La première thèse de doctorat en bande dessinée soutenue aux Etats-Unis. Une épopée scientifique, dans laquelle Sousanis s'intéresse aux limites de notre système perceptif, à nos conditionnements et aux moyens de nous en libérer pour déployer nos potentialités. En même temps qu'un éloge de la bande dessinée, et une démonstration inventive, par l'exemple, des ressources de la pensée visuelle.
Pionnière de la bande dessinée au féminin, l'auteure de Odile et les crocodiles, La Fosse aux serpents, Les Damnés de Nanterre, Tchernobyl mon amour et L'Inscription (parmi près d'une trentaine d'ouvrages) raconte son itinéraire de femme et d'artiste. Elle suit le cours de ses expériences dans l'univers du dessin de presse politique, de la bande dessinée et plus généralement dumonde de l'édition.
En 1961, Sam's Strip était en avance sur son temps. Al Capp (Li'l Abner), Ernie Bushmiller (Nancy) et Walt Kelly (Pogo) s'étaient déjà amusés à pratiquer une bande dessinée « métanarrative », mais la création originale de Mort Walker et de Jerry Dumas fut la première à fonctionner systématiquement sur des gags autoréférentiels, jouant avec les codes de base de la bande dessinée, mélangeant différents styles et invitant des personnages fameux issus d'autres strips.Sam et son assistant possèdent et conçoivent le strip dont ils sont les hôtes. Le Yellow Kid, M. Illico, Krazy Kat, Blondie et Charlie Brown sont au nombre des figures familières qui passent par là.Sam's Strip ne parut jamais dans plus de soixante quotidiens. Les amateurs de bande dessinée le considèrent aujourd'hui comme une oeuvre culte.Cet ouvrage en constitue l'édition complète. Offrez-vous une incursion savoureuse dans les coulisses du comic strip !
Illustrateur de Lewis Carroll et de bien d'autres écrivains, Arthur Burdett Frost (1851-1928) fut aussi l'un des principaux pionniers de la bande dessinée américaine, et l'une des influences majeures revendiquées par Winsor McCay, le père de Little Nemo. Les trois albums parus du vivant de l'artiste sont ici réunis et publiés en France pour la première fois. Composés d'histoires courtes, quelquefois muettes, ces ouvrages brillent par leur sens du rythme, du mouvement et de la narration graphique. Dessinateur hors pair, Frost inaugure la collection Krazy Klassics vouée à la redécouverte des trésors de l'illustration, de la caricature et de la bande dessinée.
L'An 2 poursuit son défrichage d'aspects encore méconnus en France du patrimoine international de la bande dessinée en ouvrant son catalogue au dessinateur transalpin - originaire de San Remo - Antonio Rubino (1880- 1964), l'un des maîtres de la bande dessinée européenne.Rubino fut la figure emblématique de l'école du Corriere dei Piccoli, le célèbre illustré italien pour la jeunesse, qu'il contribua à fonder en 1908. Par la suite, il exerça la direction des publications pour la jeunesse de l'éditeur Mondadori, et devint le responsable artistique de Topolino.Peintre, poète et grand illustrateur, Rubino est le créateur d'un très grand nombre de personnages éphémères.Cette anthologie, coéditée avec les éditions Black Velvet en Italie, en rassemble un choix représentatif, recueil d'historiettes autonomes ou suites de courte durée : Quadratino (1910-11), Pino et Pina (1910 et 1926-27), Piombino et Abetino (1917), Caro et Cara (1920), Dino Din et Din Dindora (1955-56). Elle ne tait pas les sympathies que l'auteur eut un temps pour le fascisme mussolinien, dont témoignent la série Lio et Dado et les illustrations pour La Tradotta.Rubino applique à la bande dessinée le style fleuri et ornemental de l'art nouveau (dit en Italie : style Liberty), qui confère à ses dessins un cachet inimitable. Il est en outre fidèle à la formule qu'il avait instaurée au Corriere dei Piccoli, qui place sous l'image un texte rédigé en vers de mirlitons.
