Le monde selon Topor dévoile de multiples facettes de l'oeuvre de cet artiste hors du commun, l'un des plus marquants et prolifiques de la fin du xx e siècle. L'ouvrage raconte de façon inédite l'univers créatif de Topor, le dessinateur et l'écrivain, des années 60 jusqu'à sa mort en 1997. Roland Topor débute sa carrière comme dessina- teur d'humour dans une certaine presse : Bizarre en 1958, Arts en 1959, Fiction en 1960 et Hara-Kiri en 1961. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Fernando Arrabal. Une amitié très forte naît entre les deux hommes et ensemble, avec d'autres artistes rencontrés lors de ses études à l'École des beaux-arts de Paris, ils créent le groupe « Panique », mouve- ment artistique, qui, malgré son manque de sérieux assumé, va jouir d'une certaine renommée dans le monde des arts et des lettres. Toujours empreint d'humour grinçant et d'une cer- taine mélancolie, le dessinateur s'est fait également connaître comme écrivain de nouvelles, de romans, de pièces de théâtre. Il est l'auteur de plusieurs films d'animation, dont le célèbre La Planète sauvage, ainsi que de la série télévisée Téléchat.
Dans ce deuxième volume des oeuvres de Guido Buzzelli publié aux Cahiers dessinés, on retrouve toute sa maestria et son imagination bouillonnante à travers trois histoires dont il est le dessinateur et le scénariste, et une quatrième qu'il n'a fait que mettre en images.Dans L'Agnion, le dramaturge Zurmalas aimerait monter une pièce pour dénoncer la corruption du pouvoir.Un soir, il croise une créature étrange, mi-agneau mi-lion, qui le conduit à son maître, un certain Salmazur - son portrait craché, son double maléfique. En échange de jouer le rôle du roi, Salmazur lui offre comme seconds rôles un panel de monstres plus vrais que nature, dévorés d'envie et de méchanceté. Mais les pires restent à venir...Le monde des Mochetons est divisé en deux : à la surface vivent les « Beaux », jeunes, sains et performants, et dans les grottes, les « Mochetons » : les laids, bêtes et méchants qui triment à leur service.Régulièrement, les Beaux se font la guerre par Mochetons interposés qu'ils droguent à leur insu. Mais la révolte couve.Mario, quant à lui, exerce le plus vieux métier du monde pour le plaisir de riches dames esseulées. Son plaisir à lui, c'est de voler en deltaplane. Dure sera sa chute, aussi dure et sans issue que celle du Type angélique, un ange, un vrai, égaré ici-bas.Quatre fables folles, hypnotiques, drôles et cruelles, unies par le même cercle vicieux des opprimés d'hier qui deviennent les oppresseurs d'aujourd'hui, jusqu'à ce que de nouveaux oppresseurs les renversent. Un monde vertigineusement semblable au nôtre.
L'aventure du dessin se poursuit : la couleur se fait trait et le trait se fait couleur. Vincent Van Gogh écrivait : « Le vrai dessin, c'est de modeler avec la couleur. » Dessin ? Peinture ? Entre ces deux arts longtemps opposés, la conversation se poursuit néanmoins. Dans ce numéro, elle bat son plein. Autour du portrait, autour du paysage. Elle réunit des artistes qui ne se connaissent pas et que tout pourrait opposer. Ils sont d'ici et d'ailleurs, de Norvège, d'Allemagne, des Pays-Bas, de Russie. Pour la plupart, ils n'exposent pas, ou peu, sinon dans des lieux confidentiels, dans leur atelier ou leur appartement. Combien de galeries et de musées les ont-ils oubliés ? Sous prétexte de rentabilité, ils ont perdu beaucoup de leur audace.Comment, dès lors, apprécier la créativité des dessinateurs d'aujourd'hui ? Ce numéro du Cahier dessiné se propose de mettre certains d'entre eux en lumière, modestement, en attendant des jours plus généreux.