Devenu l'un des auteurs emblématiques de la nouvelle bande dessinée , et avec plus de 160 livres à son actif, Lewis Trondheim s'est essayé à tous les genres. Il est aussi membre fondateur de l'Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), cofondateur de l'Association, et dirige la collection Shampooing aux éditions Delcourt. Il a contribué à la création du SNAC BD (syndicat des auteurs de bande dessinée) et a inventé le Fauve devenu la mascotte du festival d'Angoulême, manifestation qui l'a couronné de son Grand Prix en 2006.Cette carrière d'une richesse remarquable le place au carrefour de toutes les évolutions récentes de la bande dessinée. D'habitude peu enclin aux interviews et aux apparitions médiatiques, Lewis Trondheim s'est cette fois longuement entretenu avec Thierry Groensteen, théoricien et historien de la bande dessinée, et ami de longue date. Le texte qui en résulte éclaire non seulement un parcours artistique aux avant-postes de la création contemporaine, mais également une personnalité intègre, un esprit agile et inquiet, un tempérament joueur.Ce recueil d'entretiens, illustré de nombreux documents rares ou inédits fait le bilan - provisoire - d'une carrière étonnamment féconde. Enrichi du témoignage d'une dizaine de proches de Lewis, cet ouvrage paraîtra à l'occasion de l'exposition rétrospective Lewis Trondheim fait des histoires présentée au musée de la Bande dessinée d'Angoulême de janvier à mai 2020.
Devenu l'un des auteurs emblématiques de la nouvelle bande dessinée , et avec plus de 160 livres à son actif, Lewis Trondheim s'est essayé à tous les genres. Il est aussi membre fondateur de l'Oubapo (Ouvroir de bande dessinée potentielle), cofondateur de l'Association, et dirige la collection Shampooing aux éditions Delcourt. Il a contribué à la création du SNAC BD (syndicat des auteurs de bande dessinée) et a inventé le Fauve devenu la mascotte du festival d'Angoulême, manifestation qui l'a couronné de son Grand Prix en 2006.Cette carrière d'une richesse remarquable le place au carrefour de toutes les évolutions récentes de la bande dessinée. D'habitude peu enclin aux interviews et aux apparitions médiatiques, Lewis Trondheim s'est cette fois longuement entretenu avec Thierry Groensteen, théoricien et historien de la bande dessinée, et ami de longue date. Le texte qui en résulte éclaire non seulement un parcours artistique aux avant-postes de la création contemporaine, mais également une personnalité intègre, un esprit agile et inquiet, un tempérament joueur.Ce recueil d'entretiens, illustré de nombreux documents rares ou inédits fait le bilan - provisoire - d'une carrière étonnamment féconde. Enrichi du témoignage d'une dizaine de proches de Lewis, cet ouvrage paraîtra à l'occasion de l'exposition rétrospective Lewis Trondheim fait des histoires présentée au musée de la Bande dessinée d'Angoulême de janvier à mai 2020.
La nouvelle collection théorique Eprouvette et le Plates-Bandes de JC Menu ont montré qu'un débat critique autour du contexte actuel de la bande dessinée était crucial. Il était logique que ces réflexions débouchent sur une revue,L'éprouvette, qui devrait paraître deux fois par an en janvier et en juin. Néanmoins, cette revue ne se bornera pas à la polémique : elle tentera aussi et surtout, de participer à combler le vide intersidéral en matière de théorie et de critique autour de la bande dessinée. On y trouvera donc des réflexions de tout ordre, mais aussi de la bande dessinée elle-même, les auteurs étant les premiers invités à s'exprimer sur leur moyen d'expression. Ce premier numéro interviewera François Caradec, Ruppert et Mulot, Blutch et Blain
Commencée dans l'Eprouvette, cette série de courts récits de Tanitoc s'y distinguait par son ton iconoclaste, en marge des affrontements polémiques et théoriques offerts par une revue qui marqua durablement le paysage critique de la bande dessinée.Faussement prosaïque, l'angle critique choisi par Tanitoc propose un portrait de l'artiste en père de famille, attentif aux menues choses du quotidien qui, l'air de rien, nourrissent son travail d'auteur. En moraliste, Tanitoc puise dans la vie de famille ou les promenades, la matière de ses réflexions théoriques. Elles lui fournissent des maximes qui guident son travail. Il sait apprendre en comparant l'art de l'épluchure des pommes de terre selon les personnes ou en observant les jeux de ses enfants.Ce faisant, ce Bloc-Notes apparaît comme un journal, dans lequel Tanitoc consigne sa volonté de raccrocher la bande dessinée à un geste, à un prolongement naturel de la vie et de l'activité créatrice humaine. Cherchant à alléger son travail de créateur de tout superflu, Tanitoc poursuit ici un cheminement spirituel, visant à «éliminer un beau jour la bande crayonnée, la bande gommée, la bande encrée, la bande lettrée. Et faire de la bande dessinée». Tanitoc est aussi l'auteur de Qui vivra verra (Rackham, 2002), et de Amstergow en 8 jours (Les Humanoïdes Associés, 2003).
En 2005, François Ayroles publiait ses 28 moments-clés de l'Histoire de la bande dessinée (Le 9e monde). En 2008, il nous montrait encore son talent de cartoonist dans les Nouveaux moments-clés de l'Histoire de la bande dessinée (Alain Beaulet). Désormais auréolé du titre de meilleur fournisseur de private jokes de l'histoire de l'art séquentiel, il remet ses gants pour nous livrer ses Moments-clés de L'Association.En 44 dessins, François Ayroles dresse un portrait tour à tour tendre et ironique des auteurs majeurs de L'Association. Tout y passe, de la gestation des grands classiques à la découverte des vertus de l'humour autrichien ou finlandais, sans oublier les affres du succès et les joies de la vie associative.Un bon moyen de se remémorer plus de vingt années d'édition et de bande dessinée, en compagnie de l'humour mordant et absurde de François Ayroles.
