Qui était réellement Hergé ? Personne ne le sait vraiment, tant l'homme était discret sur sa vie personnelle et l'auteur effacé derrière sa créature omnipotente : Tintin. À travers une nouvelle analyse des différentes interviews qu'Hergé donna tout au long de sa carrière, dans la presse francophone et internationale et à la télévision, Les Cahiers de la BD dressent le portrait d'un auteur ambigu, à la fois maître de sa création et emporté par un succès qui fera naître chez lui une profonde dépression. Le titre de ce hors-série est à prendre au pied de la lettre :Hergé se raconte lui-même, avec plus ou moins de mystère, tout comme la vie d'Hergé peut se raconter de différentes façons.Des premières interviews, dans les années 1930, où la BD est encore considérée comme un divertissement pour les enfants, aux émissions comme « Apostrophe » ou « Les rendez-vous du dimanche », dans lesquelles Hergé passe au mieux pour un amuseur public, ce hors-série exceptionnel montre aussi comment, à travers Hergé et sa créature, la perception de la bande dessinée a évolué. Avec de nouveaux témoignages des principaux biographes et spécialistes du corpus hergéen comme Numa Sadoul, Benoît Peeters et Pierre Assouline.
Au sommaire : un gros dossier humoristique avec une prouesse de l'historien de la BD Bernard Joubert, qui a exhumé douze admirables trésors cachés de la BD d'humour. Avec une interview exclusive de Joe Sacco à l'occasion de la parution de Payer la Terre chez Futuropolis, une autre de Matt Kindt pour son chef-d'œuvre MIND MGMT, paru chez Monsieur Toussaint Louverture. Et aussi : les petits secrets de l'atelier de Peyo, une histoire édifiante du magazine de manga Le Cri qui tue, dont l'initiateur, le fantasque Atoss Takemoto, vient de nous quitter. Et enfin, vaccin en plein dans le popotin, un petit traité de pop épidémiologie par le brillant Nicolas Tellop qui s'intitule : Virus, quand les auteurs de BD avaient tout prévu (à propos de ce que vous savez). Et non, il ne nous a pas tué ! Profitons-en.