Libres de toute préoccupation d'ordre esthétique, les auteurs de bandes dessinées, peu soucieux en général de savoir si leurs productions sont ou ne sont pas des oeuvres d'art, apportent sans aucun doute au développement des arts graphiques une constitution dont on ne sait peut-être pas encore toute l'importance, mais qui justifie certainement qu'une place importante leur soit réservée dans l'histoire du goût moderne.
Basée sur une pièce de théâtre de Philippe Dorin (Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu, ed. L'École des loisirs), Dans ma maison de papier est un huis-clos à trois personnages qui se joue des contraintes de temps et d'espace. La mort vient rendre visiteà une vieille dame, il est temps... Tel Antonius Block dans Le septième sceau d'Ingmar Bergman, la vieille dame (nommée Emma), engage un dialogue avec le funeste visiteur. Est-ce pour retarder l'échéance ou n'est-ce, l'espace d'un instant, que le questionnement métaphysique sur sa vie passée et son sens ? Une petite fille du nom d'Aimée, apparaît, les souvenirs affluent, la curiosité de l'enfant se déploie, les lieux changent... la mort attend. Qu'ont en commun les personnages d'Aimée et Emma ? Leur complicité, à la fois ludique et fusionnelle, teinte d'émotions positives ce face-à-face avec la mort.
Test de Rorschach (Wikipedia) : «Le test de Rorschach ou psycho-diagnostik est un outil clinique de l'évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches de taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée.» Lors d'une séance de psychanalyse, un test de Rorschach projette le personnage central de cette histoire face à ses démons intérieurs... et les choses tournent rapidement à l'aigre. Ce test marche visiblement trop bien sur le «patient» et nous voilà projeté à sa suite dans sa lutte avec son passé, ses phobies, ses zones d'ombre... La thérapie tourne au «survivor».Parfois hilarant mais parfois pas du tout, grouillant d'inventivité graphiques et de speed narratif, ensevelissant certaines pages sous des avalanches de détails, de clin d'oeil, L'auteur part d'un bouillonnement de pensées pour nous entraîner au fil du récit vers plus de calme mais pas forcément plus d'optimisme ou de raison. Une lutte du moi et du surmoi au sens littéral.Et à coup sur l'une des révélations graphique de l'année.
Max de Radiguès, auteur bien connu des amateurs d'autoproductions et de travaux intimistes, réalise ici son premier livre chez 6 pieds sous terre. White River Jonction est une petite ville américaine : une rue, un café... et une école de Bande Dessinée crée par des passionnés il y a six ans. Étrange petite école éloignée de tout, elle a fait de la ville un lieu phare du médium. Il y a plus d'auteurs au mètre carré que dans n'importe quel état, et si on s'y attarde on peut y croiser diverses gloires de la planche.Alec Longstreth, auteur du remarqué Phase 7 chez L'employé du moi, y est professeur et propose un poste de «fellow» (invité) à son ami belge. Il n'y a pas d'hésitation chez Max qui accepte, tout en voyant bien ce qu'il va devoir laisser derrière lui durant ce séjour : de sa petite amie à la bonne chère. Face à ce script tout en légèreté on peut s'attendre à la narration d'anecdotiques situations. Mais s'il s'agit bien d'une succession de saynètes autobiographiques l'ouvrage va bien plus loin que l'anodin. Pendant ce temps à White River Jonction, tout comme les autres travaux de Max de Radiguès, offre une narration à la fluidité impressionnante, sachant valoriser le quotidien sans jamais le banaliser.Le dessin, gracieux, accompagne ce mouvement naturel, sans fioritures et sans jamais céder aux sirènes d'une épure forcée par des limites graphiques. Les ballades automnales aux couleurs si douces sont là pour en témoigner. Et si durant tout l'ouvrage Max nous parle de ses maître avec déférence (James Kochalka, John Porcellino, etc.), cet ouvrage achève de prouver qu'il a parfaitement digéré les influences des ténors du nouveau minimalisme américain. Plus, il réussit à y ajouter une indescriptible touche personnelle (européenne ?) qui rend la saveur nouvelle.Une partie de ces planches sont parues dans Foucs, le supplément du Vif l'express entre septembre 2009 et mai 2010.
Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. Elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série (en deux volumes, parus en 2016 et 2017) : Des croûtes aux coins des yeux. Ce nouvel opus, subtilement intitulé Toutes les croûtes aux coins des yeux, regroupe l'intégrale de ces deux volumes précédents dans une nouvelle édition cartonée, constituant ainsi son édition définitive.Ça cause beaucoup des vicissitudes de la survie financière, d'engagement politique, du rapport aux autres, des angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales qui se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. L'autrice aborde aussi les questions sur son travail : le style, le dessin, la bande dessinée et l'introspection, les changements de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi l'actualité : Nous revisitons à sa lecture les années 2005 à 2016. Toutes les croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le ministère de la Cuculture.En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.
Voici enfin l'intégrale d'un des personnages les plus attachants de l'univers de Florence Cestac ainsi que l'une des figures emblématique des Éditions Futuropolis et de la bande dessinée adulte des années 80. Edmond François Ratier est l'un des premiers héros décomplexés de la bande dessinée des années 80, un personnage hommage à une certaine idée du polar à la française des années 50.Après les Beaux-Arts (Rouen) et les Arts Déco (Paris), Florence Cestac commence à dessiner pour Salut les copains, Lui, Mlle âge tendre... En 1972, elle ouvre avec Etienne Robial la première librairie de bandes dessinées à Paris, Futuropolis, puis, deux ans plus tard, la « mythique » maison d'édition du même nom. Collaboratrice de toutes les revues BD - de L'Écho des Savanes à Métal Hurlant, en passant par À suivre ou Pilote -, elle crée tour à tour des personnages tels Harry Mickson, Edmond François Ratier ou Gérard Crétin, illustre La Guerre des boutons, et rafle au passage deux Alph-Art Humour à Angoulême.
« Rien ne doit dépasser, tout doit être lisse... » Sa vie est réglée comme du papier millimétré. Il ne doit sa place qu'à son utilité au bon fonctionnement de la société. Pour se faire, il polit toutes les aspérités qui peuvent apparaître, pour devenir lisse, transparent et se fondre totalement dans la mécanique. Chaque matin, au réveil, un épi surgit sur sa tête, épi qu'il s'efforce d'aplatir à force de coups de peigne. Les jours se succédant à l'identique, il prend conscience du fait qu'il est totalement interchangeable et se prend à rêver de singularité. Un matin comme les autres il se réveille à nouveau avec un épi trônant sur son crâne et décide alors de le laisser vivre. Il va tenter toute la journée de résister à l'envie irrépressible de l'aplatir. Première victoire qui va le mener à de plus grandes audaces.« L'Epi » est un récit sous la forme d'une fable moderne existentialiste qui va illustrer le parcours de rébellion d'un pion, jusqu'au choix de la liberté. La liberté ultime, la liberté qui n'offre pas de plans pour le lendemain.
Emilie Plateau signe ici son premier livre. Dans la continuité du fanzine éponyme, Comme un Plateau conte avec la patte singulière de cette jeune auteure les aléas de la colocation pour une solitaire, la découverte et l'adaptation à la Belgique pour une Montpelliéraine.Un diplôme des beaux arts de Montpellier en poche, Emilie décide partir vivre en Belgique pour dessiner, attirée par l'émulation du cercle actif des auteurs de bande dessinée Belge.Relevant les petites bizarreries et incohérences de chacun au fil de son quotidien, du quotidien de ses colocataires, devenus personnages de bande dessinée pour l'occasion, c'est avec une tendresse dénuée de naïveté qu'Emilie Plateau nous raconte son emménagement dans un kot, à Bruxelles.
