Que se passe-t-il quand une enfant de dix ans, contrainte de vivre serrée dans un corset de bois devenu trop étroit, rencontre un bûcheron un peu sauvage qui a coupé tous les arbres ? Tous, pas tout à fait : à côté de son cabanon subsiste le dernier arbre du pays. Pour que l'enfant vive, il faut tailler dans son cœur un corset neuf qui lui permettra de grandir. Mais cet arbre, le bûcheron l'a promis, il ne l'abattra jamais. Pourtant l'enfant compte sur lui. Ils se racontent alors des histoires de loups, d'amour et de mères parties trop tôt. Ils se titillent, s'émeuvent et s'apprivoisent. Se mêle au dialogue la voix de la Présence, à la fois conteuse et figure maternelle. En décollant du réel, Stéphane Jaubertie tisse une fable tendre et cocasse, qui parle d'amour, de filiation et d'altérité.
Je veux m'en aller, partir pour de bon, partir plus sentir, partir plus être vu redevenir comme avant, avant quand j'étais pas, je veux m'effacer, comme à la gomme à crayon, me fondre, comme le sucre dans le café, plus être, je veux mourir quoi!. Ainsi se parle l'Enfant, comptant ses pas sur le chemin. Mais dire ces mots - à douze ans -, les murmurer seulement, en a-t-il le droit? A qui se confier? Personne n'écoute. Un arbre peut-être l'entendrait. Ce chêne, seul sur la plaine, au milieu des blés? Lui, oui! Et s'il répondait?