Acteur quadra de la région parisienne, Richard entretient une relation filiale avec sa filleule Camille, 13 ans. Quand il découvre, lors d'un barbecue, qu'elle a décidé de devenir végétarienne, cela déclenche chez lui une profonde remise en question. En tant qu'adulte, il est ébranlé par les choix radicaux et cohérents de l'adolescente, d'autant plus que Camille est très au fait des enjeux climatiques liés à nos pratiques alimentaires et au sujet de la maltraitance des animaux.Au fil des pages, Richard va peu à peu s'intéresser et s'éveiller à l'antispécisme, au végétarisme et au vivant en général. En discutant avec Camille, son véritable guide, il sent poindre en lui le désir de devenir végétarien à son tour. Mais parviendra-t-il à changer son mode de vie et à se défaire de ses automatismes ? Auteur de Thoreau et moi (Rue de l'échiquier, 2019), adaptation en bande dessinée de la pensée du philosophe Henry David Thoreau, Cédric Taling explore ici la question de l'alimentation, avec l'originalité et l'humour qui lui sont propres.Dans Comme une bête (ou comment je suis devenu végétarien), il fait la chronique des grandes étapes du passage à une alimentation végétarienne, en décrivant les relations passionnantes qu'ont d'autres cultures non européennes au monde animal et en rendant accessibles les toutes dernières découvertes scientifiques sur le règne végétal. Cette bande dessinée montre également comment l'alimentation, et plus généralement les enjeux écologiques, peuvent être le terrain de confrontations entre deux générations qui ne partagent pas la même vision du monde.
La trentaine venue, Monsieur Iou se rend compte qu'il connaît finalement bien mal la Belgique, pays où il vit depuis sa naissance. Il décide de corriger cette impardonnable lacune et d'entreprendre de multiples randonnées à vélo, durant plus d'une année. De Charleroi à Maline, de Bruges à la jungle ardennaise, Monsieur Iou sillonne les lieux clés d'une Belgique tour à tour inattendue ou cocasse, toujours touchante.Portée par un dessin séduisant et d'une grande lisibilité, cette bande dessinée met en avant le goût de la lenteur et de l'éveil, car, comme l'écrit l'auteur, s'abandonner au plaisir du vélo « permet de lever les yeux de son guidon et, avec un peu de chance, de se perdre dans de jolis endroits ».
D'inspiration autobiographique, cette bande dessinée relate l'installation d'un jeune couple dans le quartier d'Annikki, l'un des très rares îlots historiques encore préservés de la ville de Tampere, en Finlande.Tiitu Takalo relate le combat acharné que mènent ensemble les habitants de ces maisons de bois face à la voracité des promoteurs immobiliers, souvent de mèche avec les édiles locaux.Cette chronique sensible est rythmée par le récit des moments forts de l'histoire de Tampere, depuis sa fondation à la fin XVIIIe siècle, et notamment son riche passé industriel et ouvrier. Ce choix narratif permet de montrer que la richesse d'un quartier ou d'une ville réside dans son patrimoine, et que sa préservation est la clé de nos identités collectives comme de nos avenirs possibles.
Si le projet de ce livre est, au sens littéral, démesuré, son propos est d'une limpidité imparable : retracer sous forme de bande dessinée l'histoire de l'univers, depuis l'étincelle primordiale jusqu'à l'apparition de la vie sur Terre. À l'appui de sa magnifique narration visuelle, Hyacinthus convoque au fil des pages des citations philosophiques, dramaturgiques et mythologiques issues de la littérature antique classique.Du « big-bang » aux premiers animaux terrestres, en passant par les péripéties de la formation de notre planète, il donne à lire des extraits bilingues de Sophocle, Virgile, Lucrèce, Euripide, Ovide, Aristophane, Hésiode, Philon d'Alexandrie, etc. Les images et les mots s'enrichissent mutuellement, aucun(e) n'illustre l'autre. Le décalage perceptible entre deux temporalités - la vulgarisation contemporaine face à la sagesse des Anciens - est en lui-même générateur de poésie.En confrontant ce que l'état actuel de la connaissance scientifique nous dit de nos origines avec une vision cosmogonique venue du fond des âges, Les Cosmogoniales - Un chant de Silène mène à bien une « prise de parole antique » aussi spectaculaire que salutaire.
Un beau matin, à la fin de leurs études, Alison etson compagnon quittent le Québec et prennent la route à bord d'un vieux van pour s'offrir un grand voyage initiatique vers l'ouest. Direction Yellowknife, capitale de la province canadienne méconnue des Territoires du Nord-Ouest.Ramshackle relate l'aventure de leur installation sur cette terre des confins, avec une ingénuité et une sincérité qui confèrent à ce récit un charme communicatif. Au quotidien, rien n'est simple ni facile sous ces latitudes exigeantes, mais les relations humaines y ont un indéniable parfum d'authenticité et la rudesse de l'environnement relativise bon nombre des petits problèmes du monde citadin ordinaire.Journal de bord attachant et souvent drôle d'une aventure humaine singulière, cette bande dessinée brosse aussi le portrait d'une ville au bord du monde, Yellowknife, dont le caractère atypique préfigure peut-être une partie de notre avenir climatiquement chamboulé.Le titre du livre, Ramshackle (en français « délabré », « branlant ») fait référence aux baraques (shacks) assemblées de bric et de broc, souvent précaires, dans lesquelles vivent une partie des habitants de Yellowknife.
Nourri de lectures sur les risques écologiques et l'urgence d'une descente énergétique radicale, Cédric, artiste peintre quadragénaire parisien, est traversé par de profondes angoisses existentielles.Cette sensibilité particulière le met mystérieusement en contact avec l'esprit de Henry David Thoreau (1817-1862), figure fondatrice de la philosophie décroissante. Celui-ci apparaît régulièrement à Cédric, tel un Jiminy Cricket d'aujourd'hui, empruntant au fil de leurs rencontres diverses formes animales et végétales plus ou moins abouties - une sorte d'incarnation animiste de leur empathie commune pour la nature.Ils poursuivent ainsi une conversation philosophique intermittente qui leur permet de constater qu'à deux siècles d'écart, les problématiques issues de l'exacerbation du capitalisme et du consumérisme demeurent inchangées.Malgré les avancées scientifiques et technologiques, les humains persistent à succomber aux mêmes folies plutôt que de rechercher les plaisirs simples.Temporairement séduit par les thèses des collapsologues puis des survivalistes, Cédric finit par trouver un terrain à la campagne, près d'un lac, pour y construire une maison hobbit autosuffisante.Très librement inspirée de Walden, ou la vie dans les bois , le chef-d'oeuvre de Henry David Thoreau, cette bande dessinée retrace la prise de conscience écologique d'un homme d'aujourd'hui et pose la question universelle du changement de vie : face aux impasses de notre modèle social, comment mener une existence qui a du sens ?