Parfaitement adapté à la collection Côtelette, Hard West va permettre de découvrir l'autre face du génie finlandais Matti Hagelberg. Pas de carte à gratter ici, mais des pages minimalistes au pinceau, au service de l'un des ouvrages les plus drôles qui a pour sujet la bande dessinée, ou plutôt une forme méconnue de la bande dessinée : le western de gare italien. L'intrigue commence quand un dessinateur finlandais, Mikko Komu, reprend l'un des westerns italiens les plus célèbres, aux aventures duquel se sont succédées des générations de dessinateurs académiques italiens : Calamity Kid. Le livre est presque exclusivement composé des réactions des lecteurs à cet événement souvent jugé comme scandaleux, et le plus souvent en plan fixe. Déjà totalement culte en Finlande, Hard West devrait devenir ici aussi le livre fétiche des amateurs de paraboles insolites liées à la bande dessinée.
C'est dans le cadre des 24 heures de la bande dessinée du Festival d'Angoulême 2009 qu'ont été réalisées les 22 pages de Visite Express.« Une histoire muette dans le cadre d'un musée » : la double contrainte du thème donné alors, a amené Lewis Trondheim a imaginé une fable toute angoumoisine. Avec l'original du fauve sous le bras, la mascotte qu'il a crée en 2007 lorsqu'il présidait le festival, il part pour une visite privée et impromptue de ce qui est encore la future Cité Internationale de la bande dessinée. Soudainement surpris par une crue démentielle de la Charente, ce n'est qu'in extremis qu'il réussit à échapper à la noyade.Heureusement pour lui et le directeur du musée qui l'accompagne, les planches de bande dessinée des grands auteurs conservées par le musée, se font planche de salut...elles flottent à merveille. Drôle et acide, ce récit enlevé se devait bien de trouver sa place dans la collection Patte de mouche.
Pourquoi fais-je de la bande dessinée ?... Chez Olivier Josso, cette question récurrente a peu à peu tissé un noeud de frustration, où s'opposent l'incommunicabilité et le désir de dire. Y répondre tient alors de l'urgence, de la réelle nécessité... dont acte : Au travail. Abandonnant la gomme, le crayon à papier et les hachures peaufinées - jusque là, ses garde-fous habituels -, l'auteur se jette à l'encre sans filet et plonge dans les profondeurs de son passé. À la surface du même papier orange sur lequel il dessinait enfant, il fait remonter les manques et les silences, comblés par l'empreinte salutaire de lectures illustrées. Ces dernières font ici figure de tatouages, de madeleines voire de pierres angulaires, qu'il revisite au gré de son histoire personnelle. Et si la plume se lâche, au risque de gratter, c'est pour mieux respirer.Au travail est un jeu de piste et de construction, une quête de sens et d'identité autour de la création en bande dessinée : un vrai hommage à la bande-dessinée.
Vingt quatre heures, pour Lewis Trondheim, c'est combien d'heures en trop, pour faire un album de bande dessinée ? Trondheim est un athlète, Lewis est un sportif. En 24 heures, il est à même de vous pondre un récit. Avec contrainte, qui plus est ! Mais ça n'étonnera plus personne... La prouesse ne réside pas là. Le tour de force, chez lui, consiste à nous faire croire que nous sommes intelligents. Nous SEULS avons compris, sous ses dehors bourrus, qui EST Lewis Trondheim.Lewis, en parlant à chacun de nous, s'adresse à tout le monde et, finalement, ne fait que parler de lui-même, bien entendu ! Sa maitrise du langage bande dessinée est telle que nous pourrons toujours le suivre n'importe où. Ici, sous une contrainte où il doit utiliser plus de 80 photos de l'Instagram de Boulet, il nous donne, en moins de 24 heures, un récit virtuose qui se joue des obstacles, qui slalome entre les écueils. Du grand art. Comme d'hab.
Entre janvier 2006 et janvier 2007, La revue L'Éprouvette a été déterminante pour L'Association et a considérablement marqué le paysage de la bande dessinée. Polémique, politique, poétique, cette revue qui s'est affirmée d'avant-garde a tenté, en un minimum de temps, de débroussailler un maximum de problématiques, quitte à fâcher beaucoup de monde. Volontairement sabordée à son n°3, dans la grande tradition de l'autodissolution des avant-gardes, L'Éprouvette a totalisé en un an 1284 pages, dans un champ laissé depuis quasiment désert : la réflexion critique autour de la bande dessinée.
Il était temps de rendre enfin disponible Plastic Dog, bande dessinée du pionnier allemand de la bande dessinée sur ordinateur, Henning Wagenbreth. Graphiste talentueux et reconnu, Henning Wagenbreth avait choisi de diffuser cette oeuvre, dessinée façon pixel art, uniquement sur internet. Cette première édition mondiale donne enfin un écrin à la mesure de sa réussite.Plastic Dog est, comme son nom l’indique, un chien en plastique. Il côtoie des robots qui prennent sa place, fait un tour dans l’Au-delà et puis revient, pique-nique avec son aïeul cryogénisé.Les pixels et l’humour caustique d’Henning Wagenbreth peignent, en 26 planches somptueuses, un futur où la technologie sert avant tout à nous empêcher de sombrer dans la dépression, et à nous déshumaniser encore un peu plus.