Sandrine et Henri coulent des jours paisibles dans leur villa luxueuse. Henri est un patron de startup épanoui et dynamique et Sandrine l'admire. Mais hélas la vie n'est pas un long fleuve tranquille... Un beau jour, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un brun ténébreux livreur à domicile et chanteur de rock à ses heures perdues. Une idylle merveilleuse va alors se nouer entre eux. Mais la vie est-elle toujours du côté de l'amour ? Les sentiments purs et absolus ne sont-ils pas qu'une feuille morte emportée par le vent ? Un arc-en-ciel ne finit-il pas toujours par disparaître derrière les nuages ?Un hommage appuyé aux romans-photos et à tout ceque l'amour a pu inspirer pour vendre du papier aux amateurs et amatrices de roman à l'eau de rose. Si vous pensiez avoir fait le tour de la question sur ce genre de littérature, laissez-nous vous soumettre l'idée qu'on peut aller encore un peu plus loin, grace à Fabcaro.
Nouvelle peu connue, La journée d'un journaliste Américain en 2889 est probablement l'un des textes les plus prophétiques du grand écrivain de science-fiction Jules Verne, ou, pour être plus juste, l'une des meilleures nouvelles de Michel Verne, ce fils dont Jules aimait tant s'approprier les idées ! Fidèle à la nouvelle, Messieurs Guerse et Vandermeulen nous proposent une bande dessinée qui respecte le rythme et l'humour extrêmement grinçants des Verne.Où l'on suivra de près durant une journée, le magnat de l'information Francis Bennett au coeur de son empire médiatique. Bennett est un personnage imaginé par Michel Verne en 1889 et qui malgré le trait forcé de sa caricature demeure pour le lecteur d'aujourd'hui un personnage particulièrement crédible, si bien qu'il fera nécessairement penser à une multitude d'acteurs des médias ou d'hommes politiques du siècle passé comme de notre monde actuel.Il est 8 heures du matin, et M. Francis Bennet, le fameux directeur du Earth Herald, le quotidien d'informations et de loisirs le plus indispensable de l'année 2889, qu'il soit diffusé en version papier ou par abonnement en version mondio-acoustique, sort de son lit et se prépare, comme tous les jours, à suivre de près les employés de son journal et les successives étapes qui participent à faire de son média l'outil le plus puissant du monde. Faisant et défaisant les modes commes les personnes, les plus grands de la planète, personnalités de l'industrie comme de la politique, semblent être à la botte de Francis Bennett.
Histoire de changer un peu par rapport à Pathetik #1 sorti en avril 2010, l'objet de ce deuxième volume n'est pas cette fois de parler de bande dessinée et du petit milieu qui tourne autour, mais de faire de la bande dessinée et d'en exploiter les différentes formes. Partir à la rencontre d'un homme qui flotte, mais que tout le monde ignore, partager la vie de vieillards qui trompent leur ennui au sein d'une maison de retraite, explorer les méandres des rêves de Monsieur Point, apprendre à construire sa cocotte en papier de compagnie et savourer d'autres facéties encore. Un récit de 20 pages, des histoires courtes, des strips, des gags même... avec un ton oscillant entre la mélancolie, l'introspection, le fantastique, le tout sans oublier bien sûr l'humour, plutôt noir à cette occasion. Toujours tenu à quatre mains par James et Boris Mirroir (Aka La tête x), l'un et autre proposehistoires et dessins, dans toutes les combinaisons possibles.
Véritable recueil de 4 numéros d'un faux comics, lancé en kiosque en fanfare et dont la rédaction se rendra compte - trop tard - que trop d'optimisme ne résiste pas à la dure loi du marché dans le monde de la presse. Les numéros thémathiques se succèdent (Science-fiction, épouvante, polar, amour) tandis que la rédaction tente de sauver les meubles. Garni des rubriques habituelles de la presse (pin-up, réclames, carte blanche, etc.), l'essentiel des pages est surtout l'occasion de parler du monde de la bande dessinée avec la reprise des pages ironiques mais pleines de bon sens du blog éponyme Les mauvaises humeurs de James et de la Tête X, agrémentées de nombreux inédits et surprises de marque. Voici enfin imprimé sur papier, l'ensembledu travail de ses deux auteurs qui ont secoué le petit monde de la bande dessinée tout au long de l'année 2006 grâce à leur blog unanimement salué par les lecteurs et presque unanimement salué par la profession.
Les influences, qu'elles soient flagrantes ou discrètes, assumées ou inconscientes, sont présentes dans le travail de tout artiste. Elles nourrissent son oeuvre, l'aidant tout d'abord à perfectionner sa technique par l'imitation puis le taraudant lorsqu'il cherche à s'en éloigner pour définir son propre style. Mais au-delà de la question du style, les influences sont parfois le fruit de rencontres, avec un certain livre à un moment bien particulier de sa vie, avec une autre manière de penser le médium même de la Bande Dessinée, avec des univers cinématographiques, littéraires ou picturaux. Car si elles nous aident à définir des écoles, des mouvements et une approche de l'Histoire du Neuvième Art, les influences restent avant tout intimement personnelles. Au travers de ce numéro de JADE, des auteurs de divers horizons nous livreront, par le biais de récits ou d'entretiens, leur rapport particulier aux influences, établissant la base d'une réflexion critique plus large sur cette thématique.Les intervenants de ce Jade : Ambre, Fabcaro, Terreur Graphique, Pierre Ferrero, Pierre Druilhe, William Henne, Oriane Lassus, Matthias Lehmann, Nicolas Moog, Julien Nem, Charles Papier, Benoît Preteseille, Isaac Wens, Jean Bourguignon, Mazem Kerbaj, Jason, Ruppert & Mulot, Pascal Matthey, Simon Roussin, Kan Talahama et Aidan Koch et encore quelques autres en cours de confirmation...
Les désaventures de Monsieur Patigon est un petit récit d'humour et d'aventures dont la structure se découpe en 4 parties distinctes, chacune ayant des interactions avec les autres, l'ensemble s'agregeant autour du personnage de Monsieur Patigon, pilier de bar notoire et mythomane à ses heures. Oui mais voilà, est-ce vraiment de la mythomanie oe... Et les autres protagonistes, agent secret, savant fou, garde-chiourmes gogo-dancers, extra-terrestres belliqueux, sont-ils bien réels ? La fin du monde est-elle pour bientôt oeVincent Pianina est né à Lyon en 1985. Après un bac d'Arts appliqués passé à Bron, il intègre l'école Emile Cohl de Lyon, où il poursuit encore ses études actuellement. Les désaventures de Monsieur Patigon est son premier ouvrage solo. Le travail de Vincent Pianina pourra évoquer les univers de Nikola Witko ou de Winshluss, une aisance graphique remarquable le caractérise, aisance qu'il met au service d'un travail sur la structure du récit, sans que celà n'interfère jamais dans l'histoire plutôt déjantée qu'il nous narre.
C'est vers 2005 que Tanx entreprend un exercice narratif journalier, publié sur l'un de ses blogs, qui abouti aujourd'hui à ce livre au titre évocateur : Des croûtes aux coins des yeux. Tous les matins, au réveil, elle entame sa journée en dessinant un strip, couchant ce qui lui occupe l'esprit dans l'instant. Bien que l'astreinte journalière ne sera pas vraiment respecté au fil du temps, l'exercice perdure depuis maintenant 11 ans.On entre ainsi dans la chair crue du quotidien, brut de décoffrage, ou les vicissitudes de la survie financière, l'engagement politique, le rapport aux autres, les angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. S'élabore un incroyable portrait témoignage, sans détour ni pudeur, cruel et drôle. En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendante et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées.Graphiquement, le style des dessins évoluent, aux fils des ans et des envies, passant du croquis hyper-expressif des débuts à un réalisme classique, dérivant vers l'anthropomorphisme... toujours vivant et surprenant, Des croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.
Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. En 2016, elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série en deux volumes Des croûtes aux coins des yeux. Dans ce second opus, la rigolarde piétine purement et simplement le syndrome de Stockholm en chantant à tue-tête des hymnes punks et met à nu tous ces personnages en les affublant de têtes de mort (plus nu, tu peux pas). Ça cause beaucoup de style, de dessin, de bande dessinée et d'introspection, de changement de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi d'actualité et de politique : les années 2013 à 2016 auront donné matière à s'énerver. Des croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le ministère de la Cuculture.En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Des croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.
Copain, tu tiens entre les mains une chic bande dessinée ! Grâce à Littérature Pour Tous, tu connaîtras, sans peine, et sur le bout des doigts, près de 14 GRANDS ROMANS FRANÇAIS ! Et tout cela sans jamais avoir eu besoin de te plonger dans les gros livres sans images que l'on t'impose à l'école ! Avec Littérature Pour Tous, tu découvriras que lire, c'est fun, cool comme un clip de MTV, et que la littérature, finalement, c'est aussi easy que d'envoyer un SMS !.
La Bredoute est votre nouveau catalogue de vente par correspondance, pour la maison, le jardin et les voyages, pour vous mesdames, mais aussi pour vous messieurs. Et pour les enfants. N'hésitez pas non plus à consulter nos pages bricolage ou électro-ménager. Toutes les nouvelles tendances, les accessoires malins qui feront de vous des femmes modernes, des hommes à la page et des enfants choyés. Consommez en toute sérénité, grâce à nos prix charisme où Coolcool pour les meilleurs instants plaisirs de votre vie pleine de bonheur, d'objets originaux et tellement bien conçus. La vie est belle avec nous comme entre vous et l'avenir vous appartient également... Reboot plus que simple réédition du premier livre de Fabcaro publié chez 6 Pieds sous terre en 2007, cette nouvelle mouture de La Bredoute gagne 8 pages, de la couleur et change de présentation afin de vous offrir une nouvelle saison printemps/hiver de votre catalogue préféré d'objets malins et décomplexés.
Tomas est écrivain.Il attend désespérément la sortie de son premier livre. pour l'heure, il transpire sur un scénario de bande dessinée pour un ami. elsa, sa femme, est peintre. pour réussir, elle estime devoir fréquenter la faune artistique locale et son lot de critiques, galeristes, et petits marquis de cocktails d'expos, milieu qu'exècre tomas. il trouve refuge dans le fantasme d'une femme idéale et inspiratrice, -forcément splendide...Elle lui apparaît en rêves depuis qu'il s'est offert une curieuse petite plante verte rabougrie. ce livre a reçu le prix de la meilleure bande dessinée portugaise en 2001, au festival d'amadora.
L'amour infini que j'ai pour toi est un recueil de dix histoires oscillant entre fantastique et autobiographie, réminiscence de l'enfance et construction de soi. Récits courts et animés d'une intense vision poétique, ils sont chacun réalisés avec une technique graphique différente.La grande force du travail de Paulo Monteiro est sa capacité à susciter et exprimer de puissantes émotions. En l'écoutant évoquer sa filiation et ses origines, on se remémore les aspects qui ont forgé notre propre identité et l'on s'interroge sur la condition d'être humain : des choses fragiles et imparfaites, de la joie de chaque moment de grâce vécu, qu'il soit important ou non.L'amour infini que j'ai pour toi a remporté le Prix de la meilleure bande dessinée portugaise 2011 et le Prix de la meilleure bande dessinée indépendante, Central comics 2011 au Portugal et a suscité beaucoup d'enthousiasme au sein du lectorat portugais de bande dessinée alternative.
Henri, le lapin à grosses couilles est un faux vrai livre pour enfants (et non l'inverse).Hilarante fable sur un petit lapin à lunettes - qui se fait moquer par tous les animaux de la forêt du fait de sa paire de testicules totalement disproportionnée - et deviendra un héros dans sa petite communauté animalière en sauvant Heliette, petite lapine handicapée suite à un accident. On pourra y voir, comme souvent dans les fables, une parabole dont le thème est, on s'en serait douté, un plaidoyer pour le respect des différences. Dans un pur style «il était une fois», Henri le lapin à grosses couilles sait faire rire les grands (parents ou pas) par le pastiche qu'il propose sur la sage littérature enfantine, et bidonne de rire les marmots par l'approche originale de la thématique qu'il propose.Initialement paru en 2004, l'auteur, LL de Mars, l'a conçu pour son propre fils.
Un cow-boy recherché dans tout le Far-west pour avoir imité Jean-Pierre Bacri. Des playmobils. Un auteur de bande dessinée qui va manger chez une tante qu'il n'a pas vue depuis quinze ans. Un débat littéraire. Quelqu'un qui est gravement malade. Des indiens. Des poursuites à cheval sans cheval. « Quand j'étais enfant, je jouais dans l'escalier à inventer des histoires de cow-boys avec mes playmobils, il y avait toujours la télé en fond qui venait interférer dans mes histoires et cela donnait des scenario décousus et incohérents qui étaient pour moi parfaitement crédibles. Et puis un jour, l'incohérence m'a dérangé. Un jour, je n'ai plus été enfant. Et puis un jour, finalement, si, de nouveau. » Fabcaro.Fabcaro, dessine depuis l'enfance et décide de s'y consacrer pleinement à partir de 1996. Il travaille pour la presse ou l'édition, pour différentes revues de bande dessinée (Fluide Glacial, Psikopat, Jade, Tchô !, L'Echo des Savanes, CQFD... Il a publié chez des petits éditeurs comme chez des gros des ouvrages pleins d'humour ou il passe à la moulinette le comportement de ses contemporains, sans oublier de s'égratigner en premier lieu. Après « Carnet du Pérou » qui fut l'un des livres d'humour marquant de 2013, sélectionné pour les prix d'Angoulême en 2014, son dernier ouvrage chez 6 Pieds sous terre, « ZaïZaï Zaï Zaï », paru en 2015 est un énorme succès, tant public que critique, couronné par de nombreux prix et sélections.
Dans la solide robe brique, Jade 200U explore le monde des média. Vaste sujet pour le petit monde de la bande dessinée tant la place qu'occupe le journalisme dans un 9e art complexé par ces devanciers est particulière. Souvent pigiste, Le journaliste semble souffrir autant que bon nombre d'auteurs de la façon dont est considérée la bande dessinée dans les rédactions, entre madeleine de janvier (Angoulême oblige) pour parler chiffres et people et supplémént illustré de l'été pour distraire le vacancier. Mais il est aussi dans une position stratégique pour justement changer cette image, figée dans sa considération par certains, mouvante pour d'autres. Jade 200U donne la parole aux auteurs afin qu'ils s'interrogent et nous racontent cet étrange citoyen qu'est le journaliste et qui fait épisodiquement irruption -ou pas- dans leur quotidien. Ils nous parleront aussi de la façon dont ils percoivent le discours médiatique sur leur art et leur profession. Une méta-interview de journalistes -Philippe Belhache, Fabien Texier, Christophe Brunella, Xavier Guilbert et Frédéric Bosser- faites par des auteurs -Loïc Dauvillier, Pascal Jousselin, Sylvain Ricard, Fabrice Erre, Max de Radiguès, Morvandiau et Sébastien Lumineau) complètera ce numéro. La somptueuse couverture est signée B-Gnet et c'est toute une kyrielle d'auteurs modernes et critiques qui, l'espace d'un numéro, inverseront les rôles et placeront le média qui d'habitude se penchent sur eux en sujet de leurs propres investigations, tantôt empiriques, tantôt fantasmées.
