Un beau jour du XVII siècle, le facétieux mathématicien Pierre de Fermat écrivit dans les marges d'un livre : «J'ai trouvé une solution merveilleuse, mais la place me manque ici pour la développer. » Un énoncé fort simple pour un théorème qui sera démontré... plus de trois siècles plus tard par le mathématicien anglais Andrew Wiles. Alexandre Kha délaisse le temps d'un court album le genre fantastique pour une approche plus documentaire, s'apparentant à sontravail pour la revue Topo. En retraçant l'histoire de ce théorème mythique, c'est une histoire des mathématiques en accéléré que nous délivre Alexandre Kha, mais c'est aussi pour lui l'occasion de relater une série de destins romanesques, une galerie de portraits de personnages en quête d'absolu, allant de l'anarchiste matheux Évariste Galois à Sophie Germain en passant par Paul Wolfskehl, que le théorème sauva du suicide. Adoptant un trait plus épuré qu'à l'accoutumée, Alexandre Kha s'essaie à des mises en page élaborées et propose des métaphores graphiques percutantes aux concepts présentés, tout en restant parfaitement lisible. À noter que ce récit figurera dans l'exposition permanente de la maison natale de Pierre de Fermat à Beaumont-de-Lomagne.
Utant pour l'auteur que pour le lecteur ou l'héroïne, Comment Betty vint au monde est une expérience radicale. Fusion entre dessins classiques, peintureexpressionniste et historiette pour enfants, le premier récit en couleurs de L.L. de Mars conte les aspirations d'une jeune fille à se construire elle-même. Débordants, les désirs de Betty se heurtent aux bien-pensants, famille, artistes et autre faux dieux étouffant tout embryon de création. C'est en déconstruisant et réinventant les codes du médium que l'auteur offre à cette enfance, au lecteur et à la bande dessinée, le sérieux (et la jouissance) qu'on leur refuse. Le fil de cette quête consume les pages, mots et cases mêmes de l'histoire jusqu'à une chute inévitable.Le geste du peintre et une narration urgente se conjuguent dans une spontanéité fascinante qui fait vaciller les normes. Du déchiffrage de cette ode pamphlétaire naît une infinité de lectures et d'échos, de la Comtesse de Ségur à Jean-Michel Bertoyas, de Will Eisner à Fragonard.
Après avoir remis le bus de Paul Kirchner en orbite avec deux volumes publiés en 2012 et 2015, Tanibis poursuit son exploration des mondes divergents de l'auteur américain à travers une anthologie rassemblant des récits courts et illustrations réalisés dans les années 70 et 80 pour divers magazines emblématiques de la contre-culture, ainsi que d'autres travaux plus récents, parfois inédits. On y croise Dope Rider, sac d'os défoncé poursuivant des quêtes improbables dans un univers psychédélique que l'on pourrait situer entre les westerns de Sergio Leone et les tableaux de Salvador Dalí. Alternant non sequiturs et logique floue, les aventures de Dope Rider, publiées en leur temps dans le magazine High Times, sont également pour l'auteur une façon de s'essayer à une forme singulière de poésie graphique. Dans une même veine subversive, l'ouvrage reprend également une sélection d'histoires où il est question d'invasion sextraterrestre, de voyages spirituels vers des mondes shamaniques, d'univers totalitaires inspirés de la société des abeilles ou encore, littéralement, de l'Apocalypse biblique. Enfin, En attendant l'Apocalypse rassemble une bonne partie des couvertures réalisées par Kirchner pour le magazine pornographique Screw. On y retrouve son trait précis et son goût pour l'humour et le surréalisme.