Jochen Gerner, arpenteur hors-pair de la bande dessinée et de ses marges, réunit ici un collectif d’artistes inhabituel pour un Lapin qui ne ressemblera à aucun autre.Bettina Henni, Vanessa Dziuba, Kitty Crowther, David Poullard : tous ont en commun d’avoir une pratique artistique en dehors de la bande dessinée. Plasticiens, typographes, auteur de livres pour enfants, ils pratiquent ici, sous l’égide de Jochen Gerner, un art de la bande dessinée qui leur est personnel, et qui entre en résonance avec leur parcours.Alliés à quelques franc-tireurs de talent tels que Simon Roussin et Gala Vanson, ce numéro propose un parcours entre ville et forêt, entre abstraction et figuration, qui recèle de trésors et d’images à explorer.L’ensemble définit un atlas, une cartographie de la bande dessinée et de ses marges graphiques, que Jochen Gerner, a composé avec un soin et une science qui n’appartient qu’à lui.Avec les participations de : Laurent Cilluffo, Kitty Crowther, Aurélien Débat, Vanessa Dziuba, Jochen Gerner, Bettina Henni, Laurence Lagier, Kévin Lucbert, Nicolas Nadé, David Poullard, Mathieu Renard, Simon Roussin, Gala Vanson & Mehdi Zannad.
En 1988, Mattt Konture publiait Krokrodile Comix, son premier comix underground et l'une des premières tentatives clairement autobiographiques de la bande dessinée francophone. Krokrodile Comix IV est le huitième volume d'Autopsy d'un mort vivant, troisième volet de Sclérose en plaques, il fait aussi suite à ma Comixture jointe, au DVD L'Éthique du souterrain. Mattt Konture y aborde ses relations à sa pratique de la bande dessinée et ses transformations liées à l'évolution de sa maladie. Si son trait ne change pas et s'il trouve de nouvelles sources d'inspiration, le rythme est moins soutenu. Pionnier de l'autobiographie, Mattt Konture confirme un style qui n'appartient qu'à lui, libre et improvisé.
L'Association réédite Hicksville, livre épuisé depuis plusieurs années, à l'occasion de l'invitation de son auteur Dylan Horrocks dans le cadre de l'opération Les Belles Etrangères consacrée en 2006 à la Nouvelle-Zélande et organisée par le Centre National du Livre. Elu meilleur livre de l'Année par le Comics Journal en 1998, Hicksville est l'une des oeuvres les plus ambitieuses et réussies de la bande dessinée anglo-saxonne de la dernière décennie. Parabole sur la bande dessinée (celle d'auteur face au comics mainstream), et en même temps panorama de cet étrange pays qu'est la Nouvelle-Zélande, la version française de ce livre est l'un des fleurons du catalogue de L'Association.
Si l'annonce d'un livre de Pakito Bolino est un événement en soi, la véritable surprise est qu'il s'agit d'un véritable album de bande dessinée. Certes, il s'agit d'une sorte d'ectoplasme de bande dessinée d'aventures de série Z, dans sa version originale faite d'un mélange d'anglais dégénéré et d'onomatopées japonaises ; bien sûr il s'agit d'un travail de détournement d'un immense corpus d'éléments graphiques de toutes natures, mais cette base est absolument redessinée, en 82 formidables planches au trait rehaussées d'une bichromie jaune. Il ne s'agit pas uniquement d'un magnifique livre-objet hors format : le lecteur pourra lire (en V.O. donc) une quintessence de comics où les savants fous et les espions nazis réacquièrent enfin de leur superbe et de leur pouvoir malfaisant et angoissant. Spermanga est le livre idéal pour réconcilier oubapiens, néo-situationnistes, esthètes et simples fans de BD.
Il était temps que José Parrondo fasse son entrée dans la prestigieuse collection Ciboulette, et il le fait de surcroît en quadrichromie, mais aux crayons de couleur. Nul doute que La Porte constitue l'un de ses travaux en bande dessinée les plus aboutis, et il serait bon que ce livre contribue à mieux faire connaître la personnalité de Parrondo, qui sous ses airs d'enfant sage, est l'un de ceux qui savent le mieux utiliser le langage de la Bande Dessinée pour aborder des contrées aussi rares en ce domaine que la Poésie ou la Philosophie. Le dessin de Parrondo, identifiable au premier coup d'oeil, est extrêmement synthétique, délicat et poétique. La Porte est en effet une sorte de récit initiatique décalé, que le dessin, lié à l'enfance (tant par le style que par la technique) rend d'autant plus effectif : les tribulations de ce personnage inséparable de sa porte nous paraissent dès lors comme autant de réponses à des énigmes éternelles et informulables.
Cette histoire a été créée et réalisée en 20h30 à la Maison des Auteurs de la Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image d'Angoulême au cours de la sixième édition des 24 heures de la bande dessinée, lors du festival d'Angoulême, les 24 et 25 janvier 2012. La contrainte de cette édition était de placer les trois récitatifs suivants (tirés au hasard parmi 16 propositions) dans cet ordre :- « Surgissant soudain. », dans le premier tiers du livre - « Et à la fin. », dans le second tiers du livre - « Elle s'interrompt brusquement. », dans le dernier tiers du livre Avec ce Patte de mouche, Etienne Lécroart réussit le tour de force de combi-ner en 24 pages, le récit d'aventures, l'épopée historique, le roman policier et l'énigme littéraire. Le tout sans calculette !Unpetit livre qui pourra évoquer ses plus anciens : Et c'est comme ça que tout a commencé. (Le Seuil), ou Le Cycle et Cercle Vicieux, ces derniers parus à L'Association.
L'un des premiers défis fous de Lewis Trondheim (1992): celui de mener à bien une improvisation de 500 planches, pour apprendre à dessiner... et aussi pour faire preuve d'une impressionnante aisance à manier l'écriture d'un feuilleton en bande dessinée.
