Publié en 2007, Misery loves Comedy rassemble les trois premiers volumes de la série Schizo, augmentés de dessins de jeunesse et de contributions à divers périodiques, et enfin d'une série d'oeuvres en couleurs, plus proches du style graphique de Schizo 4, avec en particulier un hommage à Chris Ware. Brunetti se montre d'ailleurs capable de parodier à peu près tous les styles graphiques du dessin d'humour, du début du XXè siècle à nos jours.Dans chacun des numéros de Schizo, Brunetti met en scène ses obsessions philosophico-existentielles : si la forme évolue, les thématiques se répètent avec une récurrence volontairement désespérante : haine du monde et de soi même, absurdité de l'existence, horreur de la bêtise et de l'avidité des hommes, imposture de la civilisation et cruauté aveugle de la nature, dictature oppressante des instincts sexuels. Brunetti développe au fil des pages une variante personnelle du nihilisme, qui s'accompagne logiquement de fantasmes d'autodestruction et d'anéantissement global. Les digressions métaphysiques les plus échevelées côtoient en permanence les dessins les plus triviaux, les images violentes ou scatologiques : l'auteur utilise les vertus subversives de la farce pour mettre au jour l'imposture morale de nos sociétés « civilisées ». Famille, amour, travail, politique, culture : rien n'échappe à ce joyeux jeu de massacre, et surtout pas l'auteur lui-même.Fruit d'une dizaine d'années de création, Misery loves Comedy est un livre monstrueux, furieusement drôle et dérangeant, sans équivalent dans l'histoire de la bande dessinée américaine.
À travers une série de rencontres parfois surprenantes et décalées - avec un trader de la défense ou un féru d'alchimie.- Vincent Gravé nous invite à une découverte de l'univers de Gilles Clément, inventeur du concept de « jardin en mouvement ». Du parc André Citroën à l'île Derborence, oasis verte et sauvage en plein coeur de Lille, en passant par le Musée des arts premiers du quai Branly, le dessinateur - enquêteur - figuré sous les traits d'un chat noir armé de son carnet de croquis - s'initie aux principes et à la symbolique qui président à quelques unes des créations majeures du jardinier devenu professeur au collège de France. L'album se termine par une conversation avec le maître lui-même, dans l'intimité de son jardin personnel, créé autour de sa maison de campagne creusoise, véritable matrice et terrain d'expérimentation nourrissant ses grandes créations publiques.
Humour, psychédélisme et sensibilité se rejoignent dans cette collection de petites histoires pour nous donner un aperçu de la vie de Larry, jeune Américaine à l'imagination débordante et au penchant pour la fumette qui a décidé de s'exiler à la campagne avec pour seul compagnon Marshmallow, sa fidèle guitare parlante, pour s'y ressourcer et fuir New York, son vacarme incessant et ses hostiles habitants. Elle nous livre dans ce premier volume une vision douce-amère de la vie et des relations humaines, avec une approche toujours touchante.
Un précieux incunable a disparu de la bibliothèque d'Oakland. L'équipe spéciale de la Police des bibliothèques va tout mettre en oeuvre, de l'expertise scientifique aux méthodes d'intervention musclées, pour le récupérer. Un polar parodique hilarant et ultra efficace. Une réédition luxueuse, cartonnée et dorée pour l'un des plus grandssuccès des éditions Cambourakis.
Avant-dernier album de la nouvelle série des Moomins adaptée de textes inédits de Tove Jansson. Dans cette touchante histoire, Moomin découvre un petit dragon qu'il espère conserver pour lui afin d'en faire son meilleur ami. Mais lorsqu'il le présente à son copain Mumrik, le petit dragon se prend d'affection pour lui et ne veut plus le quitter. Moomin en est très affecté et en nourrit une pointe de jalousie... Heureusement Mumrik saura se séparer du petit dragon pour préserver l'amitié de Moomin! Une touchante histoire d'amitié qui aborde les questions de jalousie avec finesse au milieu de ces créatures tant aimées des enfants et de leurs parents.
Après «Cinéma2», Martin Sztajman reprend le principe de ce livre jeu humoristique pour en proposer une version pour les enfants, au format carré, plus centrée sur les figures de super héros. Toujours dessinés en pixels, personnages de films, de bande dessinée et de jeux video défilent, se rencontrent parfois, suscitant toujours l'amusement des enfants heureux de retrouver ces figures qui leur sont chères. Lectorat : à partir de 8 ans.
Rwanda, février 2017. Près de 25 ans après le génocide perpétré contre les Tutsi, Frédéric Debomy décide de se rendre sur place pour récolter les témoignages de certains rescapés, en compagnie d'Emmanuel Prost qui croque ces échanges sur le vif.Guidé par Alain Gauthier, du Collectif des parties civiles pour le Rwanda, il va à la rencontre de ceux qui ont vécu les massacres, pointant les responsabilités des autorités en place, comme celles de dirigeants français désormais enfermés dans le déni.De Kigali à Kabarondo, les témoins parlent et les évidences surgissent, preuve que le combat pour faire affleurer la vérité peut aisément être mené. Entre récit de voyage et enquête, Full Stop interroge et documente l'implication de la France dans ces événements, soulignant l'importance des procès intentés à l'encontre des responsables en place à l'époque.
