Première bande-dessinée d'Ana Penyas dans laquelle elle fait le portrait de ses deux grands-mères, les interrogeant sur leur passé, leur jeunesse sous la dictature franquiste, leur mariage, la façon dont elles ont dû mener la vie du foyer familial et assurer les tâches ménagères.Une vie chargée qui contraste avec leur quotidien actuel de femmes âgées, avec la solitude amenée par la vieillesse. Servie par un style graphique innovant, cette bande-dessinée constitue un hommage aux femmes de leur génération, visant à sortir de l'oubli celles qui ont toujours été reléguées au statut de personnages secondaires. Un travail graphique à dimension historique et sociologique émouvant.
Le présent ouvrage reprend le contenu du collectif publié en 2003, qui confronte témoignages et brefs épisodes en bande dessinée, augmenté d'un récit en bd et d'articles récents de Frédéric Debomy faisant le point sur la situation actuelle en Birmanie, édité dans un format mook souple (22x29).Une membre d'une ONG internationale fait part de ses relations avec le pouvoir militaire birman, un simple soldat révèle la brutalité à l'oeuvre au sein de l'armée, un responsable associatif birman évoque les complicités criminelles entre compagnies pétrolières occidentales et la junte, un citoyen évoque les travaux forcés auxquels les populations sont soumises, un ancien prisonnier politique évoque ses conditions de détention...Face à la parole des témoins, les auteurs de bande dessinée proposent des fictions destinées à alimenter la réflexion et à porter un regard sensible sur une réalité.Les annexes comportent cartes, chronologie, lexique, éléments bibliographiques et contacts des principales associations actives dans la défense des droits de l'homme en Birmanie.
Largement remarquée à sa publication, cette bande-dessinée évoque dans une esthétique proche des mangas des thématiques queer. Des années 1960 aux années 1990, on y suit la trajectoire d'une jeune femme issue d'une école catholique qui va s'affranchir des préjugés de ses formateurs et s'ouvrir à toutes sortes de rencontres et d'aventures sentimentales et sexuelles. Une ode à l'amour sous toutes ses formes !
Cette bande dessinée n'est malheureusement pas une fiction. Composé de témoignages, d'investigation, de documentation et de conseils, ce livre rend compte d'un phénomène souvent sous-estimé mais très répandu : le cyberharcèlement, qui touche principalement des femmes et des minorités. Un ouvrage qui aborde de manière inédite ce thème difficile, à travers des témoignages, mais aussi des explications de termes techniques et des conseils adressés directement aux victimes.
Magnifique album muet illustré par l'autrice de bande dessinée Judith Vanistendael. Une variation colorée et soignée où les formes géométriques s'emboîtent, se confondent avant de se transformer en animaux, en appelant ainsi à l'imagination des petits lecteurs et multipliant les interprétations narratives à chaque lecture. Une promenade visuelle d'une grande puissance et d'une grande beauté, qui fascine autant qu'elle permet de familiariser les enfants avec les premières notions de géométrie et de couleur.
Nick Bertozzi retrace dans cette bande dessinée L'Odyssée de l'endurance, expédition britannique conduite par Ernest Shackleton en 1914, dont les 28membres luttèrent pendant près de deux ans pour survivre dans les conditions extrêmes de l'Antarctique, leur bateau étant prisonnier des glaces. Un albumqui met l'accent sur le côté humain de cette incroyable aventure, et met en lumière la personnalité exceptionnelle de son leader.
Après «Cinéma2», Martin Sztajman reprend le principe de ce livre jeu humoristique pour en proposer une version pour les enfants, au format carré, plus centrée sur les figures de super héros. Toujours dessinés en pixels, personnages de films, de bande dessinée et de jeux video défilent, se rencontrent parfois, suscitant toujours l'amusement des enfants heureux de retrouver ces figures qui leur sont chères. Lectorat : à partir de 8 ans.