Ce quatrième oupus de l'ouvroir de bande dessinée potentielle présente le résultat d'une unique performance collective, ayant donné lieu à 392 cases, essentiellement réalisées en trois jours, par 28 auteurs.Cet exercice a eu lieu du 4 au 6 avril 2003, durant les festivals de bande dessinée de bastia (corse) et luzern (suisse alémanique). il est né du constat répété que ces deux festivals, parmi les meilleurs d'europe, ont malheureusement lieu chaque année le même week-end. a l'initiative de mirjam broger, du festival fumetto de lucerne, il fut décidé d'imaginer un événement expérimental faisant intervenir, au même moment et dans un même projet, des auteurs présents à lucerne et à bastia.Il fut confié à l'oubapo le soin de trouver les modalités de cette performance en deux lieux simultanés. le cahier des charges impliquait la présence d'une équipe oubapienne dans chacun des deux lieux pour superviser les opérations, la participation d'autres auteurs invités aux deux festivals ; la transmission vis internet de l'oeuvre collective en train de se faire d'un lieu à l'autre, ainsi que la présentation in vivo de l'exercice au public.
Nom d'une coupe menstruelle ! Par la Sainte Chlamydia ! C'est quoi ce bordel ? Depuis quand une autrice de bande dessinée peut montrer des meufs poils des jambes à l'air et seins apparents qui parlent de sodomie, comparent leurs godes et se moquent du yoga ? Toujours dans l'air du temps, et intéressée par la chose, Nine Antico nous brosse le portrait en huis-clos d'une bande de gonzesses sérieusement décomplexées, et nous agite sous le nez la vraie nature des filles, qui pour de vrai pètent, se droguent, parlent librement de leur corps et en rigolent. Le trait d'habitude vintage de Nine Antico se modernise dans Maléfiques de couleurs trash à l'image de ses heroïnes, résolument anti girly.
L'Association poursuit l'édition du travail de Jochen Gerner, qui creuse toujours de plus en plus l'érosion des frontières entre Bande Dessinée et Art Contemporain. Après Branchages et Panorama du Feu, Abstraction (1941-1968) représente la version livre d'un travail exposé à la biennale d'Art Contemporain du Havre (mais contrairement aux deux ouvrages précédents, il ne s'agit pas là d'un tirage numéroté).Abstraction (1941-1968) poursuit les réflexions de Gerner autour des bandes dessinées populaires de l'époque de la Guerre Froide, et ajoute à cette exploration une question esthétique qui rejoint les enjeux de l'expressionnisme abstrait américain de ces mêmes années 50-60.Ainsi, en extrapolant des détails graphiques propres à chaque case de ce récit de Guerre anonyme (Sueurs froides, paru en 1968 dans le pocket NAVY n°124 ), en recouvrant avec ces motifs devenus abstraits la totalité des cases, et en ne conservant que quelques mots choisis, Jochen Gerner pousse-t-il dans ses retranchements ses interrogations fondamentales sur la Bande Dessinée, la figuration, et, posant à sa manière les enjeux et les filigranes de la période historique de la Guerre Froide, passe un nouveau cap dans sa démarche artistique unique et exemplaire.
Inconnue trois ans avant la fin de la saga, notre Prophète préférée est devenue entretemps un phénomène littéraire et médiatique qui dépasse les frontières habituelles de la bande dessinée. Ce quatrième Tome relate le retour de Marjane Satrapi dans l'Iran islamique et ses années de Beaux-Arts, jusqu'au moment de son exil en France.
Originellement paru dans la prestigieuse collection 30-40 de Futuropolis, Le Portrait est longtemps resté épuisé. Sa réédition vient trouver tout logiquement sa place aux côtés des travaux ultérieurs de Baudoin. Parabole magistrale sur le thème de l'artiste et du modèle, Le Portrait est un des chefs-d'œuvres de Baudoin, un classique de la bande dessinée.
Entre 2002 et 2008, Anne Baraou et Fanny Dalle-Rive ont publié six volumes d'Une demi-douzaine d'elles dans la Collection Mimolette, signant ensemble, non seulement un des travaux de bande dessinée les plus manifestes concernant l'émergence d'une bande dessinée féminine, mais bien plus encore, une des chroniques les plus remarquables et les plus sensibles sur nos années 2000.Armelle Naive, Marine Sex, Michèle Roman, Véra Haine, Ugoline Saine et Isab Abus forment une galerie de personnages (dont les chemins s'entrecroisent) qui ne s'oublient pas, grâce au talent d'observation d'Anne Baraou et à la délicatesse graphique de Fanny Dalle-Rive. De l'adolescence à la quarantaine difficile, le tableau de l'époque est complet et parfait. Un Monovolume s'imposait donc pour donner à cette oeuvre sa dimension définitive. Des saynètes intercalaires inédites viendront agrémenter cette Ciboulette, futur classique du catalogue de L'Association. Anne Baraou est membre de l'OuBaPo et scénariste de plusieurs séries chez divers éditeurs (Les Ostings avec Sardon chez Delcourt, etc.), Fanny Dalle-Rive réalise des travaux pour la presse (Causette) et a dessiné les pages de Coucouta (scénarisées par Capron) dans la revue Ferraille.
Originellement paru dans la prestigieuse collection « 30-40 » de Futuropolis, Le Portrait est longtemps resté épuisé.Cette réédition, dotée d'une nouvelle couverture, vient trouver tout logiquement sa place aux côtés des travaux ultérieurs de Baudoin. Parabole magistrale sur le thème de l'artiste et du modèle, Le Portrait est un des chef-d'oeuvre de Baudoin, un classique de la bande dessinée.
Le premier livre à L'Association de l'animatrice du Dernier Cri, est aussi sa première Bande Dessinée classique. C'est le récit de sa grossesse, qui ressemble assez peu à du Laurence Pernoud, puisque Caroline Sury y avoue avoir fait un bébé en secret... Quand on sait que c'est à Pakito Bolino qu'elle a fait un «enfant dans le dos», le décor est campé.
