Algérie, été 1962. Plus d'un siècle de colonisation, sept années de lutte armée s'achèvent par l'affranchissement de neuf millions de musulmans qui réclamaient plus de justice sociale et de liberté.Pourtant, cette population va rapidement déchanter. Les séquelles des conflits antérieurs sont importantes : 40 % des Algériens vivent dans une misère totale, le chômage est galopant, l'exode massif, 90% de la population illettrée. Et si les institutions politiques se mettent en place, elles sont minées par les luttes de clans et les manigances pour s'approprier le pouvoir. La guerre civile menace.Le 5 Juillet 1962 à Oran, au lendemain de la déclaration d'Indépendance, un défilé festif dégénère en un massacre d'Européens. Terrorisée, 85% de la population va s'enfuir, abandonnant biens et espoirs.L'auteur a 13 ans en 1962. Il vit à Oran dans une famille aisée, intégrée à la culture française, mais attachée à sa culture nationale et à ses traditions musulmanes.Témoin des événements qui se sont passés à l'Indépendance, il retrace avec fidélité les faits politiques, économiques et sociaux, les ambitions de pouvoir qui ont relégué au second plan la construction de la nation et l'intérêt de ses citoyens. Mais aussi la vie quotidienne des Oranais.
Hugo, un collégien des années 1990, se sent différent des autres garçons de son âge. En fait, il se demande même s'il ne serait pas homo... Mais comment en être sûr ?De quelles ressources un jeune de 14 ans qui grandit à la fin du 20e siècle dispose-t-il pour trouver la réponse à ses questions ? Vers qui se tourner ? Il est en proie aux doutes, et son environnement ne semble pas tout à fait prêt à accepter sa spécificité.Alors quand Augustin, 14 ans lui aussi, débarque dans sa vie, tout droit arrivé de 2021, c'est le choc. Les deux adolescents comparent leurs vies respectives, et c'est Augustin qui rassure Hugo et l'aide à comprendre son orientation sexuelle. Petit à petit, à grand renfort de recherches, d'expériences et surtout de discussions avec son nouvel ami du futur, Hugo va parvenir à s'accepter tel qu'il est.Augustin lui fera ainsi découvrir la conception de l'homosexualité qui sera celle des années à venir...En attendant, Hugo doit traverser des étapes délicates : son coming-out auprès de ses parents, ses premiers émois amoureux, des tentatives de « guérison ».Il réalisera également qu'Augustin, en 2021, n'échappe pas non plus complétement à ces questionnements et difficultés, en dépit des progrès majeurs effectués en termes de droits LGBT.
C'est bientôt Noël, et dans cette période de préparatifs intenses, sept personnages vivent leur vie d'homme, de femme, de mère, d'amants, d'amoureux transis. Il y a Maïwenn, l'artiste-peintre délurée dont le modèle, Roni, se laisse gagner par une forte « émotion ». Maximilien, lui, rencontre Camille, sa future petite amie, en se trompant d'étage alors qu'il rend visite à un copain. Camille est une charmante fille mais ses conversations téléphoniques - érotiques et rémunérées - sont plutôt dérangeantes pour leur passion naissante... Veuve, Anne-Marie vit désormais avec Pablo tout en redécouvrant les bonheurs de la chair et de l'insouciance avec Jérôme, son jeune amant quinquagénaire. Une insouciance qu'elle perd vite lorsqu'elle croise sa fille, en proie à de multiples difficultés, notamment financières. Et puis il y a Sophie et Patrice, deux jeunes parents dont le couple a bien du mal à retrouver son équilibre après la naissance de leur petit Théo.Ainsi Danse est un récit choral mettant en scène sept personnages en butte aux difficultés de vivre et surtout d'aimer. Un récit intimiste dans une veine proche de Dérives mais avec davantage de légèreté et d'humour. Le dessin de Michel-Yves a gagné en assurance, en élégance sans rien perdre de sa sensibilité.
Vendeuse en librairie, Lisa n'en finit pas d'enchainer les jobs précaires. Il n'y a pas si longtemps, ça lui plaisait, cette absence d'engagement professionnel, cette liberté de changer en profitant parfois du chômage. De même avec les hommes, auxquels elle préférait sa précieuse liberté. Mais depuis quelques temps, Lisa a comme une envie de tourner la page.Serait-ce le besoin de bénéficier de revenus plus réguliers ? La crise de la trentaine qui la titille ? Ou tout simplement l'envie de s'accomplir plus avant ? Il faut dire que côté coeur, Elisa vit depuis quelques mois (un record !) avec Paul, un garçon posé et bien dans sa peau de tous points de vue.Reste à savoir quelle orientation prendre quand on est diplômé de Lettres classiques et que les conseils manquent cruellement quand notre parcours sort des sentiers battus. Idéaliste, refusant d'entrer dans un moule, de singer une intégration factice, Lisa essaye de se frayer un chemin sur le marché du travail, entre découragement et culot.Après bien des difficultés, elle décroche un travail d'attachée de presse. Presque le rêve ! Mais pour Lisa, toujours en quête de vraies valeurs, le plus dur reste peut-être à venir : affronter une nouvelle réalité et en accepter les limites.Face au regard et aux attentes de ses collègues, de sa famille qui se félicitent de la voir ainsi devenir raisonnable .
Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Ou alors il faut lui substituer des idoles. C'est sur ce thème que les auteurs publiés à La Boîte à Bulles ont choisi de plancher pour ce premier collectif publié dans la collection Contre-Jour.Chacun l'a fait à sa manière. Avec humour, dérision, poésie, dans une vaine polar, sous forme de gags. En nous parlant de son rapport à Dieu, de manipulations génétiques, de dévotion à Ho Chi Minh, à Elvis ou au papier peint de sa chambre.Participent à cet ouvrage bon nombre des auteurs qui ont déjà publiés à La Boîte à Bulles tels que José Roosevelt (La Bibliothèque de Juanalberto), Sylvain Moizie (La Bête qui mangeait tout le monde), Clément Baloup (Un Automne à Hanoï, La Vie en rouge), Vincent Rioult (Super Coincoin), Nancy Peña (Le Cabinet chinois, La Guilde de la mer), JérômePresti (La Double mort de Frédéric Bellot), Laurent Percelay (Sans queue ni tête), Jean-Luc Coudray (Béret et Casquette), Eco (Fire Plug Kung Fu), Lucie Albon (Le Voeu de Marc)...A l'image de Jean-Luc Coudray conviant son frère Philippe (L'Ours Barnabé) à illustrer un de ses scénarios, ces auteurs ont tenu à s'entourer de ceux qui leur sont proches. Pas étonnant alors de retrouver nombre d'anciens co-locataires de Clément Baloup à La Maison qui pue (tels Matthieu Jiro et Gilles Peltier) ou d'éminents membres de L'Institut Pacôme aux côtés de Sylvain-Moizie (tels Simon Hureau - Palaces - ou Jonvon Nias). Enfin, quelques jeunes talents (Maga, Julie Ricossé, Aurélien Bédéneau, Laurent Houssin, Matthieu Roda et Norbert Godon) ont vu en Dieux et idoles l'occasion rêvée de publier leurs premières planches en album. Des planches si marquantes qu'elles ne manqueront pas d'en appeler d'autres !