légende disait «vachement bonnes vacances !», «Bonne ânée!» ou «Ben mon cochon !». On savait rire.Généralement, pour les rédiger, on profitait d'une journée de pluie, d'un matin sans soleil. Quand enfin, on avait réussi à s'en débarrasser dans une boite jaune des PTT, on était quitte, de la corvée des cartes postales, jusqu'à l'année prochaine. Comme dans les romances, l'optimisme était de mise sur les cartes postales: le ciel toujours bleu, la mer toujours belle, les vacances toujours bonnes (quoique trop courtes). On ignorait les insolations, les méduses, les moustiques, les attentes dans les aéroports, les routes surchargées, le retard des trains, les locations décevantes, les grains de sable dans les chaussures et les fourmis dans la salade... Sur les cartes postales, simplement, la vie se rêvait idéale. C'est vrai après tout, qu'est-ce qu'on s en fout ? Une carte postale, c'est juste un peu de rêve qui passe...
Textes en anglais et en français de Jean-Pierre Mercier, Denis Kitchen, Paul Gravett et John Lind, dessins de Will Eisner.Reprenant les thématiques principales de l'exposition, ce livre abondement illustré présente des documents rares ou inédits de la vie et la carrière de Will Eisner :- L'enfance à Brooklyn, ses premiers dessins, ses maitres (Segar, Milton Caniff...). L'occasion de mettre en valeur l'importance de l'environnement familial, en particulier le rôle de son père, ancien peintre de fresques murales, qui l'encouragea à embrasser la carrière artistique et qui témoigne de son précoce talent.- Passage en revue des activités de l'agence fondée par Will Eisner et Jerry Iger, pionnière en matière de packaging, qui fournit des dizaines de série « clé en main » aux éditeurs spécialisés.- The Spirit. C'est le personnage le plus illustre de Will Eisner. Créée à l'aube de la seconde guerre mondiale, cette série policière décalée a connu plusieurs vies durant une douzaine d'années. C'est à son retour de l 'armée que Will Eisner dessinera les plus belles pages du Spirit, réinventant chaque semaine, la façon de raconter une histoire avec un personnage récurrent. Passant du polar à l'humour, du conte philosophique au récit social, cette oeuvre finira pourtant par le lasser au point de l'arrêter, avant d'être redécouverte à la fin des 60's par la presse underground hippie. Le livre reprendra trois histoires complètes du Spirit d'après les planches originales.- Les romans graphiques. Redécouvrant la richesse de la bande dessinée grâce à une nouvelle génération d'auteurs, il abandonne son travail d'auteur et éditeur pour l'armée américaine, Will Eisner a 60 ans quand il dessine son premier roman graphique, Un bail avec Dieu. Dès lors, il n'aura de cesse jusqu'à la fin de sa vie en 2005 de raconter des histoires plus intimistes, souvent emprunts d'éléments autobiographiques.