Á l'appel d'un éditeur littéraire allemand, Nicolas Mahler s'est lancé depuis quelques années dans une série d'adaptation en bande dessinée saluées outre-Rhin : Lewis Carroll, Franz Kafka, et deux écrivains autrichiens, Robert Musil et Thomas Bernhard.En choisissant un classique de Thomas Bernhard, Maîtres Anciens, Nicolas Mahler se confronte à un monument, à la Littérature, à l'Histoire et à l'Autriche.Maîtres Anciens met en scène la conversation (à sens unique) entre Atzbacher et Reger, un vieil habitué du Musée d'histoire de l'Art de Vienne. Depuis plus de 30 ans, celui-ci s'assied sur le même banc, deux fois par semaine, en face du même tableau du Tintoret. Sous le regard bienveillant du gardien Irrsigler, il ressasse ses déboires, sa vie routinière et amère, et se répand en diatribes bilieuses sur la médiocrité des artistes, des touristes, de l'Autriche, et de la vie en général.Dans ce chef d'oeuvre de misanthropie, Nicolas Mahler taille et va à l'essentiel, dans une adaptation extrêmement fidèle. Maîtres Anciens étonne par cette rencontre inattendue entre un romancier qui pratique la logorrhée, la répétition, la pulsion dénigrante et le ressassement mélancolique, et un auteur de bande dessinée dont le dessin et l'humour se caractérisent par l'économie de moyens, la finesse, l'usage du silence.Nicolas Mahler confirme ici l'étendue de son talent et l'incroyable subtilité de son oeuvre.
Téhéran 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète sauvant le monde. Traversant avec elle révolution, guerre, deuil, exil, mais aussi apprentissage de la vie, puberté, premières amours, nous la suivrons jusqu'à son départ définitif pour la France en 1994. Paru à l'origine entre 2000 et 2004 en 4 volumes, Persepolis est la première bande dessinée iranienne, l'autobiographie dessinée d'une orientale en exil.Depuis sa sortie, Persepolis a fait le tour du monde, est devenu un classique étudié dans les écoles et a fait l'objet d'une adaptation au cinéma de nombreuses fois récompensée. Pour fêter les 10 ans de la version monovolume qui regroupe les quatre tomes, L'Association se paye le luxe d'une nouvelle édition reliée et cartonnée dotée d'une toute nouvelle couverture et de pages de garde dessinées pour l'occasion par Marjane Satrapi.
Comment présenter L'An 01 ? Est-ce une bande dessinée de Gébé, un film de Jacques Doillon, un mouvement, une utopie ?En 1970, Gébé publie ses premières planches, et dans Charlie Hebdo l'aventure commence.Le premier livre qui les recueille paraît un an plus tard. Ensuite, c'est un film, que Jacques Doillon réalise, avec la participation d'Alain Resnais, de Jean Rouch, et de nombreux acteurs et amis : Coluche, Miou-Miou, Gotlib, Stan Lee.L'An 01, c'est l'envie d'en finir pour de bon, mais sans violence, avec une société morne et matérialiste, vendu comme un horizon indépassable. On arrête tout, là, maintenant, et on imagine, au fur et à mesure, le monde à venir. Le tout avec poésie et humour, avec une liberté et une joie qui ne manque pas de rafraîchir nos cerveaux engourdis. Pendant toute la durée de réalisation du film, Gébé dessine, dans ses planches, le film en train de se faire, prolonge le travail, répond au lecteur, rend compte de l'enthousiasme général. Le film, c'est l'Utopie en train de se faire, L'An 01 qui commence. La bande dessinée, elle c'est le carnet, la mémoire de cette révolution en marche. Le monde entier participe au film. Le scénario paraît en feuilleton dans Charlie Hebdo. Pour la première fois, les planches de Gébé et le film de Jacques Doillon seront disponibles de conserve. Écologie, amour, refus des rapports marchands, réinvention de soi et de la société : et si L'An 01 commençait pour de bon ?
Ce très attendu second recueil de Frank réunira l'ensemble des pages encore inédites en livre du chat le plus psychédélique de la bande dessinée, parues en France dans Lapin et aux USA chez Fantagraphics ; notamment toutes les histoires en quadrichromie, ainsi que des histoires inédites. Jim Woodring, l'un des auteurs américains les plus importants des deux dernières décennies, sera par ailleurs invité et exposé au prochain Festival d'Angoulême.
Avertissement : cet ouvrage est le résultat d'une commande passée à l'Association.Quatre auteurs ont été choisis pour réaliser quatre reportages en bande dessinée sur l'Egypte contemporaine, à travers quatre lieux différents : Golo au Caire, où il réside, Baudoin à Alexandrie (juin 1997), David B dans l'oasis de Siwa (septembre 1997), et J.C. Menu à Louxor (novembre 1997).
Mattt Konture, qu'on ne présente plus, et Jacques Velay, son camarade de l'ex-fanzine La Table, de Montpellier (Fuméti d'un fumiste en collection Mimolette, Lapin) ont réalisé ensemble ce Jean de l'ours : vu les auteurs, on pourrait s'attendre à un manifeste punk et destroy, mais on a ici affaire à ce qui ressemble à une bande dessinée presque classique. Presque... Car si tout commence comme une aimable fiction bucolique de couple en vacances, admirablement dessinée par un Mattt Konture en pleine forme, prenant un plaisir évident à dessiner la végétation, les rochers ou les arbres, le récit part lentement mais sûrement vers des turbulences particulières. Au moment de tranquillement planter leur tente dans un coin rêvé de Lozère, la femme du couple est enlevée par un ours, et il ne semble pas que cela s'avère si malencontreux. Quant à l'homme, il va lui arriver d'autres espèces de choses particulières.Un livre insolite et décalé au sein de la bibliographie de Mattt Konture, et un Velay bien différent de ses Fuméti anarcho-lyriques.