Près de 300 pages de bande dessinée pop et existentielles écrites ET DESSINEES par Jodorowsky pourun journal mexicain entre 1967 et 1973, alors qu'il réalisait ses premiers longs métrages. Le titre renvoie au mouvement Panique dont il fut l'un des fondateurs.
Dix nouvelles, dix vies banales de femmes de Taipeï aujourd'hui. L'autrice, qui a reçu pour ce livre en 2020, le prix de la meilleure bande dessinée taiwanaise, dépeint ces femmes, leurs habitudes, leur manies, leurs doutes et préoccupations.
Le retour d'Ulysse est le point de départ de cette bande dessinée. Elle suit fidèlement le récit d'Homère mais s'interrompt par endroits pour laisser la parole à des penseurs ou à des anonymes, qui apportent leur éclairage sur la signification de ce retour. «Ulysse est l'histoire d'un homme à la reconquête de soi nous dit l'helléniste Jean-Pierre Vernant.
Chaque année, la route tue un million deux cent mille personnes à travers le monde.Quand vous êtes au volant, si vous tuez quelqu'un, ce n'est pas un meurtre. Ni même un homicide par imprudence. C'est juste... pas de chance.Woodrow Phoenix invente la bande dessinée à thèse. Il signe un pamphlet contre la civilisation de la voiture. Fondé sur son expérience personnelle mais aussi sur des recherches approfondies, il nous conduit, au fil de statistiques, d'analyses et de révélations, jusqu'à des conclusions qui font froid dans le dos. Ayant lu ce livre, il devient impossible de monter sereinement dans sa voiture.En plus de secouer toutes nos convictions, Bande d'arrêt d'urgence est une performance formelle. On n'y voit aucun personnage humain, seulement des portions de route cadrées à travers le pare-brise, et des panneaux de signalisation routière.Publié par Myriad, à Brighton, en 2008, ce livre en tous points étonnant a été désigné Best Book aux British Comics Awards 2012. Le Times en a parlé comme d'une oeuvre de génie totalement originale .
Président du premier festival d'Angoulême, Alain Saint-Ogan (1895-1974) fut le créateur de Zig et Puce, la bande dessinée française la plus populaire de l'entre-deux-guerres, mais aussi de Monsieur Poche, l'ours Prosper et Le Rayon mystérieux. Son activité s'étendit aux dessins d'actualité, à l'écriture et à l'illustration de romans, ou encore à l'animation d'émissions radiophoniques. Richement illustré, voici le premier ouvrage consacré à ce géant du neuvième art, dont il propose notamment une biographie très fouillée. Thierry Groensteen et Harry Morgan.
un homme se retrouve au commissariat de police pour un interrogatoire.un de ses collègues a été retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses. lui-même a perdu son travail et connaît des difficultés d'argent. pourra-t-il reconstituer son emploi du temps et débrouiller des souvenirs que l'alcool rend confus ? ce polar à la trame simple et au traitement déroutant est signé par l'un des maîtres de la bande dessinée ibérique (l'album a reçu le prix de la meilleure oeuvre espagnole au salon de barcelone en 2003).keko recycle ou détourne toute l'imagerie populaire des années 50, plongeant le lecteur dans un bain visuel psychédélique et envoûtant.
Exit wounds À Tel Aviv, Nomi, surnommée la Girafe à la caserne où elle effectue son service militaire, annonce au jeune Kobi, chauffeur de taxi, que l'une des victimes non identifiées d'un attentat pourrait être son père.Une bande dessinée toute en subtilité où s'esquisse la complexité des relations humaines sur fond d'attentats kamikazes.La Propriété «Avec la famille, vous n'êtes pas obligé de dire l'entière vérité et ce n'est pas considéré comme un mensonge.» Après la Mort de son fils, Régina Segal emmène sa petite fille, Mica, à Varsovie où elles espèrent récupérer une propriété familiale spoliée pendant la seconde guerre mondiale.Une histoire de famille, de secrets, et d'amour.