Depuis quelques années, Zerocalcare est débordé par son succès, au point de ne plus avoir le temps de voir ses amis. Contre toute attente, il les retrouve au mariage de Sanglier. Leur situation n'a pas tellement évolué : ses amis rêvent toujours d'une carrière à laquelle ils devront renoncer, d'enfants qu'ils ne pourront pas avoir et, pour ceux qui en ont, l'avenir demeure tout aussi incertain.Zerocalcalre rend compte des problèmes rencontrés par toute une génération, celle des plus de trente ans, qui se trouvent confrontés tous les jours aux nuances les plus diverses de la précarité de l'existence. Des incertitudes qui se manifestent dans le milieu du travail aussi bien que dans les rapports amicaux ou amoureux, et qui s'incarnent ici sous la forme de monstres terriblement familiers : Arnath, le démon du sentiment de l'irréversible, ou encore Grandméchantibuth, le démon de l'attente impuissante pour ne citer qu'eux.Une lueur d'espoir cependant pour le groupe : un appel à projets auquel ils ont participé pour obtenir des subventions. Une réponse qui permettra aux personnalités de chacun d'évoluer. Avec la conviction que, s'il est impossible de contrer les difficultés sociales, la force des liens amicaux et familiaux permet de les affronter.L'intégrale du diptyque Au-delà des décombres paraît en édition collector, en tirage unique.
Après le succès de «Kobane Calling», un nouvel album de Zerocalcare, paru en 2014 en Italie.À la mort de sa grand-mère, Zerocalcare découvre tout un pan de son histoire familiale qu'il ignorait. Cet évènement marque pour lui la fin de l'adolescence et l'entrée dans l'âge adulte. Tiraillé entre cette fin de l'innocence et la volonté de résister à l'oppression sociale environnante, il convoque faits réels et souvenirs inventés pour livrer avec son humour, son sens du détail et son décalage habituels l'histoire de trois générations de sa famille: celle de sa grand-mère, celle de sa mère et la sienne.
Abigaël Martini est commissaire stagiaire au 17ème districtdu 78. Envoyée à Marseille pour enquêter sur de mystérieux faits divers, cette héroïne décomplexée au caractère bien trempée devra traquer et interroger sans relâche marins, mafieux, escrocs et meurtriers afin de faire ses preuves dans l'univers macho de la police. L'intégrale de la série Abigaël Martini rassemble trois polars originaux, au graphisme à la fois sobre et nerveux, avec pour toile de fond des problèmes sociaux contemporains comme la violence, le racisme et la place des femmes dans notre société.
écit pudique d'une enfance dans le Liban des années 80, [Beyrouth] Catharsis emprunte les mots et les visions d'une fillette qui a pour terrain de jeu un petit bout de rue, avec ses habitants, ses commerces intrigants... Pour elle, la guerre est cette réalité toute proche, et cependant presque invisible, que seuls matérialisent les bruits de coups de feu qui lui parviennent depuis l'autre coté de la ville, au-delà du mur qui fait de sa rue une impasse, et marque la fin de son territoire. Subtile évocation du passage de l'univers familier de l'enfance vers le monde des adultes à travers l'espace de la ville, cette courte bande dessinée écrite en 2002 est d'autant plus émouvante qu'elle trouve dans l'actualité récente de douloureux échos.[Beyrouth] Catharsis est le premier livre d'un projet plus vaste, un travail pluriel sur la mémoire, qui explore différentes manières de retransmettre une expérience intime forte, la guerre du Liban vécue par une enfant. Les formats, l'approche seront délibérément variés au fil des livres, inventant différentes voies pour transmettre les souvenirs et les émotions de l'auteur.
Au regard des changements climatiques que subit la planète Terre, de la disparition des espèces et de l'amenuisement des ressources, il devient de plus en plus évident que nous nous pouvons maintenir notre mode de vie actuel. Nous n'avons désormais plus le choix : il nous faut réduire notre utilisation d'énergies fossiles et développer un modèle économique durable - voilà en substance le message des neuf scientifiques indépendants interrogés dans cette bande dessinée, qui reviennent, chacun selon sa spécialité, sur les causes des dérèglements climatiques, leurs conséquences et les solutions à adopter pour s'engager sur la voie de cette grande transformation devenue vitale pour la survie de notre planète.
Les strips de Sérum de vérité représentent l'ennui et les tares des vies ordinaires de l'Amérique suburbaine, en parodiant les icônes du comics. Pathétiques, désabusés, ces supers-héros fatigués s'épuisent dans de minables entourloupes pour supporter le quotidien, mendient l'affection de leur semblables ou se montrent outrageusement méchants envers les faibles pour jouir d'un semblant de pouvoir. La colorisation qui jette comme un voile gris sur les personnages accentue le côté glacial de ces scènes, dont la violence latente fait froid dans le dos.Magistrale démonstration d'humour noir dans la lignée de Chris Ware et Ivan Brunetti, Sérum de Vérité impose Jon Adams comme l'un des jeunes auteurs les plus percutants du moment.