Raymond le grand-père dépressif, accroc aux cigares, Pénélope la petite fille prévenante et Frédéric l'amant un peu gauche prennent tranquillement le thé alors qu'un étrange brouillard entoure la maison. L'ambiance est lourde, la mort rôde.Personne ne sait que je vais mourir est un conte absurde et onirique réalise sous contrainte par Matthias Lehmann durant les 24 heures de la bande dessinée de Bruxelles en 2012.
Les strips de José Parrondo fonctionnent comme des énigmes. Le trait est simple, les images épurées, le style minimaliste, l'attraction instantanée. Mais face à ces pages à priori muettes, les questions affluent : cette fenêtre est-elle un tableau ? Ce paysage est-il factice ou réel ? Cet arbre est-il plat ou en volume ? Y a-t-il un Eggman ou plusieurs ? Est-il ici ou ailleurs ? L'action se déroule-t-elle à l'extérieur ou à l'intérieur ? Ce qui nous regardons est-il vraiment ce que nous voyons ? Autant de questions que chaque lecteur devra négocier avec son moi profond pour en découvrir le non-sens qui mène au rire véritable.Eggman, petit oeuf doté de courtes pattes et de yeux ronds comme des billes, nous entraîne dans un univers insolite où les jeux d'échelle, le trompe-l'oeil et l'illusion règnent en maîtres. Tableau, longue-vue, fenêtre, escalier, serrure, bulles de bande dessinée, ronds, carrés, tirets parsèment ses aventures. En mêlant objets identifiables et éléments purement graphiques, José Parrondo s'amuse avec les signes et les codes de la bande dessinée pour créer un univers délicieusement absurde et plein de dissonances poétiques, tout en jonglant sans retenue avec la rétine et l'intelligence de ses lecteurs.Pour cet album, José Parrondo alterne à nouveau les techniques : aux strips muets en noir et blanc viennent s'ajouter une série de peintures à l'acrylique mélangeant dessins, jeux de mots ainsi que quelques photographies.
en coédition avec La Cúpula et Fantagraphics, L'Association est heureuse de proposer le nouveau livre, cartonné et en quadrichromie, de l'Espagnol Max (qui rappelons-le encore, n'est pas le même que l'auteur de Sombres Ténèbres !). Bardín le Superréaliste, qui a déjà fait de furtives apparitions dans Comix 2000 et Lapin, est très certainement l'oeuvre la plus aboutie de Max, qui pousse très loin l'exploration onirique et ses ressources en Bande Dessinée.
L'Eprouvette n'a pas remplacé Lapin, dont le n°35 sera un gros pavé comme les deux précédents. On y pratiquera la reprise (des auteurs réinterprèteront à leur manière une bande dessinée ou une séquence connue) avec Baladi, Benoît Jacques, Sattouf, Vanoli, Hagelberg, Tuikiainen, Duffour ou Touïs (du Sergent Laterreur). Parallèlement, la revue accueillera El Don Guillermo, P.E.E.P.S, Tom Dieck, Sjunesson, Parrondo, Ayroles, Gerner, Placid... Le tout avec une couverture et une histoire inédite de Max Andersson.
Exercice délicat que celui de la dédicace, le trop rare Masse s'y prêta pourtant volontiers lors du précédent Festival d'Angoulême. Dans La Dernière Séance, il inventorie une partie des rencontres et des petits miquets prodigués pendant la manifestation.L'auteur de On m'appelle l'avalanche et de Elle esquisse ici sans vergogne son lectorat et dresse ainsi un portrait acide des fans de bande dessinée.Rassurez-vous, on connait l'affection de Masse pour la gouaille et la dérision.
Ce Patte de Mouche montre le retour de l'univers du Livre du Mont-Vérité de JC Menu. Réalisé lors des 24 h de la bande dessinée à la Maison des Auteurs d'Angoulême en janvier 2008, ce récit utilise la contrainte commune à tous les participants de la performance : inclure une réunion de famille en page 12. Du coup, Menu en a profité pour développer la question de l'origine des Moines du Mont-Vérité : ont-ils des origines biologiques communes ?
Au Travail, second du nom ? Donnant suite au jet d’encre éclairé du volume inaugural, Olivier Josso-Hamel continue son exploration autobiographique. Toujours sur papier radiologique, il inspecte la bande dessinée et les origines de sa propre pratique : après un feu orange haut en symbole et en couleur, l’auteur passe au vert, allégorie végétale pétrie d’espoir salutaire.Dans ce deuxième opus, un trait précis sert une lettre soignée afin de sonder un parcours humain et artistique construit dès l’enfance. À travers les figures de son passé, réelles ou dessinées, Olivier Josso-Hamel questionne ici la mémoire et l’absence : quand la famille devient monde du silence, un père disparu peut en cacher bien d’autres. Pourtant, racines et images subsistent, illustrées par une transmission bibliophile issue du Saint-Nazaire de l’après-guerre. Tel un pudique puzzle se dévoilant par à-coups, l’auteur remonte ses pièces manquantes au fil du temps, sans nostalgie mais en quête de sens et de vie. D’une empreinte singulière, les planches d’Au Travail témoignent au présent des perceptions de l’artiste face à l’existence comme à l’activité de création.La bande dessinée et sa part d’inconscient y sont vivement convoquées : après La Mauvaise Tête de Franquin du tome 1, ce volume 2 rend hommage à L’Île Noire de Hergé pour s’achever en un lieu idoine avec Dubout, Sempé, Reiser et Bretécher. Vaste chantier conceptuel, Au Travail nous transporte au sein de pages à double charge, où l’introspection graphique se teinte d’hypnose sensible.
