Cet album se présente comme le carnet de bord de M Plumet, un artisan passementier qui découvre la Suisse lors d'un voyage avec sa femme. Le propos est comique et satirique : satire du tourisme montagnard, de la bourgeoisie commerçante, du désir d'écrire et de peindre, de l'aventure romanesque... C'est surtout dans la composition des planches et la distanciation qu'il prend par rapport à son oeuvre que Gustave Doré étonne : avec un mélange de naïveté et de roublardise inattendu chez un auteur aussi jeune, il crée la surprise à chaque planche de l'album et fait exploser les codes du récit et de l'histoire en images. Une postface en bande-dessinée, par Léon Maret (l'auteur de Canne de fer et Lucifer et de Course de Bagnole aux Requins Marteaux) vient compléter la lecture du récit, mettant en lumière sa contemporanéité. En effet, bien loin d'être une bande-dessinée poussiéreuse destinée à un public exclusivement bibliophile, le lecture des Des-agréments (1851) reste aujourd'hui fluide, inventive, novatrice, et se situe aux antipodes du carcan imposé par certains codes utilisés largement dans la bande-dessinée d'aujourd'hui. Gustave Doré a 19 ans lorsqu'il dessine cet ouvrage, il s'amuse avec ce nouveau médium, à jouer avec ses codes, et le lecteur s'amuse avec lui !
Le Mirliton merveilleux, album lithographié et mis en couleur à la main, paraît en 1868. Avec ce livre, le Merveilleux, genre en soi - contes de fée, récits surnaturels et mondes magiques - connaît alors l'une de ses toutes premières incursions dans la bande dessinée. La vile fée Grain-de-Tabac, alliée du Soleil en personne, jette un sort au roi Berlingo et à sa bien-aimée Tapioka : leur nourrisson est changé en ours ! Muni du Mirliton, une sorte de flûte aux propriétés magiques, les multiples héros du récit combattront le maléfice, pour que l'ourson - redevenu un fringant jeune homme - puisse épouser la belle Bulbul, fille du Schah...Ce récit se déguste telle une pièce montée, garnie d'éléphants et de chameaux en sucre, dont chaque étage réserverait de nouvelles surprises, miniatures de décors exotiques et farandoles de marionnettes enchantées. Destinée à la jeunesse lors de sa parution, cette bande dessinée s'offre au lecteur comme une généreuse malle de jouets. On y compte de nombreux personnages et péripéties, que les auteurs animent dans une histoire qui évoquera tout autant, au lecteur réjoui, les aventures du Baron de Münchhausen qu'Iznogoud et ses jeux de mots faciles.
« Histoire dramatique, pittoresque et caricaturale de la sainte Russie d'après les chroniqueurs et historiens Nestor, Nikan, Sylvestre, Karamsin, Segur, etc... ». Son titre complet résume à lui seul une bonne part de ce récit fleuve et débridé (près de 500 gravures) dessiné pendant la guerre de Crimée qui opposa la Russie à l'empire ottoman et ses alliés dont la France de Napoléon III. C'est donc animé d'un élan patriote que le jeune Doré, alors âgé de 22 ans, se lance dans cette histoire iconoclaste, volontiers outrancière et farouchement parodique. Mais de trouvailles narratives en audaces graphiques, il transcende pleinement sa charge pamphlétaire et pose là un jalon essentiel dans l'histoire de la bande-dessinée.40 ans avant La Famille Fenouillard de Christophe, 70 ans avant Krazy Kat d'Herriman, Doré donne ici toute la mesure de sa géniale exubérance. Dépassant largement la simple curiosité patrimoniale, cette œuvre témoigne surtout d'une inventivité et d'une liberté qui n'a rien à envier aux travaux les plus expérimentaux de la bande-dessinée contemporaine. Depuis sa publication voilà 160 ans, aucune réédition n'a pu s'appuyer sur une édition originale complète ; il s'agit donc ici de la première réédition intégrale et fidèle de ce chef d’œuvre inconnu.