Trente ans après une première salve d'aventures (voir l'anthologie En attendant l'Apocalypse), Dope Rider remonte en selle pour une série de récits en une planche. Le cow-boy fétiche de Paul Kirchner est resté le même, ses activités se résumant essentiellement à rouler des joints, fumer des bongs, ou encore courir après ses hallucinations dans des rêveries métaphysiques... Mais de fréquentes déchirures dans la trame de la réalité conduiront Dope Rider à croiser sur sa route aussi bien John Wayne que les Loney Toones, à participer à la mission Appollo 11, ou encore à voyager dans des versions revues et corrigées de la Batmobile et du sous-marin jaune des Beatles.Se jouant de la perspective comme de la langue et des barrières culturelles, ces planches sont pour Paul Kirchner l'occasion d'inventer des paysages oniriques originaux tout en convoquant une multiplicité de références, issues aussi bien de la culture pop récente que de la contre-culture hippie, des cosmogonies amérindiennes que de l'âge d'or des années 1950. Comme si le projet-même était un prétexte pour revisiter le patrimoine mythologique américain, dans toute sa diversité.Quoiqu'il en soit, Dope Rider ne s'amuse (et n'amuse) jamais autant que lorsque qu'il renvoie dos-à-dos des élucubrations new age et la réalité, semblant pointer l'absurdité de toute chose. Dope Rider se moque de tout et reste finalement très humain dans son attachement pragmatique à la satisfaction de son besoin de base : se défoncer.
Voici Jheronimus, pauvre hère condamné à subir tous les outrages en Enfer accompagné de Bosch, son stoïque canard en bois. Depuis leur trépas, ils endurent brimades et humiliations de la part de démons facétieux et leurs tentatives pour gagner le paradis se soldent toutes par de fumants échecs. Dans cette centaine de pages de gags muets, blasphématoires et scatologiques, Paul Kirchner s'inspire autant d'une certaine imagerie médiévale de l'au-delà, telle qu'illustrée dans les vers de Dante ou les triptyques de Jérôme Bosch, que de la mécanique absurde des cartoons de la Warner.Il met en scène avec un malin plaisir le sadisme de diablotins malicieux auquel répond l'entêtement masochiste du pauvre Jheronimus. L'Enfer décrit par Kirchner obéit à des lois bizarres, source d'un humour absurdequi n'est pas sans rappeler celui de sa série Le bus. Mais si le passager du bus sortait le plus souvent indemne, quoique déboussolé de ses aventures, on ne peut pas en dire autant de nos infortunés anti-héros.A la fois fosse septique pour les anges du paradis et terrain de jeux pour des démons en manque de torture, l'enfer dans lequel ils sont coincés est source de brimades aussi drôles que cruelles. Le boss en personne, Satan, fait que lques apparitions remarquées et dévoile une facette comique inédite. Il signe aussi la postface de l'ouvrage.
Cité irréelle rassemble cinq histoires où il est question de passion et de haine, d'amour et de cruauté, d'hommes et de femmes jouant au chat et à la souris, cinq histoires déstabilisantes où, comme dans un film de David Lynch, les apparences sont souvent trompeuses. L'auteur s'amuse à plonger ses personnages tourmentés dans un univers mouvant, plein de chausse-trappes. Pour retranscrire les émotions complexes et parfois contradictoires qu'ils ressentent, il met en oeuvre des structures narratives sophistiquées. Il construit ainsi un des récits comme un ruban de Moebius, donne à un autre une structure en miroir, il alterne les points de vue et multiplie les faux-semblants tout en restant toujours assez clair pour ne pas perdre le lecteur. Le graphisme de Bryant impressionne nos rétines par sa finesse, sa précision et sa diversité. Son trait n'est pas sans rappeler celui de Daniel Clowes (influence revendiquée, puisque celui-ci sert de modèle à un personnage), mais aussi celui de Steve Ditko ou encore des cartoons Hanna-Barbera. Cité irréelle est le premier livre de l'auteur américain DJ Bryant, diplômé de l'Art Institute de Seattle.
Paolo Pinocchio est un maudit pantin qui défie les lois de l'Homme et de l'Enfer. Il promène son cynisme du royaume des morts à celui des vivants, traversant les époques et les imaginaires mythiques.De l'enfer dantesque à la Venise de Casanova, en passant par l'univers des contes de fées, chacune de ses aventures est l'occasion de montrer un monde grouillant de débauche où il n'est de salut pour personne. Les péripéties de Paolo Pinocchio mêlent allègrement les représentations traditionnelles du vice et de la vertu à la satire de l'époque contemporaine.