Après le succès de Kobane Calling, l'intérêt de Zerocalcare pour la situation politique en Syrie n'a pas faibli. Le contexte ne cessant d'évoluer, il a souhaité prolonger le travail graphique qu'il avait commencé pour mettre à jour son témoignage. Sur le même ton, décalé, il prolonge son projet avec ces 12 planches inédites, publiées en Italie dans le journal La Repubblica, en forme de mise à jour de la situation. Il évoque ainsi plus précisément l'implication de la Turquie, l'évolution des prises de décision à l'international au regard d'une intervention aux côtés des Kurdes, etc.Un travail toujours empreint de justesse, d'émotion et, paradoxalement, d'un humour permettant de conserver une nécessaire distance avec la dureté des faits.Afin d'en conserver l'esprit, nous les publions au format journal également.
Après la série d'ouvrages Frances, Joanna Hellgren s'associe avec une jeune auteure pour suivre les aventures du jeune Omko sur le terrain oùil doit disputer un match de foot. Très vite, il se passionne bien plus pour les escargots, araignées, sauterelles et autres bestioles qu'il entreprend de mettre à l'abri des piétinements, que par le ballon du match. Ce faisant, il bât pourtant des records, court plus vite qu'il ne l'a jamais fait, recevant les félicitations de son entraîneur et de sa mère. Un ouvrage malicieux, servi par le trait particulier, mélancolique et coloré de Joanna Hellgren, où il est autant question de foot que d'animaux et de leur protection.Divertissant, cet ouvrage est aussi une réflexion attachante autour de la notion de solidarité.
Après «Manolis», le nouveau roman graphique d'Allain Glykos et Antonin Dubuisson. Allain Glykos retourne sur les terres de son père pour trouver un peu de soleil au milieu de l'hiver et quitter Paris qui vient de subir les attentats en 2015. Or, dès qu'il arrive sur l'île de Chios, il assiste à une autre tragédie: l'arrivée massive de migrants. Il ne peut rester indifférent à la détresse de ses hommes et ses femmes qui ont fui la misère et les conflits en quête d'un accueil un peu plus chaleureux en Europe. Allant à leur rencontre pour les aider, il leur donne donc la parole, restitue leurs histoires qui sont autant d'échos à la trajectoire de son père qui a dû fuir sa terre, chassé par les Turcs lors de la Grande Catastrophe en 1922. Un témoignage empreint d'une grande humanité qui rend compte des prolongements et des rebondissements de l'Histoire.
À la mort de sa mère, la petite XiaoBa est confiée à sa grand-mère, mais, inconsolable, elle n'a de cesse de rejoindre celle qui l'a mise au monde et qui vit aujourd'hui parmi les étoiles. Lorsqu'elle atteint enfin son but commence pour son ami Ming une longue et périlleuse quête au cours de laquelle il croisera la route d'un taoïste aux prédictions inquiétantes, aidera une princesse persécutée à l'apparence de sangsue dans sa tentative de sauver son peuple des démons et tentera d'échapper aux griffes d'un officier de police qui le soupçonne d'avoir enlevé XiaoBa. Personnages hauts en couleur, aventures rocambolesques et éléments de la mythologie chinoise sont convoqués dans ce manhua illustré et scénarisé par le dessinateur de La Balade de Yaya pour nous plonger au coeur de l'imaginaire et des légendes de la Chine ancienne.
Dans ce deuxième volume du récit qu'elle consacre à sa famille, emilie Saitas continue de retracer la trajectoire de son père, Kosta, désormais adolescent. Après l'arrivée au pouvoir de Nasser, et à la demande de ses parents, le jeune Kosta, âgé de 16 ans, est contraint de quitter l'Égypte seul pour rejoindre son frère en Grèce, en attendant que le reste de la famille les rejoigne plus tard...Dix ans après la guerre civile, le pays est exsangue et la famille de Kosta, habituée à un mode de vie privilégié, peine à trouver sa place. Lorsque débute la dictature des Colonels, Kosta décide de partir à l'étranger, pour se forger sa propre identité et trouver sa voie. Ce récit de formation sensible nous entraîne entre Grèce, Angleterre, France, Libye et Australie, offrant un panorama mondial des événements des années 1960, 1970 et 1980 ainsi que de la diaspora grecque à travers le monde.
Dans l'ombre portée par les noms, écrasants, d'Hugo Ball et Tristan Tzara, scintille celui d'Emmy Hennings (1885-1948), l'écrivaine, poétesse et actrice, qui donna l'impulsion décisive au mouvement dada en créant en 1916 son centre névralgique : le Cabaret Voltaire.Comète féminine et artistique à l'orée du XXe siècle, son existence sur scène, de Munich à Zurich en passant par Paris, se fait le catalyseur de l'univers bohème et intellectuel de l'époque. Maîtresse de sa misère comme de ses victoires, alternativement aidée et empêchée par des hommes, Emmy Hennings est une rêveuse insaisissable, une mélancolique qui aime dessiner des anges et observer les vagues, une adepte de la morphine qui la fait écrire. Bien plus que pour dada, c'est pour la liberté de créer en son nom et contre la facilité d'être une muse qu'elle bataille et vit sans relâche.