Ici-bas, à Sassafras County, les choses suivent sereinement leur cours. Dans les hautes branches, les cardinaux rouges chantent, la salsepareille fleurit en bouquets épineux et parfumés, et le rapide pour Green Valley arrive toujours à l'heure. Souhaitant profiter de l'allégresse ambiante, Millborough coiffe son chapeau, corrige dans le miroir l'angle du noeud papillon à sa chemise, sort de la maison et, d'un pas décidé, entreprend l'ascension de la Grande Question Existentielle.Déambulation bucolique dans un Midwest idéalisé, aux graphismes post-Crumbiens étincelants, Les choses de la vie marque le lecteur tant par son acuité aux questions existentielles que par son humour un brin désespéré. Christoph Mueller joue également la carte expérimentale, usant du format «strip» tout en longueur pour questionner les possibilités du langage de la bande dessinée, use d'anamorphoses, de séquences muettes, de plans multiples et aventureux et d'ellipses inter-strips pour créer un rythme en accord avec l'ambiance du récit. Un exercice à la fois brillant et passionnant.
Le Chat Botté commence par présenter son histoire, de la création du marquis de Carabas à la lutte tactique contre l'ogre changé en rat. Il nous rappelle que les moralistes stoppent le récit au point qui les sert mais que l'histoire ne s'arrête pas au point final que Charles Perrault écrivit. Maître chat apprend au début de notre histoire qu'une montagne est en marche et qu'elle marche sur lui. La raison en est absurde : le chat a croqué un ogre changé en souris et la montagne a cru qu'il s'agissait de son propre fils. En effet ne dit-on pas que les montagnes accouchent parfois d'une souris ? Pour se tirer de ce mauvais pas, Maître chat décide de faire une alliance avec le peuple souriquois, afin de trouver une souris de rechange pour flouer la montagne. Les souris lui présentent leur meilleur élément, Patience, la souris qui a vaincu le lion de la fable ! Dans le même temps, craignant un coup fourré du Maître Chat, elles envoient un messager porter une lettre à l'auteure, pour s'assurer de la véracité de toute cette histoire.
Cet album a failli être une poignante histoire d'amour née d'une petite annonce, une chronique familiale pleine de tendresse, une palpitante aventure de science-fiction, un pamphlet social sur la fulgurante ascension professionnelle d'un laissé pour compte, une grande fresque politique autour de deux dirigeants charismatiques, l'oeuvre ultime d'un auteur de bande dessinée au sommet de son inspiration. Oui mais voilà : il y a la clôture à réparer et les courses à faire. Fabcaro dresse sur un laps de temps très court (24 heures environ) les portraits croisés de représentants d'une génération en mal de repères, sur un mode humoristique expérimental, burlesque, plein de non-sens.Fabcaro, dessine depuis l'enfance et décide de s'y consacrer pleinement à partir de 1996. Il travaille pour la presse ou l'édition, pour différentes revues de bande dessinée (Fluide Glacial, Psikopat, Jade, Tchô !, L'Echo des Savanes, CQFD... Il a publié chez des petits éditeurs comme chez des gros des ouvrages pleins d'humour ou il passe à la moulinette le comportement de ses contemporains, sans oublier de s'égratigner en premier lieu. Après « Carnet du Pérou » qui fut l'un des livres d'humour marquant de 2013, sélectionné pour les prix d'Angoulême en 2014, son dernier ouvrage chez 6 Pieds sous terre, « Zaï Zaï Zaï Zaï », paru en 2015 est un énorme succès, tant public que critique, couronné par de nombreux prix et sélections.
Joss Fritz, qui donne le titre au premier volet de l'histoire des anabaptistes traduit en bande dessinée ce que fut au début du XVIe siècle, selon l'expression de l'historien du protestantisme Emile Guillaume Léonard, la «révolution socialiste et religieuse allemande», ou, pour le dire d'une autre façon, les événements que l'on baptisa ensuite Guerre des paysans et Révolte anabaptiste. Ces deux faits historiques qui s'inscrivent dans le mouvement religieux connu sous le nom de Réforme, véritables liminaires de ce qu'allaient annoncer les temps modernes, sont deux événements indissociablement liés à l'avènement de Martin Luther, mélangeant à la fois caractère religieux le plus pieux et révolution sociale radicale.Trois années auront été nécessaires à Ambre & Vandermeulen pour parachever ce prologue de La Passion des anabaptistes. Ecrit avec la rigueur qu'on lui connait lorsqu'il entreprend des récits historiques documentés, David Vandermeulen (prix Château de Cheverny de la BD historique 2009 pour Fritz Haber) continue, en s'appuyant sur une importante bibliographie, sa lecture personnelle de l'histoire allemande.
Ce nouveau Jade, mystérieusement intitulé Jade 108U, aborde le thème des rapports -multiples- de l'auteur face au monde numérique : blog bien sûr, mais aussi réseaux sociaux, plateforme de bande dessinée en ligne, droits numériques, commentaires de e-lecteurs, ouvrages sur des sites de ventes etc... Au delà de son aspect outil de diffusion, le numérique peut également se présenter comme un outil de création (interactivité, nouvelle surface de création - la demi-page plein écran, le strip vertical à «scroller», etc.). Bref, le sujet est vraiment vaste !Effet de mode ou possible futur, intérêt ou désintérêt, il y a de nombreuses possibilités de s'énerver ou de rire avec la façon dont certaines personnes bien intentionnés -du geek amateur au vendeur de chaussettes reconverti- imaginent les méthodes pour faire rentrer la bande dessinée dans le monde des nouvelles technologies. Les adeptes du tout gratuit se croisent avec les adeptes du max de bénefs, tout le monde cherchant à anticiper à la place de l'auteur sa place dans ce nouvel eldorado pour lui proposer la solution en or (pour eux déjà) car c'est évident, dès demain matin, nous ne lirons plus la bande dessinée que sur nos portables, c'est écrit quelque part. D'un autre côté, les blogs ont amené une vraie notoriété à une nouvelle génération d'auteurs, remplaçant souvent les fanzines et l'autopublication.Nous allons tenter de démêler tout ça... on emmêler, on verra bien.
Pour aborder le prochain Numéro de Jade, nous avons songé à évoquer les rapports souvent complexes entre l'auteur et son entourage. Familles bien sûr, mais aussi amis, voisins, contacts avec d'autres catégories professionnelles, toutes les expériences et les anecdotes qui rendent compte du statut de l'auteur de bande dessinée dans son contexte socio-professionnel. A priori il y a beaucoup à dire sur le sujet. Du voisin qui estime un auteur au chômage puisqu'il est la plupart du temps à la maison, aux parents qui se demandent si «à part ça tu vas enfin te décider à avoir un vrai métier» (un truc où on part le matin et revient le soir parce que sinon, c'est quand même bizarre), en passant par les amis qui le prennent pour une star qui passe son temps dans les cocktails et les plateaux de télévision et - forcément - plein aux as. Car curieusement aujourd'hui, des occupations aussi improbables que candidat à un reality show ont plus de substance professionnelle que celle d'auteur.Comment est-il perçu finalement cet auteur dans son milieu ?Extra-terrestre ? Feignant accros aux subsides de l'état ? BHL notoire ? Éternel adulescent ?