Trois ans après Les Monstres aux pieds d'argile, Les Nuits rouges du théâtre d'épouvante pose un nouveau jalon dans l'univers d'Alexandre Kha. Il retrace cette fois-ci l'histoire funeste de la troupe de comédiens d'un théâtre délaissé où, peu à peu, les cauchemars imaginaires de leur spectacle macabre prennent le pas sur la réalité.Les cinq chapitres constituent autant d'histoires secondaires, tel un roman-feuilleton, et évoquent les personnages étranges qui peuplent ces nuits rouges : un épouvantail misanthrope, persécuté par les corbeaux, un Casanova au visage vitriolé, un jeune étudiant décapité mais bavard, un loup-garou aguicheur et lunatique, de vrais et faux zombies, sans oublier Elena, jeune femme d'Europe de l'Est engagée dans ce théâtre pour sa faculté à exprimer la peur, sous le joug d'un metteur en scène tyrannique. Ici, le dérisoire côtoie le tragique. Le morbide se teinte d'érotisme. Les nuits sont rouges mais le sang plutôt noir.
Mini format. Mis au placard d'une société qu'il ne comprend plus, Zak Thunder, héros de l'espace au passé glorieux, ronge son frein à bord de son vaisseau quand un mystérieux signal en provenance d'une planète inconnue vient rompre la monotonie de sa retraite.Tel un Flash Gordon sous amphétamines, Zak fonce tête baissée dans l'aventure, bravant tous les dangers malgré les incessantes mises en garde de son robot personnel Nestor.Zak va se retrouver confronté au pire, l'écosystème de la planète malmenant sa virilité au plus haut point...Si Aurélien Maury confirme son attrait pour la science-fiction et une ligne claire élégante, il prend avec un malin plaisir le contre-pied de son précédent opus en y injectant – sous l'influence de son compère Gilbert Pinos ? – une bonne giclée de testostérone.Croisant de façon improbable la science-fiction métaphysique de Solaris et la brutalité de Frank Miller, EGG frise le bon goût sans jamais y tomber et apporte une touche résolument série Z au catalogue des éditions Tanibis.
Habitant d'une ville fantôme que l'on situerait volontiers au sud des États-Unis, Larry, la trentaine, survole la banalité du quotidien : entre un patron alcoolique, un père disparu, une chambre chez sa mère, il se laisse porter par ses rêves d'enfant, accroché à ses fantasmes de voyages stellaires et à la compagnie de Teddy, ours en peluche sentencieux.Dans la même ville se trouve Alice, jeune femme solitaire qui sent que sa vie tourne en rond. Pour tuer l'ennui, Alice joue tous les jours de l'orgue dans une église... vide. Mais tout comme Larry, elle a ses rêves : fonder une famille, avoir un enfant.Tandis qu'un astre mystérieux se rapproche du système solaire, un soir passé dans une laverie automatique à contempler tournoyer chaussettes et culottes réunit Alice et Larry : les premiers pas de leur histoire chamboulent la monotonie insouciante de Larry. Tourmenté par la peur de l'inconnu, il vit la nuit qu'ils passent ensemble comme une épopée cosmique, Aurélien Maury constituant un univers symbolique où trous noirs, vaisseaux et failles temporelles guident ce cosmonaute allégorique vers sa propre destinée.