Une famille composée d'unepetite fille, Zoé, de ses parents et de son grand père, vit dans une maison isolée, entre forêt et marais, dans une contrée qui évoque le sud des Etats Unis. On pense à l'univers de Flannery O'Connor ou Carson McCullers, mais aussi à des films comme La Nuit du chasseur ou encore. L'étrange créature du lac noir, de Jack Arnold. Car on l'apprend vite, le marais abrite une bête étrange, qui envoûte les habitants de la région par son chant nocturne.La narration se construit au fil de l'alternance des sons et du silence. Peu de dialogues, mais des bruits obsédants : celui du métronome, des doigts qui tambourinent machinalement, mais surtout une mélodie, un air d'une beauté irrésistible qui revient toujours troubler ceux qui l'entendent, ou qui s'en souviennent. C'est le chant de la créature du marais, dangereux, voire mortel pour les uns, apaisant pour les autres.Après la disparition de ses parents, la petite Zoé grandira seule avec son grand-père, personnage fantasque qui s'accommode fort bien de l'étrangeté ambiante.Un roman graphique mystérieux et sensible, au plus près des sensations de l'enfance.
Dans ce troisième et dernier volume, Joanna Hellgren approfondit la chronique familiale développée dans les deux épisodes précédents. Elle explore le passé de ses personnages, Frances, August et Ada tout en creusant leurs personnalités. En évoquant l'enfance de Frances, elle montre la difficulté pour August d'élever seul son enfant, allant d'un petit boulot à un autre pour permettre à sa fille de grandir dans de bonnes conditions. À la même époque, Ada, la tante de Frances qui l'a recueillie après la mort de son père, voit sa vie basculer. Elle se retrouve, trop jeune, face à de lourdes responsabilités, submergée par le poids des devoirs familiaux. Parallèlement, la petite Frances grandit dans son nouvel environnement, observe et se révolte contre la méchanceté gratuite des autres enfants, premier aperçu de la cruauté du monde des adultes.De nouveau, Joanna Hellegren mêle avec finesse et sensibilité questions de société et questions familiales dans un dernier volet d'une grande densité, qui vient clore la série dans une apothéose graphique.
A l'occasion des dix ans de la collection Lorsque..., Eleonore Zuber continue de proposer à d'autres artistes de s'emparer du concept pour nous offrir leur version des situations ridicules, fabuleuses et/ou drôles des moments particuliers de notre existence.
A l'occasion des dix ans de la collection Lorsque..., Eleonore Zuber continue de proposer à d'autres artistes de s'emparer du concept pour nous offrir leur version des situations ridicules, fabuleuses et/ou drôles des moments particuliers de notre existence.
Michel Gondry a grandi en France, dans la terreur de devoir un jour accomplir son service militaire : il a finalement réussi à se faire réformer, mais l'angoisse de voir son imposture découverte ne l'a pas quitté. C'est pour lui la source d'affreux cauchemars, dont cette bd totalement loufdingue est l'illustration.La France, au début du XXIème siècle : suite à une guerre civile, le pays est désormais divisé entre la Province et l'Ile de France - dirigée par Johnny Hallyday, qui a pris ses quartiers à l'Elysée. Pour se préparer à la grave menace militaire qui plane sur Paris, le président rappelle quatre ex-étudiants d'art, une bande de copains qui ont échappé au service national en trichant honteusement lors de leurs trois jours. Cette fois, ils ne pourront se soustraire à la conscription sous aucun motif, pas même la mort : les trois garçons doivent d'abord déterrer leur ami, décédé depuis un bon moment -un cadavre plutôt alerte d'ailleurs- et sont enrôlés. L'attaque des ISA - une armée exclusivement féminine, qui ne recule devant aucun moyen pour obtenir la victoire - est irrésistible : la France capitule et est envahie par des hordes d'Isabelles communistes spectaculairement musclées et sexy. Sur nos quatre héros, trois se plient au nouvel ordre et se marient avec une ISA qui les fera trimer à la maison. Le dernier cependant, le narrateur, choisit la fuite avec son jeune fils. Ils parviennent à rejoindre la Suisse, recueillant au passage un drôle de bébé-phallus qu'ils adoptent. Et Johnny dans tout ça ? La bd s'achève sur une vision d'horreur, un Johnny asservi, enchaîné sur scène devant un parterre uniforme d'ISA en délire.
A l'occasion des dix ans de la collection Lorsque..., Eleonore Zuber continue de proposer à d'autres artistes de s'emparer du concept pour nous offrir leur version des situations ridicules, fabuleuses et/ou drôles des moments particuliers de notre existence.
A l'occasion des dix ans de la collection Lorsque..., Eleonore Zuber continue de proposer à d'autres artistes de s'emparer du concept pour nous offrir leur version des situations ridicules, fabuleuses et/ou drôles des moments particuliers de notre existence.
Publié en 2009, vingt ans après le soulèvement des étudiants chinois et sa répression sanglante par le pouvoir en place, Oublier Tiananmen évoque ces événements tragiques à travers le regard d'un journaliste italien qui se rend à Pékin pour interroger acteurs et témoins, dans le but de rédiger un article. Mais au delà de l'intérêt journalistique, les raisons qui poussent cet homme à s'envoler pour la Chine sont également intimes : dans sa jeunesse, il était amoureux de Fu-Chi, fille d'un réfugié politique chinois en Italie.Ils avaient fait le serment de se retrouver vingt ans plus tard place Tiananmen : l'homme ignore ce qu'est devenue la jeune fille, mais une nostalgie irrépressible le pousse à accomplir le voyage. Le tragique des événements historiques sur lesquels il enquête se mêle au désenchantement d'un amour perdu. Au fil de ses rencontres, le narrateur prend conscience de l'horreur de la répression, mais aussi de l'ampleur de l'oubli qui aujourd'hui l'occulte.Alternant encre et peinture, noirs et blancs très expressifs, qui font penser au trait de Baudoin ou encore de Baru, et des passages en couleur, Davide Reviati rend hommage au courage des étudiants chinois dans cet album à la fois sensible et précisément documenté.