A l'âge de 16 ans, Karl Rossmann est exilé en Amérique par ses parents pour avoir eu une liaison avec la cuisinière de la maison, à qui il a fait un enfant.A l'auberge où il fait halte, après avoir quitté en pleine nuit la villa de Monsieur Pollunder, Karl rencontre deux vagabonds aventuriers, Robinson l'Irlandais et Delamarche le Français. Il les accompagne afin de trouver du travail dans une ville à deux jours de marche de New-york mais il les abandonne bien vite pour prendre un emploi de groom dans un hôtel. Robinson vient le rejoindre à L'Hôtel Occidental en lui demandant son aide ce qui lui crée des soucis. Il est renvoyé et reprend la route avec ses deux compagnons.« On the road again - de nouveau sur la route»« Mais il n'avait pas fait cinq cents mètres qu'il rencontra un Renard clopinant sur trois pieds et un Chat aveugle. Ils allaient, s'aidant l'un l'autre, comme deux bons compagnons d'infortune. Le Renard boiteux s'appuyait sur le Chat aveugle qui se laissait guider par son camarade. »Carlo Collodi « Les Aventures de Pinocchio » 1883Le tome 2 de l'adaptation de l'Amérique, roman de Franz Kafka écrit en 1912, montre notre héros très proche de celui de Collodi, le pantin Pinocchio. Comme lui, Karl rencontre sur son chemin Delamarche, le Renard, et Robinson, le Chat. Comme lui, il est séduit puis effrayé par les deux aventuriers qui deviennent alors ses compagnons de fortune et d'infortune lui permettant tour à tour d'assouvir quelques rêves pour mieux les détruire aussitôt. Malgré ses efforts pour leur échapper, Karl restera sous l'influence néfaste de Delamarche. Souffre-douleur permanent de l'autorité brutale des gérants-chefs, des portiers-chefs, des grooms-chefs, Karl ne trouve repos et compréhension qu'auprès des femmes qu'il croise et qui l'attrapent au vol. Mais tout changera lorsqu'il rencontrera Brunelda la Cantatrice déchue, à qui il servira de valet de chambre. Chassé de l'Hôtel Occidental, Karl trouve aussitôt refuge dans le taxi qui emporte Robinson à l'agonie, et le conduit à Brunelda.Robert Cara
Un étrange personnage amnésique s’extirpe d’un bois sombre, une femme derrière sa fenêtre épie son retour et un vieil homme monologue sur leurs secrets communs, chacun questionnant la vie et les actes des autres. Un meurtre dissimulé, un atelier de sculpteur peuplé de fantômes, du théâtre de foire, une passion dévorante, la nuit. Voilà le décor planté pour ce nouvel ouvrage de Vincent Vanoli chez 6 Pieds sous terre. Dans une ambiance proche du cinéma expressionniste, dont il est grand adepte, Vincent Vanoli propose un polar nocturne et rétro, aux teintes blafardes et empreint de fantastique, mettant en scène une passion amoureuse et criminelle entre un inquiétant sculpteur et ses modèles. La présence, en voisin voyeur, d’un vieil homme semblant tirer les ficelles du drame qui se noue et s’exprimant à la place des amants, mimant leurs questionnements, ajoute une dimension étrange à l’atmosphère pesant sur les personnages. En creux, l’auteur nous parle de l’acte de la création, de donner la vie comme de donner la mort, de donner sa vie pour nourrir l’inspiration, comme exutoire à un quotidien morne et routinier, ou plus personne ne s’appartient.
On était une bande, égarée dans un quartier flambant neuf au début des années 70. Des terrains vagues, des bois, les routes pas encore finis d'être goudronnées. On faisait nos 400 coups. Il y avait les «plus grands» qui nous pourchassaient en mobylettes, pour nous en faire baver dans la forêt. On se chamaillait aussi avec les gamins des cités voisines. On se passait entre nous une compil K7 qu'on écoutait en boucle sur un gros poste. Il y a avait des lieux qui avaient une aura de mystère, comme ce trou d'eau noire, dont on disait qu'il avait été formé par un avion venu se crasher. Il y avait aussi cet arrêt de bus qui nous terrifiait : la journée c'était notre point de départ vers le monde, vers Paris, mais le soir, surtout les derniers jours du mois, aucun d'entre nous n'y aurait jamais mis les pieds. La misère pousse à bien des extrémités et la rumeur voulait que pour boucler les fins de mois trop courtes, certaines femmes de la cité ypassaient le soir... «Ta mère la pute», faut pas croire, c'est pas sorti de nulle part comme expression. Et puis il y a eu cette histoire avec la K7... et là, ça c'est mal passé.
La thématique : On a toujours 20 ans Décembre 1991 : naissance de Jade et 6 Pieds sous terre Décembre 2011 : bouclage du prochain numéro de Jade 20 ans entre ces deux dates. Et l'occasion de tourner autour de ce chiffre pour marquer le coup. Non pour auto-célébrer l'anniversaire de la revue et de la maison d'édition. Un livre à paraître en mars/avril 2012 est déjà en chantier.L'idée de ce prochain Jade 877U est que les auteurs participants se remettent dans la peau de celui (celle) qu(ils étaient, quand ils avaient 20 ans. Quel était alors leur rapport à la bande dessinée ? En lisaient-ils ? Etaient-ils déjà acteurs du milieu ? Qu'aimaient-ils/détestaient-ils à l'époque ? Quelle était leur vision du métier, des éditeurs, des libraires ? Quel regard portent-ils sur ce passé par rapport à ce que ce qu'ils vivent aujourd'hui ?Il ne s'agit donc pas de faire un retour de 20 ans en arrière mais plus de confronter ses idées actuelles sur le monde de la bande dessinée à celles de leur propre 20 ans (et c'était peut-être il y a peu...).Comme les auteurs participants à Jade sont issus de différentes générations, cela permettra d'avoir un panorama assez complet de la bande dessinée sur les dernières décennies.
L'histoire de Charlotte commence à l'école primaire, un dessin animé qui passe à l'heure du goûter l'interpelle. Déjà quelque chose ne va pas dans sa vie. À l'école, celle-ci se sent différente des autres copines de son âge. Des amitiés se tissent et des sentiments avec elles. Charlotte ne comprend pas ses nouveaux sentiments qui émergent. Les années passent et portent avec elles toujours les même incompréhensions. Les choses ne tournent pas rond dans sa tête, amour, amitié, tout se mélange. Sa première histoire d'amour avec Sophie la bouleverse, elle ne sait pas que c'est aussi sa première déception sentimentale. Puis les histoires de coeur vont s'enchaîner. C'est avec Sandrine qu'elle se rendra compte que l'amour pour elle porte un nom : homosexualité.Dès lors elle découvrira un monde qu'elle ignorait complètement, l'incompréhension de ses parents, l'arrogance des gens, le rejet par ses amis. L'enterrement de mes ex nous parle de la découverte des sentiments, ainsi que de sa différence, par une jeune fille des années 80/90. Nous la suivrons jusqu'à l'aube de l'âge adulte à travers une succession de petits récits détaillant sa chronologie amoureuse. Chaque chapitre porte le prénom d'une personne rencontrée. Chaque fin de chapitre est un deuil à faire pour avancer vers l'âge adulte et la découverte de soi.
Thomas Münzer constitue le second volume de la trilogie « La passion des Anabaptistes ». Il aborde la théorisation de la révolution et conte le second soulèvement populaire du début du xvie siècle dans le Saint-Empire romain germanique.Pendant les guerres paysannes, le jeune Martin Luther prit la défense des paysans et des miséreux et prêcha des idées plutôt guerrières, suggérant par exemple de « se laver les mains avec le sang des évêques et des cardinaux de Rome ». La jeune secte anabaptiste, à cette même époque (1517), adhéra pleinement au discours de Luther et diffusa avec lui une haine énergique de Rome.Apparut ensuite, vers les années 1520, un certain Thomas Münzer, jeune théologien atypique qui se fit rapidement connaître comme le nouvel héros de la révolte paysanne et mit en place une véritable ligue secrète et séditieuse, ayant pour objectif de déstabiliser le pouvoir en place. Ses discours étaient plus durs encore que ceux prêchés par Luther, si bien que ce dernier fit marche arrière assez rapidement et opta pour la diplomatie, préférant les intrigues et les compromissions avec les instances au pouvoir. Dérouté par ce Münzer venu de nulle part, Luther s'éloigna de plus en plus des vues du champion des anabaptistes et finit par lui jeter publiquement l'anathème.