Chronique émotionnelle de l'écroulement d'un monde, Sous les bombes sans la guerre évoque les derniers moments de la vie d'un homme, accompagné de son fils. Ce dernier est représenté sous les traits de Pif le chien, personnage créé en 1948 par José Cabrero Arnal pour le quotidien L'Humanité. Le père a l'apparence de Top, précurseur de Pif, né en 1935. Submergés par un déluge de larmes, de sang et de bombes métastasiques, nos deux animaux aux traits ronds se retrouvent confrontés à l'abîme d'une aventure inéluctable. L'écoulement du temps se fait erratique, le lecteur est embarqué dans des allers retours incessants entre le présent à l'hôpital et les réminiscences altérées d'un passé enfoui à jamais, mettant par exemple en scène Top chevauchant sa fameuse fusée, attaqué par des moustiques géants ou encore prisonnier d'un camp d'internement pendant la guerre d'Espagne. Cet univers instable se déploie dans un livre au format ample où se croisent tableaux inspirésde la peinture chrétienne et planches de BD classique, communisme et religion, souvenirs du père et du fils.Réalisé en tirage limité du fait de son façonnage artisanal, Sous les bombes sans la guerre est un objet bâtard mettant en regard expérience intime et culture populaire.
À première vue, le monde de Mauretania ressemble au nôtre. On y prend le bus ; on y enchaîne les petits boulots ; on s'y remémore le passé avec nostalgie... Mais plus on le regarde de près, plus il paraît étrange. On y croise un détective enquêtant sur des immeubles qui disparaissent du jour au lendemain ; on tombe au coin de la rue sur une arche romaine qui semble avoir été construite la veille ; on y rencontre enfin « Monitor II », personnage énigmatique investi d'une lourde mission : veiller à l'équilibre du monde... Cette anthologie réunit de nombreux récits publiés à l'origine au Royaume-Uni entre 1985 et 1990 dans lesquels les règles du temps et de l'espace, ainsi que de la causalité sont malmenées, tordues, jusqu'à l'absurde. On voit poindre dans Mauretania des ingrédients issus du récit de genre - on y trouve par exemple des éléments de science-fiction, des enquêtes policières... - et un discret humour tout britannique. Mais de la même façon que le monde qu'il bâtit semble comme altéré, Chris Reynolds, que le dessinateur Seth décrit comme « l'auteur le plus sous-estimé des vingt dernières années », prend un malin plaisir à tordre les structures narratives classiques, à déjouer les attentes des lecteurs pour produire quelque chose d'indicible et de mystérieux.
Les strips de the bus furentinitialement publiés entre 1979 et 1985, oubliés, puis réédités en album par Tanibis en 2012.30 ans après sa mise au dépôt, alors que le tour semblait bouclé, le bus reprend du service. Dépoussiéré, huilé, le véhicule sort du garage, l'homme à l'imperméable se poste à l'arrêt. C'est reparti pour un tour ! Les failles spatio-temporelles et les incursions incongrues du fantastique parasitent de nouveau avec brio et inventivité ce trajet routinier vers l'inconnu.Le bus 2 est plus que jamais une porte vers tous les possibles : à son approche la réalité vacille, les dimensions s'entremêlent, les rôles s'inversent… Si le bus en lui-même est toujours le même, quelques détails, comme les téléphones « intelligents » et le look des passagers, ancrent ces histoires dans le XXIe siècle. Mais on saisit surtout que l'humour absurde de Paul Kirchner est d'une vitalité indémodable. L'artiste se joue des époques, ajoutant à ses strips une pointe de mélancolie qui les rend encore plus percutants. Son univers, sous l'incidence croisée des tableaux de Magritte, de la série télévisée La Quatrième Dimension ou encore des pastiches de Mad Magazine, n'a pas pris une ride.Le bus avait été retenu dans la sélection Patrimoine du festival d'Angoulême en 2013.Ces nouveaux strips ont été partiellement prépubliés dans divers magazines : Aaarg! en France, Le Vif en Belgique et Tin House Magazine aux États-Unis.
