Qui est Michelle ? Ou plutôt : qui est uneviedechat ? Une adolescente insouciante ou mal élevée ? On assiste ici à la confrontation de deux mondes : celui des vieux, qui regardent défiler le paysage, et celui des jeunes, prompts à le mettre en boîte, ce beau décor, avec leurs smartphones tout équipés et ultraconnectés. C'est à ce nouveau monde qu'appartiennent Kim, Angèle, Michelle, Sélim et Abel. Et c'est l'ancien monde qu'ils viennent visiter en allant découvrir à Auschwitz l'horreur des camps de concentration, ce souvenir dur et froid, qui ne résistera pas, cependant, au sourire de Michelle et au déclenchement de son appareil photo... A-t-elle accompli son devoir de mémoire en prenant ce selfie ? A-t-elle sali le passé en posant devant les vestiges de la Shoah ? Les avis divergent sur les réseaux sociaux, les commentaires fusent, et la Toile se referme sur Michelle, prisonnière virtuelle d'un harcèlement numérique cruel. L'écran devient le point de confluence entre le réel et l'image, et redessine nos espaces de parole et de liberté.
Voici des textes à lire et à jouer par des enfants et des adolescents, commandés par la Compagnie du Réfectoire dans le cadre du projet Si j'étais grand. Trois textes, trois univers singuliers, trois approches pour dire le monde. Un présent fait de choix vertigineux à vivre intensément plutôt qu'un avenir incertain dans Comme des flèches vivantes, de Françoise du Chaxel. La bêtise d'un mur séparant deux mondes, les riches et les pauvres, mais aussi les familles face au besoin de liberté dans Frontière nord, de Suzanne Lebeau. L'amitié toujours vivace face à l'absence, la tolérance ancrée face aux différences chez la bande de copains d'Une journée de Paul, de Dominique Richard. Avec des écritures différentes, ces auteurs bousculent les formes, osent l'intime, dénoncent l'insupportable. Pour accompagner la lecture et le jeu, sans être jamais donneurs de leçons.
Ce recueil constitue la deuxième édition de textes à lire et à jouer par des adolescents, commandés par la Compagnie du Réfectoire dans le cadre du projet Si j'étais grand. Quatre auteurs, quatre pièces courtes d'univers singuliers pour une dizaine, voire une vingtaine de jeunes acteurs. Viktor Lamouche, de Sylvain Levey, ou l'histoire kafkaïenne d'un jeune homme trop couvé par ses parents qui se prend pour une mouche et tombe amoureux d'une libellule qui n'est en fait qu'un leurre pour pêcheur. Hyppolite, de Fabrice Melquiot, ou des garçons et des filles à qui il manque soudain un ami; alors comment dire l'innommable ? Et pourquoi un poème ça peut changer la vie ? L'Avenir du vent, de Françoise Pillet, ou un groupe d'adolescents chargés de rédiger le discours d'ouverture de la Fête de l'avenir. Mais c'est quoi, l'avenir ? Le Jardin de personne, de Karin Serres, ou une vingtaine de copains qui vont et viennent dans le terrain vague à côté de leur immeuble. Et ça rigole, et ça s'amourache et surtout... ça rêve...
Ces trois pièces courtes à lire et à jouer par les enfants et les adolescents ont été commandées par la Compagnie du Réfectoire dans le cadre de son projet Si j'étais grand. Trois auteurs européens sont interrogés sur les rêves et les utopies d'une enfance d'aujourd'hui. Ils répondent avec des univers personnels très différents. Dans L'Oubliance (traduite par Séverine Magois), Mike Kenny cherche à savoir ce qu'il se passe quand les enfants d'aujourd'hui deviennent les vieillards de demain et que la retombée en enfance guette. Les ados de Presque stars de Jean-Marie Piemme mettent en scène leur première montée des marches au Festival de Cannes. Mais tout ce cinéma cache parfois leurs fêlures et leurs craintes. Un passage vers un nouvel âge. Cinq ans plus tard, Le Terrain synthétique a recouvert Le Jardin de personne (Théâtre en court 3). Un nouveau mercredi, de l'aube jusqu'à la nuit, Karin Serres retrouve ses personnages. Que sont-ils devenus? Qu'ont-ils fait de leurs espoirs?
Ne pas toucher le sol sous peine d'être maudit : c'est le jeu auquel s'adonnent les neuf adolescents de Floor Is Lava ! Entre règlements de comptes et histoires d'amour, les personnages apprennent à composer avec des moments parfois pesants, lorsque l'un des leurs a le mal de vivre, ou plus légers, lorsque l'on s'embrasse entre deux refrains de rap. Dans une langue âpre et rythmée, Adrien Cornaggia nous donne à voir ce qui nous rend, d'heure en heure, merveilleusement vivants. Dans La Disparition des hippocampes, Zorn rend visite à son grand-père dans une maison de retraite. Bouleversé, il décide avec sa bande de copains d'enlever cet aïeul abandonné par les adultes. Par cet acte fondateur et sous l'oeil bienveillant d'une fratrie de fées d'un nouveau genre, ces ados cherchent à casser les codes et à créer leur communauté, comme une nouvelle société. Sandrine Roche montre une jeunesse qui invente des règles et choisit ce qu'elle veut devenir. Ces deux pièces, commandées par la Compagnie du Réfectoire (Bordeaux) dans le cadre du dispositif Si j'étais grand et écrites pour être jouées par des adolescents, dévoilent l'art d'échapper à la gravité.