Canne de fer et Lucifer est l'histoire héroï-comique d'un jeune garçon apprenant la canne de combat durant le XVIIIème siècle. Cet art martial des compagnons du devoir l'emmènera dans des aventures truculentes : il se battra dans des tournois occultes et échappera de peu aux échafauds de la Terreur. Ainsi Gaston Martin, habile canniste et candide vagabond deviendra un prodige de l'escrime au bâton et un héros des institutions révolutionnaires naissantes. Si le ton de l'histoire peut rappeler, par certains côtés, certains mangas (Dragon Ball), c'est aussi et avant tout un feuilleton, au sens où on pouvait l'entendre au XIXème siècle.Léon Maret s'est longuement plongé dans les récits de Rocambole ou des romans d'Alexandre Dumas.S'éloignant d'une narration trop calibrée, Léon Maret nous livre ici un récit épique dont la simplicité et la spontanéité revendiquées font directement écho à l'oeuvre des pionniers de la bande-dessinée, comme Töpffer.
Bien calé dans son scaphandre, Jim Curious plonge explorer les fonds marins. Dès son passage sous l’eau, l’image s’enrichit du relief grâce à des lunettes 3D.Jim descend, descend, descend, et nous l’accompagnons dans les profondeurs, où il croise poissons, monstres, et autres bêtes de plus en plus étranges... Mais rien ne l’arrête ! il descend toujours, remontant le temps à mesure qu’ilchute dans les profondeurs : épaves de la seconde guerre mondiale, vestiges d’un galion, cité perdue de l’Atlantide... jusqu’à découvrir les formes de vie les plus primitives, méduses étranges et monstres en tous genres...Jim Curious est une histoire muette destinée à un public de 7 à 77 ans. Deux paires de lunettes 3d sont glissées dans chaque livre permettant à l’enfant de lire le livre avec un parent. À mi-chemin entre bande-dessinée et livre illustré, ce livre au graphisme et à la facture rappelant les ouvrages de Jules Verne, disposera d’une double-page de fin déployable en quatre volets.
Dans un monde absurde dirigé par des hommes violents et fous, Lemon Jefferson est un héros en devenir. Naïf et simple lieutenant, sa vie bascule un jour où la patrouille amène au château une jeune femme et un vieillard : 2 rebelles faits prisonniers et condamnés à morts. Son destin le mènera alors à travers de terribles épreuves, et il découvrira l'amour, l'amitié, mais aussi la trahison et la cruauté... Sur ce chemin semé d'embuches, sa bravoure, sa loyauté et son sens de l'honneur seront mis à rude épreuve !Avec ce récit haletant où se succèdent les péripéties les plus extravagantes, Simon Roussin cherche à retrouver le souffle de ses lectures d'enfance, tout en travaillant sur les récurrences et caractéristiques du récit classique. Toutefois, et sans jamais tomber dans la parodie, il nous livre d'abord une vraie Grande aventure, où se mêlent l'humour, la dérision, la nostalgie et l'hommage ému. Son récit est servi par un travail graphique surprenant, où il s'approprie la ligne claire et la réinvente grâce à une virtuose mise en couleur aux feutres.En assumant l'héritage de ses aînés et en jouant avec les références, Simon Roussin renouvelle la bande-dessinée d'aventure avec une étonnante maturité.
Ce jour-la?, Heartbreak Valley est le théâtre de l’éclipse de soleil la plus longue de l’histoire de l’humanité?. Eliot Parsley est détective ; depuis trop longtemps, il poursuit la mystérieuse Jenny Moore, et son enquête l'a mené jusqu'ici... Il se mêle a? la foule des curieux venus assister a? ce spectacle extraordinaire, mais lorsque l'heure vient de reprendre la route, il se heurte à une obscurité sans fin : seule Heartbreak Valley est revenue a? la lumière ! Les ténèbres règnent partout ailleurs, plongeant les hommes dans la folie. Le détective entreprend alors une traversée de ce monde devenu apocalypse. À ses côtés, un évadé ivre de vengeance sème la mort, croyant reconnaitre en chaque inconnu l’assassin de sa femme et de ses enfants... Tout au long du récit, passé et présent s'entremêlent et nous aveuglent pour mieux nous plonger dans la psychologie d'un narrateur égaré. Les obsessions respectives de chacun des personnages finiront par se rejoindre, dans un scénario rappelant les films noirs de l’âge d’or d’Hollywood.Après Lemon Jefferson et la Grande Aventure, Simon Roussin délaisse un temps ses feutres et assume un récit âpre où les couches de récits se superposent, tissant une réalité étrange où les territoires la bande-dessinée la plus classique sont voilés par la nostalgie, la violence et une troublante poésie.