Un premier ouvrage de bande-dessinée dans la collection Sorcières, centré sur le personnage de Rosie la riveteuse devenue un symbole féministe. Cette icône populaire de la culture américaine symbolisant les six millions de femms qui travaillèrent dans l'industrie de l'armement pendant que les hommes étaient partis au front pendant la Seconde guerre mondiale. Suivant les pas de cette icône, Shreyas R Krishnan illustre et incarne les théories de développées par Judith Butler sur les approches performatives du genre. Un ouvrage documenté, soigné, ludique et joyeusement militant.
Au regard des changements climatiques que subit la planète Terre, de la disparition des espèces et de l'amenuisement des ressources, il devient de plus en plus évident que nous nous pouvons maintenir notre mode de vie actuel. Nous n'avons désormais plus le choix : il nous faut réduire notre utilisation d'énergies fossiles et développer un modèle économique durable - voilà en substance le message des neuf scientifiques indépendants interrogés dans cette bande dessinée, qui reviennent, chacun selon sa spécialité, sur les causes des dérèglements climatiques, leurs conséquences et les solutions à adopter pour s'engager sur la voie de cette grande transformation devenue vitale pour la survie de notre planète.
S'occuper de son fils n'est pas de tout repos, mais c'est une source de perpétuelles découvertes et réjouissances !Surtout à l'âge des questions, où la taquinerie le dispute sans cesse à la provocation, sans jamais oublier la recherche d'affection.Dans une série de tranches de vie qu'il croque avec humour, Raphaël Fejtö rend compte de ce quotidien où alternent recherche d'autorité et épuisement, tentative d'affirmation du fils et quête de reconnaissance. Le tout empreint d'un humour grinçant provoqué par la lucidité hors-norme du fils qui transparait dans sa répartie, et d'une indéniable tendresse.Père et fils est la première bande dessinée de Raphaël Fejtö et rappelle les dialogues de Calvin et Hobbes ou Charlie Brown.
Roman graphique choral, Nos guerres fait entendre un ensemble de voix écrasées par la guerre industrielle et moderne, une guerre jamais nommée précisément, mais proche de la Première Guerre Mondiale.Dix récits se succèdent, d'une grande diversité de points de vue, qui tous réduisent à néant les illusions sur l'héroisme guerrier : de l'officier aristocrate contraint à des actes qui lui répugnent au troufion perdu dans le labyrinthe des tranchées en passant par le paysan pris en tenaille par tes champs de bataille, c'est toute l'absurdité cruelle de ta guerre qui s'exprime dans ces courts récits.Chaque histoire est dessinée et mise en page différemment, en adéquation avec le discours, le niveau social, les références picturales que le texte peut évoquer. Le traitement graphique fait référence tantôt aux avant-gardes, tantôt au dessin de presse ou aux débuts de la bande dessinée, mixés parfois avec des éléments beaucoup plus modernes. Cette vision kaléidoscopique évite tout manichéisme, et affronte au contraire la question de l'ambiguité du rapport des hommes (et des femmes) à la guerre.Intelligent, complexe, nuancé, le livre s'ouvre sur un prologue narratif, qui donne ta parole à un vieil homme riche, mutilé, partisan artiste de la guerre. On peut supposer que l'esprit tourmenté de ce personnage désagréable constitue le théâtre où se déroulent les dix récits. Un album très original, d'une grande virtuosité graphique.
« Qu'est-ce qui vaut la peine d'être dit de moi ? » Frédéric Debomy, journaliste et scénariste de BD, tente de décliner la proposition embarrassante de son ami, le grand Edmond Baudoin : lui tirer le portrait.En vain. Pour le dessinateur, cette pudeur constitue au contraire l'amorce idéale, celle d'une esquisse au trait charbonneux, où les fragments épars d'une trajectoire à la fois banale et exceptionnelle - amour, attente, rupture ou deuil - se répondent à travers un double prisme :Le regard que les autres portent sur soi et celui qu'on porte aux autres. Au fil du dialogue qui s'établit peu à peu entre les deux hommes, le récit graphique prend ses libertés, et le style inimitable de Baudoin, à mi-chemin entre peinture et bande dessinée, fait la part belle à l'imaginaire et à la suggestion. Un tableau dansant, direct, fluide et fuyant comme la vie.
