Libres de toute préoccupation d'ordre esthétique, les auteurs de bandes dessinées, peu soucieux en général de savoir si leurs productions sont ou ne sont pas des oeuvres d'art, apportent sans aucun doute au développement des arts graphiques une constitution dont on ne sait peut-être pas encore toute l'importance, mais qui justifie certainement qu'une place importante leur soit réservée dans l'histoire du goût moderne.
Test de Rorschach (Wikipedia) : «Le test de Rorschach ou psycho-diagnostik est un outil clinique de l'évaluation psychologique de type projectif élaboré par le psychiatre et psychanalyste Hermann Rorschach en 1921. Il consiste en une série de planches de taches symétriques et qui sont proposées à la libre interprétation de la personne évaluée.» Lors d'une séance de psychanalyse, un test de Rorschach projette le personnage central de cette histoire face à ses démons intérieurs... et les choses tournent rapidement à l'aigre. Ce test marche visiblement trop bien sur le «patient» et nous voilà projeté à sa suite dans sa lutte avec son passé, ses phobies, ses zones d'ombre... La thérapie tourne au «survivor».Parfois hilarant mais parfois pas du tout, grouillant d'inventivité graphiques et de speed narratif, ensevelissant certaines pages sous des avalanches de détails, de clin d'oeil, L'auteur part d'un bouillonnement de pensées pour nous entraîner au fil du récit vers plus de calme mais pas forcément plus d'optimisme ou de raison. Une lutte du moi et du surmoi au sens littéral.Et à coup sur l'une des révélations graphique de l'année.
Voici enfin l'intégrale d'un des personnages les plus attachants de l'univers de Florence Cestac ainsi que l'une des figures emblématique des Éditions Futuropolis et de la bande dessinée adulte des années 80. Edmond François Ratier est l'un des premiers héros décomplexés de la bande dessinée des années 80, un personnage hommage à une certaine idée du polar à la française des années 50.Après les Beaux-Arts (Rouen) et les Arts Déco (Paris), Florence Cestac commence à dessiner pour Salut les copains, Lui, Mlle âge tendre... En 1972, elle ouvre avec Etienne Robial la première librairie de bandes dessinées à Paris, Futuropolis, puis, deux ans plus tard, la « mythique » maison d'édition du même nom. Collaboratrice de toutes les revues BD - de L'Écho des Savanes à Métal Hurlant, en passant par À suivre ou Pilote -, elle crée tour à tour des personnages tels Harry Mickson, Edmond François Ratier ou Gérard Crétin, illustre La Guerre des boutons, et rafle au passage deux Alph-Art Humour à Angoulême.
Max de Radiguès, auteur bien connu des amateurs d'autoproductions et de travaux intimistes, réalise ici son premier livre chez 6 pieds sous terre. White River Jonction est une petite ville américaine : une rue, un café... et une école de Bande Dessinée crée par des passionnés il y a six ans. Étrange petite école éloignée de tout, elle a fait de la ville un lieu phare du médium. Il y a plus d'auteurs au mètre carré que dans n'importe quel état, et si on s'y attarde on peut y croiser diverses gloires de la planche.Alec Longstreth, auteur du remarqué Phase 7 chez L'employé du moi, y est professeur et propose un poste de «fellow» (invité) à son ami belge. Il n'y a pas d'hésitation chez Max qui accepte, tout en voyant bien ce qu'il va devoir laisser derrière lui durant ce séjour : de sa petite amie à la bonne chère. Face à ce script tout en légèreté on peut s'attendre à la narration d'anecdotiques situations. Mais s'il s'agit bien d'une succession de saynètes autobiographiques l'ouvrage va bien plus loin que l'anodin. Pendant ce temps à White River Jonction, tout comme les autres travaux de Max de Radiguès, offre une narration à la fluidité impressionnante, sachant valoriser le quotidien sans jamais le banaliser.Le dessin, gracieux, accompagne ce mouvement naturel, sans fioritures et sans jamais céder aux sirènes d'une épure forcée par des limites graphiques. Les ballades automnales aux couleurs si douces sont là pour en témoigner. Et si durant tout l'ouvrage Max nous parle de ses maître avec déférence (James Kochalka, John Porcellino, etc.), cet ouvrage achève de prouver qu'il a parfaitement digéré les influences des ténors du nouveau minimalisme américain. Plus, il réussit à y ajouter une indescriptible touche personnelle (européenne ?) qui rend la saveur nouvelle.Une partie de ces planches sont parues dans Foucs, le supplément du Vif l'express entre septembre 2009 et mai 2010.
