A pour Amy tombée au bas des escaliers B pour Basil surpris par des ours affamés C pour Clara lassée, décharnée et malade D pour Desmond jeté d'un traîneau en balade E pour Ernest gobant un noyau malvenu F pour Fanny vidée d'un baiser de sangsue Et ainsi de suite.Écrit et dessiné en 1963, Les Enfants fichus (The Gashlycrumb Tinies) est une oeuvre somptueuse où se retrouve tout l'art d'Edward Gorey. Cet abécédaire lugubre de morts d'enfants a eu une influence considérable aux États-Unis ; il fut notamment une source d'inspiration directe du fameux livre de Tim Burton La Triste fin du petit enfant huître et autres histoires (édition 10|18). Construit comme une comptine de vers de 10 pieds rimés deux à deux, ce recueil passait pour presque intraduisible : Ludovic Flamant a démontré le contraire par l'alexandrin.Cette nouvelle édition, dans un format plus grand et relié, reprend l'original de l'édition américaine.
Un milliardaire recrute pour une expédition mystérieuse une jeune géologue, un dessinateur, un écrivain et un guide. Nul ne sait leur destination. Sont-ils en quête d'un trésor ? De rivages ignorés ? Ou d'une aventure intérieure ?A l'origine de ce projet, il y a la découverte et l'admiration immédiate de François Schuiten pour Les Jardins statuaires, de l'écrivain Jacques Abeille. Fasciné par ce livre, troublé par les résonances qu'il suscite avec son propre travail, François Schuiten a présenté à Jacques Abeille une série de dessins inédits. L'écrivain, à son tour émerveillé par la proximité entre ces dessins et l'univers romanesque qu'il a développé, a conçu le récit d'une expédition dans des contrées imaginaires, où une civilisation s'est développée autour d'anciennes et étranges statues...Par ses thèmes et ses principes narratifs, Les Mers perdues se rapproche du cycle des Cités Obscures qui a fait la renommée de François Schuiten.
Dans ce double album, deux des conteurs les plus reconnus d'Amérique latine, Alberto Laiseca et Alberto Chimal, se saisissent avec délicatesse du thème du sacrifice qu'une mère est prête à faire pour s'opposer à un événement tragique et irréversible : la mort d'un enfant. En illustrant et réunissant les deux histoires par un effet de miroir exceptionnel au coeur de l'ouvrage, l'artiste argentin Nicolás Arispe offre une lecture qui va au-delà des mots. Ses illustrations en noir et blanc, symboliques et terribles, sont à la croisée d'Edward Gorey et de José Guadalupe Posada, du baroque et du paganisme, de la Première Guerre mondiale et des danses macabres médiévales.Dans La Mère et la Mort, l'Argentin Alberto Laiseca s'inspire d'un conte de Hans Andersen et nous raconte l'abnégation d'une mère prête à traverser les paysages les plus hostiles et à sacrifier sa chair pour retrouver son petit.Dans Le Départ, le Mexicain Alberto Chimal dépeint le long et douloureux deuil d'une mère qui perd son enfant lors d'un tremblement de terre.Les deux récits, à mi-chemin entre la tragédie classique et la tradition orale, nous confrontent à nos peurs les plus profondes et à la question du deuil le plus douloureux qui soit, qui s'exorcise ici par la littérature et l'art.
Depuis des années, un peintre glane pour le plaisir des faits divers absurdes dans des journaux, des livres et sur internet. Que ces événements soient tragiques ou ubuesques, véridiques ou inventés, peu lui importe?: Didier Paquignon traduit ces moments d'absurde par des images incongrues. Le Coup du lapin, et autres histoires extravagantes en rassemble une hilarante sélection, parmi les centaines de dessins conçus par l'artiste à ce jour.Le Coup du lapin présente 87 reproductions de monotypes de Didier Paquignon.
Il était une fois un monde pacifique, où les hommes vivaient en harmonie avec la nature et les bêtes. Un beau jour, une armada d'êtres mi-hommes mi-bêtes débarque, pillant tout sur son passage. Un berger, dont la famille a été massacrée, réclame vengeance. C'est pour lui le début d'un long périple où l'attendent des ennemis toujours plus monstrueux et des périls toujours plus effroyables...Dans Longue vie se déploie un style foisonnant qui peut se rapprocher de celui de Sophie Guerrive ou de Christophe Hittinger. Longue vie : oeuvre atypique, composée de dessins réalisés au rotring. Singulière, précise, chaotique, chaque page est une géographie où voyage le regard du lecteur.
Imastu est le nom d'une petite bourgade située en Estonie, près de Tapa. Lorsque j'étais étudiant, je suis allé rejoindre une amie qui travaillait dans un orphelinat. Pendant un court séjour, j'ai vu certains enfants abandonnés par leurs parents à cause d'une lourde pathologie physique ou psychique, voire les deux. Cette expérience m'a beaucoup marqué. De retour en France, je me suis dit que l'orphelinat pouvait être un point de départ pour raconter une histoire.La petite Ulrica incarne cette enfance perdue dans le roman graphique de Jérémie Horviller. Les raisons de sa présence à l'orphelinat font peu à peu surface, au fil d'un récit sombre dont les temporalités s'enchâssent. Le récit est peuplé de références, (De Van Gogh à Diane Arbus, d'Hokuzai à Otto Dix, en passant par Andersen) de figures et de lieux archétypaux. Nous pénétrons la dérive hallucinée et les tourments de l'orpheline au travers des paysages intérieurs qu'elle traverse, là où, dans une absence de couleur et de mot, les souvenirs finissent par affleurer...