Un album biopic qui retrace la vie pleine de passion et de tragédie de Violeta Parra, chanteuse et artiste totale qui a redoré le blason de la musique folklorique chilienne. Également poétesse et sculpteuse, elle est devenue l'emblème de la culture chilienne à l'étranger, au point d'être la première femme sud-américaine à exposer au Louvre en 1967. Sacrifiant à sa passion sa vie de famille et ses amours, elle a toutefois souffert, sombrant dans une profonde dépression à la fin de sa vie. Cette bande dessinée retrace les différents épisodes de la vie de cette femme hors-norme, artiste incontournable, féministe avant l'heure, maintenant un parfait équilibre entre vie privée et vie publique, et donnant toute sa place à la musique avant toute chose.
Dans cette première bande dessinée, Markus Färber nous livre sa version de l'histoire du « porteur du Christ », qu'il entend arracher au rôle d'édification dans lequel ce saint peu ordinaire est habituellement enfermé, dépoussiérant le mystère qui l'entoure.Reprobus explore ainsi l'évolution au cours des siècles de l'un des mythes qui ont façonné l'imaginaire collectif - celui de saint Christophe, aussi représenté comme un géant difforme à tête de chien et nommé Reprobus, le réprouvé -, et en livre une interprétation insoumise et iconoclaste. Géant cynocéphale venu des confins orientaux et doté d'une force incommensurable, Reprobus se met en quête de plus puissant que lui, bien déterminé à entrer à son service.Il entame alors un périple qui le conduira sur les rives du fleuve séparant les deux mondes, et ne laissera indemne aucune des créatures - humaines ou animales - croisées en chemin.
Après 36 années passées en prison, Young-Chul est enfin libéré. Perdu dans un monde qu'il ne connaît plus, le vieil homme courbé doit réapprendre les codes. Ses premiers désirs : remercier les associations qui ont aidé à sa libération et retrouver sa maison. Mais la surveillance ne cesse jamais : Young-Chul subit régulièrement des interrogatoires, durant lesquels on lui pose cette question : Qui a le meilleur régime ? Le Nord ou le Sud ? Adaptation du récit autobiographique de Hur Young-Chul, prisonnier politique en Corée du Sud, Je suis communiste e st u ne bande dessinée (manwha) exigeante et nécessaire. Son récit, de l'enfance à la libération, retrace en filigrane l'histoire de la Corée du Sud au XXe siècle, alternant de magnifiques séquences de dessin au trait - pour figurer le temps de la narration - et d'autres, d'un style plus naïf, proche de la linogravure - évoquant, eux, les nombreux flash-backs.
écit pudique d'une enfance dans le Liban des années 80, [Beyrouth] Catharsis emprunte les mots et les visions d'une fillette qui a pour terrain de jeu un petit bout de rue, avec ses habitants, ses commerces intrigants... Pour elle, la guerre est cette réalité toute proche, et cependant presque invisible, que seuls matérialisent les bruits de coups de feu qui lui parviennent depuis l'autre coté de la ville, au-delà du mur qui fait de sa rue une impasse, et marque la fin de son territoire. Subtile évocation du passage de l'univers familier de l'enfance vers le monde des adultes à travers l'espace de la ville, cette courte bande dessinée écrite en 2002 est d'autant plus émouvante qu'elle trouve dans l'actualité récente de douloureux échos.[Beyrouth] Catharsis est le premier livre d'un projet plus vaste, un travail pluriel sur la mémoire, qui explore différentes manières de retransmettre une expérience intime forte, la guerre du Liban vécue par une enfant. Les formats, l'approche seront délibérément variés au fil des livres, inventant différentes voies pour transmettre les souvenirs et les émotions de l'auteur.
