Mowgli est maintenant un grand garçon. Il est heureux, dans la jungle, parmi les animaux, mais quelque chose le démange...Les animaux, c'est bien beau, mais il lui faut autre chose. Il ne sait pas quoi : il n'a jamais rencontré de semblables. Il est tout innocence. On connaît l'histoire. Mais évidemment ici, on n'est pas chez Disney, pas chez Kipling non plus. On est chez Schrauwen. Et chez Schrauwen, Mowgli est un peu neuneu, c'est un grand dadais d'ado qui cherche la compagnie. Et qui se fait blackbouler de tous côtés. C'est muet, comme du cinéma, c'est drôle comme du burlesque, ça parle le langage du corps. Ça s'agite, ça tombe, ça prend des coups. Ça se relève, toujours enthousiaste, et puis ça recommence.Un trait raffiné, qui puise aux racines d'un Winsor McCay, à la fois naïf et contemporain. Une narration dépouillée qui laisse toute la place à la subjectivité du lecteur. Le tout emballé dans un objet d'une moderne désuétude. Tout un roman d'apprentissage en 48 pages chorégraphiques, qui fait, avec une grâce toute naturelle, le lien entre l'enfance et l'âge d'homme.Publié pour la première fois en 2011, c'est le livre d'un auteur qui devient grand.
Comme reviennent les saisons, parce que c'est un trimestriel, et aussi parce que, tout comme les saisons, c'est la promesse d'un changement à chaque fois, mais d'un changement qui dit la résilience du monde. Jugeons-en : cette fois, c'est Erratum pour notre numéro 4. Nouvelle Formule, c'était le 3, la formule canal historique en 12 pages reprend ses droits. MLQ s'autorisant tout, s'autorise le repentir, sait si bien tout faire, qu'il sait même faire marche arrière ! Mais qu'on ne s'y trompe pas : c'est pour mieux vous surprendre, chers amis lecteurs, car, en ces temps de marche forcée vers... ben, on ne sait pas trop quoi, en fait, quoi de plus étonnant que le « en arrière ! » ? Le retour n'étant pas une reculade mais une avancée qui a fait un virage à 180 degrés. Pour ce numéro 4, on peut d'ores et déjà annoncer :Trois magnifiques pleines pages de Matti Hagelberg extraites de son grand oeuvre fleuve, Läski-Mooses, qu'il élabore régulièrement sous forme de comics d'une trentaine de pages. Il en est au numéro 35 et le monument achevé devrait en compter 50 !... Ces trois pleines pages grand format MLQ correspondront à 27 pages de son comics. Une histoire complète.Deux autres pleines pages de David B. Encore une histoire inédite autour d'un lieu. Mystère, inquiétante étrangeté, érudition et nuit...Une nouvelle page de L'Autofictif d'Éric Chevillard, une quarantaine d'aphorismes, de petits textes légers, drôles et poétiques autour des animaux qui pullulent dans son oeuvre. Le tout entièrement illustré par les athlètes qui ont remporté haut la main le dernier championnat du monde par équipe de dessins d'animaux !En plus de toutes nos merveilleuses rubriques habituelles ! Vive MLQ !
Jusqu'où est monté le King avant sa chute finale ? Spiderman ferait-il un circassien de talent ? À quoi ressemblera Paris en 2050 ? Lucky Luke ressemblerait-il toujours à un cow-boy s'il portait un tailleur trop serré ? Vousintéressez-vous à l'art contemporain, au sexe, aux états seconds, au droit des animaux, aux mutilations ?Dans la lignée de Panier de Singe (prix Révélation au FIBD 2007) et Safari Monseigneur, Les petits boloss est un recueil de travaux où l'on retrouve avec bonheur la créativité et l'humour cru de Florent Ruppert et Jérôme Mulot. Courses poursuites, séances photo, faux making-of de vraies performances, ils mettent en lumière la trivialité des situations les plus extraordinaires, et jouent de leurs personnages comme du dessin : anamorphoses, coloriage, jeu de société et phénakiscopes sont aussi au sommaire.Sortez votre boîte à outils, vous avez du travail !
Littoral Un oiseau s'introduit par la fenêtre de la chambre d'une souris et lui tend une cassette VHS. Ni une ni deux, le mammifère aux rondes oreilles s'installe, un café à la main devant sa télévision - en réalité un ravissant théâtre miniature - pour visionner le film. Les images défilent, découvrant la vie de Joseph, jeune père à tête de renard qui travaille dans l'animation à New York et de Paul, son fils.Nous voilà embarqués pour un voyage dans le temps et l'espace, qui nous mènera des deli de Brooklyn aux briques rouges de Roubaix, de la vie à deux dans un étroit appartement new-yorkais au quotidien d'une famille recomposée dans une maison du nord de la France. Chronologique et elliptique, Littoral se déroule comme un film familial dont les images, capturées sur plusieurs années, s'altèrent parfois - cassette VHS oblige.Les épisodes présentés forment un collier de souvenirs sur lesquels Antony Huchette, avec son trait expressif, ses motifs et sa ronde de personnages à tête d'animaux, dépose une lasure douce et magique.
Lewis Trondheim et Brigitte Findakly forment en bande dessinée comme à la ville un duo depuis de nombreuses années. Si la bibliographie pléthorique de Lewis Trondheim n'a plus de secret pour personne, celle de Brigitte Findakly, son épouse et coloriste, quoique toute aussi importante, reste pourtant moins connue. De Pif Gadget, à ses débuts, au Chat du Rabbin, des Formidables aventures de Lapinot au Retour à la terre, on lui doit la mise en couleurs d'une centaine d'albums. Avec ce livre à quatre mains, pré-publié en partie dans « Les strips de la matinale » du Monde, Lewis Trondheim délaisse pour la première fois les animaux anthropomorphisés pour raconter l'histoire de celle qui partage sa vie, née en Irak, d'un père irakien et d'une mère française à l'orée des années 1960. Coquelicots d'Irak retrace son enfance passée à Mossoul, ville du nord de l'Irak, à une époque où, bien avant l'arrivée au pouvoir de Saddam Hussein, se succèdent coups d'État et dictatures militaires. Déroulant le fil de ses souvenirs, on découvre alors une vie de famille affectée par les aberrations de la dictature et leurs répercussions sur la vie quotidienne, jusqu'à un inéluctable exil vers la France au début des années 1970.Une arrivée en France elle aussi difficile, une expérience migratoire faite de difficultés administratives, sociales et culturelles. Dans ce récit qui prend pour toile de fond une triste actualité, Lewis Trondheim et Brigitte Findakly brossent en saynètes percutantes et sans ambages, mais pas moins sensibles pour autant, la trajectoire singulière de la coloriste qui, pour la première fois, occupe le premier rôle dans un livre. Ponctué de photos et de parenthèses sur les coutumes, la culture irakienne et les souvenirs de l'Irak de Brigitte Findakly, on partage avec elle la nostalgie de ceux qui ont laissé derrière eux leur pays d'origine, et les liens fugaces qui subsistent, tout à l'image des coquelicots devenus si fragiles une fois déracinés.