Tant par la narration que par l'expression graphique, le Pinocchio de Philippe Foerster s'arrime au fantastique belge, mais trouve son inspiration dans le surréalisme noir, dont Collodi était un fervent, notamment dans son roman, Les mystères de Florence. Cela fait de l'album Pinocchio un phénomène unique dans le monde de la bande dessinée. Il y a Philippe Foerster, il n'y a pas d' école Foerster et voilà tout son mérite, et l'intérêt de le redécouvrir avec ce Pinocchio fantastique, burlesque, rabelaisien pourrait-on dire.La bichromie d'époque étant de piètre qualité, elle sera entièrement restaurée sous la supervision de l'auteur.
Timothée O. Wang est un petit chef d'oeuvre de la parodie. On retrouve en lui un savoureux mélange de Fu Manchu (le personnage créé par Sax Rohmer, en 1912), du flegmatique Juge Ti (créé par Robert van Gulik, en 1949) et de l'astucieux Charlie Chan, créé en 1925 par Earl Derr Biggers et popularisé en bande dessinée par Alfred Andriola, depuis 1938. Avec cette création, Luc Warnant a déployé tout le panache de la bande dessinée belge, bien dans la lignée de Franquin.Les enquêtes de Timothée O. Wang ont fait les belles heures du journal Spirou, dès 1981. Cette première histoire de Timothée intitulée Le Tibétain , est suivie d'un conte de Noël, Le miroir aux Arlouettes, lui aussi prépublié dans Spirou et dans L'AVENTURE. Les deux récits sont présentés dans une version restaurée sur base des originaux et remis en couleur selon les indications de l'auteur, Luc Warnant, le créateur graphique de la série Soda.Le tome 2, La statue vivante sortira en 2021 dans la même collection.