Zerocalcare, la trentaine, passe l'essentiel de ses journées devant son ordinateur, qu'il ne quitte que rarement pour rejoindre un cercle d'amis assez fermé partageant sa passion pourles jeux vidéo et Star Wars. Une existence casanière, à peine troublée par les quelques expériences de travail auxquelles il s'essaie. Tout est bouleversé lorsqu'il apprend la mort de Camille, sa meilleure amie du lycée : non seulement il doit accepter sa disparition, mais aussi l'annoncer à ses proches, ce qu'il envisage difficilement.Accompagné du Tatou, son fidèle ami imaginaire, Zerocalcare entremêle flash-back adolescents permettant de retracer son histoire avec Camille et péripéties de sa vie quotidienne oscillant entre petites galères, embrouilles avec ses voisins, et nostalgie des dinosaures. Une histoire douce-amère tempérée par une incroyable autodérision et un sens de l'humour à toute épreuve, qui nous plonge aux racines du travail de Zerocalcare et révèle en creux les difficultés des trentenaires italiens à se faire une place dans la société.Cette bande dessinée a valu à Zerocalcare sa notoriété. Elle paraît aujourd'hui dans une édition augmentée, servie par une nouvelle traduction.
Nous n'irons pas voir Auschwitz est le premier roman graphique de Jérémie Dres. À la recherche de leurs origines, l'auteur et son frère partent en Pologne sur les traces de leur grand-mère décédée. Cette quête familale leur permettra de rencontrer la communauté juive polonaise d'aujourd'hui et de mesurer son renouveau. A travers une multitude de rencontres, avec la jeune génération d'artistes polonais à Varsovie, avec un rabbin progressiste américain ou encore avec l'historien Jean-Yves Potel, c'est une image moderne et contrastée de la nouvelle communauté juive de Pologne qui émerge de ce récit intimiste.Au-delà d'un simple travail de mémoire, ce que les deux frères vont découvrir va profondément enrichir leur identité, faire la lumière sur les relations judéo-polonaises et interroger les préjugés, notamment d'antisémitisme, qui ont pu leur être transmis durant leur enfance. De Paris à Varsovie, entre recherche identitaire et enquête documentaire, Jérémie Dres dresse avec un ton plein de justesse et de drôlerie un portrait de la communauté juive de Pologne. Par son aspect documentaire, ce roman graphique original aborde avec une perspective inédite, toute en finesse, des problématiques peu traitées par la bande dessinée contemporaine : le rapport à l'avenir de la communauté juive de Pologne, à travers ses aspirations et ses contradictions.
Ce roman graphique qui paraîtra au moment du centième anniversaire du Tour de France, rend hommage à l'une des figures les plus mythiques de l'histoire du cyclisme: Fausto Coppi, le campionissimo, qui fut tout au long de sa carrière en compétition avec un autre grand champion italien, Gino Bartali. Cette rivalité a enflammé l'Italie de l'après-guerre et littéralement divisé le pays en deux. Physiquement et politiquement, tout semble les opposer :Bartali, musclé, râblé, bavard, est très croyant et devient le favori du parti catholique; Coppi, élancé, maigre, silencieux, laïque, devient celui des partis de gauche.Davide Pascutti centre son approche sur une année clé dans la carrière de Coppi, l'année 1949, où celui-ci parviendra à accomplir un exploit réputé impossible, remportant successivement le Giro et le Tour de France. Quelques autres personnages hauts en couleurs du cyclisme italien traversent le livre : Biagio Cavanna, le fameux masseur, qui sera l'un des premiers à repérer le talent du jeune Fausto, et Alfredo Binga, directeur technique de l'équipe nationale italienne, qui par sa sagesse savait faire jaillir le meilleur de chaque coureur.Plongeant dans la geste et les pensées de Coppi, la bande dessinée révèle l'homme derrière le champion, montrant ses qualités comme ses contradictions - sa vulnérabilité, ses tiraillements entre sa carrière et sa famille - et nous fait revivre l'excitation de ces années légendaires.