À l'occasion des 10 ans des éditions Cambourakis, Eléonore Zuber invite, après Magali Le Huche et Aude Picault, un troisième ami(e) illustrateur/illustratrice pour un autre inédit de la collection « «Lorsque...» », à paraître aux c?tés de « «Lorsque je suis avec ma mère » »de Florence Dupré Latour et « «Lorsque j'ai un peu trop picolé la veille » » de Terreur Graphique.
A quoi ressemble la vie des trentenaires au XXIe siècle ? Bea s'interroge à travers ses propres expériences. Qu'elle évoque ses séances de natation, ses rencontres amicales et amoureuses, son travail ou son adoption d'une hérissonne, elle éclaire avec sensibilité et humour les préoccupations de toute une génération. Le tout servi par un véritable don pour observer et restituer les petits riens du quotidien, les attitudes et les émotions de chacun.
Une série de strips humoristiques très efficaces, où défilent quelques grandes figures de l'histoire et de la littérature mondiale, dans un joyeux télescopage d'époques et de références. Bloggeuse suivie par des centaines de milliers de visiteurs, dessinatrice au New-Yorker, Kate Beaton a remporté un énorme succès Outre-Atlantique, s'imposant dès sa sortie, pour plusieurs semaines, en tête des meilleures ventes aux États-Unis.
Dix-huit effroyables visages dessinés par Charles Burns (Black Hole, Toxic, La Ruche, Calavera.) et Gary Panter et découpés chacun en trois panneaux à assembler méli-mélo pour former jusqu'à 7 000 créatures monstrueuses différentes - du robot au monstre sanguinaire en passant par les insectes mutants - et recréer son propre bestiaire inspiré du sombre univers des deux célèbres artistes. Un livre-objet délirant !
Largement remarquée à sa publication, cette bande-dessinée évoque dans une esthétique proche des mangas des thématiques queer. Des années 1960 aux années 1990, on y suit la trajectoire d'une jeune femme issue d'une école catholique qui va s'affranchir des préjugés de ses formateurs et s'ouvrir à toutes sortes de rencontres et d'aventures sentimentales et sexuelles. Une ode à l'amour sous toutes ses formes !
Récit de piraterie bien éloigné des conventions du genre, Black Lung se distingue par la puissance de l'imaginaire déployé par Chris Wright, mais aussi par la qualité littéraire des dialogues, ponctués de citations de Shakespeare et Milton. Placé sous le signe de la folie et de la transgression, cet impressionnant roman graphique affronte la question du mal, de la violence, du péché et de la rédemption à travers des personnages pour la plupart monstrueux, physiquement ou moralement.
Dans cette édition soignée, Barbro Lindgren relève le défi de proposer une version hyper concentrée de la plus célèbre des tragédies de Shakespeare. Amour, trahison, folie, vengeance, mort: elle emprunte tous les codes narratifs de l'album pour souligner ironiquement l'atrocité de la tragédie. Les dessins somptueusement mélancoliques de Anna Höglund créent avec le texte au ton volontairement enfantin un subtil décalage, d'une ironie grinçante.
Lorsque je t'aime / Lorsque tu m'agaces / Lorsque tu me manques / Lorsque tu m'étouffes... Tout le monde a une mère, et si c'est sans doute bien avant tout la sienne dont parle Florence Dupré La Tour, les situations qu'elle évoque trouveront une résonance assez immédiate pour beaucoup d'entre nous ! Un excellent thème, par une auteure talentueuse qui excelle dans le genre humoristique !
«Animaux» est le premier album d'une jeune artiste finlandaise en vogue déjà remarquée pour ses créations visuelles dans le domaine du design et du multimedia. Succession d'histoires courtes, conçues comme un recueil de nouvelles relatant chacune avec poésie et drôlerie la rencontre de l'homme avec un animal, cet ouvrage s'inscrit dans la lignée graphique du travail de dessinatrices telles que Joanna Hellgren.Une auteure à suivre.
Après «La Ronde» (2012), «Kermesse au Paradis» (2013) et «Madgermanes» (2017), le quatrième ouvrage de Birgit Weyhe aux éditions Cambourakis présente une galerie de trente trajectoires humaines, des hommes et des femmes d'horizons très divers mais qui ont en commun d'avoirquitté leur pays d'origine pour rebâtir leur vie ailleurs. «Lignes de vie» est un kaléidoscope de la migration qui souligne l'enchevêtrement inévitable des vies humaines, par-delà les frontières.
Un jour d'été, en voyage, j'ai dessiné une femme qui se regardait dans un miroir, descendait l'escalier et disait à un vieil homme fondu dans son fauteuil qu'elle allait chercher une enfant.C'était la première fois que je voyais cet endroit et ces personnes, j'ai été très intriguée. qui pouvait bien être cette enfant, et pourquoi devait-elle venir dans une maison si sombre? pour le savoir, j'ai suivi la femme.