1945. Les attentats et assassinats qui secouent Madrid trouvent un écho dans la bande dessinée pourtant très conventionnelle que publie en feuilleton Enrique Montero, un ancien républicain communiste. Ses anciens amis lui demandent de reprendre du service pour aider à piéger l'un des leurs qui enfreint les consignes du parti... Enrique ne veut ni résister, ni survivre en trahissant : il voudrait avant tout oublier.Le Piège combine trois temps différents : celui de la réalité, celui de l'histoire que le « héros » dessine, et celui des souvenirs de la récente guerre civile.Cet album d'une grande force rend hommage aux auteurs de BD de l'après-guerre et ressuscite, dans une ambiance volontairement oppressante, une page noire de l'histoire espagnole.
Ce roman graphique brillant parle de corruption et de répression policière dans l'Égypte d'Hosni Moubarak, mais également de solitude et de folie. Salim, un fonctionnaire corrompu, détourne de l'argent public soi-disant destiné à payer les forces de police dans une ville qu'il a imaginée de toutes pièces, Khaldiya. Obligé de rédiger des rapports sans fin pour abuser ses supérieurs, Salim construit dans son propre appartement, avec de l'argile, un modèle réduit de cette ville fictive. Mais il est hanté par des rêves dans lesquels Khaldiya devient un concentré des problèmes posés par un régilme bureaucratique et autocratique. Il perd alors peu à peu le sens des réalités.Cette bande dessinée sur les maux de l'Égypte apparaît prophétique à la lumière des événements qui secouent le pays début 2011.
Cinq amis perdus de vue depuis longtemps se retrouvent dans une maison isolée à la campagne. Celui qui a pris l’initiative de les réunir se fait attendre. Ils ne savent pas pourquoi ils sont là. Ils tuent le temps en remontant des bouteilles de vin de la cave. Des souvenirs reviennent à la surface. Ils mesurent le temps qui a passé sur leurs vies, leurs rêves, leurs ambitions. Au fil des heures, les âmes se confessent. Et l’on apprend que l’une des deux jeunes femmes attend le retardataire depuis... quinze ans, depuis l’époque où il lui écrivait des lettres enflammées. Ce huis clos psychologique (un genre rarement abordé en bande dessinée), tout en subtilité, sera pour chacun un moment de vérité.Barbara Yelin a été l’élève de l’illustratrice allemande Anke Feuchtenberger (La Putain P., à L’Association) aux Beaux-Arts deHambourg et vit désormais à Berlin. Son premier livre, Le Visiteur, a paru à l’An 2 en novembre 2004 (collection roman visuel).
Dans cet album d'une folle ambition, l'auteur de Leviathan se penche sur les origines du monde. S'appuyant sur une synthèse des connaissances les plus actuelles dans tous les domaines du savoir (astrophysique, biologie, chimie, anthropologie, archéologie, etc.), il raconte l'histoire de la vie sur quatorze milliards d'années, depuis le Big Bang jusqu'à l'émergence des premières civilisations humaines. Passionné depuis le jeune âge par la nature et toutes les formes de vie, Harder donne à voir toutes les procédures et les ruses de l'Evolution, à travers tous les âges de notre monde : Jurassique, Crétacé, Ternaire, Quaternaire, etc. Et il confronte l'état le plus contemporain du savoir avec les croyances et représentations des époques antérieures, souvent naïves ou fantastiques, telles que l'iconographie en porte témoignage. Oeuvre d'utilité publique à l'heure où les théories darwiniennes sont remises en cause par un nouvel obscurantisme (et alors que l'on commémore en 2009 le bicentenaire de Darwin), cet ouvrage démontre l'extraordinaire valeur pédagogique de la bande dessinée et s'impose comme une somme artistique impressionnante.