Publié en 2007, Misery loves Comedy rassemble les trois premiers volumes de la série Schizo, augmentés de dessins de jeunesse et de contributions à divers périodiques, et enfin d'une série d'oeuvres en couleurs, plus proches du style graphique de Schizo 4, avec en particulier un hommage à Chris Ware. Brunetti se montre d'ailleurs capable de parodier à peu près tous les styles graphiques du dessin d'humour, du début du XXè siècle à nos jours.Dans chacun des numéros de Schizo, Brunetti met en scène ses obsessions philosophico-existentielles : si la forme évolue, les thématiques se répètent avec une récurrence volontairement désespérante : haine du monde et de soi même, absurdité de l'existence, horreur de la bêtise et de l'avidité des hommes, imposture de la civilisation et cruauté aveugle de la nature, dictature oppressante des instincts sexuels. Brunetti développe au fil des pages une variante personnelle du nihilisme, qui s'accompagne logiquement de fantasmes d'autodestruction et d'anéantissement global. Les digressions métaphysiques les plus échevelées côtoient en permanence les dessins les plus triviaux, les images violentes ou scatologiques : l'auteur utilise les vertus subversives de la farce pour mettre au jour l'imposture morale de nos sociétés « civilisées ». Famille, amour, travail, politique, culture : rien n'échappe à ce joyeux jeu de massacre, et surtout pas l'auteur lui-même.Fruit d'une dizaine d'années de création, Misery loves Comedy est un livre monstrueux, furieusement drôle et dérangeant, sans équivalent dans l'histoire de la bande dessinée américaine.
Après «Cinéma2» , Martin Sztajman reprend le principe de ce livre jeu humoristique pour l'appliquer à de grandes figures politiques qui ont marqué l'histoire mondiale plus ou moins récente qu'il s'agit de reconnaître. Une autre partie du livre est issue d'un blog que Martin Sztajman tient sur le site du Monde depuis le début de l'année 2017. Toujours en strips et en pixels, il décortique et tourne en dérision les ressorts de la rhétorique politique de tous bords. Au format à l'italienne, chaque figure est ainsi entièrement dessinée en pixels en l'espace de trois vignettes.
Une chronique de la vie dans les cités loin des clichés habituels sur les banlieues : dans un décor très réaliste, fourmillant de détails, on suit une poignée de trentenaires aux profils très divers - aussi déprimés par le chômage que par le travail - et une bande de gamins plutôt sympathiques qui s'adonnent à des activités subversives telles que la répétition d'une pièce de Molière au sein de l'atelier théâtre, ou une tentative de chantage à l'encontre du MacDo en menaçant de révéler la recette du coca. Adrien Fournier porte sur ses personnages un regard empathique et tendre, et prend un plaisir évident à inventer à ses petits bonshommes filiformes toute une palette de mimiques [doter ses petits bonhommes filiformes de toute une palette de mimiques/ animer ses petits bonhommes ...]et d'attitudes désopilantes.
Michel Gondry a grandi en France, dans la terreur de devoir un jour accomplir son service militaire : il a finalement réussi à se faire réformer, mais l'angoisse de voir son imposture découverte ne l'a pas quitté. C'est pour lui la source d'affreux cauchemars, dont cette bd totalement loufdingue est l'illustration.La France, au début du XXIème siècle : suite à une guerre civile, le pays est désormais divisé entre la Province et l'Ile de France - dirigée par Johnny Hallyday, qui a pris ses quartiers à l'Elysée. Pour se préparer à la grave menace militaire qui plane sur Paris, le président rappelle quatre ex-étudiants d'art, une bande de copains qui ont échappé au service national en trichant honteusement lors de leurs trois jours. Cette fois, ils ne pourront se soustraire à la conscription sous aucun motif, pas même la mort : les trois garçons doivent d'abord déterrer leur ami, décédé depuis un bon moment -un cadavre plutôt alerte d'ailleurs- et sont enrôlés. L'attaque des ISA - une armée exclusivement féminine, qui ne recule devant aucun moyen pour obtenir la victoire - est irrésistible : la France capitule et est envahie par des hordes d'Isabelles communistes spectaculairement musclées et sexy. Sur nos quatre héros, trois se plient au nouvel ordre et se marient avec une ISA qui les fera trimer à la maison. Le dernier cependant, le narrateur, choisit la fuite avec son jeune fils. Ils parviennent à rejoindre la Suisse, recueillant au passage un drôle de bébé-phallus qu'ils adoptent. Et Johnny dans tout ça ? La bd s'achève sur une vision d'horreur, un Johnny asservi, enchaîné sur scène devant un parterre uniforme d'ISA en délire.