L'oiseau de Louis est mort.Mais il vit dans les rêves éveillés, les cauchemars ou les fantasmes de l'enfant. À la fois protecteur et guide, l'oiseau, devenu énorme et décharné, conduit Louis sur une terre de cendres, désolée et morbide. Il faut y voir, bien sûr, le lieu métaphorique du génocide cambodgien, cette terre ravagée par les Khmers rouges, qui déportèrent et assassinèrent 1,7 millions de personnes entre 1975 et 1979. L'oiseau apprendra à Louis que son père n'était pas un tueur, comme il le craignait, mais bien une victime de la folie meurtrière des Khmers rouges. Louis, peu à peu, avec l'aide de l'oiseau, esquisse le portrait jusqu'alors vide de son père, l'homme que sa mère aima, jusqu'à la douleur...
Il est des évènements familiaux qui se muent en secrets et continuent de hanter les vivants, d'opérer dans l'ombre leur travail de destruction. La tragédie est un héritage invisible. À travers Louis, est décrite la sourde angoisse engendrée par le secret.Louis a huit ans. Il vit avec sa mère, Laurence, dans une morne banlieue normande, au début des années quatrevingt.Enfant solitaire et contemplatif, Louis traîne sa différence comme un étrange fardeau : il est le seul Eurasien de son école, il ne connaît pas son père.Revêtant divers visages dans les rêveries de Louis, celui du héros ou celui de l'assassin, ce dernier reste une énigme entêtante. Laurence, tourmentée par cette séparation, élude toute conversation à ce sujet. Pour tromper la solitude de son fils, elle lui offre un canari. Peu à peu, un lien intime et secret se tisse entre l'enfant et l'oiseau. Car Louis est persuadé que l'oiseau les surveille, lui etsa mère, et qu'il connaît tous les secrets de la maison..
En 2000, Daniel Pennac et Jacques Tardi créaient l'événement en publiant une bande dessinée policière et sociale contemporaine. Dix ans plus tard, l'alchimie du dessin inimitable de Tardi et de la virtuosité des dialogues de Pennac est intacte.Cela commence ainsi, à Paris, de nos jours. Parce qu'il a été viré sans ménagement d'une grande entreprise, un employé devenu SDF décide d'afficher sa misère en s'enfermant volontairement dans une cage du jardin des plantes. Ne se nourrissant que de pâtée pour chiens, le malheureux devient l'attraction des médias. Un matin, il est retrouvé pendu. Rapidement, l'enquête indique qu'il s'agit d'un meurtre...Récit complet - réédition.
Alors voilà... Hugues Micol est un auteur de bandes dessinées. Un soir, dans une boite de nuit, alors qu'il fait un extra sur le thème des Impressionistes, au milieu des fêtards, il réalise le dessin ultime : un trait nouveau, une piste graphique pleine de promesses, bref, un miracle s'est produit. Il a l'impression que ce dessin marque un tournant dans sa vie d'artiste...Mais hélas, le temps de prendre un verre pour fêter ça, le dessin a disparu. À côté du chevalet, une plume de cigogne noire. Le lendemain, il se rend chez Santorin Saint Rose, le fameux détective aventurier, afin qu'il retrouve son dessin. Pour Saint Rose et son équipe, pas de doute, l'oiseau est migrateur, il a dû migrer vers le sud, avec escale à Macao. Il faut lever l'ancre sur le champ. Sans plus hésiter, Hugues Micol décide de délaisser le confort de sa table à dessin pour suivre l'enquête qui le mènera à l'autre boutdu monde !
L'action se passe de nos jours à Dublin.Quotidiennement, un homme à l'allure anodine traverse la ville pour aller toujours au même endroit déjeuner tranquillement au bout d'un quai. Il fait tout pour passer inaperçu. Nul ne sait qui il est, mais pourtant tout le monde l'épie sur son passage.Pour les uns, il est muet, pour d'autres, c'est un professeur qui prépare un ouvrage sur la vie des mouettes... Pour Willie, l'artiste en mal d'amour, c'est son modèle anonyme, qu'elle façonne en oiseau avant de déposer incognito ses sculptures dans la ville.Et pour des dizaines et des dizaines de personnes qui travaillent dans les bureaux alentour, il est celui qui règle leurs vies à l'heure du lunch. Sans le savoir, ils sont très nombreux à s'être attachés à cette figure familière qui leur apporte la paix et la sérénité.Jusqu'au jour où cet homme déroge à ses habitudes en ne venant pas. Jusqu'au jour où il disparaît.Willie décide de partir à la recherche de son modèle.En chemin, elle va croiser M. Desmoulins, simple cadre commercial français de passage qu'elle va entraîner dans sa quête vers l'inconnu...