La Bredoute est votre nouveau catalogue de vente par correspondance, pour la maison, le jardin et les voyages, pour vous mesdames, mais aussi pour vous messieurs. Et pour les enfants. N'hésitez pas non plus à consulter nos pages bricolage ou électro-ménager. Toutes les nouvelles tendances, les accessoires malins qui feront de vous des femmes modernes, des hommes à la page et des enfants choyés. Consommez en toute sérénité, grâce à nos prix charisme où Coolcool pour les meilleurs instants plaisirs de votre vie pleine de bonheur, d'objets originaux et tellement bien conçus. La vie est belle avec nous comme entre vous et l'avenir vous appartient également... Reboot plus que simple réédition du premier livre de Fabcaro publié chez 6 Pieds sous terre en 2007, cette nouvelle mouture de La Bredoute gagne 8 pages, de la couleur et change de présentation afin de vous offrir une nouvelle saison printemps/hiver de votre catalogue préféré d'objets malins et décomplexés.
Emilie Plateau signe ici son premier livre. Dans la continuité du fanzine éponyme, Comme un Plateau conte avec la patte singulière de cette jeune auteure les aléas de la colocation pour une solitaire, la découverte et l'adaptation à la Belgique pour une Montpelliéraine.Un diplôme des beaux arts de Montpellier en poche, Emilie décide partir vivre en Belgique pour dessiner, attirée par l'émulation du cercle actif des auteurs de bande dessinée Belge.Relevant les petites bizarreries et incohérences de chacun au fil de son quotidien, du quotidien de ses colocataires, devenus personnages de bande dessinée pour l'occasion, c'est avec une tendresse dénuée de naïveté qu'Emilie Plateau nous raconte son emménagement dans un kot, à Bruxelles.
Les désaventures de Monsieur Patigon est un petit récit d'humour et d'aventures dont la structure se découpe en 4 parties distinctes, chacune ayant des interactions avec les autres, l'ensemble s'agregeant autour du personnage de Monsieur Patigon, pilier de bar notoire et mythomane à ses heures. Oui mais voilà, est-ce vraiment de la mythomanie oe... Et les autres protagonistes, agent secret, savant fou, garde-chiourmes gogo-dancers, extra-terrestres belliqueux, sont-ils bien réels ? La fin du monde est-elle pour bientôt oeVincent Pianina est né à Lyon en 1985. Après un bac d'Arts appliqués passé à Bron, il intègre l'école Emile Cohl de Lyon, où il poursuit encore ses études actuellement. Les désaventures de Monsieur Patigon est son premier ouvrage solo. Le travail de Vincent Pianina pourra évoquer les univers de Nikola Witko ou de Winshluss, une aisance graphique remarquable le caractérise, aisance qu'il met au service d'un travail sur la structure du récit, sans que celà n'interfère jamais dans l'histoire plutôt déjantée qu'il nous narre.
Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. En 2016, elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série en deux volumes Des croûtes aux coins des yeux. Dans ce second opus, la rigolarde piétine purement et simplement le syndrome de Stockholm en chantant à tue-tête des hymnes punks et met à nu tous ces personnages en les affublant de têtes de mort (plus nu, tu peux pas). Ça cause beaucoup de style, de dessin, de bande dessinée et d'introspection, de changement de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi d'actualité et de politique : les années 2013 à 2016 auront donné matière à s'énerver. Des croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le ministère de la Cuculture.En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Des croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.
Drame du quotidien dans le monde du travail : depuis 11 ans, chaque matin, une autrice est agressée au vu et au su de tous. Contre son gré, elle reçoit en pleine face la cruelle réalité de sa vie de travailleuse indépendante. Jusqu'alors, la résistante réussissait le tour de force de dignement se relever et sourire de toutes ses dents à ses cyniques tortionnaires. Elle a décidé de rendre coup pour coup avec la série (en deux volumes, parus en 2016 et 2017) : Des croûtes aux coins des yeux. Ce nouvel opus, subtilement intitulé Toutes les croûtes aux coins des yeux, regroupe l'intégrale de ces deux volumes précédents dans une nouvelle édition cartonée, constituant ainsi son édition définitive.Ça cause beaucoup des vicissitudes de la survie financière, d'engagement politique, du rapport aux autres, des angoisses personnelles et tout ce qui peut composer nos premières pensées matinales qui se voient propulsés, littéralement évacués sur le papier. L'autrice aborde aussi les questions sur son travail : le style, le dessin, la bande dessinée et l'introspection, les changements de direction dans le travail artistique (avec le passage à la linogravure), mais aussi l'actualité : Nous revisitons à sa lecture les années 2005 à 2016. Toutes les croûtes aux coins des yeux finira en beauté - et en ultime pied de nez avec le refus de l'autrice d'être faite « chevalier des Arts et Lettres » par le ministère de la Cuculture.En creux, surtout, on y lira la cartographie mentale, sociale, d'une autrice farouchement soucieuse de son indépendance et de son intégrité artistique se débattant face au monde contemporain et ses reculades sociales, sa gestion purement comptable des citoyens, de l'Art et des idées. Toutes les croûtes aux coins des yeux est un laboratoire in-vivo, bouillonnant d'idées et de spontanéité, salvateur et fort en gueule.