Première partie des aventures cosmico-métaphysiques de Lupus Lablennore et de Tony Uffizi. Ayant pris une année sabbatique, Lupus et Tony ont acheté un vaisseau-conteneur et sont partis à la découverte de la galaxie en quête de beaux sites pour pêcher. Dans un bar, Lupus rencontre une jeune fille un peu larguée, Sanaa, dont la présence va bouleverser l'amitié des deux garçons.
Dans les années 90, Luca, Gianni et Paolo font leur premier pas à la découverte de l’autre sexe, dans leur petit patelin de l’Italie du Sud, fantasment à tout va et (re)construisent à leur manière le corps et l’identitéféminine, se basant sur des bruits entendus et quelques revues porno. Une soif de stimuli visuels va emme-ner le trio dans une librairie de BD d’occasion. Là, va naître une relation intense et floue entre le libraire et Paolo, le plus petit et le plus fragile des trois enfants. Une relation pleine d’affection et de tendresse. Trop ?… Paolo, orphelin de père, grandit avec la lourde responsabilité de s’occuper d’une mère paraplégique. Il va trouver chez le libraire une figure paternelle, pleine d’attentions, qui lui permettra, grâce aux images, aux couleurs, de voir le monde d’une manière différente. Ainsi va naître une relation intime et mystérieuse, entre désir et peur, entre responsabilité et attraction, entre adulte et enfant.Comme un équilibriste, Roberto La Forgia marche sur une corde tendue tout au long des 160 pages, et traite avec délicatesse et intelligence, un sujet difficile et complexe. S’il ne cède jamais aux sirènes du manichéisme, c’est qu’il possède l’un des plus beaux talents : celui de ne pas tout dire, de ne pas tout montrer, ainsi que celui de faire confiance à ses lecteurs. Un premier livre drôle et extrêmement émouvant.
Helge Reumann n'est pas un inconnu: ces dernières années, on l'aura vu tenter de corrompre notre fière jeunesse avec quelques beaux titres parus au Rouergue (Bagarre, Poursuite); il aura également fricoté avec le monde de l'art contemporain, en compagnie de Xavier Robel au sein d'Elvis Studio, où ils produiront ensemble quantité d'affiches géantes et surtout l'incontournable Elvis Road; puis en solo, il offrira à Atrabile l'occasion de faire son livre le plus beau et le plus imposant (Black Medicine Book). Pendant toutes ces années, il n'aura eu de cesse d'essaimer son talent au sein de la fine fleur de l'édition (réellement) alternative (United Dead Artist, le Dernier Cri) et dans quelques revues de choix (Kramers Ergot, Bile noire).Il suffisait d'être patient, et le voilà débarquer avec cet incroyable, et incomparable, SUV. Dans SUV, H. Reumann ne change pas de cap et travaille toujours les mêmes obsessions: violence urbaine et nature austère domptée par l'homme, règlement de compte à coup de tatane et une méfiance généralisée pour tous ceux et celles qui marchent au pas. Il y a bien de la folie et de l'humour,dans SUV, mais distillé à la sauce Reumann, avec une mise en page et un trait aussi rigoureux que beau, un côté pince-sans-rire qui sait faire des ravages et une ambiance inquiétante et étrange qui est presque devenue une marque de fabrique.