Nick Bertozzi retrace dans cette bande dessinée L'Odyssée de l'endurance, expédition britannique conduite par Ernest Shackleton en 1914, dont les 28membres luttèrent pendant près de deux ans pour survivre dans les conditions extrêmes de l'Antarctique, leur bateau étant prisonnier des glaces. Un albumqui met l'accent sur le côté humain de cette incroyable aventure, et met en lumière la personnalité exceptionnelle de son leader.
Espagne, années 60. Francisco Granado et Joaquin Delgado, deux militants anarchistes, sont condamnés à tort et sous de faux prétextes pour tentative d'attentat contre Franco. Dans cet album habilement construit, qui titille en permanence l'imagination et le sens de l'observation du lecteur et où se mêlent personnages historiques et de fiction, Mikel Begoña et Iñaket reviennent sur les événements qui ont conduit à leur condamnation à mort et déconcent l'injustice criante - mais non isolée - dont ils ont été les victimes.
Dans une ville coréenne, cinq maîtres règnent chacun sur leur discipline, atteignant chacun l'excellence dans des domaines parfois inattendus - la pêche, le jeu vidéo ou encore la confection de gâteaux. Lorsque l'un des leurs est assassiné, les quatre restant vont devoir user de leurs talents pour démasquer le coupable. Un polar décalé et survolté, qui enchaîne les scènes d'actions les plus folles, dans une ambiance entre Tarantino et Stephen Show (Shaolin soccer).
Dans ce 2ème volume (sur 4) de la nouvelle série de Jason Shiga, on retrouve Jimmy Yee, qui a lui-même retrouvé sa fille.Toujours immortel, il est plus que jamais l'ennemi public n°1, recherché à travers le pays.Dans ce volume, il parvient à retrouver sa fille, qui a hérité de sa nature de démon, et pénètre les arcanes des services secrets... pour mieux les tromper. Un deuxièmevolume toujours aussi drôle, grinçant, et scientifiquement perturbant, dans lequel la narration monte en puissance.
Après «Cinéma2» , Martin Sztajman reprend le principe de ce livre jeu humoristique pour l'appliquer à de grandes figures politiques qui ont marqué l'histoire mondiale plus ou moins récente qu'il s'agit de reconnaître. Une autre partie du livre est issue d'un blog que Martin Sztajman tient sur le site du Monde depuis le début de l'année 2017. Toujours en strips et en pixels, il décortique et tourne en dérision les ressorts de la rhétorique politique de tous bords. Au format à l'italienne, chaque figure est ainsi entièrement dessinée en pixels en l'espace de trois vignettes.
On nous avait prévenus, et la catastrophe écologique a fini par arriver. Dans un monde où les continents ont disparu, un père et son fils vivent sur l'eau, dans une maison-bateau. Le quotidien n'est pas de tout repos, la vie sur l'océan est tumultueuse. Au milieu des réparations, des explorations et de rencontres aquatiques, le père raconte. Il parle de l'époque où il vivait sur terre, desa femme disparue, des créatures sous-marines, et il raconte à son fils comment les hommes ont formé des villes flottantes pour survivre et s'organiser dans un monde bouleversé par la disparition des terres. Une dystopie écologiste autour de la mer et de ses richesses.
Début du XXe siècle, quelque part en Prusse. Ludwig et Oswald von Schlitt sont deux frères au destin tout tracé. Désormais seuls garants de l'honneur de leur nom - leur père a laissé sa jambe et son prestige au combat lors de la guerre franco-prussienne de 1870 - Ludwig et Oswald sont envoyés à l'école des cadets où ils apprendront à servir leur roi, l'impopulaire Guillaume II, et où Ludwig se prendra de passion pour la fameuse mitrailleuse Maxim, arme diabolique qu'il apprendra à maîtriser parfaitement, jusqu'à succomber à sa fascination et déclencher d'un coup de feu fatal la Première Guerre mondiale.
Jimmy Yee est immortel.Quelle que soit sa volonté d'en finir, quelle que soit la manière dont il s'y prend, impossible de parvenir à mourir. Serait-il devenu fou ? Ou est-il réellement mort et désormais en enfer ?Après chaque tentative de suicide, il se réveille désespérément lucide. Soudain prêt à anéantir le monde pour comprendre ce qui lui arrive, Jimmy Yee se retrouve au centre d'une folle histoire qui va faire de lui un des hommes les plus recherchés des États-Unis...L'intégrale Demon reprend les quatre volumes de la série déjantée de l'auteur de Bookhunter et Vanille ou chocolat ?, où il est entre autres question de logique, de métaphysique et de destin avec une irrévérence maximale.
Un personnage se réveille d'un évanouissement, bloqué dans une cabine téléphonique inexplicablement entourée de béton. Armé de sa seule intelligence - il est visiblement très doué en mathématiques - ainsi que des quelques objets plus ou moins mystérieux présents dans la cabine, il tente d'élaborer un plan pour se sortir de là. Mais tout d'abord, où se trouve-t-il donc ? Quelle étrange langue ses interlocuteurs parlent-ils ? Une fois encore Jason Shiga s'en donne à coeur joie, enchaînant déductions et calculs les plus fous, mariant humour et logique jusqu'à la surprenante conclusion de ce huis-clos. Un retournement de situation inattendu, qui imprime une forme de gravité à cet astucieux exercice de style.