Savants géniaux propulsés à travers le temps et l'espace, voitures volantes et dinosaures monstrueux : Dans l'Infini (1906), Le Savant Diplodocus à travers les siècles (1912) et Dans la planète Mars (1915) sont les trois récits du dénommé G.Ri qui composent ce recueil. De son vrai nom Victor Mousselet (1853-1940), G.Ri dessine dans la presse pour enfants dans le premier tiers du vingtième siècle. Il y crée avec bonheur des mondes fabuleux aux paysages grandioses, peuplés de créatures féroces et d'extraterrestres en tous genres : la fantaisie débridée de ses univers n'a pas d'égal à cette période en Europe. Cité par Vercors et Saint-Ogan parmi les lectures marquantes de leur enfance, G.Ri n'a pourtant jamais été publié en album de son vivant, le conduisant peu à peu à l'oubli. Sa biographie tient en peu de lignes, sa bibliographie complète reste à établir, mais la fraîcheur, l'ingéniosité et la beauté de ses histoires nous poussent à rééditer ces pages sans plus attendre, associés pour l'occasion aux éditions de la BNF. Héritier de Jules Vernes, de Méliès ou de Robida, G.Ri fait partie des premiers pionniers d'un genre qui fera plus tard les beaux jours de la bande dessinée : le Science-Fiction. Amateurs de L'Incal, fans de Laureline, nostalgiques des Pionniers de l'Espérance, ne boudez pas votre plaisir : vous avez devant vous une nouvelle Terra Incognita à découvrir.
Quand -M- fait un rêve, c'est une expérience musicale poétique et inclassable qui voit le jour. Un voyage surréaliste d'une demi-heure pendant lequel il nous chuchote, entre solos planants et endiablés, l'histoire d'une seconde pas comme les autres. Une seconde habitée par une orange numérique, un authentique Big Bang sentimental, l'agile Chédaclès et la sensuelle Rouge Aline. Quand Matthias Picard met en image cette balade dans les méandres de la conscience de -M-, c'est un grand et beau livre qui prend forme : un personnage s'éveille, se met en route, traverse des tableaux étonnants et découvre un univers fantasma-gorique inspiré par la pièce musicale. En noir, rose fluo, bleu et doré, Matthias lui donne corps et l'enrichit de ses propres références graphiques :La B.O2 -M- est une expérience psychédélique envoûtante, fruit d'une rencontre et d'un échange unique et audacieux.« La B.O 2 -M- est la bande originale d'un rêve éclair que j'ai fait il y a maintenant dix-huit ans. Resté secret jusqu'à ce jour, ce flash a littéralement changé ma vie. Je me suis donc appliqué à retranscrire ce voyage intérieur. Pour tenter de recréer au détail près, ce qui m'a inconsciemment amené à -M-. Le plus fou c'est que toute cette aventure n'a duré qu'une seconde »
Un petit pas pour l'homme, un grand pas contre la calvitie. Comme l'indique son titre, Sauve les Chauves compile une série de chauves illustres ou anonymes que le lecteur aura pour mission de « sauver ». Armé d'un stylo, il pourra affubler chacun de ces petits crânes d'une digne tignasse. Moins cher qu'un shampoing antiperte de cheveux, et disons-le : tout aussi efficace, ce petit volume ouvre vers des univers alternatifs : Juppé avec des cheveux ? Robocop en afro ? Une bande de skinhead beatnik ? Le lecteur, au gré de son exubérante créativité ou de ses pulsions refoulées (et enfin révélées), pourra créer un Asterix punk ou un Nicolas Sarkozy arborant un resplendissant mulet. Petits et grands de ce monde ont droit à une deuxième chance capillaire, et ce livre est là pour le prouver ! Fantaisie dans la veine de Laisse faire les sphères, du même auteur, Sauve les Chauves est à la fois un livre de coloriage, une satire politique et un recueil de blagues absurdes. Vous êtes moine Chaolin ? Vous vous appelez Bruce Willis ? Vous êtes néo-nazi, ou tout simplement malchanceux ? Ce livre est fait pour vous !