Agaric le Jeune, sculpteur royal fatigué, a bien du malheur. En effet, ce n'est pas lui qui se fait écraser par la monumentale idole qu'il vient de terminer, mais son assistant : signe qu'il n'est donc pas prêt à rejoindre les dieux... De plus, son énergumène de roi, visité par un rêve, exige de lui une tâche impossible : une nouvelle idole de pierre capable de flotter. Pour l'aider à accomplir sa tâche, le roi offre à Agaric un grand bloc de marbre, la promesse de finir ses jours écrasé par l'idole au terme de sa réalisation, cinq nouveaux assistants ainsi qu'une nouvelle épouse du nom de Calliopée...Le récit, habillé de pied en cap d'un costume tragi-comique, parfois horrifique, évolue dans les décors envoûtants d'une Crète uchronique. L'ambiance graphique, doucement teintée de couleurs rétros, s'embellit encore d'une gestuelle proche du théâtre. La voie de Calliopée trace l'histoire d'un sculpteur perdu dans ses doutes, évoque la notion de pouvoir, celui du roi sur Agaric et celui d'Agaric sur ses apprentis. Mais c'est aussi et surtout l'histoire d'une femme, Calliopée, de velléités émancipatrices, de création, de liberté, d'envies, de vie. La voie de Calliopée est une réflexion sur l'art, son initiation et sa pratique, et ses exigences parfois absurdes. Il est traversé d'un regard distancié sur le monde du travail, proposé dans une version jusqu'au-boutiste et transposé dans le monde imaginaire d'une monarchie absolue, pour en faire saillir ses mécanismes les plus retors.
Au sommaire, un long entretien avec David Vandermeulen, un court entretien avec Daniel Casanave, un dossier sur la Mythomanie dans la bande dessinée et quelques planches du meilleur goût. Nous profitons de l'arrêt de la lettre de dargaud pour nous autodéclarer nouvel Officiel de la bande dessinée (moderne)...... Maiiiis non, on plaisante, on s'en fout complètement.
Abattu par la mort du grand cerf de la forêt Noire dont il a la responsabilité, Mikaël, un garde-forestier un peu taciturne, décide de démissionner et de disparaître. Il erre dans cette forêt qui l'a vu grandir, à la recherche de ses souvenirs d'adolescence et d'une explication à ses rêves étranges.Suite à sa disparition, c'est l'émoi dans la communauté animalière qui vit dans ces bois. Entre les partisans de Mikaël qui entendent vivre cachés mais en bonne intelligence avec les humains et les autres, qui voient dans les incursions humaines une permanente agression. Tandis que chacun choisit son camp et que monte la tension, Mikaël poursuit son errance dans les endroits les plus reculés de cette immense forêt et va de découverte en découverte. Récit contemplatif de la vie sauvage et des mystiques liées à la nature, Mikaël ou le mythe de l'homme des bois nous plonge tout entier dans la réalité d'une forêt menacée par les activités humaines, ainsi que dans l'esprit, au bord de la folie, d'un homme vivant en retrait de la société et à la recherche de son enfance.- Mikaël est pour ainsi dire né ici, c'est un animal comme nous autres ! Il est des nôtres, que tu le veuilles ou non !- Des nôtres ? Toi, tu défends les hommes ? Ceux qui arrachent les arbres ? Ceux qui écrasent vos tunnels à mulots ? Ceux qui empoisonnent par milliers ton propre peuple ? Ton Mikaël, c'est le pire : une excuse pour tous les autres. La forêt est la terre des bêtes sauvages. Nul homme n'y sera jamais le bienvenu. C'est comme ça, c'est la règle ancestrale de la forêt noire.
Paris tremble ! L'insaisissable Démonax échappe toujours à la police française.Le commissaire Lepitre s'arrache les cheveux à tenter d'élaborer des plans pour capturer l'ennemi public n°1. Cependant, dans l'ombre, des individus malveillants échafaudent leurs plans machiavéliques. Qui croirait que Démonax lui-même est en danger ? Et que la République, voire l'Humanité toute entière, sont menacées avec lui ?
On a eu droit aux profs, aux motards, aux pompiers, puis aux blondes, aux blagues à Toto, aux divers prénoms. Dans un grand élan de drôlerie face à ces produits au marketing prononcé, 6 Pieds sous terre a décidé d'investir les lieux, d'à son tour aller coucher dans les niches des voisins, là ou l'herbe est plus verte et les roux plus... roux. Ainsi, Fabrice Erre nous a concocté le quotidien du roux, ses peurs, ses combats et son rapport au monde. Attention, il ne s'agit pas des roux mais bien du roux, avec ses questionnements, ses particularités et ses surprises (et il en a, et elles sont de tailles...). Ainsi l'on assistera pas à une débauche de gags affligeants et déclinables à l'infini des catégories sociales ou humaines. Non, notre roux n'est pas le dindon de la farce que l'on moquera pour ses signes extérieurs visibles, son particularisme. Oui, il peut faire le chemin tout seul, c'est un être pensant, un être pensant roux. A quoi penseriez-vous si vous étiez à la place du roux ? La «Erre touch» si particulière, fait là encore merveille : c'est fin, toujours drôle, toujours humain et donc toujours inattendu. Une ode à la différence ou il faut sans cesse combattre les idées reçues. Et notre roux cache la forêt des stigmatisé.e.s et des rabaissé.e.s, car cette fois-ci, en tant que victime, il est déclinable à souhait face aux haines et moqueries du moment... L'air de rien, Fabrice Erre en profite pour démonter les clichés qui s'accrochent à nos basques.Cette édition cartonnée comporte 8 nouvelles pages inédites.
Quatrième fournée pour le Jade nouveau. Toujours une certaine fine fleur de la bande dessinée, qui s'osculte, s'analyse et raconte les petits détails du milieu, dévoile les pratiques et se pastiche joyeusement, mais ne doutons pas qu'au final, c'est bien une cartographie du monde du 9ème art qui émergera de l'ensemble. Au sommaire les incontournables James et Boris Mirroir, La tête x, Fabrice Erre, Loïc Dauvillier, Eosyne, Mickaël Roux et bien d'autres..
Notre vie est composée d'une suite infinie de moments.Certains que nous vivons à peine, d'autres qui nous semblent incroyablement longs. d'oú ils viennent et oú ils vous mènent, personne ne le sait. hier, j'ai parlé sans penser à ce que j'allais dire. les mots me venaient d'eux-mêmes et les moments se reliaient entre eux. j'aimerais essayer de continuer de la même manière. soré - le chant pour celui qui désire vivre . jorn riel.
