Le répertoire original pour quatre guitares étant assez restreint à des oeuvres écrites au cours de ces dernières décennies, l'Aquarelle Guitar Quartet n'a d'autre option que de jouer des transcriptions en ce qui concerne les oeuvres plus anciennes. Mais attention, il y a transcription et transcription. Dans leur cas, on peut réellement parler de re-composition, comme par exemple la magnifique Aria de la quatorzième parmi les Bachianas Brasileiras de Villa-Lobos, initialement écrite pour voix et huit violoncelles : résultat impeccable, on croit assister à la création d'une toute nouvelle oeuvre que l'on connaîtrait déjà de par le passé, comme dans une fantomatique impression de déjà-entendu. Ensuite, l'ensemble défend la nouvelle création brésilienne, sous les traits de la compositrice Clarice Assad. Clarice Assad... Oh, ce n'est certes pas une inconnue, en particulier dans le milieu du grand jazz, mais la belle demoiselle fricote aussi allègrement avec le répertoire classique, puisque certaines de ses oeuvres ont été jouées par les orchestres du Colorado, de Saint-Louis, et par grand nombre de solistes de renom international. N'a-t-elle pas également reçu le Prix Aaron Copland, le Prix des Jeunes Compositeurs Morton Gould décerné par l'équivalent états-unien de la SACEM, sans compter de nombreuses distinctions dans le monde du jazz ? Découvrez ses Danças Nativas, mélange entre le Brésil et le reste du monde (même si, en réalité, le Brésil est déjà l'une des sociétés les plus multiculturelles qui se puisse concevoir), écrites spécifiquement pour l'Aquarelle Quartet. Et bien d'autres oeuvres, parmi lesquelles celles du franco-tunisien Roland Dyens, et pour finir une oeuvre d'Egberto Gismondi, la parfaite fusion entre rigueur classique (disciple de Nadia Boulanger et de Jean Barraqué, ça vous marque une destinée) et le meilleur de la musique moderne d'inspiration populaire.