Quelques années après la mort de son père et de sa belle-mère, Joyce Farmer a entrepris de relater leur fin de vie.Cette chronique tendre et émouvante les suit pendant leurs quatre dernières années, dans leur pavillon au sud de Los Angeles. Lars et Rachel sont mariés depuis longtemps et s'aiment toujours. À mesure que s'accentue leur déchéance physique (et, en ce qui concerne Rachel, mentale), leur fille s'investit de plus en plus dans la gestion de leur vie quotidienne. Le thème de l'extrême vieillesse a peu été traité en bande dessinée (on songe à Éloge de la poussière, d'Edmond Baudoin).Ce roman graphique aborde des questions douloureuses comme la maladie d'Alzheimer ou les traitements infligés aux personnes âgées dans les établissements spécialisés. Il n'esquive pas les détails d'une réalité quelquefois sordide. Mais il est dominé par la célébration de l'amour, de la tendresse, de la sollicitude, du courage, de la bonne humeur et de la famille. Ce livre parlera directement au coeur de tous les lecteurs qui voient leurs parents ou grand-parents s'avancer à petit pas vers la sortie.
Ecrit dans un style très clair et volontairement non technique, le présent ouvrage examine les concepts fondamentaux d'une théorie de la BD qui a connu, depuis une quinzaine d'années, de profonds bouleversements. Il propose à la fois une rigoureuse évaluation critique des différents courants théoriques et une description originale des formes, des mécanismes et de la nature des littératures dessinées, basée sur les progrès les plus récents de la stripologie. Loin des afféteries d'une certaine littérature savante, il démontre la possibilité d'une narration par le seul biais de l'image et illustre l'impuissance de la sémiologie à en rendre compte, il montre que les relations entre texte et image ne définissent pas la bande dessinée, que les codes censés la caractériser n'en sont pas, que la distance entre le roman victorien illustré et la moderne BD est moins grande qu'on ne le croit. La question du statut des littératures dessinées n'est pas éludée. Un chapitre est consacré à la lutte séculaire contre la BD menée par les milieux d'éducateurs vitupérant tour à tour les Pieds Nickelés, le strip américain et le manga. Ce livre est pour finir une défense et illustration d'une littérature qui a constamment été victime des discours qu'on a tenus sur elle (nostalgique, universitaire, puriste, populiste).
Guido Crepax (1933-2003) a été découvert en France, dans les années 1970, par Wolinski, alors rédacteur en chef de Charlie mensuel : « J'ai tout de suite admiré Crepax... Son dessin était unique, ses femmes magnifiques et sa formation d'architecte le faisait presque basculer du côté du design. » Ses adaptations de la littérature érotique l'ont rendu aussitôt célèbre : Justine ou les malheurs de la vertu de Sade, Emmanuelle d'Emmanuelle Arsan, La Vénus à la fourrure de Sacher-Masoch, ou Histoire d'O de Pauline Réage préfacé par Barthes et Robbe-Grillet.Son esthétique, son graphisme, devaient marquer son époque au point que certains critiques ont comparé la mise en scène de ses images aux films de la nouvelle vague des années 1960.Guido Crepax « le Raphaël de la bande dessinée. » l'auteur de la célébrissime série Valentina, s'est intéressé encore à de grands classiques de la littérature mondiale dont l'incontournable Comte Dracula de Bram Stoker ou le Frankenstein de Mary Shelley, qui sera son dernier album édité en 2002.Avec Dracula et Frankenstein, Crépax dessine la figure sensuelle et jamais innocente du monstre, c'est l'onirisme, la science fiction et la fantasy (thèmes omniprésents dans son oeuvre) qui sont au coeur de ces adaptations, deux chef-d'oeuvres présentés en un volume.
L'Humanité était autrefois composée d'une seule chair, que Dieu a faite exploser. Depuis, les corps sont séparés et doivent se reproduire.Victor est un brancardier qui erre dans les tranchées et les trous d'obus de la Première Guerre mondiale, parmi les cadavres et les fragments de corps éparpillés. Il pense à une femme dont il est amoureux, Léna. À ses yeux, personne n'existe vraiment, sauf elle et lui.Cependant, un monstre de chair parcourt le champ de bataille : l'Ourours.Dans cette fable métaphysique dessinée avec grâce et légèreté, Alexandre Franc développe une rêverie singulière, laissant le lecteur décontenancé et séduit.