Une invasion de zombies ravage Rebibbia, le quartier de Rome très cher à l'auteur. Zerocalcare avec ses amis Secco, Sanglier, Katja, sont parmi les rares survivants. Ils sont réfugiés chez Zerocalcare, en train de jouer à Streetfighter.Ils n'ont qu'une seule possibilité pour se sauver...Arriver à l'heure au rendez-vous avec le boss du quartier, Er Paturnia !Dans une Rome apocalyptique, Zerocalcare convoque avec son humour imparable toutes les réferences pop, les clins d'oeils culturels, musicaux et télévisés de sa génération et nous livre une version toute personnelle, hilarante, de la culture zombie.
En Corée, le jour anniversaire du décès d'un proche, les familles se réunissent autour d'un dîner rituel pour saluer les disparus et honorer leur mémoire. Choi Juhyun se souvient d'un de ces dîners traditionnels, dédié à sa grand-mère. Une femme née en 1911, qui a vécul'occupation japonaise, la guerre entre le Nord et le Sud, la misère qui en a résulté : malgré la rudesse de ce destin, Choi Juhyun évoque avant tout une figure bienveillante et tendre. Le livre est dessiné à l'encre, quelques pages utilisent la technique du théâtre d'ombre coréen. Ce récit rend compte avec simplicité et émotion de l'intensité du lien entre petits-enfants et grands-parents.
Premier volume d'une série de 4 albums qui relatent les mésaventures de Sailor et de son chien Pekka, ces ouvrages ont acquis une dimension mythique en Suède. Leur auteur, Jockum Nordstrom, est un artiste désormais mondialement connu pour ses peintures et ses collages. Ces publications réalisées au début des années 90 occupent une place à part dans son oeuvre, relevant presque du patrimoine national. Ces péripéties incongrues d'un maître et de son chien entretiennent un indéniable cousinage avec les aventures de Wallace et Gromit, une touche d'inventivité formelle et visuelle suédoise en plus. Destinés aux enfants dès l'âge de 3 ans, ces albums séduiront aussi sans nul doute des lecteurs adultes amateurs de beaux livres et de peintures.
Un concept d'émission télévisée, la volonté d'apporter un nouveau regard sur la France et ses habitants pour rendre compte de la diversité des façons d'habiter l'espace.Forte de cette haute ambition, mais limitée en revanche dans son budget, une petite équipe formée d'un journaliste, d'un preneur de son et d'une cameraman se lancent sur les routes du pays, à la rencontre des «vrais gens». De Lille à Cannes, de Bordeaux à Lyon en passant par le Mont-Saint-Michel, nos aventuriers de l'information vont partout, se confrontent à toutes les populations : banlieusards, bobos, intellos du 6e ou néo-babs réfugiés sous la dune du Pilat, personne n'échappe au regard acéré d'Adrien Fournier.Une comédie sociologique furieuse et déjantée, où chaque page fourmille de détails hilarants.
Lorsque le dernier bus ou le dernier train de la journée est passé, pas d'autre choix pour rentrer chez soi que d'emprunter le bus de nuit. Les arrêts sont moins nombreux mais d'autant plus propices à la conversation et à la découverte de quartiers inconnus. Car il n'est pas dit que le bus de nuit nous conduira là où l'on souhaite se rendre de prime abord. Peut-être même marquera-t-il l'arrêt dans des contrées imaginaires...Entre rêve et réalité, familier et fantastique, Zuo Ma nous convie à un sublime voyage empreint d'une douce magie où émotions, souvenirs et désirs les plus profonds ressurgissent de manière inattendue. Et si la destination finale se fait désirer, les arrêts intermédiaires ne manqueront pas de nous révéler ce que l'on ignorait même être en train de chercher.
Ce premier roman graphique de Camille Vannier à paraître en France est une fiction autobiographique empreinte d'une folie douce, à l'image du grand-père fantasque dont elle raconte l'histoire: imbroglios en tous genres, succès flamboyants et échecs redoutables, mines d'or inexistantes et nombreuses conquêtes sur fond de Riviera méditerranéenne comme cadre à ses mésaventures rocambolesques. Telle est la vie de Poulou, ce bon vivant en avance sur son temps, un grand-père comme peu en ont eu, racontée par sa petite-fille,dans la Barcelone contemporaine, dotée d'un inimitable sens de l'humour et de la narration. Un récit rocambolesque qui dépasse le cadre particulier d'une famille pour livrer en creux le portrait d'une époque des années 1940 aux années 1980.
« Qu'est-ce qui vaut la peine d'être dit de moi ? » Frédéric Debomy, journaliste et scénariste de BD, tente de décliner la proposition embarrassante de son ami, le grand Edmond Baudoin : lui tirer le portrait.En vain. Pour le dessinateur, cette pudeur constitue au contraire l'amorce idéale, celle d'une esquisse au trait charbonneux, où les fragments épars d'une trajectoire à la fois banale et exceptionnelle - amour, attente, rupture ou deuil - se répondent à travers un double prisme :Le regard que les autres portent sur soi et celui qu'on porte aux autres. Au fil du dialogue qui s'établit peu à peu entre les deux hommes, le récit graphique prend ses libertés, et le style inimitable de Baudoin, à mi-chemin entre peinture et bande dessinée, fait la part belle à l'imaginaire et à la suggestion. Un tableau dansant, direct, fluide et fuyant comme la vie.