Pour marquer leur vingtième anniversaire, les éditions 6 pieds sous terre publient au premier trimestre 2012 un ouvrage collectif de 300 pages environ, réunissant les témoignages écrits et/ou dessinés de tous ceux qui ont contribué à faire vivre cette maison d'édition, une des structures historiques du mouvement des éditeurs « alternatifs ».La plus grande partie du livre est constituée des pages originales réalisées pour l'occasion par plus de quatre-vingt auteurs ayant publié des pages dans Jade ou des ouvrages à 6 pieds sous terre (Ambre, Pierre Duba, Guillaume Bouzard, Gilles Rochier, Edmond Baudoin, Fabcaro, James, Jean-Christophe Menu, Mattt Konture, Guerse et Pichelin, Nicoby.). On y découvre des détails de la vie de la maison d'édition à divers moments de son histoire, mais aussi, de manière plus large, un regard sur le mouvement qui a transformé la bande dessinée depuis vingt ans.La deuxième partie de l'ouvrage comprend un dossier de synthèse historique et sociologique rédigé à partir de ces témoignages par Fabrice Erre, Vincent Seveau et Juliette Salique. Ces textes reconstituent le parcours de 6 pieds sous terre et le restituent dans le contexte où il a évolué, depuis l'émulation collective du début des années 1990 aux crises qui touchent le mouvement ces dernières années.La parution du livre s'accompagnera de manifestations lors de festivals (Indélébile à Toulouse), d'une exposition permettant au public de découvrir la diversité des oeuvres réunies dans l'ouvrage et soutenues depuis vingt ans par la maison d'édition.
Un vieux chalutier qui saute sur une mine allemande en plein dans la rade de Lorient et le poulpe repart en guerre...Contre qui cette fois ? Qui peut bien vouloir la fin du village de Kerletu ? Qui peut-être assez avide pour vouloir s'emparer d'un morceau d'éternité niché entre granit et océan ? Est-il vraiment possible d'arrêter le carrelage du vieux druide ? Le Poulpe aura bien du mal à répondre...
Rayures regroupe une grande histoire d'aventures comme on en fait plus, parue en épisodes dans le merveilleux jounal Le Psikopat. Les deux personnages principaux, l'éléphant Jean-François et le panda Honoré usent et abusent de leur statut d'espèce protégée pour semer la pagaille dans un monde à mi-chemin entre Lewis Caroll et Hunter S. Thompson (oui, c'est particulier...). Avec un graphisme somptueux de laché et de virtuosité, B-Gnet nous narre une fable improbable aux accents gonzo.
A bicyclette, quelque part en auvergne, à l'assaut du puy marie, marcel couchaux s'interroge sur son goût immodéré pour l'effort, aujourd'hui sur un vélo, hier sur le tartan des pistes d'athlétisme.Revisitant dans la foulée ses souvenirs d'enfant et ses lectures, de l'equipe à miroir sprint, il salue au passage le peloton de ceux, qui le firent grandir, d'un père sportif à ses idoles emil zatopek et alain mimoun. entre cyclisme et course à pied, il livre ainsi une vision intemporelle, sensible et drôle du sport et de ses légendes.
Deux soeurs, leurs maris respectifs et leurs enfants, vont chez leurs parents pour le sacro-saint repas dominical. Tous sont heureux de se retrouver jusqu'à ce que tombe la question qui va les plonger dans une funeste tragédie : De quoi pourrait-on parler ? Formica, le nouveau livre de Fabcaro (l'auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï) est construit comme une pièce de théâtre, avec une unité de lieu et de temps, et découpé en trois actes.Formica rassemble, au delà de la famille protagoniste du récit, tout ce qu'on a jamais osé faire et dire lors de nos repas de famille.
J'ai écrit et dessiné sur ma mère, Éloge de la poussière, sur mon frère, Piero, mon grand-père, Couma acò, sur mes amours, beaucoup. J'ai fait des carnets de voyage. Toujours je me suis mis en scène. À chaque fois, j'ai surtout parlé de moi. Ici, c'est un peu différent, c'est un de mes fils, Hugues, qui parle, c'est encore un carnet de voyage mais je n'étais pas dans ce voyage. Edmond Baudoin Dans Le Parfum des olives, nous suivons le parcours d'un comédien qui rêve de faire se rencontrer, et jouer ensemble, des gens de théâtre, Palestiniens et Israéliens. Pour celà il part là-bas, entre Tel-Aviv et Jérusalem avec l'idée de faire également un documentaire autour de cette aventure.
Sonia cherche le grand Amour, Pierre cherche un emploi, un auteur cherche un scenario pour sa bande dessinée... À moins que tout ceci ne soit le fruit de la confusion d'un auteur au bord de la dépression qui a du mal à se dépêtrer de personnages aussi perdus que lui...Fabcaro dresse sur un court laps de temps (24 heures) les portraits croisés de représentants d'une génération en mal de repères, sur un mode humoristique expérimental et plein de non-sens. On peut penser aux séquences des sketches des Monty Pythons tant le quotidien des multiples personnages s'entrechoquent avec un humour absurde qui fait mouche toutes les trois cases, moyenne du laps de temps accordé à chaque séquence.
Au commencement il y a l'amour de la country music.La véritable country music , celle popularisée par des artistes comme Jimmie Rodgers, la Carter Family ou Hank Williams. Et puis la politique : en pleine campagne électorale. Qu'à t-on pu entendre au coeur de l'Amérique profonde à ce propos ? Je me suis rendu à Austin, ai humé l'air de l'East Texas et du South West Texas et j'ai rencontré la relève un mois durant. Une nouvelle génération de musiciens marginaux se tient loin de tous les circuits commerciaux et fadasses d'aujourd'hui et marche dans les pas des grands anciens, tout en renouvellant le genre.Pour finir, escale à New York au soir du 4 novembre 2008. En direct de Harlem (125e rue).
1982 : au large du Golfe de Gascogne, un cargo se prend la coque dans une mer démontée.Quinze ans plus tard, à Bastille, face à une Cheryl en furie, Gabriel Lecouvreur largue les amarres pour une nuit d'ivresse avec une barge et, au petit matin, Porte de Champerret, un rencard manqué avec Carné. Les prolos, c'est plus ce que c'était. Suicides et accidents troubles semblent s'aligner plus vite encore que les cafés-calvas servis par l'énigmatique Marcel, dans cet univers de mâles déménageurs.Et voilà le Poulpe embarqué dans une laborieuse enquête à travers les bars de la capitale. Mais l'océan, ses tempêtes, ses tumultes, ne sont jamais très loin.
Un groupe de rock formé avec des amis, débuté à d'école, comme tout le monde les connaît : une éternelle recherche de reconnaissance, de groupies -ou au moins d'une chanteuse ! Un groupe confronté aux petits problèmes du quotidien, les cours, les filles, les concerts... l'avenir. Mawil retrace par touche successives, avec The band, ses années-lycée, universalisant son propos à l'adolescent en quète de sens. Toujours plein d'humour et de péripéties, le récit de Mawil distille des vrais bouts de vie et au final, c'est le document qui l'emporte sur la nostalgie et fait de The band, un témoignage de la scène alternative berlinoise aux cours des années 90. Encore un grand livre de cet auteur berlinois décidément bourré de talent.Né en 1976, Markus Mawil Witzel vit et travaille à Berlin. En quelques années, il est devenu l'un des plus prolifiques jeunes auteurs allemands, publiant son propre fanzine Super-Lumpi, participant à des publications collectives ou à des fanzines européens (Epidermophytie, Panik Elektro, Moga Mobo, Strapazin et Stripburger), fédérant le collectif d'auteurs Monogatari (coupable de deux anthologies saluées par la critique) puis celui du Berlin Comix (avec notamment Andreas Michalke, Reinhard Kleist et Fil).Surnommé le Woody Allen de la scène bande dessinée locale par la presse, Mawil développe une oeuvre très personnelle, largement autobiographique et foncièrement drôle, sur les jeux de l'amour et du hasard, les désirs que l'on refoule et les expériences qui échouent. Ses livres lui ont valu de remporter de nombreux prix et d'être nominé pour le Max & Moritz, le grand prix de la bande dessinée allemande. Il est aujourd'hui traduit un peu partout dans le monde. 6 Pieds sous terre est très fier de suivre de près son parcours et de publier son troisième livre après, On peut toujours rester amis (juin 2005) et Safari plage (janvier 2006). Pour la petite histoire, MAwil est également basiste, The band est donc fortement inspiré de sa propre histoire.
