Hervé Bruhat n'a ménagé ni son temps ni son talent pour nous montrer quarante des plus grands auteurs de la BD qui se dévoilent dans le secret et la richesse de leur univers personnel. C'est l'une des révélations de cet ouvrage : tous vivent au coeur de leur création. Ils ressemblent souvent à leurs héros et toujours aux mondes qu'ils inventent. En marge de cette galerie de portraits, Jean-Luc Fromental ébauche à traits vifs le portrait de groupe de ces créateurs français, belges, italiens, qui ont fait de la bande dessinée l'un des arts les plus vivants d'Europe.
Le premier numéro du mensuel Hara-Kiri paraît en septembre 1960, c est à dire pendant la décennie qui vécut une croissance fulgurante pour la publicité, en plein essor dans la presse écrite, comme à la radio et très bientôt à la télévision. La réclame, qui bat son plein avec son lot d arguments naïfs pour ne pas dire navrants, fait surgir des enzymes gloutons des paquets de lessive et métamorphose les chips en Blondes à croquer... Ces trompettes de la renommée qui s appliquent impunément à faire croire au public que les vessies font de merveilleuses lanternes irritent les francs tireurs d Hara Kiri. «La publicité nous prend pour des cons, la publicité nous rend cons», proclame le journal avec sa diplomatie légendaire. Les fougueux rédacteurs du journal, Cavanna en tête, dénoncent la publicité en la présentant comme la future aliénation d une société de consommation qui s éveille : il faut abattre la bête ! Et tandis que les marques s efforcent de composer avec soin un monde idéal supposé le plus attractif possible, le bras vengeur d Hara Kiri invente le détournement de publicité. Une mise en garde lucide et visionnaire. Affreux, méchants et bien entendu drôles, les protagonistes de ces falsifications outrancières transgressent tous les interdits du genre publicitaire dans un maelstrom de provocations où l absurde et le saugrenu rivalisent volontiers avec l indélicat. Dans cette entreprise de destruction sauvage, les produits en prennent pour leur grade, mais c est également les mécanismes de la publicité qui sont joyeusement éreintés, l envahissement des marques non seulement sur nos écrans mais aussi sur nous-mêmes, le racisme des campagnes qui normalisent les blondes, les jeunes, les riches, le faux progrès vanté par les annonceurs... Tout ça pour rire bien entendu, mais aussi pour réfléchir un peu... Ce qui après tout est toujours bon à prendre !
Simon Frankart, l'illustrateur de la page Instagram «Petites Luxures» suivie aujourd'hui par 1,2 million d'abonnés, a demandé à ses lecteurs du monde entier de lui raconter une histoire, un souvenir coquin. Il a reçu plus de 1 500 messages. Pour ce très joli livre, nous avons sélectionné 50 de ces fragments intimes qu'il a illustrés d'un dessin inédit. Autant de saynètes qui convoquent le fantasme et l'érotisme sur un mode nouveau et décomplexé. Ses illustrations délicates, réalisées à l'encre, libèrent le regard sur la sexualité avec beaucoup de délicatesse et un brin de provocation.
Le premier numéro du mensuel Hara-Kiri paraît en septembre 1960, né de la rencontre de François Cavanna, de Georges Bernier, alias le Professeur Choron, et de Fred. Le journal adopte immédiatement une ligne de conduite dont il ne se départira jamais : rire de tout. Autour de Cavanna se constitue rapidement une équipe de francs-tireurs d'élite composée, entre autres, de Reiser, Cabu, Wolinski, Gébé ou Delfeil de Ton.Première victime : la presse del'époque, que le mensuel pastiche avec entrain, en pervertissant les mièvres romans-photos de la presse populaire, les candides fiches cuisine des journaux féminins ou encore les fiches pratiques qui deviendront les délirantes « fiches bricolage du Professeur Choron », sans oublier l'érotisme édulcoré et hypocrite des revues spécialisées.Le mensuel invente aussi le détournement de la publicité : « La publicité nous prend pour des cons, la publicité nous rend cons », déclare le journal. Une démolition allègre, systématique et caustique de la société de consommation naissante.Dès les premiers numéros, la joyeuse bande proclame le journal « Bête et méchant » pour passer aussi à la moulinette, dans un humour absurde souvent noir et brutal, tout ce qui mérite ailleurs respect et compassion : la patrie, la religion, l'armée, la morale, la maladie, la vieillesse.Victime d'interdictions de publication pour ses outrances et ses insolences, et en dépit de nombreux procès et saisies, l'aventure Hara-Kiri se poursuit durant vingt-cinq ans (le petit frère Hara-Kiri Hebdo sera créé en 1969 par la même équipe).Ces guérilleros aussi motivés qu'incontrôlables élargiront épisodiquement leur cercle à de nombreux artistes comme Francis Blanche, Romain Bouteille, Renaud ou Coluche. On voit passer au journal les amis de l'époque : Serge Gainsbourg, Christian Clavier, Thierry Le Luron, Pierre Perret, Alain Souchon, Carlos, chacun à son tour protagoniste des provocants romans-photos.Hara-Kiri, une saga unique qui a révolutionné la presse et l'humour. Un humour dont la force n'a pas faibli, qui vit encore à travers les complices de la grande époque, Gourio, Vuillemin ou Berroyer et ses fils spirituels : ceux qui aujourd'hui à la télévision ou ailleurs propagent l'esprit de l'épopée féroce et éminemment inconvenante d'Hara-Kiri.
