Tableau d'une banlieue populaire, Le Rallye présente une succession de portraits d'habitués du bar Le Rallye dans une zone miteuse où la misère et la dérive sociale sont monnaie courante. Immigré, banlieusard, femme de ménage, petits truands, retraités et paumés peuplent cette fresque réaliste qui mêle actions d'éclat, rêves brisés, joies quotidiennes, frustrations ordinaires et destins froissés, le tout servi par le dessin à l'encre de Pierre Place. Professeur de Bd, participant du remarquable collectif Parole de Sans Papier paru chez Delcourt, Place est un auteur à part, qui allie un dessin réaliste, aux lavis virtuoses, à des histoires fortes. Passionné des discussions de comptoir, il sait y puiser la vie dans sa crudité, sans concession mais toujours avec talent et émotion.
Un jeune conscrit israëlien doit partir rejoindre son poste. Dans ses bagages, un tupperware avec la nourriture que lui a préparé sa mère...Dans ce très beau récit muet, Ovadia Benishu montre les multiples dangers qui menacent ce précieux chargement.Le livre est précédé d'une brillante introduction par Asaf Hanuka, qui fut le professeur de l'auteur et qui donne tout son sens à ce récit en apparence anodin.«Tôt ou tard, tout professeur apprend de ses élèves.Grâce au travail d'Ovadia, j'ai appris à poser un regard nouveau sur Israël.Sur tous ces endroits quelconques par lesquels on passe pour se rendre ailleurs ou dans lesquels nous attendons dans un but bien précis. Dans son récit, ces endroits-là deviennent uniques et enchanteurs.» Asaf Hanuka
C'est la guerre. Des soldats français écrivent à leurs familles depuis leur tranchée. En face, l'allemand, l'ennemi. Philip Rieseberg et David Möhring - tous deux allemands - ont illustré les lettres envoyées par les Poilus par des images montrant les boches , en face. Textes et images s'emmêlent, pour nous livrer une vision bilatérale d'une guerre absurde, cruelle, sanglante. On en vient à ne plus distinguer l'ami de l'ennemi, et ce parallèle du texte (en français et en allemand) avec les illustrations fait écho à cette question que pose l'un des soldats : qui est-il, l'autre, en face ? Est-il un homme comme moi ?Le dessin, d'un clair-obscur rehaussé de rouge sang, traduit à merveille la brutalité des scènes représentées. Il tranche avec la douceur du texte, la tristesse amère de ces hommes qui pensent, à chaque fois, écrire leur dernière lettre, donner leur dernier assaut.