Ouya Pavlé, nouvelle figure mythologique serbe, raconte quelques pages sombres de la tumultueuse histoire des Balkans. Cette histoire, comme tant d'autres, s'est forgée dans le sang des batailles, qui ont opposé pendant des siècles l'orthodoxe Serbie et l'empire Ottoman. Ouya Pavlé raconte sa vérité, une vérité portée par une violence absurde, tellement humaine, dans une région où rien ne semble simple. Après Zatopek, les années Mimoun, Marcel Couchaux adopte une approche très historique, mais son arme reste l'humour pour donner sa vision des Balkans et transmettre le souvenir de ses voyages dans la Yougoslavie de Tito des années 70.
Un été, à Paris, Paul rencontre Fanta. Ils tombent amoureux. Fanta n'est en France que pour les vacances et doit bientôt retourner chez elle, au Burkina Faso. Quelques semaines après son départ, Paul décide de la rejoindre en Afrique, ils projettent rapidement de se marier. Paul se réveille, seul, à Paris. Fanta n'existe-t-elle que dans ses rêves? Les souvenirs qu'il a de leur passion amoureuse sont si intenses, les traces de sa présence si réelles. Perdant peu à peu ses repères, Paul part à la recherche de Fanta tant dans Paris que dans ses rêves. La marée haute, d'Antony Huchette, happe le lecteur dans le dédale d'une histoire vivifiante dont on ne souhaite pas se détacher, nous accrochant -tout comme Paul- aux instants magiques de la relation amoureuse qui peuplent entre rêve et réalité ce récit à l'étrange temporalité.
Décortiquer les textes fondateurs de la philosophie n'est pas toujours une mince affaire. Qu'est-ce qu'une scolie ? Un axiome ? Denys Moreau nous plonge dans l'Éthique de Spinoza qu'il s'approprie à travers une interprétation toute dessinée et toute personnelle. Parfois on patauge avec lui, quand les citations de l'oeuvre prennent une tournure totalement absurde, parfois surviennent des petites épiphanies, largement saupoudrées d'une bonne dose d'humour, et d'un peu de poésie. Denys Moreau, pour son premier livre, semble décortiquer autant le texte de Spinoza que l'attitude d'un lecteur contemporain, certes plein de bonne volonté mais souvent un peu dépassé par la pensée du philosophe. Habitué au dessin de presse, il propose des dessins sobres et percutants dans lesquels il façonne « sa » lecture de l'Éthique, confronte sa logique de lecteur et la logique de Spinoza, l'une bousculant l'autre et vice versa.
Décidé à chasser le beauf là ou il se trouve pendant l'été, un jeune vacancier malingre se forge l'image d'un super-héros vengeur, à laquelle il finit par croire. Un ballon de volley en guise de masque, une serviette de bain pour toute cape : Plageman l'homme-plage est né ! Beaufs à casquettes, gniards à bouées, méduses, poufs à Macumba, gorilles à oreillettes, tout y passe et jamais Plageman ne se lasse de prendre des roustes. Une véritable équipe de super-héros va naître, avec Pennak, KingFish et Super-Jacquot, un quartier général, le Bar de la plage et une floppée d'adversaires imaginaires, du crabe au surfeur. Plageman, qui continue à recevoir rouste sur rouste, les partage ainsi volontiers avec tous ses nouveaux amis.Ce chef-d'oeuvre de l'humour, aux situations absurdes et aux répliques définitives, a révélé Guillaume Bouzard au public et fête en 2017 ses vingt ans avec ce tirage anniversaire exceptionnel.
Tout y est, tout est prêt pour la tragédie : une ville de province, un notable jaloux, un contrat. Un tueur à gages descend depuis la capitale régler les compteurs. L'affaire se complique quand l'outil de travail préféré de ce dernier échoue par mégarde dans les mains d'un musicien quotidiennement imbibé comme une éponge.Et quand le tueur en question, fétichiste, rancunier, belliqueux se montre pugnace à retrouver son instrument, on court droit aux pires ennuis.On y croise encore deux lieutenants de police forcément stupides, des musiciens colériques, des pochards et des ennuis, des tonnes d'ennuis...Tout ce petit monde valse entre les ricochets des balles perdues, les blagues de comptoir et les gouttes de sang.Nicolas Moog construit une bande dessinée classique dans sa forme, sarcastique.Il multiplie les hommages au noble roman noir, au Gil Jourdan de Maurice Tillieux, aux pulps d'antan.Noir.
Dans la lignée de Comme un lundi, son précédent opus dans la même collection, James continue d'explorer, avec 365 fois 77,8 (soit la vie d'un homme), une veine humoristique humaniste et plus philosophique que dans ses autres travaux, souvent plus acerbe (Dans mon open space chez Dargaud) ou plus critique (Les mauvaises humeurs de James et la Tête x, Pathetik, chez 6 Pieds sous terre). Humaniste mais un peu désespéré parfois, usant de métaphores ou de situations vues et vécues pour raconter, sous formes de courtes histoires, des fables sur le tragique et l'espoir de la communication entre les gens, des bonnes intentions qui se croisent sans toujours se rencontrer, des petits mensonges qu'on fini par aimer, du temps qui passe et des sentiments qui nous travaillent. Des choses certes banales mais universelles que, justement, la plume de cet auteur hyper doué recontextualise, les fait ainsi exploser dans notre esprit, vêtues d'une apparente simplicité.
Après la faillite de son cabinet, Valerio, un architecte, devient la curiosité de son quartier en érigeant une singulière tour de briques au motif encore plus incompréhensible. Au-delà des manifestations de compassion ou de crainte des voisins, l'édifice du vieil homme renvoie un déconcertant constat : celui de la déconstruction de nos villes, de nos sociétés, et de la dislocation de nos vies modernes. Tandis que son gendre, agent immobilier, mène d'intenses tractations pour revendre l'immeuble familial, on en vient à se demander où commence la folie quand elle se bâtit au milieu d'un austère champ de ruines. Une perspective biaisée où économie, police, mais aussi famille et lien social, semblent tous glisser le long d'un fil à plomb... Sur un fond de crise économique, l'histoire romantique et singulière de Valerio, aidé par Chiara, une bénévole du samu social lisboète, nous parle du déclassement des citoyens européens à l'heure de la dégradation de nos conditions de vie, alimentée par une mondialisation nivelant par le bas. Poétique, tragique mais combatif.
Quelqu'un va venir est l'adaptation d'une pièce de théâtre de Jon Fosse, un auteur norvégien.Un couple, vient d'acheter une vieille maison isolée dans une lande humide en bord de mer, sur une île visiblement peu habitée. Ils fuient le monde et leurs semblables pour vivre et croire à deux en un absolu. La venue de l'homme qui leur a vendu la maison révèlera la fragilité du couple et dévoilera en de subtils glissements leurs faiblesses et leurs forces vacillantes. La demeure semble littéralement habitée par le spectre des anciens propriétaires, elle renvoie, en miroir, la vision d'une mort à venir et s'infiltre dans l'illusoire promesse de bonheur du couple. Réédition en version cartonnée d'un chef d'oeuvre de Pierre Duba, indisponible depuis plusieurs années. Quelqu'un va venir est l'adapation en bande dessinée de la pièce de théâtre éponyme (Nokon kjem til å komme en version originale) écrite en 1996 par le dramaturge norvégien de renommée mondiale, Jon Fosse.