trez ne déteste pas les people, pourvu qu'ils soient six pieds sous terre.et puisque la vie est trop courte pour être prise au sérieux, le dessinateur n'a pas résisté à les mettre en boîte prématurément. c'est ainsi qu'il a imaginé les épitaphes des stèles des heureux élus de la confrérie vip, de brigitte lahaie morte d'ovaire dose à zinedine zidane mort sur un coup de tête , sans oublier dominique voynet allez les vers ou bertrand delanoë mort d'un arrêt de la circulation .que ces futurs défunts ne lui en tiennent pas rigueur, trez n'a pas été lauréat du prix de l'humour noir par hasard. d'ailleurs, ne gagnent-ils pas ainsi l'insigne privilège de mourir deux fois - dont une de leur vivantoe
Voici avec L'argent un bijou de faux-monnayeur. Parfait trompe-l'oeil, ce livre-objet en forme de liasse de billets est uneimitation de la meilleure facture à la portée de toutes les mains. Original, ce petit livre brave le tabou du sujet et fait se délier les langues. Car l'argent, le grisbi, le fric, le flouze, le pognon, si on n'en a pas toujours plein les poches, on en a toujours plein la bouche, et c'est bien l'entreprise de cet ouvrage ludique et perspicace que de réunir une cinquantaine d'auteurs et de personnalités célèbres qui fustigent ou exaltent «le billet vert». De bons mots en maximes, de brèves de comptoir en aphorismes, Socrate côtoie l'Oncle Picsou, Dalí, Jules Renard pour concilier l'apologie du capitalisme et sa désaffection la plus radicale.
comme tous ses prédécesseurs, jacques chirac n'a pas échappé à la caricature, les risques du métier en somme, mais lui est d'un tout autre gabarit.a l'heure oú se termine son deuxième mandat, il était urgent de faire un bilan de sa présidence. on constate qu'il est très positif, dans ce domaine du moins. chirac, chi-chi, jacquot n'a pas démérité, mieux il s'est montré un sujet de raillerie flamboyant, une muse exceptionnelle pour les satiristes. françaises, français, suivez les guides, ils s'appellent cabu, wolinski, willem, honoré, charb, riss, jul.bienvenue en chiraquie, ce bon pays de la tête de veau lardée de bévues et persillée aux affaires. agrémenté des commentaires de bruno gaccio, l'éclaireur des guignols de l'info, ce périple restitue toutes les saveurs des plats qui nous furent servis à l'auberge présidentielle. rarement digestes, toujours abracadabrantesques.
Dans tempête sur le tweed , le maître de l'humour anglais est bien à la quintessence de son art, plus que lamais résolu à partager souvenirs improbables et confidences oiseuses, conseils abscons, métaphores ésotériques et autres pensées loufoques.Les lecteurs, inconditionnels ou néophytes, découvriront, éberlués, un univers pour le moins extravagant, peuplé de cow-boys circonspects, d'étudiants diligents et d'explorateurs médusés. des héros impavides, bien que tous confrontés à des situations souvent délicates : préparer la cornemuse flambée, pêcher la truite à la dynamite ou assurer la protection rapprochée d'un panier de pique-nique. instigateur malicieux de ces entreprises périlleuses, glen baxter ne dément pas ici son excentricité incurable.Glen baxter poursuit depuis les années 1970 à londres une oeuvre unique en son genre, insufflant aux stéréotypes des romans populaires de l'entre-deux-guerres une forte dose d'absurde. tempête sur le tweed est son septième livre traduit en français. il publie ses dessins en angleterre dans le quotidien indépendant of sunday , et en france dans le journal le monde.