Quelle est exactement cette rumeur selon laquelle Lewis Trondheim arrêterait de dessiner? On en saura peut-être plus avec Désoeuvré, qui comme son titre l'indique, est le livre qui vient après la décision de ne plus faire de livres, et qui vient plus ou moins l'expliquer. En effet on y comprendra que pour Trondheim, personne ne vieillit plus mal qu'un auteur de bande dessinée. Il s'en explique dans ce premier volume de la collection ÉPROUVETTE, et on ne s'étonnera pas, avec un sujet pareil, de ne pas trouverde dessin en couverture.
Lapin, la revue historique de L'Association revient dans une (très) nouvelle formule, en grande forme et en grand format! Après Lapin, puis Mon Lapin, voici Mon Lapin quotidien, une chose encore jamais tentée : un vrai journal. Avec une flopée d'auteurs (pas moins de 60 !), dessinateurs, écrivains, vieux cons des neiges d'antan et petits jeunes de la dernière averse, mais toujours la crème de la crème. Dans cette avalanche de « mooks » épais mais plats, de revues plus ou moins classes et d'une presse atone, le moment était venu pour que L'Association lance la formule du journal qui fait du bruit quand on le secoue, et qui secoue les marronniers du journalisme et de la bande dessinée. Mon Lapin quotidien (MLQ), sur douze pages king size (41 X 58 cm), chaque trimestre, c'est forcément : de la bande dessinée, en planches ou en strips (Emmanuel Guibert, Lewis Trondheim, Lisa Mandel, Berberian...), mais aussi de la belle illustration (David B., Icinori, Anouk Ricard, Thomas Ott...), mais encore du cartoon (Stéphane Trapier, Antoine Marchalot, Ruppert et Mulot, Parrondo...), et également des textes (Éric Chevillard, Pacôme Thiellement, Denis Robert, Jean-Yves Duhoo...). Le tout dans des pages labyrinthiques et foisonnantes, pour parler de TOUT : tout autre chose que ce dont on nous rebat les oreilles à longueur de temps. Et pour ressembler à un vrai journal, celui dont on rêve depuis toujours. Ça va arracher, ça va s'arracher !
Re-découvrez Bleu de Lewis Trondheim publié dans notre toute nouvelle collection, la collection PATTE D'EPH. Ceux qui aiment être surpris par Lewis Trondheim ne seront pas déçus par cet exercice de style... Cette bande dessinée muette, «abstraite» puisque sans formes figuratives reconnaissable et donc oubapienne, renoue avec le radicalisme expérimental du Dormeur. Un livre-objet, en quadrichromie, ce qui est la moindre des choses pour un livre dont le titre est Bleu.
Pour son troisième numéro, l'Eprouvette tente de synthétiser ce qui a été mis en oeuvre dans les deux premiers numéros. On reviend sur les origines de l'ultracritique en publiant un entretien avec Bruno Lecigne, animateur de Controverse en 1985-86 et on réédite son texte fondamental De la Confusion des Langages. On poursui le travail de l'érosion progressive des frontières en se penchant sur le talent de Stéphane Blanquet en allant voir avec Christian Rosset le célèbre peintre Jan Voss, dont l'oeuvre n'est pas sans lien avec la bande dessinée. Etc, etc.
Vincent Vanoli, avec discrétion, impose l'une des oeuvres les plus fortes et les plus intransigeantes du paysage de la bande dessinée. Encore un cran plus loin dans l'expressionnisme paranoïaque qui est sa marque, cette Clinique, fable intemporelle sur les faux-semblants de nos sociétés, est probablement son livre le plus emblématique à ce jour. On y retrouve aussi bien l'atmosphère cauchemardesque des Contes de la désolation que le climat vosgien début de siècle de Simplismus ou de L'usine électrique. Saura-t-on si le narrateur, Monsieur Bubbendorf, était réellement malade, pour qu'on l'expédie ainsi à la Clinique ?
Le milieu de la Peinture et une trame policière fournissent à Ruppert & Mulot le prétexte à une réflexion sur l'Art et le simulacre, et à un questionnement sur la spécificité du médium Bande Dessinée. Tout au long du livre, de longues scènes d'action muettes alternent avec des passages statiques de dialogues entre les protagonistes et un instructeur judiciaire.Cette histoire de tableaux, de détectives et d'adultère est donc avant tout une question de style, chaque nouveau livre étant l'occasion pour Ruppert & Mulot de repousser les limites du genre.
C'est en 1995, que François Ayroles donnait à la collection Patte de mouche son cinquième titre et publiait par la même occasion sa première bande dessinée.Vingt ans plus tard, voilà Jean qui rit et Jean qui pleure réédité et entièrement redessiné par l'auteur. Subtil exercice de style sur le destin parallèle de deux sosies, cet exercice oubapien de la première heure joue sur l'itération iconique de deux personnages, l'un au destin heureux et l'autre en miroir, au destin malheureux.
Après Lars Sjunnesson et Max Andersson, L'Association poursuit dans sa veine scandinave avec la publication de l'anthologie de cet auteur indispensable. Pilier de la revue suédoise Galago, Joakim Pirinen y a développé un univers angoissé, d'une grande richesse graphique, qui a impressionné ses contemporains sans avoir fait l'objet jusqu'ici de traductions à la mesure de son talent. Constamment à la recherche d'une joie de vivre et d'une innocence qui lui font défaut, il soumet la bande dessinée aux plus grandes épreuves, pour donner corps à son mal-être d'humain et de père de famille.
Cinq ans après Baby, Alex Baladi reprend à L'Association sa veine fantasmatique, angoissante et hallucinée. Cosy dresse, en plusieurs chapitres, une fresque muette autour d'un personnage mort vivant. Baladi excelle à mettre en scène fantasmes morbides, évocations de l'horreur, dans une pantomime ingénieuse qui n'oublie jamais l'interrogation politique.A chaque page, Cosy démontre la virtuosité créatrice de son auteur, qui, d'une façon toujours personnelle, sait renouveler l'art de la bande dessinée sans jamais tomber dans la facilité.