1er volume du nouvel opus de Zerocalcare : Dans le train qui le mène à Rome, Zerocalcare compte les secondes entre chaque sonnerie de téléphone. Désormais reconnu, il est assailli de sollicitations de la part de journalistes, associations, écoles et divers organismes qu'il ne parvient pas à refuser. Guidé par un sens de culpabilité particulièrement aigu, l'auteur dresse un portrait de lui-même sans concession, celui d'un auteur faisant face à un succès parfois étouffant. Les retrouvailles avec ses amis d'enfance, eux aussi en proie à de nouvelles préoccupations à l'orée de la trentaine sont l'occasion pour l'auteur de se confronter à d'autres trajectoires d'hommes et de femmes de sa génération. Zerocalcare livre une oeuvre chorale touchante, toujours empreinte d'humour, et aborde avec légèreté des thématiques existentielles et universelles.
Tournant du XXe siècle. Du village coréen de Sibérie où elle est née, à Khabarovsk où elle a fondé pour Lénine le Comité populaire d'Extrême-Orient, Alexandra Kim (1885-1918) a consacré sa fulgurante existence à la défense des droits des travailleurs. Au péril de sa vie, cette révolutionnaire bolchevique coréenne se fit la caisse de résonance de la colère des prolétaires russes, coréens et chinois, constamment mis en danger par leurs conditions de travail. Militante politique convaincue, elle accomplissait chacune de ses actions avec une âme et une volonté qu'aucune force ne pouvait entraver.Se mêlant au panorama d'une époque tumultueuse, d'une région poreuse, et d'une société sans pitié, le destin méconnu de cette femme fut de vivre sa vie selon un horizon où la liberté, comme les paysages, serait offerte à tous.L'album est inspiré d'un roman de Jung Cheol-Hoon.
L’univers de Chair de ma chair est celui de l’enfance : Lola Lorente joue avec subtilité des paradoxes de l’âge tendre, oscillant entre innocence et cruauté, violence et jeu.Ralfi, Amanda et Adrian se préparent pour un bal costumé. Tandis qu’Adrian est obnubilé par l’amélioration de ses talents de ventriloque, son frère Ralfi rêve de se parer des atours de danseuse de leur mère décédée. De banales disputes entre frères et soeurs en drames familiaux, de jeux fantasques en promesses solennelles, Chair de ma chair explore avec poésie et finesse la complexité des sentiments qui nourrissent les rêves d’enfants.Soutenu par un subtil traitement graphique en noir et blanc, ce récit onirique évoque avec douceur des thèmes comme la construction de l’identité sexuelle et l’opposition entre le monde de l’enfance et celui des adultes
Sur l' île d'ICI, l'ordre est le maître mot : des visages aux haies soigneusement taillées, jamais rien ne dépasse, jusqu'au jour où Dave, l'un de ses impeccables habitants, se retrouve affublé d'une incontrôlable barbe qui ne cesse de grandir, grandir jusqu'à passer la porte de sa maison, entraver la circulation, causer mille et un incidents, grippant ainsi la mécanique sociale parfaitement huilée que le gouvernement, appuyé par les médias de masse, tente de maintenir par tous les moyens. Un certain professeur Darren Black va bientôt s'emparer du phénomène pour lancer une nouvelle idéologie, apologie du désordre.Un premier roman graphique d'une grande originalité, tant du point de vue du dessin que de l'inspiration scénaristique.Mélancolique, burlesque et poétique, La gigantesque barbe du mal , merveilleuse fable dans la droite lignée d'un Roald Dahl, a été saluée outre-Manche par une critique unanimement enthousiaste.
Pur geek obstinément attaché à sa ville natale d'Oakland, - Californie, Jimmy mène une vie d'adolescent attardé, entre un job à la bibliothèque municipale et quelques tentatives de bidouilles personnelles sur le Web, à une époque oùcréer son propre site Internet apparaît comme une aventure pleine de promesses. Côté vie amoureuse en revanche, c'est plutôt le calme plat, jusqu'au jour où le départ vers New York de sa meilleure amie va lui faire réaliser la nature des sentiments qui le lient à Sara, une fille au caractère bien trempé, voire un peu rude...Dans un geste éminemment romantique, Jimmy envoie une lettre pour déclarer sa flamme en lui donnant rendez- vous à l'Empire State Building, au coucher du soleil... Une éducation sentimentale bourrée d'humour, d'astuces, d'autodérision et de références à la pop culture, qui fait découvrir une facette inattendue du génial Jason Shiga !
Après 36 années passées en prison, Young-Chul est enfin libéré. Perdu dans un monde qu'il ne connaît plus, le vieil homme courbé doit réapprendre les codes. Ses premiers désirs : remercier les associations qui ont aidé à sa libération et retrouver sa maison. Mais la surveillance ne cesse jamais : Young-Chul subit régulièrement des interrogatoires, durant lesquels on lui pose cette question : Qui a le meilleur régime ? Le Nord ou le Sud ? Adaptation du récit autobiographique de Hur Young-Chul, prisonnier politique en Corée du Sud, Je suis communiste e st u ne bande dessinée (manwha) exigeante et nécessaire. Son récit, de l'enfance à la libération, retrace en filigrane l'histoire de la Corée du Sud au XXe siècle, alternant de magnifiques séquences de dessin au trait - pour figurer le temps de la narration - et d'autres, d'un style plus naïf, proche de la linogravure - évoquant, eux, les nombreux flash-backs.