« 75% des bases américaines installées au Japon se trouvent à Okinawa.» Après Soldats de sable (sélection Libération 2012, sélection officielle Angoulême 2012, Sélection Prix de l’ACBD 2012), dont les histoires se déroulaient principalement pendant la guerre du Pacifique, Higa s’attaque avec Mabui à la question des bases militaires installées à Okinawa, un problème malheureusement toujours d’actualité. Dans ce recueil d’histoires courtes, Higa, à travers le regard qu’il pose sur la situation des habitants d’Okinawa, nous fait prendre conscience à quel point les séquelles de la guerre du Pacifique sont encore présentes. Evitant les stéréotypes, il nous fait comprendre qu’il ne s’agit pas là d’être pour ou contre ces bases américaines, la position de ceux qui vivent cette situation au quotidien étant bien plus complexe que les Japonais eux-mêmes ne veulent l’imaginer. « Mabui » signifie « âme » dans le dialecte d’Okinawa. Avec son trait simple et touchant, Higa nous invite à une réflexion essentielle qui vient trouver une résonance au-delà des frontières.
Suite à un coup d'État de l'armée rebelle, le royaume de Forossyah, qui dominait la mer Noire, disparaît sous les flammes. Ryûko, boss d'un clan de yakuzas dont les activités s'étendent jusqu'au Moyen-Orient, se voit confier la garde de Barrel, la fille du roi, qui vient à peine de naître. Dix-huit ans plus tard, Barrel a grandi et veut prendre son envol, mais sa bienfaitrice voit ses caprices d'un mauvais oeil. Un jour, le QG du clan de Ryûko à Forossyah subit un assaut de l'armée. Là, des vérités éclatent au grand jour, notamment au sujet de la mère de Ryûko, censée être décédée, et vont conduire la jeune femme à se rendre au Japon pour en savoir plus...Avec ses plans cinématographiques impressionnants de dynamisme et un grand souci du détail, chaque planche d'Eldo Yoshimizu est un véritable plaisir visuel. Série initiée en 2011, Ryûko est un gekiga d'action où de jolies filles en bécane manient les armes à feu avec brio. À travers une intrigue parsemée de flash-backs, Eldo Yoshimizu traite des frontières poreuses entre bien et mal en mettant en scène des hommes et des femmes qui tentent de survivre, avec chacun leur vision de la justice, dans un monde où règnent le chaos et la confusion.