Voilà un livre qui ne ressemble à rien du catalogue de L'Association, annonçait-on en 2006, lors de la première édition de Papa.Aude Picault, qui a depuis fait son chemin dans la bande dessinée avec Transat, ou Fanfare (Delcourt), avait rempli les pages de ce carnet, sans volonté de publication, en guise d'exorcisme, après le suicide de son père. Le résultat est d'autant plus bouleversant que son dessin frêle contraste de façon saisissante avec la violence du propos.L'Association souhaitait rendre ce livre, épuisé depuis 2009, à nouveau disponible.
Enfin un coffret réunissant le chef d'oeuvre de la confession en bande-dessinée de Blutch : Le Petit Christian !On sait grâce à son pseudonyme, Blutch, emprunté au fameux lieutenant des Tuniques bleues, qu'il garde le souvenir chéri de ses lectures de jeunesse et grâce à ces deux tomes, on découvre par le menu, le récit magistral et drôle de son enfance alsacienne à l'époque de Pif Gadget et des Drôles de dames avant de plonger, avec tout autant de délectation, dans les affres de son adolescence : le collège , les filleset le premier amour.
C'est une grande fierté pour L'Association de pouvoir ajouter Marc Caro à l'illustre liste d'auteurs qu'elle aura réédités. Grande influence Underground des années punk et 80, avant de se diriger vers le cinéma avec Jeunet (Délicatessen, La Cité des enfantsperdus), Caro a publié seulement deux livres de Bande Dessinée : Tot en 1981 et In Vitro en 1986 (Dernier Terrain Vague et Hoëbeke). C'est l'intégralité de ces deux livres que L'Association a le plaisir de rééditer sousle titre Contrapunktiques, dans un album cartonné couleur et N & B (façon Java Bleue).
Pour cette nouvelle Ciboulette, Vincent Vanoli a remanié de nombreux courts récits autobiographiques parus dans Lapin depuis 1994, jusqu'à en redessiner certains entièrement. Une histoire inédite complète le recueil, dans laquelle l'auteur accompagne son père dans un retour à son village natal d'Italie. Cette collection d'instantanés brumeux ou lumineux représentent une forme toute en fugacité de pratique de l'autobiographie en Bande Dessinée, et qui évoquent une véritable matière de souvenir. Un livre touchant et indispensable à tout amateur de Vanoli.
Comme l'indique son titre, Madame Goldgruber n'apparaît pas dans ce second volet des mésaventures autobiographiques et artistiques de Mahler. Il nous livre ici une seconde somme d'anecdotes vécues dans le milieu de l'Art autrichien et international. Aux microcosmes de la Bande Dessinée et de l'Art Contemporain s'ajoute celui du dessin animé, que Mahler a eu l'occasion de fréquenter assidûment ces dernières années, ayant réalisé plusieurs films d'animation, dont Flaschko primé à plusieurs occasions. Grâce au détachement et à la causticité qui lui sont propres, les perles recueillies par Mahler accèdent instantanément au statut de scènes d'anthologie.
Nasser Ali Khan aime le poulet aux prunes, les seins de Sophia Loren et sa fille Farzaneh. Mais il aime surtout son Tar dont il est le plus grand des virtuoses. Aussi, le jour où on lui casse son instrument, il sombre dans la plus grande apathie et, désormais indifférent aux petits et grands plaisirs de la vie, il décide de se laisser mourir. Qui est Irâne, cette mystérieuse femme que Nasser Ali Khan croit reconnaître dans la rue ? Qu'est-ce donc qu'un Tar ? Peut-on trouver la recette du poulet aux prunes dans une bande dessinée ? Vous le saurez en lisant Poulet aux Prunes, le nouvel album de marjane Satrapi.
Si c'est déjà un événement en soi pour L'Association d'accueillir en son Catalogue un projet majeur de Benoît Jacques, on ne peut que redoubler de bonheur au vu du chef-d'oeuvre que représente L. C'est en effet un Journal Autobiographique en Bande Dessinée que nous offre ce génial touche-à-tout plutôt habitué à auto-produire fabuleusement ses ouvrages. Entièrement muet, noir, métaphorique, d'une facture graphique qui surprendra ses amateurs, ce Journal a aidé Benoît Jacques à traverser une période personnelle particulièrement difficile.L, c'est donc « elle », ou « elles », c'est le chiffre 50 qui correspond à l'âge de l'Auteur lors de cette période, et c'est l'angle droit que sa vie a emprunté. On est loin ici de l'autobiographie light : par pudeur, les événements y sont évoqués par un cryptage qui déjoue tout voyeurisme et débouche sur une symbolique de l'inconscient aussi surréaliste qu'universelle.
Le Haut Mal c'est le nom qu'on donnait à l'épilepsie au Moyen Âge.L'Ascension du Haut Mal c'est l'histoire d'une famille au milieu des années soixante dont le fils aîné, Jean-Christophe, est atteint par cette maladie à l'âge de sept ans. C'est le regard que porte son petit frère, Fafou, qui devient David, sur le bouleversement que ses crises entraînent dans la famille, sur la façon dont les adultes, parents, médecins, passants, charlatans, gourous, réagissent et tentent de guérir Jean-Christophe. Ce sont les souvenirs des ancêtres de la famille. C'est tout l'imaginaire que Fafou projette sur le monde et les événements qui l'entourent et qui participent à la construction du dessinateur qu'il est devenu.Ce classique du catalogue L'Association et de la bande dessinée, dont la première édition est maintenant épuisée, est désormais réédité dans une version reliée.