Au fond de la fosse 9 et 9 bis, Orféo, un jeune mineur, s'apprête à remonter par la cage d'ascenseur Pigeon, un vieux cheval qui travaillait au fond de la mine depuis des années. Mais au lieu de remonter dans le bâtiment minier qui surplombe la fosse, ils se retrouvent devant une structure en verre : le musée du Louvre Lens, vide de tout visiteur.Par quel mystère ont-ils traversé le temps ? On n'en saura rien. Mais, frappé par la beauté du lieu et des oeuvres exposées, en partie pour calmer Pigeon, dont les yeux ont été bandés pour le protéger de la lumière du jour, Orféo parcourt le musée et lui décrit à l'oreille ce qu'il voit.Dans cette atmosphère irréelle, leur chemin va croiser des oeuvres d'époques très lointaines et très différentes qui vont. s'animer sur leur passage et dialoguer avec Orféo.Et ce dialogue à travers le temps entre les chefs d'oeuvre du musée et le jeune mineur raconte l'histoire des hommes, de leurs guerres, de leurs souffrances, de leur grandeur.Un lien intime se tisse entre le courage évoqué dans les scènes épiques des oeuvres exposées dans le musée et celui des générations qui ont sacrifié leurs vies au labeur ou à la guerre. Car l'humain est coeur de l'histoire, qu'il s'agisse de l'histoire des guerres ou de l'histoire de l'art.
Aux premiers jours de 1919, ils sont arrivés dans le Nouveau Monde, Julien et Max.À bord du Libertad, un rafiot plein jusqu'à la gueule de fusils et de munitions, piloté par le capitaine Silius Jensen, un drôle d'oiseau aussi, celui-là. Et avec Tina, surtout, Tina la rebelle, Tina la farouche, Tina la compagne du fameux colonel Craven, chef des guérilleros mexicains.Quand le Libertad aborde la rive atlantique mexicaine, les regulares, les soldats du gouvernement, attendent de pied ferme, le fusil à l'épaule et la mitrailleuse frémissante. Un déluge de feu s'abat sur le trio et les quelques rebelles venus les accueillir. Jensen s'apprête à reprendre la mer, Max, Julien et Tina à vendre chèrement leur liberté.C'est alors que le gros de la troupe rebelle, aux cris de « Craven, Craven ! », entre en jeu, bousculant comme des quilles les soldats réguliers. Enfin, le colonel Craven, seul, un drapeau à la main, les yeux fous, s'élance au milieu de la bataille, déclamant un poème de fange, de rage et de sang. Stupeur chez les regulares, vivats hurlés sous les sombreros des révolutionnaires, l'hésitation des uns profite aux autres, et c'est la victoire.Craven. Julien, Max et Tina. Les personnages sont en place, le rideau, ensanglanté, s'est levé. L'hiver des tranchées se dissipe enfin, le printemps mexicain est en pleine éclosion. Pour combien de temps encore ?
Après Nicolas de Crécy et Marc-Antoine Mathieu c'est au tour d'Éric Liberge d'explorer le musée du Louvre. Cette fois-ci l'auteur nous convie à une visite guidée de nuit, à l'heure où le Louvre se réveille. L'auteur de Mardi-Gras Descendres signe un ouvrage flamboyant, teinté de fantastique où plane l'ombre de Belphégor.Bastien, un jeune sourd, a rendez-vous au Louvre pour faire un stage. Il est réprimandé par un gardien qui le voit manger un sandwich dans la grande galerie alors qu'il attend son entretien d'embauche. Se sentant agressé, Bastien fuit le gardien lorsqu'il est rattrapé par un mystérieux personnage, Fu Zhi Ha, qui se présente, en langage des signes, comme gardien de nuit et se propose de l'aider.Les deux personnages ne tardent pas à se lier d'amitié, mais il faudra plusieurs visites nocturnes au gardien avant qu'il ne révèle à son jeune hôte la vraie nature de son travail : une âme habite chaque oeuvre d'art, aussi ancienne soit-elle, car l'artiste qui l'a engendrée y a insufflé toute sa force créatrice. Mais ces forces sont comme autant de lions en cage, qui ont besoin irrépressible de s'ébattre hors de leur cadre pour ne pas devenir moribondes et altérer l'objet d'art proprement dit, de façon irréversible.Chaque musée du monde a son gardien de nuit qui, suivant un lourd programme de rotations très réglementées, organise cette soupape de liberté aux heures impaires de la nuit close, en fonction des types d'oeuvres et des collections.La tâche n'est pas sans difficulté car, comme son créateur, l'oeuvre d'art continue d'être une éponge du monde qui l'entoure, et la pression qu'elle relâche donne lieu aux manifestations les plus inattendues et assurément les plus irrationnelles.L'étudiant n'en croit évidemment pas un mot, et lors d'une nouvelle escapade nocturne, le gardien lui fausse compagnie pour confronter le jeune homme à ce qu'il refusait de croire, et tester son courage.Car le vieil homme, harassé par ces années de service, se cherche un successeur.