Basé sur la contrainte « oubapienne », éponyme inventée par Alex Baladi, Ressac est une vraie expérience de lecture. Elle se construit sous les yeux du lecteur à partir du dialogue et de l'entrelacs des strips de Choi Juhyun et de L.L. de Mars. À chaque proposition narrative répond une autre qui vient s'intercaler dans la première puis s'en détacher pour faire naître une nouvelle séquence. L'ensemble compose une vague qui monte et se retire, formant un cycle dans lequel les éléments apparus dans les premières pages rejaillissent dans les dernières. D'un bout à l'autre de ce processus s'enchaînent les épisodes selon une mécanique proche de celle du rêve. La rencontre entre les imaginaires de L.L. De Mars et Choi Juhyun a lieu dans la thématique liquide, qui parcourt ces micro-récits et les relie entre eux. L'eau sous toutes ses formes - larmes, gouttes de pluie, fleuves serpentins - mais également le sang, les humeurs, et l'encre elle-même, forment un courant qui nous mène des paysages d'Orient aux sanctuaires de la culture occidentale.Ressac est un récit tentaculaire, en perpétuelle mutation, qui parvient à mêler le questionnement des systèmes concentrationnaires à celui de sa propre alchimie. Du mystère chrétien à l'expérimentation scientifique, de l'onirique à l'organique, un nouvel élan surgit toujours d'un détail inattendu et nous invite à aiguiser l'oeil.
Les monstres fragiles et les rescapés des nuits rouges se sont trouvés un sanctuaire aux abords de la ville... Après Les monstres aux pieds d'argile et Les nuits rouges du théâtre d'épouvante, Alexandre Kha propose une nouvelle plongée dans son bestiaire fantastique, prenant cette fois-ci comme cadre une foire aux freaks . Olympia, femme-automate inventée par un certain Zacharius, en est une des attractions principales.Arthur Grisham, le bibliothécaire adepte du bizarre, y amène son ami Antoine. Antoine tentera de percer les secrets de l'automate au risque de tomber amoureux... Olympia est une version féminisée du fameux automate joueur d'échecs de Kempelen et Maelzel qui fascina l'Europe auxXVIIIe et XIXe siècles. Cette Eve future continue ici ses tournées loin des cours luxueuses, au milieu des losers, des chimères et des junkies du petit cirque.Entre les représentations, elle approfondit son exploration de l'humanité et son libre-arbitre, interrogeant les sentiments et l'identité du pauvre Antoine. Entrecoupant le récit principal d'intermèdes en ombres chinoises narrant le passé d'Olympia, ce conte nous fait naviguer dans un jeu de citations luxuriant, éclectique comme un cabinet de curiosités, les sources d'Alexandre Kha se trouvant aussi bien dans la pop culture (il réanime pour l'occasion le duo Iggy Pop-David Bowie) que dans la littérature fantastique du XIXe d'E.T. A. Hoffmann ou de Jules Verne, en passant par la science-fiction de Philip K. Dick.
La nature, surtout dans sa version forêt vierge, n'est pas un terrain de jeux lumineux et accueillant. C'est au premier abord, pour les héros citadins de Safari Lune de Miel et leur guide aguerri, un repaire grouillant de créatures hostiles et de plantes toxiques que les brochures touristiques oublient en général de mentionner : araignées cyclopes, mille-pattes géants, anémones de terre, singes télépathes et autres insectes intrusifs. Même les paysages traversés par notre couple d'amoureux et leur guide sont déroutants, avec leurs anomalies spatio-temporelles ou leur construction digne d'un géomètre maniaque fan de M.C. Escher. Les aventures qui attendent nos personnages, entre action bien virile et séquences hallucinatoires, sont prétextes à décrire, en une élégante trichromie verte, une nature fantasmagorique qui se révélera être bien plus qu'un simple décor. Face à cet environnement déroutant, chaque membre du trio d'explorateurs-touristes réagira à sa façon, évoluant vers une acceptation mystique tendance New Age ou, au contraire, campant sur ses positions de citadin exigeant. Jardin d'enfant, Jardin d'Eden, ou monstrueux Jardin des Délices Boschien, chacun verra la nature avec des yeux nouveaux.Ici comme dans …Et Tu connaîtras l'Univers et les Dieux, la précédente fable cosmogonique de Jesse Jacobs, l'univers n'est ni entièrement hostile ni entièrement bon. Tout est lutte entre des principes opposés : Ablavar et Zantek, le bien et le mal, le vénéneux et le comestible ou encore le parasite...