Après Uwa I enregistré en quartette en 2004, la chanteuse Monica Akihary fait évoluer son groupe Boi Akih (« Princesse Akih ») dans une formule 100% duo. Son partenaire, le guitariste virtuose néerlandais Niels Brouwer, compositeur et improvisateur fascinant, a composé toute la musique de ce nouvel album. Née aux Pays-Bas d'une famille originaire des îles Moluques en Indonésie, Monica Akihary a étudié la sculpture à l'école des Beaux-Arts d'Amsterdam et à l'Académie des Arts de Yogyakarta. Elle préfère chanter dans la langue maternelle de son père, celle de l'île de Haruku, qui contient des voyelles douces et des syllabes mélodiques, et qui sert parfaitement sa voix profonde et chaude. Le style musical de Boi Akih trouve ses racines dans la musique indonésienne (gamelan, musique javanaise) et celle du Sud de l'Inde, mais aussi dans la musique classique européenne et, bien sûr, dans le jazz. «Yalelol» (littéralement « L'être non physique »), cinquième album de Monica Akihary, combine avec bonheur de multiples influences, mariant le dang dang dut indonésien et les « beats » hindi au blues, aux rythmes arabes, aux chansons d'Afrique occidentale, et à toutes sortes d'autres styles musicaux. Sa voix éblouissante nous entraîne dans un univers nouveau en constante métamorphose, composé de sentiments subtils et de couleurs chaudes et radieuses. Vocaliste exceptionnelle, elle cherche à atteindre directement l'âme de l'auditeur. Pari réussi avec ce disque très abouti et hors du temps.
Paru en 1994 Una tarra ci hè, Grand Prix de l'Académie Charles Cros, constitue l'un des plus beaux opus de l'ensemble A Filetta. Composé de chansons largement rendues polyphoniques par les arrangements vocaux du groupe, il regorge d'orchestrations acoustiques où se mêlent guitares, cetere, pivane et violons traditionnels mais encore percussions orientales et quatuor à cordes. Les textes évoquent la Corse, son histoire, ses croyances, ses doutes, ses craintes mais aussi ses rêves d'avenir à travers une poésie imagée, généreuse et parfois même, envoûtante...
Après ces deux très beaux CD consacrés aux Symphonies de Widor, justement salués et récompensés par la critique, Olivier Vernet retrouve les grandes orgues Thomas de la cathédrale de Monaco, pour nous présenter deux des plus belles sonates pour orgue d'Alexandre Guilmant. Guilmant représente une figure aussi importante que César Franck dans le renouveau de l'école française d'orgue, tant pour son oeuvre de musicologue dans la période classique française, que pour son travail de compositeur. Travailleur infatigable, il a écrit énormément de musique, tant pour la liturgie que pour les concerts. Guilmant appelait ses grandes pièces pour orgue sonates, et elles sont issues non tant de la tradition française que de la tradition allemande, Bach et Beethoven. En fait, bien que baptisées sonates par son auteur, elles sont en réalité des symphonies pour orgue dont elles suivent la forme et la structure. Olivier Vernet en explore la virtuosité, la profondeur et la poésie avec son souci habituel de respect de la lettre et de l'esprit.
Albaré (de son vrai nom Albert Dadon) est un guitariste compositeur Australien/Français né au Maroc qui grandit en Israël et émigre en France à l'âge de 10 ans. C'est en Israël qu'il commence à jouer de son instrument mais c'est en France qu'il tombe amoureux du Jazz, influencé par des musiciens aussi divers que Django, Hendrix, Benson, Di Lucia... Cela fait plus de 20 ans qu'Albaré tourne sur le circuit Australien et Sud Asiatique, il a déjà fait paraître cing albums - dont un projet avec le bassiste légendaire et regretté Ray Brown (le mari d'Ella) qui s'intitule : A Brief History of Standard Time. Albert Dadon prend la direction du Festival International de Jazz de Melbourne entre 2002 et 2008 et fonde en 2003 the Australian Jazz Bell Awards, qui sont considérés comme les Grammy Australien du Jazz - et qui viennent de célébrer leur dixième anniversaire. Albert Dadon est également fait Membre de l'Ordre de l'Australie par la Reine en 2009 pour services rendu aux arts en particulier. La trajectoire musicale d'Albaré prend une autre tournure lorsqu'il rencontre en 2011 Matthias Winckelmann, fondateur et directeur du label enja depuis 40 ans. Matthias l'envoie à New York pour enregistrer un nouveau projet pour Enja mettant à sa disposition des musiciens hors pairs et donnant main libre à ce guitariste qui fut le pionnier du mouvement Acid Jazz en Australie dans les années 90. Albaré et son compère bassiste Evripidis Evripidou avec lequel il travaille depuis toujours, composent toutes les pièces de cet enregistrement. International Travel Diary (iTD) est le nom qu'ils donnent à leur nouvelle collaboration. « Comme un hommage à l'esprit d'aventure propre à l'homme, ma musique fait référence à mes origines très diverses et les explore, tout comme celles d'Evri qui a quitté Chypre, à 15 ans, pour s'installer en Australie. Elle se démarque par des sonorités, des mélodies et des rythmes tout droit venus d'Afrique, du Moyen- Orient et du sud de l'Europe, l'héritage du jazz en assurant la cohésion et la synthèse. » Intitulé, « Long Way », ce nouvel album est donc le 6éme pour Albaré, le premier sous le label Enja. Un long parcours, qui l'amène aujourd'hui à revenir en France !